e contexte et les enjeux A COECTE DES OBJETS REEMPOYABES EN DECHETERIE Retours d'expérience de collectivités en Picardie a directive européenne sur les déchets de novembre 2008 hiérarchise les modes de traitement des dé - chets et introduit le réemploi comme un mode de traitement à part entière. a possibilité de valoriser en réemploi des objets dont les usagers souhaitent se désencombrer dépend largement des conditions dans lesquelles ces objets peuvent être captés (notamment de la possibilité d'organiser une collecte préservant l'état des objets). Sur la plupart des territoires picards, l'apport en déchèterie est devenu le mode de collecte principal du flux des déchets encombrants (la collecte à domicile tendant à se raréfier), qui contient nécessairement des objets réemployables. a Picardie figure parmi les régions précurseurs pour la mise en place de la collecte des objets réemployables sur les déchèteries, grâce à des partenariats étroits entre les collectivités et les recycleries/ressourceries. Des approches différentes y ont été expérimentées : exercice de l'activité de réemploi par la collectivité elle-même en régie, recours à des acteurs associatifs à vocation environnementale et/ou sociale... Sur plusieurs collectivités picardes, le détournement d'objets réemployables est opérationnel depuis quelques années déjà, ce qui permet d'en observer les retours d'expérience. Cette fiche présente quelques unes des expériences menées dans la Région. Une filière de réemploi sur les déchèteries de la C.C. du Plateau Picard e réemploi existe sur les déchèteries du Plateau Picard depuis 2002, date à laquelle s'est mis en place une action d'insertion portée par l'association de la Recyclerie du Plateau Picard (ARPP) en partenariat étroit avec la Communauté de Communes. Cette solution a perduré jusqu'en fin 2008 où l'association a cessé ses activités et où la C.C. a choisi de poursuivre l'activité de réemploi en régie. es déchèteries du Plateau Picard ont collecté en 2009 1430 tonnes de tout-venant, 660 tonnes de bois, 400 tonnes de ferrailles et environ 200 tonnes de DEEE, soit 2690 tonnes pour les 4 flux pouvant contenir des objets réemployables. es objets réemployables sont collectés séparément sur deux des quatre déchèteries de la Communauté de Communes, celles de Saint-Just et de Maignelay, soit mis de côté spontanément par les usagers euxmêmes soit détournés par les animateurs des déchèteries, agents de la Communauté de Communes (au nombre de 5 qui se relaient pour la gestion des 4 déchèteries). es objets réemployables sont stockés temporairement sur des aires de stockage dédiées, aménagées sur les quais de ces déchèteries couvertes. Ces objets sont enlevés régulièrement, au moins 3 fois par semaine, pour être transférés vers les ateliers et le magasin, à l'aide de fourgons caisses de 20 m³ équipés de hayons élévateurs. es objets sont systématiquement pesés au moment de l'enlèvement en déchèterie. Ainsi, au cours de l'année 2009, 28 tonnes d'objets réemployables ont été détournées des deux déchèteries (auxquelles s'ajoutent 10 tonnes en apport volontaire sur le magasin et 78 tonnes collectées à domicile sur rendez-vous). e détournement porte sur l'ensemble des objets réemployables, y compris les textiles, même si pour cette catégorie, seuls les articles en très bon état sont mis de côté. Une partie des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE) est extraite du flux, en vue d'être réemployée. es quantités détournées sont déclarées à l'éco-organisme Eco-Systèmes et soutenues financièrement au même titre que les DEEE
destinés au recyclage. es objets détournés sont traités en ateliers (menuiserie, électroménager blanc), puis vendus en magasin. Ils ont permis de générer une recette de 44 000 en 2009, pour 18 000 objets vendus. e principe est de favoriser un écoulement rapide des produits, pour assurer un renouvellement régulier des stocks mis en rayon, en pratiquant des prix très attractifs. 9 agents interviennent sur les fonctions de la recyclerie : encadrant (1), collecte, tri, nettoyage, vente en magasin (5), remise en état en atelier (2 techniciens), accueil, prise de rendez-vous (1). e lien avec l'équipe chargée de l'animation des déchèteries est essentiel, une rotation entre les postes est régulièrement organisée pour que les agents appréhendent mieux les contraintes de chacune des fonctions. 'activité de recyclerie ne permet pas d'atteindre l'équilibre économique en elle-même. Elle s'intègre dans une stratégie globale incluant une dimension sociale (une partie des agents est recrutée dans le cadre de contrats aidés) et une dimension environnementale (il s'agit de faire changer les comportements pour limiter la production de déchets). Outre le chiffre d'affaires du magasin, la recyclerie perçoit des soutiens financiers pour les postes en contrat d'accompagnement dans l'emploi et permet de limiter certains coûts de transport et de traitement, pour l'enfouissement du tout-venant (106 /tonne) ou le recyclage du bois (50 /tonne). A l'avenir, le développement de l'activité de réemploi par la Communauté de Communes passe par l'adaptation des modes de collecte : inciter les usagers à l'apport en déchèterie, plutôt que l'apport au magasin, et réduire la collecte à domicile, plus contraignante et plus coûteuse. expérimenter de nouvelles formes de collecte : être présent sur les vide-greniers, pour récupérer des objets réemployables invendus en fin de journée, dont certains auraient été jetés dans les ordures ménagères, mettre en place des box couverts sur les quais pour le stockage tampon des objets réemployables, en vue de prévenir les vols, dont la fréquence a tendance à augmenter et garantir l'accès à la meilleure partie du gisement.
a déchèterie-recyclerie de la C.C. de Crèvecoeur le Grand a Communauté de Communes de Crèvecoeur le Grand a fait le choix en 2001 de combiner les équipements déchèterie et recyclerie sur un site unique, et d'en conserver la gestion en régie, avec une équipe constituée aujourd'hui de 4 agents intercommunaux, représentant 3,5 équivalents temps plein. e quai de la déchèterie est ainsi aménagé en surplomb du bâtiment où sont exercées les fonctions de la recyclerie. a collecte des objets réemployables est effectuée pendant les heures d'ouverture de la déchèterie, directement sur le quai. e personnel est polyvalent, en capacité d'établir un diagnostic sur le potentiel de réemploi, de réaliser les opérations de valorisation ou de procéder à la vente des objets. es usagers sont informés de la possibilité d'apporter des objets réemployables en déchèterie par l'intermédiaire d'un guide qui leur est distribué ou directement par les agents sur le quai. e stockage des objets jugés réemployables est effectué sur le quai même, avec un premier tri par catégories à l'aide de caisses ou de chariots roulants. En fin de journée, ces contenants sont chargés dans un vé - hicule fourgon, qui les achemine vers la recyclerie. e détournement porte sur tous les types d'objets, à l'exception des textiles usagés (des conteneurs du Relais sont disposés à cet effet sur le site). 'équipe de la recyclerie a proposé ses services à la Communauté de Communes de la Picardie Verte. Sur les déchèteries de Grémévilliers et de Feuquières, les agent intercommunaux chargés du gardiennage collectent séparément les objets réemployables et les stockent dans un local tampon. Ils font appel à l'équipe de Crèvecoeur pour effectuer des enlèvements réguliers. Ce flux vient compléter le gisement collecté à Crévecoeur et permet d'élargir la clientèle potentielle, sensibilisée au réemploi sur les déchèteries. es objets détournés ne font pas l'objet d'une pesée systématique, qui serait trop contraignante à mettre en œuvre. es quantités détournées annuellement sont estimées à partir d'observation sur des volumes de chargement. Ainsi au cours de l'année 2009, 75 tonnes auraient été détournées sur les déchèteries, pour un tonnage total de 950 tonnes additionnant les encombrants (400 tonnes), les métaux (250 tonnes), les DEEE (100 tonnes) et le bois (200 tonnes). Au rythme d'une vente par mois, la déchèterie-recyclerie a réalisé un chiffre d'affaires de 43 500 en 2009. 'organisation de la collecte des objets réemployables sur la déchèterie est presque optimale sur le site de Crèvecoeur, hormis pour le système de pesée. Si des améliorations devaient être envisagées, elles devraient porter davantage sur les conditions de stockage, insuffisantes par rapport aux flux détournés (une partie des objets réemployables est ainsi stockée en extérieur, et soumise aux intempéries, ce qui entraîne leur dépréciation). Par ailleurs, au-delà du réemploi, l'équipement déchèterie-recyclerie dans son ensemble aurait besoin de moyens matériels et humains supplémentaires, pour approfondir le tri et la valorisation. 'ouverture de nouvelles filières (PSE, plastiques, micro-filières : DVD, radios...) ou la recherche de solutions de traitement locales (mise à disposition de gravats concassés pour les habitants du territoire, plate - forme de compostage de déchets verts ou broyage de végétaux ligneux...) se justifient au vue de l'augmentation des tonnages et de la population.
Une collecte séparée des objets réemployables sur la C.C. du Pays Noyonnais E n 2004-2005, la Communauté de Communes du Pays Noyonnais a facilité la création, sur son territoire (43 communes, 34 000 habitants) d'une recyclerie, sous forme associative, dans une période de réorganisation de sa fonction de collecte (création de la déchèterie de Noyon, renouvellement du marché de collecte...) avec un double objectif de faire évoluer les comportements des usagers dans le sens de la réduction des déchets d'une part et de favoriser la création d'une action d'insertion par l'activité économique. En complément du service déchèterie (les déchèteries du territoire sont gérées par le SMVO), la Communauté de Communes a confié à la recyclerie la mission de collecter des objets encombrants à domicile sur rendez-vous, à la demande des usagers n'ayant pas la possibilité de se rendre en déchèterie d'une part et au pied des immeubles d'habitat collectif d'autre part. a recyclerie a collecté 202 tonnes d'objets réemployables en 2009 dont 131 tonnes à domicile sur rendezvous et 71 tonnes en apport volontaire sur le site de la recyclerie et sur la déchèterie de Noyon. Sur ces 202 tonnes, 122 relèvent du flux encombrants, 30 tonnes sont extraites du flux bois et 50 tonnes proviennent du flux DEEE. e fonctionnement mis en place ne permet pas de distinguer la part de déchets provenant de la déchèterie des autres apports. Certains usagers sont dirigés par les employés de la déchèterie directement vers la recyclerie, ce qui évite des opérations de manutention et l'encombrement de la déchèterie. Sur les 122 tonnes relevant du flux encombrants, la recyclerie valorise 30 tonnes en l'état (objets ou matériaux) et 30 tonnes après un travail de réparation. 62 tonnes sont traitées comme déchets ultimes et réacheminées par la recyclerie sur le quai de transfert géré par le Syndicat Mixte de la Vallée de l'oise. 'apport de la recyclerie au territoire est aujourd'hui nettement reconnu : en extrayant des déchets des flux destinés à la valorisation énergétique, la recyclerie permet à la collectivité de réaliser une économie sur les coûts de collecte et de traitement, la recyclerie prend en charge l'enlèvement des encombrants pour les particuliers sur rendez-vous et également, grâce aux gardiens d'immeuble, pour tout le secteur d'habitat collectif du Noyonnais, un secteur où les habitants utilisent peu les déchèteries et qui est souvent problématique en terme d'entretien des voiries communales, encombrées par des dépôts sauvages, la recyclerie effectue régulièrement des collectes de cartons pour les commerçants du centre ville, dont elle valorise elle-même le produit, la recyclerie porte des actions de sensibilisation et d'éducation à l'environnement, au profit des établis - sements scolaires du territoire, la recyclerie a permis la création de plusieurs emplois, accessibles à des personnes confrontées à des parcours difficiles, leur permettant de reprendre des habitudes de travail. a Recyclerie est ainsi un bon exemple de développement durable : insertion par l'emploi, préservation de l'environnement par le réemploi qui évite l'utilisation de nouvelles ressources naturelles, développement d'une activité économique par la réparation des objets. En contrepartie de son action en terme d'insertion sociale et professionnelle, la Recyclerie perçoit une aide technique et financière de la Communauté de Communes et du SMVO au titre des politiques de prévention des déchets, d'un montant annuel de 50 000. Celle-ci vient s'ajouter aux 50 000 générés en 2009 par la vente des objets et des matériaux.
a gestion d'une structure d'insertion par l'activité économique reste toutefois difficile : la régularité et la qualité du service peut souffrir des contraintes liées à l'emploi de personnes en insertion. a Recyclerie du Pays Noyonnais dispose de marges de manœuvre pour développer ses services sur le territoire, avec l'appui de la Communauté de Communes : en rationalisant son organisation, en développant sa fonction de communication auprès des usagers, en les incitant à fréquenter la déchèterie et la recyclerie, comme déposants et comme clients, en sollicitant bailleurs et gardiens lors des opérations de collecte pour un tri préalable : bois/deee, encombrants... en optimisant le détournement sur les déchèteries (amélioration du lien entre la déchèterie et la recyclerie). a mise en place de recycleries sur les bassins d'emploi de Creil et Compiègne devrait faciliter la mise en place d'un organisation harmonisée de la collecte des objets réemployables sur les déchèteries gérées par le SMVO. 'intervention d'un «ressourcier» sur les déchèteries de la C.C. Avre uce Moreuil a Communauté de Communes Avre uce Moreuil (CCAM) a mis en place depuis mai 2008 une collecte d'objets réemployables sur sa déchèterie dans le cadre d'une convention passée avec la Recyclerie es Astelles implantée à Amiens. Cette collecte concerne tous les types d'objets, hormis les textiles, la déchèterie (et plus généralement les communes du territoire) étant équipée d'un conteneur pour la collecte de vêtements usagés. es objets peuvent donc être extraits des flux : encombrants (destinés à l'enfouissement et dont le tonnage, orienté à la hausse, représente 811 tonnes en 2009), bois traités (272 tonnes collectées en 2009), métaux (208 tonnes collectées en 2009) DEEE (101 tonnes collectées en 2009). Certains équipements électriques et électroniques sont détournés vers le réemploi, mais les quantités restent très réduites, aussi la CCAM n'utilise-t-elle pas la faculté offerte par la convention OCAD3E de comptabiliser les appareils orientés vers le réemploi dans le flux bénéficiant des soutiens financiers d'eco-systèmes. a collecte séparée des objets réemployables est effectuée pendant les heures d'ouverture de la déchèterie (de 14 heures à 18 heures, 5 jours par semaine), par un agent de la recyclerie mis à disposition pour un volume horaire hebdomadaire de 20 heures (865 heures de présence annuelles/1820 heures d'ouverture de la déchèterie). Cet agent a pour mission d'informer les déposants et de procéder au détournement : les objets sont mis de côté puis transférés dans un local de stockage temporaire spécifique au réemploi, d'une surface de 15 m², pouvant être fermé à clé. Il apporte également ponctuellement un soutien aux agents de la CCAM chargés du gardiennage. 'articulation entre le «ressourcier» des Astelles et les agents de la CCAM est plutôt bonne, ce qui s'explique en partie par le fait que la même personne soit affectée durablement par la recyclerie sur ce poste. Pour optimiser la collecte d'objets réemployables sur les déchèteries, des actions de communication ont été réalisées auprès des usagers, notamment par l'intermédiaire du bulletin d'information de la CCAM. Toutefois une signalétique apposée sur la déchèterie serait utile pour améliorer la lisibilité du service.
a recyclerie effectue régulièrement l'enlèvement des objets dans le local de stockage temporaire pour les acheminer dans les locaux où elle procède à leur traitement (nettoyage, réparation, revente...). a part effectivement valorisée en réemploi est estimé à 75% sur les quantités collectées. e suivi des objets enlevés est effectué par la recyclerie (évaluation du poids ou pesée) sur son site et une fiche de suivi détaillant le nombre d'objets collectés est transmise à la CCAM. Ainsi au cours de l'année 2009, le tonnage détourné est estimé à 17,22 tonnes. a convention passée entre la CCAM et la Recyclerie inclut une contrepartie financière, calculée sur le tonnage détourné : 40 /tonne. Cette convention devrait être renouvelée en mai 2010. e renouvellement sera l'occasion de faire un bilan du fonctionnement de ce service et éventuellement d'envisager des améliorations. es questions suivantes devront sans doute être abordées : un effort de communication pourrait permettre une meilleure appropriation de l'activité de réemploi par les élus et les habitants du territoire. a recyclerie pâtit en effet de ne pas avoir d'implantation physique sur la CCAM ce qui la rendrait plus visible, un suivi plus régulier des quantités détournées sur la déchèterie (instauration d'un système de pesée?), re-négociation du prix d'intervention de la recyclerie (qui permet à la collectivité de réaliser des écono - mies sur les coûts de transport et de traitement 65 /tonne pour le tout-venant, 41 /tonne pour le bois de classe B -, malgré les faibles tonnages détournés). es perspectives a mise en place d'un détournement des objets en réemploi a un impact direct sur l'aménagement des déchèteries : prévoir l'accueil des déposants d'objets de réemploi, installer un local de stockage tampon pour protéger les objets (des intempéries, du prélèvement indésirable...), voire projeter la construction d'équipements intégrés «déchèterie-recyclerie». e programme de rénovation des déchèteries peut être l'occasion d'intégrer la collecte séparée des objets réemployables dans l'ensemble des flux gérés par la déchèterie. 'ADEME et le Conseil Régional de Picardie soutiennent les collectivités porteuses d'initiatives sur la filière de réemploi, en finançant des études de faisabilité, des investissements matériels ou encore des outils de communication. Un soutien est également apporté au Réseau des Ressourceries, dont les adhérents picards ont créé un espace d'échange à l'échelle régionale. Pour en savoir plus... ADEME Picardie, Sophie ROUAT, sophie.rouat@ademe.fr, tél. 03 22 45 55 43 C.C. du Plateau Picard, Geoffrey FUMAROI, geoffrey.fumaroli@cc-plateaupicard.fr, tél. 03 44 77 38 73 C.C. de Crèvecoeur le Grand, Arnaud BARON, recyclerie.ccc@wanadoo.fr, tél. 03 44 13 23 48 C.C. du Pays Noyonnais, Marc PEET, marc.pellet@paysnoyonnais.fr tél. 03 44 09 60 55 C.C. Avre-uce-Moreuil, Sarah BOUCHEZ, environnement@ccalm.fr, tél. 03 22 09 03 14