L'OBESITE INFANTILE (Proposition de correction du dossier) Les études récentes montrent une augmentation inquiétante de l'obésité, notamment infantile, en France. A tel point que la lutte contre l'obésité chez les enfants est devenue une priorité des acteurs de santé publique. Mais, si prévenir cette maladie est un objectif essentiel, il est aussi délicat car les causes de ce problème sont multiples, les conséquences graves et le problème difficile à traiter. Ce dossier a pour but de mieux comprendre ce problème et de répondre aux questions suivantes : Quand parle-t-on d'obésité chez un enfant? Combien d'enfants sont touchés par ce problème? Quelles en sont les causes et les conséquences? Quels moyens, individuels et collectifs, a-t-on pour prévenir ce que certains appellent "l'épidémie du siècle"? I - Définition de l'obésité infantile L'obésité est définie par l'oms comme "un excès de masse grasse qui entraîne des conditions néfastes pour la santé". Si elle est infantile, elle concerne les enfants de 0 à 14 ans. Pour savoir si le poids d'un enfant est excessif par rapport à sa taille et à son âge, il faut : connaître son IMC (indice de masse corporelle) Poids(kg) IMC= 2 exemple : Mathieu pèse 40 kg pour 130 cm Taille (en mètre) IMC = 40 / (1.3) 2 = 23.66 reporter la valeur de l'imc sur les "courbes de corpulence" (courbes présentes dans le carnet de santé depuis 1995, courbes pour fille et pour garçon) interpréter ces chiffres avec un médecin (médecin scolaire, médecin traitant ou pédiatre) On parle ainsi, selon l'imc, d'insuffisance pondérale, de poids normal, d'excès de poids ou surpoids, ou enfin d'obésité quand le nombre dépasse la ligne de corpulence la plus haute. Ex : Mathieu a une IMC de 23.66 D'après la courbe, s'il a 8 ans,, il est obèse s'il a 10 ans, il est à la limite du surpoids et de l'obésité. II - Importance de l'obésité infantile en France Les chiffres varient selon les sources mais aussi selon les régions et les tranches d'âge. Selon l'afpa (association française de pédiatrie ambulatoire) : Un enfant sur 6 (15 %) est touché par le surpoids ou l'obésité en 2000 alors que le taux n'était que de 3 % en 1960 et 5 % en 1980. Le pourcentage a donc triplé en 20 ans (1980 à 2000). A ce rythme ils seront 25 % en 2025. L'évolution est donc préoccupante et explique la mobilisation des pouvoirs publics. C.BOIS - LP Camille Claudel - Caen 1
L'obésité des enfants préoccupante Y aurait-il de plus en plus d'enfants obèses en France, suivant le modèle américain? Une étude vient d'être menée sur 332 élèves de CM2 à Hérouville. Résultat 29 % sont concernés par cette question. L'âge n'a pas été choisi au hasard. «Avant, il est plus difficile de leur faire remplir un questionnaire. Et puis, à 10-11 ans, on peut encore agir sur le régime alimentaire. Après, les mauvaises habitudes sont plus ancrées», estime Xavier Le Coutour, professeur de santé publique au CHU de Caen. Les résultats de l'enquête sur les petits Hérouvillais montrent certaines disparités : 65 % ont une corpulence moyenne, 6 % un poids insuffisant, 13 % un poids un peu trop élevé mais surtout 15 % font partie des obèses! «Autrement dit, 29 % sont concernés par cette question, résume Xavier Le Coutour. Ces chiffres sont inquiétants car ils révèlent une nette augmentation par rapport aux résultats relevés à Toulouse en 1997 ou à Nantes en 1991. Et, en terme de santé publique, ces enfants ont des facteurs de risque très importants pour plus tard : hypertension, maladies de coeur, diabète gras...» La moitié des jeunes élèves ne mangent pas assez de glucides (pâtes, riz, pommes de terre vapeur) et 40 % avalent trop de graisses. Ils sont aussi un tiers à boire régulièrement des jus de fruit ou sodas au cours des repas. Ouest-France - 18 sept 2001 Commentaire : Le nombre d'enfants obèses sur Hérouville-St-Clair, bien que dans la moyenne nationale, est inquiétant. L'inspection académique du Calvados et la CPAM ont décidé de poursuivre leur étude et de faire une priorité des actions de prévention menées contre l'obésité. III - Causes de l'obésité infantile Les causes sont multiples, souvent associées et imbriquées les une dans les autres. Il est important de bien analyser, pour chaque enfant, la ou les causes pour pouvoir lui proposer des solutions adaptées à son problème d'obésité. 3.1 - Les prédispositions génétiques : inégalité face à l'obésité La génétique a un rôle indéniable mais n'est pas souvent la seule responsable. Cette prédisposition à être obèse est ainsi portée par les gènes : un enfant de parents obèses a 3 fois plus de risque d'obésité qu'un enfant de parents minces. Ainsi, pour une même alimentation et une même quantité absorbée, certains enfants "brûlent" peu d'énergie et "stockent" alors que d'autres "brûlent" tout et ne prennent pas de poids. Aussi il ne faut pas accuser et culpabiliser ces enfants naturellement gros mais les aider à s'accepter tel qu'ils sont et minimiser la prise de poids. 3.2 - Les causes endocrinologiques : plus rares mais possibles Certains dérèglements hormonaux ou glandulaires d'origine ou acquis après certains traitements peuvent parfois être à l'origine d'obésités. 3.3 - Les causes psychologiques : parfois latentes, à ne pas négliger Des causes psychologiques (ennui, problème affectif, mal être, difficultés au sein de la famille, état dépressif...) peut être un élément déclencheur à une prise de poids excessive. En effet l'enfant va compenser ce manque par une alimentation déséquilibrée, destructrice, excessive et souvent riche en aliments qui ont pour eux une action apaisante (exemple : sucres et produits sucrés). Ces difficultés peuvent être à l'origine d'autres troubles alimentaires : boulimie et anorexie. 3.4 - Les causes sociales : causes les plus fréquentes Notre mode de vie, notre environnement, nos comportements ont complètement changé en un siècle et surtout ces 30 dernières années. De ce fait, les enfants sont de plus en plus sédentaires (moyens de transport motorisés, temps devant la télé, les jeux vidéo, l'ordinateur) et sans cesse soumis aux C.BOIS - LP Camille Claudel - Caen 2
tentations d'une société d'abondance (publicité pour des produits riches en sucre et en graisses : produits lactés, gâteaux), prolifération des "fast-food" attrayants... Ces modifications sociales sont responsables d'un déséquilibre énergétique : les apports énergétiques sont supérieurs aux dépenses de l'organisme et sont donc à l'origine de prise de poids. La sédentarité : L'absence d'activité physique joue un rôle majeur dans le développement de l'obésité. Plus l'enfant est sédentaire, plus il risque de devenir obèse. Or actuellement beaucoup d'enfants privilégient les jeux et loisirs intérieurs (jeux vidéo, télé) où ils sont statiques aux jeux extérieurs et activités sportives consommatrices d'énergie. L'alimentation : Depuis une trentaine d'années, à l'image de ce qui se passe aux Etats-Unis, elle a beaucoup évolué : déstructuration des repas, grignotage tout au long de la journée, apparition de plus en plus de repas type "frigo" ou "vite fait" ou "fast-food" consommés à la hâte, chacun de son côté, parfois devant la télé, sans aucun temps d'échange et avec des plats souvent riches en graisses et sucres cachés (friandises, pizza, hamburger, gâteaux, frites, soda...) au détriment d'aliments plus sains et dont l'enfant a besoin pour sa croissance (fruits, légumes, pain, lait...). Les repas proposés à ces enfants obèses sont souvent déséquilibrés et les apports énergétiques excédentaires. IV - Les conséquences de l'obésité infantile Les conséquences de l'obésité chez l'enfant sont à la fois psychologiques, physiques et sociales. 4.1 - Conséquences psychologiques Les enfants obèses sont les cibles de moqueries ou de harcèlement de la part des autres enfants et de beaucoup d'adultes. Les mots ne sont pas tendres à leur égard : "grosse vache", "baleine", "sac à patates". Ces moqueries conduisent l'enfant à se replier sur lui-même, à se mettre à l'écart et à perdre l'estime de soi, ce qui est grave pour le développement de sa personnalité. 4.2 - Conséquences physiques L'obésité est une maladie en soi qui, si elle persiste, ce qui est malheureusement souvent le cas, diminue l'espérance de vie et augmente de risque de survenue d'autres pathologies plus ou moins graves comme : essoufflements, problèmes respiratoires, problèmes articulaires (surtout aux genoux) et de la statique vertébrale, hypertension artérielle, cardiopathie, problèmes cardio-vasculaires, augmentation du taux de triglycérides sanguins et risque de maladie cardio-vasculaire, diabète de type II (diabète gras, non insulino-dépendant) syndrome d'apnée du sommeil chez les enfants très obèses entraînant troubles de scolarité (somnolence, difficulté de mémorisation). 4.3 - Conséquences sociales On sait que 2/3 des enfants obèses le resteront à l'âge adulte et, d'autre part, si aucune prévention efficace n'est mise en oeuvre, que le problème va s'aggraver puisque des études estiment qu'en 2025 25 % des enfants seront obèses. Ce constat a une incidence sociale car cette maladie, du fait de son ampleur et de ses multiples conséquences, représentera un coût considérable pour la société et les comptes de la Sécurité Sociale (traitements longs et coûteux de l'obésité et des pathologies secondaires, coût des arrêts maladie et des cessations prématurées d'activité...). On peut penser que l'obésité, au même titre que le cancer et les maladies cardio-vasculaires, va s'inscrire comme maladie à incidence sociale. V - Prévention de l'obésité infantile L'obésité infantile une fois installée s'avère difficile à soigner. Aussi vaut-il mieux prévenir que guérir. Et ceci dès le plus jeune âge où il est plus facile de modifier les habitudes et les comportementset où un léger surpoids est plus facile à traiter qu'une obésité. Cette prévention, menée aussi bien au niveau individuel que collectif, repose sur les quelques principes de base suivants : Il n'existe pas une obésité mais différents cas d'obésité. Il faut bien connaître les raisons profondes de l'obésité d'un enfant pour traiter la maladie de façon adaptée. C.BOIS - LP Camille Claudel - Caen 3
Souvent, on peut agir sur les facteurs suivants : augmenter l'activité physique et réduire la sédentarité, apprendre à l'enfant à garder un bon équilibre alimentaire, prendre en compte les facteurs psychologiques (suivi psychologique de l'enfant et parfois de la famille nécessaire). 5.1 - Mesures de prévention individuelles L'enfant sera d'autant plus réceptif aux conseils donnés par les spécialistes (médecin, pédiatre, nutritionniste, psychologue...) qu'il sera soutenu et aidé par sa famille et son entourage. Les conseils donnés aux parents sont les suivants : Conseils généraux : surveiller la courbe de poids et de taille de son enfant et les noter sur le carnet de santé : plus un excès de poids est repéré rapidement, plus il est facile à traiter ; respecter le temps de sommeil nécessaire à un enfant et son rythme : des études montrent un lien significatif entre surpoids et temps de sommeil insuffisant. Conseils nutritionnels : "Grandir sans grossir, c'est mincir" : un enfant ne doit pas être mis au régime et perdre absolument du poids. Il s'agit avant tout de diminuer sa corpulence visualisée par son IMC. Quelques règles alimentaires peuvent être données, appliquées de préférence à toute la famille : faire 4 repas par jour (y compris le goûter et un véritable petit déjeuner), si possilbe en famille ; ne pas manger devant la télévision (on ne mesure pas la quantité absorbée) ; à table, boire de l'eau ; éviter les boissons sucrées (soda, sirop...) ; éviter les grignotages et les tentations à la maison (gâteaux et confiseries dans le placard) ; équilibrer les repas à la maison en fonction des repas pris à l'extérieur (cantine) ; lors d'un repas : ambiance détendue, manger doucement en mastiquant bien, manger légumes et fruits, éviter les graisses (matières grasses pour cuisson, plats en sauce, plats cuisinés industriels, crème, mayonnaise...), limiter fromage, charcuterie, viennoiserie, friture, produits laitiers riches en graisses et sucres, éviter de se reservir. Conseils pour favoriser l'activité physique : encourager l'enfant à bouger tous les jours, à jouer à l'extérieur, à faire du vélo, à promener le chien, à aller à l'école à pied... ; se promener en famille le week-end ; limiter le temps de télévision, jeux vidéo et ordinateur. 5.2 - Mesures de prévention collectives Prévenir l'obésité infantile est un enjeu de santé publique. Différentes dispositions, au niveau national, ont été prises pour lutter contre ce fléau : Le PNNS (programme national nutrition santé) a formulé comme objectif "diminuer le taux d'obésité chez les enfants en France". Pour cela, plusieurs campagnes d'information et de sensibilisation ont été menées dans les écoles, par les médias, avec les slogans "les fruits et légumes, un bon réflexe", "fruits et légumes, 5 fois par jour", "la santé vient en mangeant et en bougeant"et de nombreuses publications pour le grand public ont été réealisées et distribuées. Depuis la rentrée 2005, les distributeurs de confiserie sont interdits dans les établissements scolaires. Depuis janvier 2005, une journée nationale par an est consacrée au dépistage de l'obésité infantile dans les écoles primaires (article de Ouest-France du 7 janvier 2006). L'obésité infantile est un véritable problème de santé publique auquel l'état, grâce a ces différentes actions d'information et de sensibilisation, essaye de s'attaquer. Mais c'est à chacun d'entre nous d'en mesurer l'importance et à nous, futurs professionnels du domaine sanitaire et social, à contribuer par des actions auprès des enfants et par l'exemple à la réussite de cet objectif. C.BOIS - LP Camille Claudel - Caen 4
SOURCES DOCUMENTAIRES BIBLIOGRAPHIE / WEBOGRAPHIE Bibliographie : Dictionnaire médical. Edition Flammarion Périodique " Ca m'intéresse " : octobre 2005 - n 296 - pages 80à 83 : article "Comment empêcher nos enfants de grossir " Périodique " Les clés de l'actualité ": 29 avril 2004 - n 574 : article " Grignotage hors la loi dans les écoles " Périodique "Journal des enfants ": avril 2005 - n 1026 - page 8 : article "Alerte à l'obésité " Périodique " La santé de l'homme ": nov-décembre 2004 - n 374 - dossier " Nutrition, ça bouge à l'école. Sensibiliser toute une population aux enjeux nutritionnels " Dépliant d'information : " La santé vient en mangeant et en bougeant " - Guide nutrition des enfants et ados pour tous les parents - Plan National Nutrition Santé Dépliant d'information : " l'obésité de l'enfant" - Assureurs prévention santé Sites internet : www.ffsa.fr www.afpa.org www.gros.org www.obesite-sante.com www.sante.gouv.fr www.cite-sciences.fr www.caducee.net www.medecines-douces.com www.doctissimo.fr C.BOIS - LP Camille Claudel - Caen 5
Relevé de réponses d'élèves concernant la partie "Exploitation du dossier" Question 2.1 : Choix de 2 images pour une affiche et proposition de slogan N Image Slogan proposé 1 - "Rien de meilleur qu'un bon petit déjeuner" - "Manger sain, c'est vivre bien" - " Un vrai petit déjeuner, le départ pour une bonne journée" 2 - "Bouger, c'est la santé" - " Pratiquer un sport c'est mettre l'obésité dehors" - "Les sorties oh oui!" -"Abas l'obésité, vive le sport" 3 - "Parents! Oubliez la balance! La santé de vos enfants est avant tout dans l'assiette et les baskets" 4 -"Avec les fruits, la vie sans maladies!" - "Pour la santé et le bonheur de vos enfants, faites lui découvrir les fruits!" - "Pour le goûter, faites-lui plaisir avec un fruit à croquer" Question 2.2 : Proposition d'une activité de prévention de l'obésité en école maternelle (Proposition de Pauline) Titre de l'activité proposée "Course à la pomme" : jeu extérieur ou intérieur permettant de pratiquer une activité physique en gagnant des fruits But, objectif de l'activité Descriptif de l'activité ( différentes phases ou explication du déroulement) Durée de l'activité Inciter les enfants à participer à une activité physique, à manger des fruits et leur donner envie de poursuivre chez eux ces habitudes - Faire 2 équipes de 10 enfants - Installer une ligne de départ et 50 mètres plus loin une chaise avec dessus une pomme et un ticket (la pomme vaut toujours 10 points, le ticket peut valoir 2, 5 ou 10 points) - Expliquer les règles aux enfants : au signal, un enfant de chaque équipe doit courir jusqu'à la chaise et récupérer la pomme ou un ticket. A la fin de l'épreuve, l'équipe gagnante est celle qui a rapporté le plus de points - A la fin du jeu, un goûter est organisé avec des fruits divers et une boisson - 1 heure avec le goûter Locaux nécessaires Matériels et produits nécessaires Personnel d'encadrement nécessaire - Local : cours de récréation ou salle de sport ou grande salle - Matériel: Une craie pour la ligne de départ, chaise, les tickets préparés à l'avance avec 2, 5 ou 10 points, verres pour le goûter Produits : Pommes et autres fruits de saison, eau, lait - ATSEM / professeur / si possible un pédiatre ou nutritionniste C.BOIS - LP Camille Claudel - Caen 6