ECOBATP LR Les Enjeux de la Performance Energétique : La Gestion Technique du Bâtiment (GTB) Conseil Régional Languedoc Roussillon M.KEMPENAR Jean Pierre Direction de l'education. Chargé de la Maintenance Préventive et Curative des équipements thermiques. 201 Avenue de la Pompignane 34064 Montpellier Cedex 02 04 67 22 68 52 fax kempenar@gmail.com
Le parc des lycées de la Région du Languedoc-Roussillon est composé de 87 lycées (83 sites pour 1,4 millions de m2, 390 chaufferies, 800 chaudières murales) qui consomment en moyenne 120 kwh/m2.an en gaz et en électricité. Consommation annuelle moyenne 179 GWh, soit l équivalent de la consommation annuelle de 13 000 habitants. De grands écarts de consommation existent entre les sites en raison de l âge des bâtiments et donc de leurs différentes capacités isolantes mais aussi en raison des différents enseignements offerts : les lycées techniques à professions industrielles (automobile, agriculture...) étant très énergivores. Ces consommations énergétiques représentent près de 40% des dépenses de fonctionnement d un lycée. Il est donc indispensable d opérer ou de faire opérer une démarche adaptée de gestion des énergies présentes dans ces lycées sachant que l entité Conseil Régional n a pas la gestion directe des consommations puisque cette compétence relève des gestionnaires et intendants des lycées. Cependant la Région LR a entrepris d harmoniser dans un premier temps la maintenance de tous les équipements thermiques de son parc en 2004 afin d apporter une réponse pragmatique à la multitude de problèmes rencontrés par les gestionnaires de lycée. Dans un premier temps les services de la Direction de l Education ont entrepris de réaliser l état des lieux complets de tous les équipements thermiques, du plus petit équipement (chaudières murales, climatiseur, etc) au plus important (chaufferies de moyennes et fortes puissances, icpe, etc) sous forme de schémas de principe détaillés voir exemple ci après, tableau excel, et plan d implantation des équipements. Ensuite une fois cet état des lieux terminé, les services de la Direction de l Education ont monté en interne un cahier des charges fixant des objectifs très forts aux différents prestataires de service en termes de maintenance préventive et curative (P2+) avec obligation de résultats année par année en accord avec les objectifs de la loi Pope de 2005. Il s agit d un important changement culturel dans l exécution des prestations avec une forte demande d implication et de responsabilisation de ces sociétés. En cas de non respect par ses différentes sociétés de maintenance des nouveaux contrats, ces contrats sont rompus et non reconduits. Cela a été le cas l année dernière pour 12 lycées.
Exemple Etat des lieux hydraulique
Différents systèmes de GTC rencontrés. Quand il y a un système GTC dans les lycées, on rencontre une collection de tout ce qui a été mis sur le marché depuis que ce terme existe, ainsi on trouve : Des systèmes hyper centralisés, ou un PC essaye de gérer la totalité des équipements en place. Des automates type industrie avec une unique console de gestion et de paramétrage, console qu il ne faut jamais perdre au risque de ne plus pouvoir communiquer avec les équipements en place (sachant que bien souvent les constructeurs ne vendent plus le matériel, pourtant peu âgé parfois (5 ans, exemple console Staefa NBRN introuvable. Des systèmes à boites borgnes, où personne (entreprises, personnels, sociétés de maintenance) n est capable de dire ou de régler quoique se soit. Des systèmes tellement sophistiqués et inutiles qui découragent le moindre technicien, et fragilisent de fait une bonne gestion des équipements thermiques. Enfin des systèmes qui paraissent fonctionner sur l écran de supervision mais pas du tout à proximité. Des postes de supervision GTC placés dans des caves, des postes TGBT, des locaux sans fenêtres, Tous ces points étant souvent le fait de mauvais choix ou l absence de choix de la part des équipes de maitrise d œuvre et autres intervenants dans l acte de construire (de plus en plus nombreux depuis ces 20 dernières années..). Et quand le système choisi est pertinent (régulateurs avec écran LCD, consoles en nombre placées sur toutes les armoires de commande) il ne faut jamais faire une réception globale mais exiger une vérification de tous les points un par un, avec une personne qui actionne ou modifie les réglages et une seconde qui vérifie devant l organe commandé la bonne prise en compte des ordres.
Armoire de commande sans console..
Des boites borgnes.. Il faut aller sur le poste GTC qui se trouve à 150m pour programmer un simple calendrier.. Ou des régulateurs classiques placés au plus près des équipements gérés, facilement appropriables par le commun des mortels et facilement connectables avec une installation de supervision GTC (communication par bus présent dans ce type de régulateurs classiques)
Des postes superviseurs GTC placés dans des no mans land techniques donc peu supervisés humainement..
Des vues d écrans très peu pédagogiques, tout le monde n est pas ingénieur thermicien.. C est pourtant facile de placer quelques explications sur ces écrans lors de leur programmation
Bien sur il y a des cas qui fonctionnent si l on a été très très exigeant envers les sociétés commercialisant les systèmes GTC pour aller au bout de la démarche.. Et là, les systèmes GTB.GTC trouvent tout leur sens pour gérer finement les installations au plus près des besoins des occupants, un simple clic de souris peut générer de fortes économies.. (Pour la Région LR une baisse de 5 % des dépenses énergétiques entrainent une économie de plus de 350 000 euros et une installation de GTC réellement finalisée sur du matériel récent (chaudières, variation de vitesse sur les appareils centrifuges, etc) peut générer 30% d économies, bien sur si le poste GTC est accaparé par un gestionnaire ou technicien compétent et volontariste ce qui n est pas toujours le cas. Pour conclure en phase projet, il y a tout de même lieu de se poser la question d investir dans un système de GTC, plus couteux et plus difficile à mettre en œuvre que des équipements classiques qui eux permettent de responsabiliser fortement et facilement les sociétés de maintenance ou les équipes techniques. Merci de votre écoute. kempenar@gmail.com