APPUI AUX CENTRES RÉGIONAUX D INVESTISSEMENT ET À LA PROMOTION DES INVESTISSEMENTS

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Transcription:

APPUI AUX CENTRES RÉGIONAUX D INVESTISSEMENT ET À LA PROMOTION DES INVESTISSEMENTS Visite des Centres Régionaux d Investissement (Rapport révisé) Présenté à : USAID/Maroc Contrat # PCE-I-00-98-00015 Par : Inc. 2 mars 2004

SIGLES ANAPAC ANPME BTP CRI CRT CECATEL CNSS MRE NTI OCP ODECO OMPIC PME/PMI PNUD RC SEGMA SIG SONASID VNA Agence nationale pour la promotion de l emploi et des carrières Agence Nationale pour la Petite et Moyenne Entreprises Bâtiments et Travaux Publiques Centres régionaux d investissement Centres régionaux du tourisme Commission Interministérielle Chargée de l Aménagement du Territoire et du Littoral Caisse nationale de sécurité sociale Marocains Résidents à l Etranger Nouvelles Technologies de l Information Office Chérifien des Phosphates Office de développement de la coopération Office Marocain de la Propriété Industrielle et du Commerce Petites et Moyennes Entreprises / Petites et Moyennes Industries Programme des Nations Unies pour le développement Registre de Commerce Société d Etat Gérée de Manière Autonome Système d Information Géographique Société nationale de sidérurgie Vocation Non Agricole 2

TABLE DES MATIERES 1. Introduction. 4 2. Synthèse de l état des lieux.. 5 3. Forces des Centres Régionaux d Investissement. 8 4. Faiblesses des Centres Régionaux d Investissement... 9 5. Chantiers communs identifiés 15 6. Conclusion..16 Annexe 1 - Textes de références 18 Annexe 2 - Instances de décision... 20 Annexe 3 - Partenaires identifiés... 22 Annexe 4 - Fiches d information sur les 16 CRI... 24 Casablanca (25) Doukkala Abda à Safi (27) Souss Massa Drâa à Agadir (29) Guelmim Es-Smara (32) Laâyounne-Boujdour-Sakia Elhama (34) Oued Ed-dahab Lagouira à Dakhla (36) Tanger Tétouan (38) Marrakech Tersift Elhaouz (40) Tadla Azilal à Beni Mellal (42) Chaouya Ouardigha à Settat (44) Fès Boulemane (46) Taza Alhoceima (49) Oriental à Oujda (51) Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (54) Gharb-Chrarda-Beni Hessen à Kénitra (56) Meknès Tafilalet (59) 3

1. INTRODUCTION En novembre 2003, a été sélectionné par l USAID pour la réalisation d un projet dans le cadre de l Objectif Stratégique 5 «Increased Opportunities for Domestic and Foreign Investors». Plus précisément, le contrat octroyé à Chemonics concerne la mise en œuvre du projet «Assistance aux Centres Régionaux d Investissement et à la Promotion des Investissements» Peu après le démarrage du projet, l équipe de Chemonics a effectué une visite des Centres Régionaux d Investissement (CRI) du 15 janvier au 17 février 2004. Cette mission était composée de Samuel Morris, Chef de Projet, Abdellatif Mazouz, Expert en information économique et Suzie LeBlanc Coordonnatrice des activités. L objectif de la mission était de rencontrer les Directeurs et employés des CRI et différents Walis afin de prendre connaissance du chemin parcouru par les CRI depuis leur création, connaître les priorités propres à chaque région, et présenter les objectifs du projet. Les cadres des CRI de Laâyounne et Ad Dakhla se sont déplacés pour rencontrer l équipe à Agadir. Au total 14 CRI ont été visités et 13 Walis rencontrés. Une journée complète a été consacrée à chacune des régions. Les CRI ont été créés par Décret Royal le 7 janvier 2002 et découlent de la volonté Royale de déconcentrer l autorité et les pouvoirs en matière d investissement vers les régions. Ces régions, que le Maroc compte au nombre de 16, sont découpées en provinces, à la tête desquelles se trouvent des Gouverneurs. Walis et Gouverneurs sont nommés par le Souverain. Les principales missions des CRI, telles qu elles ressortent de la Lettre Royale, complétée par le discours du Premier Ministre de mars 2003 sur la mise à niveau des entreprises, sont au nombre de trois (3) : - Interlocuteur unique en matière de création d entreprise, le CRI est chargé de faciliter l acte de création en réduisant les formalités, les pièces juridiques et surtout les délais ; - Il appui l investisseur, en l accueillant, en le conseillant, en mettant à sa disposition les informations dont il a besoin et en lui facilitant l obtention des autorisations et actes administratifs nécessaires à l investissement. Le CRI intervient également pour solutionner, à l amiable, les différends entre les investisseurs et l administration ; - Le CRI assure le relais auprès des entreprises existantes en leur offrant assistance et information sur les mécanismes de mise en œuvre et de financement de la mise à niveau. Les CRI sont aussi chargés par la plupart des Walis de la promotion économique générale de la région en participant à la mise en œuvre des actions de développement économique régional et plus particulièrement les projets structurants de leurs régions respectives. Service Externe du Ministère de l Intérieur placé sous l autorité des Walis, les CRI ont obtenu, depuis décembre 2003, le statut de Service de l Etat Géré de Manière Autonome (SEGMA). Ce rapport présente tout d abord les points saillants de l expérience des Centres Régionaux d Investissement depuis leur création. 4

Cet «état des lieux» est suivi par une évaluation des forces et des faiblesses des CRI telles qu appréhendées sous l angle du fonctionnement typique d agences régionales de promotion des investissements ou agences régionales de développement à travers le monde. Cette évaluation n est pas spécifique à chacun des CRI. Il est en effet impossible en quelques heures passées dans chacun des Centres de réaliser une véritable évaluation organisationnelle, mandat qui nécessite plusieurs semaines de travail. Nous pensons toutefois avoir saisi l essentiel de l expérience des CRI en tant que groupe. Nous souhaitons produire avant tout un document de travail qui deviendra notre base de communication avec le Comité de Suivi du projet et surtout, avec les CRI eux-mêmes. Cette évaluation globale est suivie d une synthèse des chantiers communs à tous les CRI. Nous avons regroupé ici à la fois les problèmes rencontrés par l ensemble du groupe, et les demandes communes à plusieurs Centres. Après cette synthèse, nous présentons une conclusion où nous situons brièvement le projet «Assistance aux CRI et à la Promotion des Investissements», par rapport au diagnostic et aux demandes formulées. Il s agit d identifier les axes d intervention du projet, axes qui seront repris et déclinés sous forme d activités et de tâches dans le Plan de Travail 2004 attendu le 9 mars prochain. Dans l Annexe 1, nous avons regroupé les textes références sur la création et le mandat des CRI. Dans l Annexe 2 les instances administratives concernées par le travail des CRI, dans l Annexe 3 les partenaires des CRI et enfin, dans l Annexe 4 une fiche synthétisant l information recueillie sur chacun des Centres, présentés dans l ordre dans lequel nous les avons visités. Des erreurs ont pu se glisser dans ces fiches et nous ne pensons pas qu elles présentent la totalité de l expérience individuelle des différents CRI. Nous avons tout simplement consigné l ensemble de nos notes et invitons chacun de nos partenaires régionaux à nous signaler les erreurs et omissions les concernant, afin que nous puissions éventuellement compléter ce colligé d information. 2. ETAT DES LIEUX : SYNTHESE Problèmes communs Les CRI rencontrent certaines difficultés dans l accomplissement de leurs deux principales missions d aide à la création des entreprises et d appui à l investissement. En matière de création d entreprise, les difficultés évoquées sont : 1- Le CRI n étant pas un passage obligé, il subsiste deux modalités de création d entreprise avec recours à l ancienne procédure de création pour échapper à l immatriculation à la CNSS. La conséquence de cette situation est l absence de statistiques fiables sur le nombre d entreprises créées, d où la nécessité d uniformiser les deux circuits. 2- Les CRI proposent qu il y aie suppression de l enchaînement entre les différentes inscriptions et que les identifiants de l entreprise soient délivrés simultanément, ce qui permettrait de simplifier et de réduire les délais. 5

3- Le formulaire unique de création n est pas reconnu comme document officiel attestant de la création de l entreprise par certaines administrations et par les banques qui continuent à n accepter que les modèles J et L. 1 4- Il y a une nécessaire mise à niveau des administrations partenaires (particulièrement Impôts et Registre de Commerce) en matière d équipement et d utilisation de matériel informatique et de formation du personnel pour automatiser la création. Pour l instant, la relation de travail avec les quatre (4) administrations partenaires (CNSS, Registre de Commerce, Impôt et OMPIC) varie d un CRI à l autre et suit différents scénarios. L OMPIC est présent à temps plein dans tous les CRI. En ce qui concerne les autres administrations, certaines peuvent être présentes à temps complet ou quelques heures par jour. Les administrations régionales trouvent dans certains cas difficiles de justifier la présence continue d un employé au CRI, lorsque le nombre de création ne le justifie pas. La mise à niveau des partenaires administratifs des CRI aurait aussi l avantage de permettre aux CRI d être plus actifs en dehors du cadre urbain où ils sont physiquement installés. 5- Il n existe pas de suivi des entreprises créées. Les statistiques données ne reflètent que les créations juridiques ou les intentions de création et non les créations réelles, pas plus qu elles ne donnent d information sur le pourcentage de faillites enregistrées au cours des années qui suivent immédiatement la création. 6- Il existe une très grande disparité de ressources financières et humaines entre les différents CRI. A cet égard, les CRI sont de manière générale le miroir des disparités économiques régionales. 7- Les découpages régional et administratif ne sont pas toujours les mêmes. Ainsi, la Direction régionale d un Ministère avec qui le CRI de Beni Mellal doit travailler peut être située à Marrakech ou à Casablanca et non dans la région où le CRI se trouve. 8- Problème lié à la manipulation des fonds sans assise juridique. En ce qui concerne l aide aux investisseurs, les difficultés citées concernent : 1- L absence de dispositif de suivi des projets d investissement autorisés. Toutefois, certains CRI s assurent que le projet est bien entamé au bout du délai stipulé dans le cahier des charges (6 mois). Cette démarche n est toutefois pas systématique pas plus qu elle n est comptabilisée par les CRI dans leur bilan de travail ; 2- Les actions de facilitation se limitent souvent aux secteurs cités par la Lettre Royale alors que les demandes émanent aussi de porteurs de projets dans le commerce et les services (écoles privées, grande distribution, station services, «call centers» ; 3- Les pouvoirs délégués aux Walis restent insuffisants pour débloquer certaines situations en matière de régime foncier (terrains collectifs, domaine forestier, habous.) ; 4- Les pouvoirs délégués en ce qui concerne le forestier se limitent aux mines et au tourisme ; 5- Aucun pouvoir délégué dans le secteur des pêches ; 6- Le foncier reste encore la principale cause du recours au guichet investissement alors que l absence d accès à des bases de données foncières (SIG) continue de compliquer la résolution du problème foncier ; 7- Les CRI ne disposent pas toujours de l information que les investisseurs et les entreprises existantes leur demandent. Ils cherchent l information demandée, cas par 1 Formulaires administratifs confirmant certaines informations sur l entreprise et qu on obtient auprès du Registre de Commerce. 6

cas. Plus nous nous éloignons des grands centres et plus les CRI disent ne pas disposer de suffisamment d information sur tout ce qui touche les PME/PMI. Demandes communes Les responsables que nous avons eu l occasion de rencontrer ont suggéré des mesures à prendre pour faciliter le travail des CRI. En matière de procédures de Création des entreprises - Uniformisation des procédures de création entre le circuit CRI et l ancien circuit (cas d immatriculation à la CNSS) ; - Les publications au Bulletin Officiel et au Journal des Annonces Légales prennent du temps. Il serait avisé de convenir de tarifs forfaitaires et de charger les CRI ou les fiduciaires de l accomplissement direct de la formalité ; - La création d entreprise ne doit rien coûter au client, ou du moins les droits et taxes à payer doivent être identiques et connus d avance pour chaque type d entreprise ; - L immatriculation au Registre de Commerce pose problème et fait perdre du temps pour le créateur en raison de deux formalités : l une de réservation et l autre de confirmation après annonce légale. Il serait plus efficace au moment de l identification des entreprises de procéder via un registre centralisé au niveau du Ministère de la Justice qui lui, assurerait le relais auprès des tribunaux concernés (procédure présentement à l essai dans un CRI). - La suppression de l enchaînement dans l obtention des différents identifiants de l entreprise. En matière d assistance aux investisseurs - Préciser les missions des CRI et du mode de fonctionnement de la Commission régionale d investissement ; - Fusionner les autres Commissions dérogatoires présidées par le Wali au sein de la Commission régionale d investissement ; - Régionaliser les Commissions nationales CICATEL & VNA 2 ; - Elargir les délégations de pouvoirs des Walis aux terrains collectifs et au domaine forestier lorsque l affectation est autre que le tourisme et les mines ; - Elargir le bénéfice des dispositions de la Lettre Royale aux secteurs du service, du commerce et de la pêche ; - Disposer d informations économiques régionales et sectorielles (observatoire économique de la région) ; - Mettre en place des bases de données foncières (SIG) régionales accessibles aux CRI; - Harmoniser les critères d évaluation des performances des CRI et les statistiques sur l investissement et la création d entreprise ; - Faire revenir les projets de plus de 200 millions de dirhams instruits directement par Rabat à la Commission régionale concernée pour analyse avant examen au niveau national. 2 VNA Vocation non agricole (terres) CICATEL Commission Interministérielle Chargée de l Aménagement du Territoire et du Littoral 7

3. FORCES DES CENTRES REGIONAUX D INVESTISSEMENT 3.1 Administration Tous les CRI ont, avec succès, mis sur pied le Guichet «Création d entreprises», et ils en assurent la gestion de manière efficace. Le nombre de documents requis pour la création d entreprises n a pas été simplifié, 3 mais le processus par lequel on crée son entreprise au Maroc a considérablement été modifié par l existence d une instance unique. Le délai de création et le nombre de déplacements physiques auxquels le citoyen, ou l investisseur voulant créer son entreprise, était contraint, ont été considérablement réduits. Les déplacements physiques sont réduits à généralement deux (2) déplacements (dépôt et retrait) et le délai de création oscille entre un (1) et quatre (4) jours. Les CRI ont aussi fait preuve d ingéniosité pour faciliter la création d entreprises. Certains CRI offrent le service de la légalisation de signatures sur place, et presque tous facilitent les démarches de publication au Bulletin Officiel et au Journal des Annonces Légales. 4 Dans les CRI où le volume de création d entreprises le justifie, les procédures ont été automatisées et une application informatique est utilisée pour faciliter la gestion des dossiers de création d entreprise. Au total sept (7) CRI utilisent une application informatique. Le formulaire unique peut être téléchargé sur les sites Web des CRI et les informations sur la marche à suivre et les documents y sont explicitées. Les Walis que nous avons rencontrés travaillent en étroite collaboration avec les CRI. Cette confiance de l autorité de la région alliée à la légitimité dont ils bénéficiaient déjà, ayant été créés par volonté Royale, leur a permis de négocier en position de force avec les différentes administrations régionales concernées. Les CRI tirent les administrations vers le haut en étant des modèles de transparence, et en obligeant ces dernières à s engager sur la base d échéanciers précis. Le mode de fonctionnement adopté par les CRI a une influence positive dans certaines régions où on voit des administrations locales adopter une approche de guichet unique. Les Directeurs de CRI sont généralement des fonctionnaires efficaces qui ont fait un excellent travail. C est grâce à leur travail de qualité que le fonctionnement du Guichet Création d Entreprises est un succès partout à travers le Royaume. Les Directeurs des CRI nous semblent pour la plupart adhérer à un style de management dit démocratique. Le «nous» est plus souvent utilisé chez eux que le «je». Ce style de management fonctionne très bien avec les cadres diplômés et qualifiés qu on trouve généralement dans les organisations de développement économique. Il favorise l implication des employés qui produisent des résultats de qualité et devrait être encouragé davantage. Les CRI ont bien collaboré ensemble. Ils ont partagé leurs expériences (lors de rencontres) et outils de travail (manuels de procédures, formulaires ). Ils ont aussi 3 Notons qu un CRI a identifié les documents exigés par les administrations et qui n étaient pas requis par la loi. 4 Certains CRI hésitent à offrir des services offerts par les fiduciaires. 8

uni leurs efforts dans le cadre de chantiers communs 5. Cet effort conjoint a d abord et avant tout été possible parce que les Directeurs des CRI ont accepté de reléguer leur intérêt personnel immédiat au second rang, oeuvrant d abord dans l intérêt du groupe et du Maroc. 3.2 Image 3.3 Moyens Les CRI bénéficient, en général, d une image de qualité. Ils ont presque tous de très beaux locaux, bien meublés et bien situés. Leurs bureaux n ont rien à envier aux agences de développement économique que nous avons pu visiter dans d autres pays. Même s il semble exister une très grande disparité de ressources financières entre CRI, ils possèdent tous un équipement informatique de base satisfaisant, en ce qui concerne les ordinateurs, les imprimantes et le câblage des locaux. 3.4 Services à la clientèle La notion de «service aux investisseurs» a parfois, en apparence, une connotation «vente» exagérée et ne semble avoir qu une importance relative dans le cas de l investissement, mais elle est dans les faits très importante. Le contact personnel qui est ici sous-entendu est fondamental dans le rôle que joue l agence de promotion des investissements : trouver et satisfaire les investisseurs. Le «service à la clientèle» est une composante vitale de tout programme de promotion des investissements, et les CRI semblent avoir avec succès instauré une mentalité de service à la clientèle dans leur administration. Ceci est un accomplissement notable. Les clients des CRI sont les investisseurs, individus qui souhaitent créer une entreprise, les entreprises qui ont des différends avec l administration, et les Walis qui à travers le Royaume leur demandent de jouer un rôle important dans la dynamique de développement régional. 4. FAIBLESSES DES CRI Il est précisé dans la Lettre Royale que le Guichet Investissement «fournit aux investisseurs toutes les informations utiles sur l investissement régional». Cette phrase confère un peu, selon nous, aux CRI le mandat d organisation de développement économique régional. Si tel est le cas, et cela semble être la compréhension et le souhait des personnes rencontrées, les CRI présentent certaines faiblesses en matière de pratiques et procédures. Les CRI sont plus ou moins des entités indépendantes placées sous l autorité des Walis qui ont encore à développer leur politique en termes de mission, stratégie et planification requise pour accomplir leur mission, recrutement du personnel requis pour un fonctionnement efficace et productif, et enfin la nature des efforts de promotion qu ils souhaitent réaliser. 5 Ex. Création de trois groupes de travail qui ont formulé, au nom de tous les CRI, des recommandations sur l organisation des CRI, l investissement et la création d entreprise). 9

Les CRI possèdent des lacunes par rapport aux agences de développement économique. Entre autres faiblesses notons : 4.1 Mission Le contenu de la Lettre Royale est interprété comme étant la mission des CRI. Si ces derniers veulent opérer en tant qu organisation régionale de développement, ils devraient arriver à préciser de manière globale leur mission commune. Cet énoncé devrait comprendre l image qu ils souhaitent donner, leur part de responsabilité dans le développement de l investissement et leur rôle de facilitateur. Définir leur mission de manière précise aiderait les CRI à prendre leur place en tant qu organisation de développement économique régional. 4.2 Définir ses objectifs Les CRI devraient se fixer des objectifs et formaliser cet exercice. Ces objectifs devraient être précis et spécifiques. On pourrait par exemple se fixer comme objectif d augmenter le montant des investissements d un certain pourcentage selon un échéancier précis, de lancer un incitatif à l investissement avant telle ou telle autre date précise, ou de créer un nombre défini d emplois etc. En se fixant des objectifs précis, et en les consignant sur papier, les CRI engagent leurs ressources humaines et financières en vue d atteindre des objectifs concrets. A l heure actuelle, les CRI produisent des rapports statistiques sur le nombre de créations par catégories d entreprises, et sur les intentions d investissement par secteurs. Ces données en elles-mêmes sont peu utiles. Le nombre d entreprises n est pas significatif si l on n introduit pas un facteur de mesure de survie dans le temps des entreprises créées (ou de faillites). Le volume d investissement potentiel variant d une région à l autre, c est seulement en fonction d objectifs régionaux formels et précis que les données sur l investissement peuvent être utiles. 4.3 Planification La planification devrait permettre aux CRI d établir un consensus au sein des cadres et du reste du personnel sur les actions à entreprendre pour atteindre les objectifs fixés. Le processus de planification peut aussi être un exercice d apprentissage mutuel et d échange entre tous les membres du personnel. Trop souvent, la planification part d en haut. Ce type de processus de planification génère de la rigidité au sein des structures et un faux sens de sécurité aux cadres qui pensent, que parce qu ils ont planifié le travail, ce dernier sera fait. Aussi, il étouffe la créativité et l originalité dont les organisations de développement économique ont besoin. La planification doit toujours être faite par ceux qui ont la charge de sa mise en œuvre. On doit planifier le travail qui se rapporte aux projets à réaliser à court et moyen termes, tout en dégageant une stratégie à long terme pour l organisation. 10

4.4 Efforts de promotion Les Directeurs de CRI que nous avons rencontrés ont tous exprimé le souhait de faire un sérieux effort pour la promotion des investissements. Ils n ont toutefois pas encore recruté de personnel en marketing, pas plus qu ils n ont créé de division marketing ou promotion. Les efforts faits dans ce domaine ont été plutôt sporadiques et désordonnés. Certains Directeurs ont assisté à des séminaires sur l investissement et d autres ont tenté sans trop de succès de contacter des investisseurs en Europe ou aux Etats-Unis. Les actions les plus concluantes en matière d investissement sont celles qui concernent les investisseurs non sollicités, qui se présentent d eux-mêmes aux CRI. Les CRI ne semblent pas être assez conscients de la nécessité de la planification, de la discipline et des ressources requises pour mener à bien une campagne de promotion des investissements. Tous les sites Web des CRI sans exception témoignent de l absence de l aspect promotion et du besoin pour les CRI d acquérir des compétences en marketing. Ils n ont pas été conçus pour répondre aux attentes et aux besoins des investisseurs. Au lieu d être ouverts sur le monde, ils ont plutôt tendance à se limiter à la gestion et à l administration des CRI eux-mêmes. Certains guides et brochures sont de belle facture en termes de photos, mise en page, couleurs etc. Les guides de l investissement peuvent être des publications coûteuses et intéressantes. Malheureusement, l abondante publicité qui s y trouve (coût oblige) noie l information utile et enlève toute crédibilité que le document pourrait avoir en tant que source sérieuse d information sur le potentiel d investissement de la région. L un des guides que nous avons vu comprend 186 pages et à peine 10% de son contenu présente un intérêt quelconque pour l investisseur. De plus, ces guides sont très coûteux et les données qui s y trouvent sont généralement déjà dépassées au moment de leur publication. Davantage d informations sous format électronique devraient être disponibles pour impression à partir de bases de données. Il serait sans doute avantageux pour les CRI de présenter la même image à travers leurs publications et matériel de promotion, d une région à l autre. Ceci pourrait contribuer à réduire leurs coûts et leur permettrait de développer une image commerciale ou marque de commerce. 4.5 Bases de données C est au chapitre des bases de données que la faiblesse des CRI est la plus évidente. L information est leur matière première et ils ne disposent pratiquement d aucune base de données. Toute organisation de développement économique digne de ce nom possède un département recherche qui rassemble et organise l information. Ce département est entièrement responsable de la qualité de l information, et lui seul peut altérer le contenu des bases de données. 11

Certains CRI se sont engagés dans la réalisation de monographie de leur région et d études sectorielles. Il serait judicieux de demander aux experts contractés de restituer les résultats de leurs études sous forme, entres autres, de bases de données. Plusieurs CRI nous ont parlé d observatoire de l économie régionale. Souvent l information requise existe et il ne s agirait peut-être pour les CRI que de la chercher auprès des administrations concernées. Dans tous les cas, les CRI devraient embaucher des experts en information capables de trouver et de rassembler l information et de la rendre disponible sous un format simple et accessible. Dans un premier temps, ce travail peut, à la limite, être réalisé par un cellule centrale au profit de tous les CRI. Les données devraient comprendre les statistiques et autre information sur les activités et services régionaux tels : Répertoire industriel Répertoire des services industriels Répertoire des exportateurs Services de transport et distribution Services d ingénierie Services légaux Services informatiques (équipement et logiciels) Profil des provinces et collectivités Immeubles industriels et commerciaux disponibles Sites commerciaux et industriels disponibles Disponibilité et compétence de la main d œuvre Salaires et taux des honoraires professionnels Institutions et programmes de formation Données géographiques, climatiques, géologiques etc. Un investisseur potentiel qui souhaite créer une nouvelle unité ou étendre les activités d une entreprise existante dans une nouvelle localisation, cherchera à obtenir autant d informations que possible sur les endroits qu il a pré-identifiés. Dans le cas des firmes transnationales, l identification des sites potentiels se fera à partir de listes exhaustives de critères préparées par leur personnel spécialisé dans ce type de travail, ou par des consultants experts dans l identification des sites d implantation. Le choix d une localisation dans le cas des petites et moyennes entreprises sera tout autant influencé par la disponibilité des informations que dans le cas des transnationales. Toutes cherchent l information qui permettra de faire un choix éclairé entre plusieurs localisations potentielles. Si deux régions semblent se qualifier, l investisseur procédera alors à la comparaison des avantages spécifiques qu il peut obtenir d une région par rapport à l autre. Le succès pour une région donnée est d abord et avant tout de demeurer compétitive, au moins en ce qui concerne les facteurs comparatifs de base. Le pire scénario pour une région est d être éliminée tôt dans ce processus, parce que l investisseur n a pas pu trouver l information requise. De nos jours les firmes utilisent les sites Web sur les régions où potentiellement ils pourraient investir pour trouver l information de base dont ils ont besoin. Souvent 12

c est par l Internet que se fait la première élimination. On n insistera jamais assez sur l importance de sites Web professionnel construits pour répondre aux besoins des investisseurs et celle des bases de données contenant des informations, à jour. 4.4 Programme d appui à l industrie existante Plusieurs CRI ont mentionné leur souhait d intervenir auprès du tissu industriel existant. Ils cherchent à protéger l existant et à conserver les emplois. Dans un autre cas, il s agit carrément, et avec beaucoup de succès nous dit-on, d intervention auprès d entreprises en difficulté. Des contacts réguliers avec les industries et entreprises déjà en place permettrait à chacun des CRI de mieux connaître les forces de sa région et, plus important, l aiderait à en évaluer les faiblesses. Il s agit ici d un processus dynamique qui exige une attention constante car les situations évoluent, et une région qui est compétitive aujourd hui, peut l être beaucoup moins demain. La communication est l élément de base de tout programme d appui à l industrie existante. Cette communication peut être établie de différentes manières. Les Chambres de commerce et d industrie sont les portes paroles par excellence des industries et du milieu des affaires. Les rencontrer de façon régulière au niveau local et régional contribuera certainement à établir les bases d une communication positive. Ces efforts ne suffisent toutefois pas, il faut aussi faire un effort pour visiter les entreprises en personne. Des employés motivés, ayant le profil recherché et disposant de ressources suffisantes sont nécessaires à la réussite d une telle initiative. Une industrie existante en santé et en expansion est essentielle pour qui veut attirer de nouveaux investisseurs. Si une firme envisage de s installer dans un endroit, avant de le faire, elle cherchera à voir comment se portent les entreprises qui s y trouvent déjà, et quel y est réellement le climat d affaires. Les CRI doivent s intéresser aux entreprises et industries sur leur territoire car ces dernières auront un impact important sur les résultats de leurs actions de promotion. Certains CRI vont tenter de profiter de la tenue de leurs réunions annuelles pour convoquer les entreprises afin qu ils expriment leurs satisfaction ou désaccord avec certaines pratiques et autres mesures incitatives à l investissement. Ceci ne remplace toutefois pas le contact direct avec les entreprises sur le terrain qui est de beaucoup plus efficace et ce, pour l entreprise elle-même et les CRI. Il est recommandé que les CRI établissent une division de l industrie existante car les moyens traditionnels de contact et d appui par l intermédiaire des Chambres de commerce et d industrie sont insuffisants. Les programmes d appui à l industrie existante sont à la base de partenariats privés publics réussis. Le développement d un programme formel d appui à l industrie existante exige des ressources importantes, mais les bénéfices en matière d investissement sont considérables. 13