Chers enseignants et éducateurs,

Werner Bischof, Point de vue et Helvetica Du 27 janvier au 1 er mai 2016 Elysée Lausanne Dossier pédagogique

2/9 Chers enseignants et éducateurs, A l occasion du centième anniversaire de la naissance du photographe suisse Werner Bischof (1916-1954), le Musée de l Elysée vous invite à découvrir une rétrospective en deux parties, Point de vue et Helvetica, présentée jusqu'au 1 er mai 2016 à Lausanne. La visite de Point de vue, produite par Magnum Photos (Paris), et d'helvetica, produite par le Musée de l'elysée, est une occasion unique d étudier l ensemble de l'œuvre du grand photographe en Suisse (1933-1945), en Europe (1945-1950), en Asie (1951-1952) et en Amérique du Nord et du Sud (1953-1954). La partie Helvetica permet de découvrir ses années suisses : sa période de formation, son travail en studio dans la mode et la publicité puis les années de guerre, durant lesquelles il devient photo journaliste en travaillant pour le magazine DU. Nous vous proposons un dossier pédagogique qui contient les informations essentielles concernant l œuvre de Werner Bischof ainsi que sa démarche photographique et artistique. Afin de préparer une visite pour vos élèves, nous vous encourageons à faire une pré-visite de nos expositions. En vous annonçant à l avance au Département de la médiation culturelle, celle-ci sera gratuite. Pour l organisation d une visite guidée ou visite libre scolaire, veuillez prendre contact avec le Musée de l Elysée au 021 316 99 11. Toutes les informations concernant la médiation culturelle sont disponibles sur notre site Internet : www.elysee.ch. Nous serions ravis de collaborer avec vous et très heureux d'accueillir vos élèves. Bonne visite! Contact médiation culturelle Afshan Heuer Responsable de la médiation culturelle et des publics Tél. : 0041 21 316 99 13 afshan.heuer@vd.ch www.elysee.ch Contributeurs du dossier pédagogique Rédaction et recherches : Afshan Heuer, Sasha Horacsek Réalisation : Afshan Heuer, Stéphane Chapuis Commissaires des expositions : Marco Bischof, Werner Bischof Estate, pour Point de vue et Daniel Girardin, Musée de l Elysée, pour Helvetica, assisté de Sasha Horacsek Couverture : Fenêtre de bus, New York City, USA, 1953. Werner Bischof, Magnum Photos Ci-dessus : Europa 1945-1950, Du, Septembre 1990, pp. 16-17.

3/9 Werner Bischof, Point de vue et Helvetica Table des matières 1. Présentation de l artiste 4 2. Présentation de l exposition 6 3. Autour de la visite 8 Le Studio Visite libre avec la Brochure découverte Visite guidée scolaire 4. Agenda et informations pratiques 9 Trivandrum, Kerala, Inde, 1952 Werner Bischof, Magnum Photos

4/9 1. Présentation de l artiste Werner Bischof, l un des plus talentueux photographes suisses, est né en 1916 à Zurich. Il grandit à Kilchberg puis à Waldshut en Allemagne. Son père, Adalbert Bischof, pratique la photographie et initie très tôt Werner et sa sœur à la technique du photogramme entre autres. Dès son plus jeune âge, Werner Bischof souhaite devenir peintre. Il s inscrit en 1932 à l Ecole des Arts Appliqués de Zurich. Au printemps 1933, il est l un des premiers à intégrer la nouvelle classe de photographie de l école, dirigée par Hans Finsler, photographe reconnu, impliqué dans le mouvement de la Neue Sachlichkeit. Ses travaux ont un impact conséquent sur les premières œuvres du jeune artiste En 1936, à la fin de ses études et de son service militaire, Werner Bischof ouvre un studio de photographie et travaille pour la publicité et la mode. S'intéressant également au surréalisme de Man Ray, il se rend en 1939 à Paris, dans l espoir d y ouvrir un atelier. La Deuxième Guerre Mondiale intervient et Bischof est contraint de rentrer en Suisse, où il sera mobilisé. En intègrant la brigade de montagne de Wattwil, Saint-Gall, Werner Bischof se réfugie dans la nature et les excursions et se met à photographier principalement la montagne. En 1942, la revue d art et culture Du publie certains des travaux de l'artiste. Arnold Kübler, fondateur du magazine et pionner du photojournalisme suisse, aura un impact décisif sur le travail de Bischof en l incitant dès lors à intégrer la figure humaine à ses photographies. Sur les conseils de Kübler, Bischof passe de l artiste qui explore la forme et la lumière au photographede reportage. Le 5 septembre 1945, Bischof quitte la Suisse à bicyclette pour se rendre en Allemagne et y découvre un pays dévasté. Les quatre années suivantes, il parcourt et photographie l Europe pour le magazine Du ainsi que pour l organisation humanitaire le Don suisse. Il traverse la France, l Allemagne, l Italie, les Pays-Bas, la Pologne, la Hongrie, la Roumanie et la Grèce. En septembre en 1948, Rita Vandivert, directrice de Magnum Photos, lui propose de rejoindre l agence qui regroupe alors Robert Capa, Henri Cartier-Bresson, David Seymour et George Rodger. Bischof accepte la proposition, après s être installé à Londres avec Rosellina Mandel, sa futur femme. Il publie désormais dans des magazines prestigieux tels que Picture Post, The Illustrated ou encore The Observer. Europaische Aufnahmen, Du, Nr. 5, Mai 1946, Couverture.

5/9 Le premier voyage que Bischof effectue pour Magnum est en Inde. En 1951, lorsqu il arrive à destination, le pays est touché par l une des crises de famine les plus graves de son histoire. Son reportage est publié le 18 juin dans Life et lui apporte une renommée internationale. Envoyé à Tokyo en 1952, Bischof se passionnera pour le Japon et y séjournera près d'un an. Robert Capa lui demande alors un reportage sur l influence américaine au Japon, puis sur la visite de l empereur à Hiroshima et enfin sur les victimes et survivants d Hiroshima. Bischof décide rapidement d en faire un livre (Japon, 1954) et se consacre, entre deux reportages, à son travail et ses recherches personnelles. Durant cette même année, il voyage en Corée du Sud, puis en Indochine, où il est chargé, par Paris Match, de photographier le train de l armée française La Rafale. A son retour en 1953, le magazine Du publie un numéro spécial consacré aux Hommes d Extrême-Orient et Bischof organise une exposition de ses photographies d Asie au St. Annahof à Zurich. Magnum Photos lance une enquête internationale, Generation Woman, sur la femme contemporaine, pour laquelle il est envoyé en Finlande. En septembre, Bischof part pour New York ; il a pour objectif de faire un grand voyage en Amérique du Sud et souhaite le préparer. Sa femme le rejoint fin novembre, et ensemble ils partent pour le Mexique. Rosellina Bischof, enceinte de sept mois, rentre à Zurich en mars 1954. Bischof continue ses reportages pour Life au Panama et Generation Woman au Pérou. Il visite Cuzco, le Machu Picchu et Lima. Il y rencontre un ami hongrois géologue, Ali de Szepessy, qui lui propose de partir avec lui dans les Andes. Ils se mettent en route le 15 mai. Dans la nuit du 16 au 17, le chauffeur perd le contrôle du véhicule, qui plonge dans un ravin. La carrière de Bischof s arrête tragiquement alors qu il n a que 38 ans. Werner Bischof, l un des grands témoins de son temps, a documenté l horreur de la guerre ou la souffrance de la famine en mettant le visage de l homme au premier plan. En moins de 20 ans de carrière, il laisse derrière lui un grand héritage d images qui nous dévoile le véritable visage du monde. Cour intérieure du Sanctuaire Meiji, Tokyo, Japon, 1951 Werner Bischof, Magnum Photos

6/9 2. Présentation de l'exposition Avec près de 200 tirages originaux, parfois inédits, des planchescontacts, des publications et des documents personnels, Point de vue et Helvetica propose une lecture de l'oeuvre complète de Werner Bischof. L'exposition est divisée en quatre chapitres couvrant les différentes périodes de son travail par sections géographiques. A travers un parcours délibérément antichronologique - de ses derniers reportages avant sa mort à sa période de formation et son travail de studio - l exposition encourage le visiteur à refléchir sur l'influence de sa période de formation et son sens artistique sur ses reportages photographiques. Bischof se confie : «Au plus profond de moi, je suis encore et resterai toujours un artiste.» Werner Bischof La visite commence par la rétrospective du travail de Bischof produite par Magnum Photos. La première salle présente les photographies prises par Bischof en Amérique du Nord et du Sud de 1953 à 1954 lorsqu'il entreprend un vaste projet photographique aux USA, puis se rend en Amérique du Sud. Pendant cette période, l'artiste est à la recherche de nouvelles expériences et formes d'expression. Son travail utilise de plus en plus la couleur, souvent destinée à des couvertures de magazines. Le photographe capture l'âme des villes américaines et documente les nouvelles autoroutes audacieuses. En Amérique latine, il témoigne de la vie quotidienne des paysans et des enfants. Bischof : Chronologie de ses périodes de création Les années suisses, 1932 1945 Le témoin, Europe 1945-1948 Le photojournaliste, Asie 1949 1953 La quête, Amérique du Nord et du Sud 1953-1954 Pendant son dernier voyage, Werner Bischof croise le chemin d un jeune Indien qui joue de la flûte en marchant en pleine nature. Cette photographie, intitulée En route vers Cuzco, sera l une des dernières prises par Bischof avant sa mort accidentelle. Cette image est l une des plus connues du photographe. La deuxième section présente les reportages photographiques de Werner Bischof en Asie de 1951 à 1952. Lors de sa première mission pour Magnum, il se rend au Bihar en Inde, pour documenter la grande famine causée par des sécheresses et des inondations brutales. Une séléction de photographies destinées à son reportage intitulé Famine, oeuvre célébre qui lui apporte une renommé internationale, y est présentée. Les publications de Bischof dans les magazines sont également présentées grâçe à une table numérique au centre de la salle. Celle-ci permet, entre autres, de comparer les oeuvres d'origines de l'artiste, telle que la photographie intitulée Monsieur, nous sommes en train de mourir..., avec sa reproduction dans Life. De nouveau pour l'agence Magnum Photos, Bischof part à Tokyo et découvre sa passion pour le Japon. Plusieurs oeuvres phares de son séjour de 10 mois documentant la visite de l'empreur à Hiroshima et les victimes de la bombe atomique sont présentées, notamment Enfants attendant l'arrivée de l'empreur Hirohito, L'Empreur Hirohito et sa femme et Victime de la bombe atomique. Sur le chemin de Cuzco, Valle Sagrado, Pérou, 1954 Werner Bischof, Magnum Photos

7/9 De 1951 à 1952, Bischof effectue trois voyages en Corée, notamment dans un camp de rééduction. En 1952, il part en Indochine en tant que correspondant de guerre pour Paris Match pour photographier La Rafale, le train de l armée française. Lors de son séjour, Bischof s'intéresse également à la vie des civiles. La dernière salle du premier étage est consacrée à l'exposition réalisée par Werner Bischof à la fin de ses deux années de voyages en Asie, présentée au St. Annahof à Zurich. Les croquis de l'artiste ont permis une reproduction fidèle d'une partie de cette exposition. Ils metttent l'accent sur la préoccupation de l'artiste quant au sens de sa création. La visite se poursuit aux combles avec une présentation du travail de Werner Bischof en Europe. La Seconde Guerre mondiale (1939-1945) marque une période de grandes transformations pour l'artiste. Mobilisé par l'armée suisse, il réfléchit à la condition humaine face à la guerre. Engagé en tant que photographe pour le magazine Du, Bischof suit les conseils de Kübler, rédacteur en chef de la revue, et place l'être humain au centre de son travail. Muni de son appareil photographique, il part documenter la vie après la guerre en parcourant l'allemagne en ruines en vélo. L'exposition présente une sélection de photographies prises par Bischof en traversant l'allemagne, la Hongrie, le Pays-Bas et l'italie. La sélection de photographies nous permet de découvrir la conscience sociale de l'artiste qui renonce au sensentionnel. A travers des tirages de l'artiste et ses planches contacts, la partie européenne de l'exposition explore la méthode de travail du photographe. Les expositions Point de vue et Helvetica sont rendues possibles grâce au soutien de son partenaire PKB Privatbank. Le thème de l enfant, en tant que victime innocente mais aussi unité de mesure de l horreur de la guerre, devient récurrent dans son travail. Bischof travaille toujours avec empathie et respect vis-à-vis de son sujet. A Roermond, aux Pays-Bas, il photographie un garçon au visage déchiré par les cicatrices et brûlures, portant un œil de verre. En mai 1946, ce visage fait la couverture du Du magazine. Un choix qui fait l objet de nombreuses critiques de la part d un public habitué, malgré la guerre, à de belles images et à une esthétique propre. D'autres portraits d'enfants marquent le parcours du photographe en Europe : Dessiner une maison (Allemagne), Orphelinat pour enfants sans-abri (Hongrie) et Crue de la Tisza (Hongrie). Situé stratégiquement au centre de ses premiers reportages photographiques de la période d'après-guerre en Europe, la partie Helvetica, produite par le Musée de l'elysée, présente la première période de création de l'artiste dans son studio en suisse. De son travail d'étudiant de Hans Finsler à l'ecole des Arts Appliqués de Zurich à son exploration des formes géo-symétriques, des jeux de lumières et de la nature, l'exposition rend hommage à cet artiste photographe et esthète hors-norme. La partie suisse de l'exposition, intitulée Helvetica, fait l'objet de la première publication de la nouvelle «Collection - Musée de l'elysée» qui révèle le goût de l'artiste pour l abstraction et la forme. Dessiner une maison, Freiburg im Breisgau, Allemagne, 1945 Werner Bischof, Magnum Photos

8/9 3. Autour de la visite Le Studio Dédié aux jeunes visiteurs et à leurs familles, «Le Studio» encourage l expression artistique et transmet les clés de lecture des images. Situé au dernier étage du musée, «Le Studio» jouxte les espaces d exposition et construit un dialogue avec ceux-ci. L'exposition actuelle, Werner Bischof, grand témoin de son temps, propose un parcours ludique autour de l'oeuvre de l'artiste. En accès libre toute l'année durant les heures d'ouverture du musée. Visite libre avec la Brochure découverte (6-12 ans) Le Musée de l Elysée pense à ses jeunes visiteurs en leur proposant des activités ludiques et pédagogiques adaptées à leur âge et à leurs besoins. La Brochure découverte est gratuite et disponible à l entrée du musée ou en téléchargement. Ce livret permet aux familles et aux écoles de visiter le musée avec les enfants dès 6 ans, grâce à un parcours qu ils suivent à leur rythme. Prix de la visite : Entrée libre pour les classes et les accompagnants. Inscriptions et réservations des brochures : au minimum 10 jours à l avance sur inscription@elysee.ch Visite guidée scolaire Les écoles peuvent bénéficier d un parcours ludique et pédagogique avec un guide du musée. Prix de la visite : CHF 60.- Inscriptions et réservations : au minimum 10 jours à l avance sur inscription@elysee.ch Durée : 1 heure Participants : 25 personnes maximum Atelier enfants, le Studio Cecilia Suarez Atelier du Studio, Gregory Collavini

9/9 4. Agenda et informations pratiques 27.01.16-01.05.2016 Expositions Werner Bischof, Point de vue et Helvetica Anonymats d aujourd hui, Petite grammaire photographique de la vie urbaine 23.03, 12h30 Visite gratuite pour les enseignants Inscription en ligne 30.04.16 Evénement en hommage à Werner Bischof Sa 6.02, 5.03, 2.04, 16h Visites guidées et entrées gratuites le premier samedi du mois Sans inscription Di 7.02, 6.03, 3.04, 1.05, 16h Visites du dimanche en famille Gratuites pour les enfants de 6 à 12 ans. Adultes, visite incluse dans le billet Sans inscription Me 17.02, 16.03, 20.04, 1.05, 12h30 Visites guidées au menu. Visite incluse dans le billet Sans inscription Contact Afshan Heuer +41 (0)21 316 99 13 afshan.heuer@vd.ch Adresse 18, avenue de l Elysée CH - 1014 Lausanne T + 41 21 316 99 11 F + 41 21 316 99 12 www.elysee.ch Twitter @ElyseeMusee Facebook facebook.com/elysee.lausanne Hashtags #ElyseeMusee #Bischof100 Horaires Ma - Di, 11h - 18h Fermé le lundi, sauf les jours fériés Le Musée de l Elysée est une institution du Canton de Vaud Atelier enfants, Musée de l'elysée Reto Duriet