BASES IMMUNOLOGIQUES DE L HYPERSENSIBILITE LIEE AUX IgE



Documents pareils
Chapitre III Le phénotype immunitaire au cours de la vie

Mécanisme des réactions inflammatoires

Les cytokines et leurs récepteurs. Laurence Guglielmi

Cytokines & Chimiokines

Réintroductions alimentaires chez l enfant. M. Hofer - J.Wassenberg Immuno-allergologie Service de pédiatrie - CHUV

DÉFICITS IMMUNITAIRE COMMUN VARIABLE

Vaccinologie et Stratégie de Développement des Vaccins

F.Benabadji Alger

Des déficiences présentes

Explorations des réponses Immunitaires. L3 Médecine

ALLERGIES ET HYPERSENSIBILITES item 113. ALLERGIES RESPIRATOIRES item 115

Cytokines ; Chimiokines

Des désensibilisations inhabituelles : le chat, Alternaria. Michel Miguéres AART, janvier 2011

Cibles et mécanismes d action des traitements par cytokines et anti-cytokines

HYPERSENSIBILITES ALIMENTAIRES ALLERGIQUES CHEZ L ENFANT : DIAGNOSTIC, TRAITEMENT ET CONSEILS DU PHARMACIEN.

ALLERGIES ALIMENTAIRES : Etat des lieux et propositions d orientations. Carine DUBUISSON Sébastien LA VIEILLE Ambroise MARTIN

Mécanismes moléculaires à l origine des maladies autoimmunes

PARTIE II : RISQUE INFECTIEUX ET PROTECTION DE L ORGANISME. Chapitre 1 : L Homme confronté aux microbes de son environnement

IMMUNOLOGIE. La spécificité des immunoglobulines et des récepteurs T. Informations scientifiques

Hépatite chronique B Moyens thérapeutiques

Séquence 10. Le maintien de l intégrité de l organisme : quelques aspects de la réaction immunitaire. Sommaire

Centre Suisse pour l allergie, la peau et l asthme Allergie et intolérance alimentaires

Les fiches repères d INTEGRANS sont réalisées par ARIS Franche-Comté dans le cadre du programme INTEGRANS. Plus d infos sur

Tuberculose bovine. Situation actuelle

Anticorps, vaccins, immunothérapies allergéniques tout savoir sur les progrès de l immunothérapie en 20 questions

GRANULOMATOSE SEPTIQUE CHRONIQUE

Mécanismes de l alloréactivité, des rejets de greffe et de la réaction du greffon contre l hôte.

Orientation diagnostique devant une éosinophilie 1

Innovations thérapeutiques en transplantation

I. L asthme atopique

LES DÉFICITS IMMUNITAIRES COMBINÉS SÉVÈRES

Allergie et intolérance alimentaires

Rôle des acides biliaires dans la régulation de l homéostasie du glucose : implication de FXR dans la cellule bêta-pancréatique

Les enfants non vaccinés sont en bonne santé!

Les voies aériennes unifiées la rhinite et son lien avec l asthme: mythe ou réalité?

Patho Med Cours 5. Maladie Pulmonaires Obstructives BPCO Asthme

DIAPOSITIVE 1 Cette présentation a trait à la réglementation sur les thérapies cellulaires.

GUIDE INFO-ASTHME.

COUSIN Fabien KERGOURLAY Gilles. 19 octobre de l hôte par les. Master 2 MFA Responsable : UE Incidence des paramètres environnementaux

Observer : l'absence de noyau des hématies la petite taille des plaquettes la forme et la taille des noyaux (leucocytes) ACTIVITES ELEVES TS

Dr Pascale Vergne-Salle Service de Rhumatologie, CHU de Limoges. Membre enseignant chercheur EA 4021

Transgene accorde une option de licence exclusive pour le développement et la commercialisation de son produit d immunothérapie TG4010

ALLERGIE RESPIRATOIRE

«Comment mieux cerner et satisfaire les besoins des personnes intolérantes ou allergiques à certains aliments?» Avis n 66

Traitements topiques. Utiliser conformément aux instructions figurant sur l emballage. Aident à éliminer les squames. Soulagent les démangeaisons.

LA MALADIE DE WALDENSTRÖM expliquée au néophyte

ANTICORPS POLYCLONAUX ANTI IMMUNOGLOBULINES

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

LA STOMATITE LYMPHOPLASMOCYTAIRE FELINE

Hépatite C une maladie silencieuse..

Les mises au point de l'ifn

Pour ou contre le gluten? Qu est-ce que le gluten?

EXERCICES : MECANISMES DE L IMMUNITE : pages

Allergologie en pratique

ATELIER SANTE PREVENTION N 2 : L ALIMENTATION

Item 116 : Maladies autoimmunes

Actualisation de la prescription en biologie rhumatologie

CONCOURS DE L INTERNAT EN PHARMACIE

Charges virales basses sous traitement: définition impact virologique. Laurence Bocket Virologie CHRU de Lille

Parasites externes du chat et du chien

HVC CHRONIQUE MOYENS THERAPEUTIQUES ET BILAN PRE-THERAPEUTIQUE CHAKIB MARRAKCHI.

Le VIH et votre foie

Quoi de neuf dans la prise en charge du psoriasis?

CAHIER DE N L'inflammation

La lutte contre la tuberculose est régie par l arrêté royal du 17 octobre 2002.

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

Sérodiagnostic de la polyarthrite rhumatoïde

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

LES CORTICOÏDES EN MEDECINE VETERINAIRE

Fonctions non ventilatoires

Stress, système immunitaire et maladies infectieuses

L allergie aux pollens de graminées. Lisez attentivement cette fiche si vous souffrez d allergie aux pollens de graminées

Infiltrats pulmonaires chez l immunodéprimé. Stanislas FAGUER DESC Réanimation médicale septembre 2009

de l allergie L institut Pasteur Le paradoxe La lettre de L allergie, tout le monde connaît, mais personne ne comprend.

L investigation chez la personne infectée par le VIH

Chapitre II La régulation de la glycémie

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 3 septembre 2008

Enseignement de Virologie (part. 2) Pr. Y. BAKRI Plan du cours

SERVICE PUBLIC FEDERAL, SANTE PUBLIQUE, SECURITE DE LA CHAINE ALIMENTAIRE ET ENVIRONNEMENT COMMISSION DE BIOLOGIE CLINIQUE RAPPORT GLOBAL

Les eczémas: l approche au cabinet

HEPATITES VIRALES 22/09/09. Infectieux. Mme Daumas

Hépatite B. Le virus Structure et caractéristiques 07/02/2013

Les nouveaux traitements du psoriasis

PIL Décembre Autres composants: acide tartrique, macrogol 4000, macrogol 1000, macrogol 400, butylhydroxyanisol.

Transfusions sanguines, greffes et transplantations

DERMATOSES ECZEMATIFORMES LICHENOIDES ET ERYTHEMATO-SQUAMEUSES

Prévenir la colonisation par Campylobacter chez les poulets de chair. Dr. Wael Abdelrahman Consultant technique, Probiotiques volailles

PREVENTION ASV. Partie réalisée par Aurélys ANTOINE. Le 09/05/2015

Association lymphome malin-traitement par Interféron-α- sarcoïdose

Pathologie VIH. Service maladies infectieuses Archet 1. Françoise ALEXIS, infirmière Monique BORGHI, infirmière 15 octobre 2013

Les tests génétiques à des fins médicales

II - DIABETE DE TYPE 1 : ÉPIDÉMIOLOGIE - PHYSIOPATHOLOGIE - DIAGNOSTIC- DÉPISTAGE

Leucémies de l enfant et de l adolescent

Première partie: Restitution + Compréhension (08 points)

AMINES BIOGENIQUES. Dopamine/Noradrénaline/Adrénaline (CATECHOLAMINES) Sérotonine/Histamine/Dopamine

Vaccination contre la grippe saisonnière

NOTICE: INFORMATION DE L UTILISATEUR. Immukine 100 microgrammes/0,5 ml solution injectable (Interféron gamma-1b recombinant humain)

TECHNIQUES D AVENIR LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING

Transcription:

Dr Cécile BORDES, MCU-PH Laboratoire d Immunologie Université Victor Segalen, CHU Pellegrin Bordeaux BASES IMMUNOLOGIQUES DE L HYPERSENSIBILITE LIEE AUX IgE

Objectifs Présenter les bases physiopathologiques et les principaux acteurs de la réponse allergique comprendre la différence entre sensibilisation (présence d IgE spécifiques) et allergie (symptômes) présenter les médiateurs responsables de la réaction allergique aborder les notions de réactions croisées Aborder les bases immunologiques de la désensibilisation

Définitions: Hypersensibilité : réponse immunitaire spécifique exagérée ou inappropriée dirigée contre des substances étrangères environnementales (antigènes). Différents types d HS selon le mécanisme physiopathologique. Reconnaissance spécifique par le système immunitaire de l allergène Allergie Dépendante des IgE HS Immédiate Hypersensibilité (HS) Indépendante des IgE HS Retardée Ex : nickel, métaux, médicaments Non liée à une réaction immunitaire mais à une réaction excessive à une substance étrangère (mécanismes variés) Intolérance Ex : lactose et déficit enzymatique en lactase, inhibition de l enzyme diamine oxydase qui dégrade l histamine, aliments histaminolibérateurs (chocolat, fraise ) Atopie : tendance constitutionnelle ou héréditaire à présenter des réactions d hypersensibilité immédiate asthme, rhinite, eczéma.

Les grands types d allergènes responsables d HS immédiate Trophallergènes (= alimentaires) : animaux (lait, œuf, viandes, poisson, crustacés, ) végétaux (arachide, soja,.) Pneumallergènes (= inhalés) : pollens (graminées, arbres) acariens poils et squames d animaux moisissures médicaments : latex, antibiotiques, anesthésiques (curares) venins d hyménoptères : abeille, guêpe, frelon. allergènes professionnels : substances chimiques, latex, farines, poussières de bois Les sources allergéniques (pollen, phanère d animaux, acariens etc ) sont constitués de plusieurs protéines dont seulement quelques unes sont allergéniques

Nature des allergènes : Protéines/glycoprotéines le plus souvent Mais pas uniquement : BetV1 (bouleau) Bétalactamines Curares Certains sont stables : aéroallergènes (pollens, phanères ), d autres sensibles aux protéases (digestion) ou à la chaleur (cuisson): allergènes alimentaires

Mécanismes physiopathologiques de l allergie Facteurs de susceptibilité Polymorphismes génétiques Production anormale d IgE spécifiques contre les allergènes Anomalie de régulation de la réponse immune Atopie Allergie Exposition aux allergènes, facteurs favorisants/aggravants

2 grandes phases immunologiques: Allergie Sensibilisation à l allergène : ASYMPTOMATIQUE production d IgE spécifiques de l allergène Réaction allergique : SYMPTOMATIQUE Réaction immédiate (quelques secondes/minutes) Suivie d une réponse retardée (quelques heures/jours) activation des effecteurs : mastocytes, basophiles et libération des médiateurs solubles SYMPTOMES

La phase de sensibilisation: Production d IgE contre l allergène et fixation sur leurs récepteurs spécifiques à la surface des cellules effectrices

PRODUCTION D IgE SPECIFIQUES DE L ALLERGENE Lumière intestinale, bronchique Allergène 1 2 Cellules dendritiques 1 2 Capture de l allergène par les Cellules Dendritiques Migration vers l organe lymphoïde secondaire drainant (ganglions) et maturation de la CD pour présentation de l allergène aux cellules lymphocytaires T et B du ganglion lymphoïde drainant

3 Polarisation de la réponse T vers la voie Th2 reconnaissance CMHpeptide allergène/tcr expression de molécules de co-stimulation (OX40L ) présence de cytokines pro Th2 : IL4, TSLP IL4 4 3 TSLP Basophiles, épithéliums 4 Activation des LB par les LTh2 : importance de l IL4 et de l IL13 pour induire la production d IgE 5 Allergène 5 Différenciation plasmocytaire et production d IgE contre l allergène Nature Insight Rev. 454: 445-454 (2008).

Pourquoi une réponse Th2 amplifiée? Th1 IL12 IL4 Th2 Faible quantité d antigène favorise Th2 Chez certaines personnes atopiques : polymorphismes gène codant pour l IL4 favorisant sa production Lymphocytes Th1 IFN-gamma - - Lymphocytes Th2 IL-4, IL13, IL5 Rôle des basophiles dans la production d IL4 favorisant la différenciation Th2 Diminution de la réponse IFN-gamma chez les atopiques Un rôle des barrières épithéliales dans la polarisation Th2?

Les barrières épithéliales (peau, muqueuses etc ) jouent un rôle très important dans le processus allergique mais aussi son contrôle: La modification de la perméabilité des barrières épithéliales (infection, toxiques (tabac), effet direct de certains allergènes) peut entraîner une captation anormale des allergènes par les cellules dendritiques Sous l influence des allergènes et/ou des toxiques, les cellules épithéliales peuvent produire des facteurs solubles favorisant les phénomènes allergiques par le biais notamment : - de la augmentation de la capacité des CD à orienter la réponse des lymphocytes T vers la voie Th2 - de leurs effets sur la production de cytokines de type Th2 (IL13, IL4, IL5) par des cellules de l immunité innée (Innate Lymphoïd Cells de type 2 (ILC2), macrophages de type M2 )

Et les sujets non allergiques dans tout ça? Ils ne produisent pas d IgE contre les allergènes : tolérance, mais comment? - l allergène n est pas «vu» par le système immunitaire (rôle ++ des barrières épithéliales) - l allergène est «vu» par le système immunitaire, mais absence de réponse Th2 car le microenvironnement n y est pas favorable (pas ou peu d IL4, présence d IL12 ) réponse immunitaire plutôt de type Th1 et production d IgG (notamment IgG4) - mécanismes de suppression active de la réponse allergique par l intermédiaire de sous populations particulières : les LT régulateurs

Allergie et défaut de tolérance? Rôle des Lymphocytes T régulateurs Réponse immune contrôlée LT régulateurs

Inhibition des réponses Th effectrices Modification des fonctions des CD Induction de TOLERANCE visà-vis des antigènes/allergènes Cf cours «Tolérance» P. Blanco

IPEX (Immunodysregulation Polyendocrinopathy Enteropathy X-linked) syndrome : maladie auto-immune multi-organe (intestin, peau, glandes endocrines ) Mutation du gène Foxp3 qui se traduit par l absence de Lymphocytes T régulateurs - Allergies sévères (alimentaires, mais pas d asthme) - Dermatite atopique - Hyper IgE - Hyper éosinophilie 21 enfants allergiques au lait de vache éviction (2 mois) ré-introduction analyse du taux des LT régulateurs circulants Karsson, J Exp Med 2004 Rôle majeur des LT régulateurs dans les mécanismes de tolérance orale

Tolérance Treg ou Th2, l importance du contexte Modification de la flore bactérienne intestinale (antibiotiques) Atopie/allergie

Théorie hygiéniste : l exposition précoce aux allergènes et aux agents infectieux (viraux et bactériens) favorisent une réponse Th1 (et Treg?) et protégerait de l allergie Th1 Th2 Treg infections par des pathogènes alimentaires ou oraux-fécaux (hépatite A, toxoplasme, hélicobacter pylori) dans l enfance diminue risque d atopie de 60% (Matricardi et al., Br Med J, 2000) exposition aux endotoxines bactériennes préviendrait du risque atopique (Mutius, Clin Exp Allergy, 2000) corrélation inverse infections virales/bactériennes (malaria, rougeole et tuberculose) et atopie (Redpath, Trends in Microbiol, 2001)

La phase effectrice ou symptomatique: Activation par l allergène des effecteurs cellulaires ayant fixés les IgE

Les cellules effectrices : le mastocyte et le basophile Mastocyte Basophile origine hématopoïétique maturation tissulaire (Stem cell factor, IL3 ) absent du sang périphérique deux types : muqueux (alvéole pulmonaire, intestin) et séreux (tous les tissus, dont peau, voies aériennes et intestin+++) durée de vie longue (quelques mois) L IgE fixée sur le mastocyte a une durée de vie longue (plusieurs mois contre 2 à 3 jours sous forme soluble) Libèrent les médiateurs solubles impliqués dans la réaction allergique origine hématopoïétique durée de vie courte (quelques jours) constituent 1% des leucocytes circulants accumulation rapide au sein du tissu inflammatoire lors d une réaction allergique libèrent des médiateurs amplifiant la réponse allergique

Les IgE se fixent sur le récepteur de haute affinité : FceRI Exprimé par les mastocytes et les basophiles Les cellules dendritiques et les monocytes Niveau d expression corrélée au taux d IgE L IL4 augmente le niveau d expression du FceRI Domaine extracellulaire α: fixe l IgE sur Ce3 Les chaînes gamma transduisent le signal par leur motif ITAM Certaines personnes ont des polymorphismes génétiques sur le gène codant la chaîne b du FceRI les rendant plus susceptibles aux maladies allergiques NB: Il existe aussi un récepteur de faible affinité, le CD23 (ou FceRII), qui ne fixe que les complexes IgE/antigène (allergène), rôle important dans la régulation de la production des IgE par les LB.

Le fait de produire des IgE spécifiques d un allergène signifie-t-il obligatoirement le développement des symptômes?

La phase de déclenchement de la réponse allergique dépends de l agrégation par l allergène des IgE fixées sur le FcepsilonRI à la surface des cellules effectrices Allergène IgE FcepsilonRI Mastocyte Libération de médiateurs responsables des symptômes allergiques Basophile

l agrégation des IgE fixées à la surface des cellules effectrices par l allergène n est pas systématique : Activation du mastocyte Allergène complexe avec un épitope répété MAIS pas d activation du mastocyte Allergène à épitope monovalent Allergène complexe mais épitope en un seul exemplaire : pas d agrégation des IgE Allergène possédant plusieurs épitopes reconnus par différentes IgE

Sensibilisation allergie Car, l activation des cellules effectrices et la libération des médiateurs de l allergie dépend de : la nature de l allergène (stable ou sensible à la dénaturation) et de sa quantité la nature des épitopes présents sur l allergène : uniques ou répétés l affinité (force de liaison) des IgE pour les épitopes la quantité d IgE spécifique fixés sur la cellule

La phase de développement des symptomes : libération des médiateurs de la réponse allergique IgE spécifiques fixées sur FceRI Allergènes capables d agréger les IgE fixées Cellules effectrices Basophiles, éosinophiles Mastocytes

Libération Immédiate (sec, min) o exocytose de médiateurs pré-formés (granules): Histamine, tryptase voire cytokines (TNF-alpha et IL6 mastocytes dermiques), protéoglycanes (héparine) o Néo-synthèse de médiateurs lipidiques : prostaglandines D2 (acide arachidonique, voie cyclo-oxigénase : mastocytes) et leucotriènes LTB4 et LTC4 (acide arachidonique, voie lipoxygénase mastocytes muqueux et basophiles) PAF (Platelet activating factor) Libération Retardée (quelques h) o Synthèse de nouveaux médiateurs : Par les mastocytes : cytokines et chémokines (IL3, IL4, IL5, TNF-alpha, éotaxine, SCF ) Par les basophiles : IL4 et IL13 (réponse Th2) Entretien de la réponse inflammatoire : recrutement de leucocytes (éosinophiles, basophiles, macrophages )

Effets des médiateurs Vasodilatation, augmentation perméabilité vasculaire Bronchoconstriction Sécrétion de mucus Récepteurs H1 de l histamine bloqués par les anti-histaminiques IL3, IL5 Augmentation motilité intestinale Inflammation, recrutement leucocytes (éosinophiles, neutrophiles ) Dégradation tissulaire Infiltrat éosinophile typique de la réaction allergique (corrélation sévérité de l asthme) Production de cytokines et chémokines (IL4, IL5, IL13, TNFalpha, éotaxine.) Dégradation tissulaire Entretien de l inflammation : chronicité

Notion de réactivité croisée Concept large en immunologie Regroupe les phénomènes de reconnaissance par les effecteurs de la réponse immunitaire (immunoglobulines, cellules B, cellules T) d une cible antigénique distincte de celle qui a généré la réponse immunitaire initiale mais qui partage avec celle ci des motifs structuraux (séquences, conformation...) En allergie: reconnaissance de plusieurs allergènes différents par une même IgE IgE 1 Epitope partagé L immunisation contre l allergène 1 induira une reconnaissance de l allergène 2 IgE 1 Allergène 1 Allergène 2

Médicaments : Antibiotiques Réactions croisées dépendent de la nature de l épitope reconnu : Noyau bêtalactame (RC étendue) Chaîne latérale (RC restreinte)

Allergène du bouleau Allergène du latex

Tropomyosine : Protéine musculaire responsables de larges réactions croisées entre invertebrés Ex : Pen a1 (crevette) et Der p10, Der f10 (acariens) Autres protéines animales: Albumines : viande de porc/épithélia de chat Parvalbumine : thon/saumon/morue Protéines du lait : vache/chèvre (92% de réactivité croisée)

Bases immunologiques de la désensibilisation Biothérapies et allergies

Importance de la dose d allergène et de la modification de la balance Th2/Th1, induction Treg? +/- adjuvants induisant préférentiellement une réponse Th1 (IL-12, CpG, LPS) IgG4 spécifiques des allergènes

Désensibilisation : importance de la voie d administration

Biothérapies et allergies Omalizumab (Xolair), Ac anti- IgE se fixe sur le fragment Fc des IgE et les empêche de se lier au FceRI asthme allergique persistant sévère