LA NOYADE EN PLONGÉE
DÉFINITION. C est l irruption d eau dans les voies aériennes, qui entraîne une diminution de l apport en oxygène dans l organisme, et,en particulier, au cerveau. Elle est responsable de plus de 50 % des accidents mortels en plongée. MÉCANISMES. On en distingue deux type : LA NOYADE PRIMAIRE LA NOYADE SECONDAIRE.
LA NOYADE PRIMAIRE Le sujet est conscient avant de se noyer. Causes : - maladresse. - manque de technique ou formation insuffisante. - épuisement, manque d entraînement, etc - problème lié au matériel : inadéquat ou défectueux.
DÉROULEMENT : - Pénétration d une faible quantité d eau au niveau des voies aériennes : la victime "boit la tasse". - Toux violente : tentative pour évacuer l eau. - Spasme du larynx avec apnée réflexe. - Augmentation du taux de CO.2 dans le sang (hypercapnie) entraînant une stimulation des centres respiratoires... - Mouvements de déglutition d eau. - Reprise respiratoire avec inondation massive des voies aériennes. - Asphyxie aiguë avec perte de conscience due à la privation d O2 au niveau du cerveau. - Arrêt cardiaque lié à la privation d O2 au niveau du cœur. (fibrillation ventriculaire le plus souvent). NB : dans environ 15 % des cas, le spasme laryngé persiste et l inondation des voies aériennes ne se produit pas : on parle de "noyade à poumons secs".
LA NOYADE SECONDAIRE. Elle est précédée d une perte de connaissance. (noyade syncopale). Causes : - apnée prolongée +/- précédée d une hyperventilation. - immersion brutale dans l eau froide. Syncope thermodifférentielle. -douleur violente : barotraumatisme de l oreille par exemple.
CONSÉQUENCES. Complications immédiates : Cérébrales. Elles sont dues à l asphyxie aiguë, qui entraîne une privation brutale en O2. Au niveau du cerveau : - perte de conscience au bout de 30 secondes environ. - lésions devenant progressivement irréversibles au bout de 3 minutes. Au niveau du cœur : - troubles du rythme. - arrêt cardio-circulatoire.
COMPLICATIONS RETARDÉES : PULMONAIRES. La pénétration de l eau au niveau des alvéoles pulmonaires entraîne des lésions de la membrane alvéolo-cappilaire : C est l œdème pulmonaire lésionnel, responsable d une altération des échanges gazeux.
Ce mécanisme est identique, qu il s agisse d eau douce ou d eau de mer, avec cependant quelques particularités : - en eau de mer, on observe un transfert d eau et de protéines vers les alvéoles, du fait de l hypertonicité de l eau de mer par rapport aux liquides de l organisme. -l eau douce provoque une altération du surfactant et l affaissement de certaines alvéoles. La présence de chlore à la concentration habituelle ne semble pas avoir d effet aggravant. - dans les deux cas, l eau inhalée peut contenir des particules (sable, germes ) susceptibles d entraîner des infections pulmonaires retardées.
NB : - L inhalation accidentelle de liquide gastrique au niveau des poumons au cours des manœuvres de réanimation va aggraver la situation. - Dans tous les cas, les lésions pulmonaires peuvent s aggraver par la suite, ce qui justifie : l hospitalisation systématique pour surveillance, pendant au moins 48 heures.
HÉNOMÈNES ASSOCIÉS. - La pénétration d eau de mer et l hypoxie au niveau du tube digestif vont provoquer une diarrhée entraînant des pertes liquidiennes, avec diminution du secteur plasmatique : c est l hypovolémie. Les pertes liquidiennes au niveau des poumons jouent un rôle moindre dans ce processus. -l hypothermie : elle est toujours présente (voir partie du cours consacrée au froid), et aggravée par la déglutition d eau. Elle peut, dans une certaine mesure jouer un rôle protecteur en augmentant la tolérance cérébrale à l hypoxie, mais entraîner également une fibrillation ventriculaire lorsqu elle s aggrave.
TRAITEMENT. - sortir la victime de l eau le plus rapidement possible. - faire le bilan (voir AFPS-RIFAP). - si la victime est consciente, administration d O2. - si la victime est inconsciente, mais ventile avec une circulation présente : mise en PLS et administration d O2. - si la victime est inconsciente et en arrêt cardio-ventilatoire : B.A.B + M.C.E puis relais du B.A.B par l administration d O2 par insufflation. - donner l alerte. - faire évacuer la victime vers un centre hospitalier, même si elle est consciente, car les lésions peuvent s aggraver secondairement.
CONCLUSION PRÉVENTIONS. Savoir nager! (on ne rit pas!). Avoir un entraînement correct. (Eh, oui). Ne pas tenter de faire de record d apnée. (C est un loisir.!) Toujours pratiquer l apnée en binôme. (En réalité, il faut être 3). Ne pas faire d hyperventilation avant une apnée. (Voir accidents toxiques). Ne pas préjuger de ses forces. (Le plus fort, c est parfois le moins intelligent.!). Avoir un matériel adéquat et en bon état de marche. (Le prix ne fait pas tout.). S immerger de façon progressive. (voir choc thermo-différentiel).
LA NOYADE EN PLONGÉE. FIN Merci de m avoir prêté attention. Bonnes plongées.!