Ce dossier appartient à : Classe : Thématique privilégiée : «Arts, Guerre et Paix» Né en 1944 à Paris. Artiste français de l objet. Autodidacte. 1958-1967 Série de travaux de grand format où la représentation d évènements historiques se mêle à celle de l expérience vécue. Dès 1968 il reconstitue sa propre enfance par le biais de photographies et sauvegarde les traces laissées par d autres. A partir de 1971, il se sert de la vidéo. Boltanski est considéré comme l un des principaux représentants des «recueilleurs d indices». (1) MONUMENTA invite chaque année, à l initiative du ministère de la Culture et de la Communication / Délégation aux arts plastiques, un artiste contemporain de renommée internationale à investir les 13 500 m2 de la nef du Grand Palais avec une œuvre magistrale spécialement conçue pour l'occasion. Après le succès des deux premières éditions de MONUMENTA confiées à Anselm Kiefer, en 2007, puis au sculpteur américain Richard Serra, en 2008, qui attirèrent chacune plus de 140 000 visiteurs en cinq semaines, c'est Christian Boltanski qui relève le défi en 2010. (2) autodidacte : Qui s est instruit lui-même, sans maître. (1) In L art au XXe siècle édition Taschen. 2000, p695. (2) http://archive.monumenta.com/2010/ 1
Né en 1944 à Paris, Christian Boltanski est l un des artistes majeurs de la scène contemporaine française. Artisan de la mémoire, plasticien du temps, il tisse l ensemble de son œuvre de références biographiques, celle de sa vie, celle des autres, celle d anonymes, qui s accumulent et forment un ensemble composite de souvenirs bruts à forte charge émotionnelle. Loin d un quelconque souci de véracité, il ne se substitue pas à l historien, mais retrace, sans limitation de médiums (installation, film, photo, etc.), les aléas de toutes ces vies, ces destinées rattrapées par la mort et recomposées par la mémoire. Traversée par une religiosité diffuse, son œuvre place le visiteur en situation de réappropriation immédiate : vitrines d objets hétéroclites, murs de portraits d anonymes, vêtements usagés, tout concourt à créer une ambiance emprunte de nostalgie pathétique. [..] Chacun est donc livré à l art de Christian Boltanski comme on se regarde dans un miroir où le temps fait son travail, avec ses drames, ses tragédies, ses peurs. Restent alors d innombrables mythologies individuelles. Sa pratique de plasticien s est transformée avec les années en un art proche du théâtre, qui privilégie les lieux chargés d histoire. Ses œuvres se conçoivent aujourd hui à l échelle de l exposition qui, à chaque fois, forme un tout, une œuvre à part entière. (1) Christian Boltanski. Les habits de François C, Ensemble de 25 photographies noir et blanc. Chaque photographie : 24 x 30 cm. Copyright ADAGP. Inventaire 1971, FNAC. composite : formé d éléments très différents. ne se substitue pas : ne remplace pas, ne prend pas la place de sans limitation de médiums : sans limitation de matériaux et de techniques objets hétéroclites : objets variés et diverses n ayant pas forcément un lien entre eux. emprunte de nostalgie pathétique : emprunte de regrets émouvants, bouleversants d une chose passée mythologies individuelles: ensemble de récits fabuleux, de fables, de légendes propre ici à chaque 2
Il crée, en 1968, l œuvre qu il considère comme fondatrice de sa toute sa démarche artistique à venir : le livre d artiste Recherche et présentation de tout de qui reste de mon enfance, 1944-1950. A partir de ce moment, l artiste joue avec les codes de l autobiographie et reconstitue des objets ou des situations de son enfance qu il présente dans des livres, des vitrines, des boîtes de biscuits, ou encore qu il diffuse dans des envois postaux. Ainsi naissent des œuvres aux titres évocateurs : La Reconstitution d un accident qui ne m est pas encore arrivé et où j ai trouvé la mort (1969), Essai de reconstitution d objets ayant appartenus à Christian Boltanski entre 1948 et 1954 (1970), etc. De 1970 à 1973, il crée les Vitrines de références en détournant les codes muséographiques : des objets hétéroclites, trouvés ou fabriqués par l artiste, sont exposés dans des vitrines, comme les témoignages répertoriés d une vie anodine dont il ne reste que des traces frôlant l absurde. En 1972, L album de la famille D. lance sa carrière internationale. Dans cette installation photographique, réalisé à partir de l album de famille de son ami Michel Durand, comme dans les photographies des 62 membres du Club Mickey en 1955 (1972), ou dans Images d une année de faits divers (1973), l artiste utilise des images trouvées qu il agrandit, encadre et organise dans des compositions murales. [...] Au même moment, les Inventaires, sont des installations réalisées sur le mode neutre de la présentation ethnologique, à partir de l ensemble du mobilier et des objets personnels d une personne anonyme. Christian Boltanski, Vitrine de référence, 1971 Bois, plexiglas, photos, cheveux, tissus, papier, terre, fil de fer. 59,6 x 120 x 12,4 cm en détournant les codes muséographiques: en utilisant d une autre façon les règles liées à la présentation des œuvres. présentation ethnologique : une présentation se donnant un style scientifique traitant du comportement de l homme dans son environnement. mythologies individuelles: ensemble de récits fabuleux, de fables, de légendes propre ici à chaque individu 3
A partir de 1984, les différentes séries des Ombres, des Monuments, des Reliquaires et des Réserves prennent une tonalité de plus en plus sombre. Les matériaux de ses premières œuvres : photographies trouvées, boîtes de biscuit (utilisées individuellement, en colonnes ou en murs), vont être réutilisés dans des installations au caractère dramatique, hantés par l idée de la mort. La Shoah devient à partir de cette période un thème prépondérant dans son travail, qui s affirme ouvertement à partir de l œuvre qu il présente à la Documenta 8 de Kassel en 1987. En 1988, le vêtement, dont il recouvre les murs ou le sol, apparaît comme un matériau clé qui viendra progressivement se substituer au portrait photographique : une autre manière de parler de l individu, à la fois anonyme et singulière, dont le vêtement est comme l empreinte fantomatique. L importance de l énumération et de l archivage, puis l obsession de la liste (ex : Liste des Suisses morts dans le Canton du Valais en 1991, 1993) dont témoignent les œuvres qu il réalise dans les années 1990, sont là pour rappeler que dans la masse, c est toujours l individu qui compte. Comme en 1998, lors de son exposition au Musée d Art Moderne de la Ville de Paris, où il expose sous l intitulé «Menschlich» (humain) une installation murale faite de centaines de photos d anonymes «dont on ne savait rien, tous uniques et sans mémoire, sans identité, pas remplaçables et remplacés». Christian Boltanski, Menschlich, 1994. Approximativement 1300 photographies N&B, 50 x 70 cm, Dimensions variables. dramatique : tragique, grave. Shoah : Pour parler du massacre spécifique des juifs pendant la seconde guerre mondiale. l énumération : le fait de détailler, de recenser 4
Ses expositions deviennent de plus en plus narratives et scénographiées, formant ainsi une œuvre globale, articulée autour de thèmes particuliers : le temps, la mémoire, l être humain, la mort. Il va désormais privilégier des projets au contenu humaniste qui relèvent du registre de la fable, allant jusqu à former de véritable légendes. Il développe ainsi le projet de constituer une archive de tous les cœurs du monde, pour lequel il collecte, au fil des expositions le son de dizaines de milliers de battements de cœurs de dizaines de milliers d individus, qu il enregistre, étiquette, archive, et qui forment, depuis 2005, les Archives du cœur qui seront installées de façon pérenne sur l île de Teshima, proche de l'ile de Naoshima dans une mer intérieure du Japon, en 2010. Christian Boltanski, Monument, 1986. narratives : qui racontent une histoire scénographiées : qui sont mises en scène, qui sont disposées spécifiquement pour raconter quelque chose humaniste : idée de relever la dignité de l esprit humain et d œuvrer à son épanouissement 5
Nom, prénom : Classe : Etude personnelle du travail de Christian Boltanski Pour chacune des pages 2, 3, 4 et 5, relatives au travail de Christian Boltanski, énonce de façon claire ce qui te semble le plus important. Page 2 : 6
Inventez un personnage totalement inconnu et donnez à voir des fragments, des lambeaux de son histoire. - Votre travail est narratif. - Vous tenterez de mettre en place l idée d une véracité historique (ce que vous racontez est vraisemblable) - Votre travail doit jouer sur la mise en scène de différents éléments hétéroclites, sans limitation de médium. - La présentation du travail (le comment il se voit ) doit donner du sens à votre travail. - Vous tenterez de mettre en avant l idée d une nostalgie pathétique ou au contraire l idée d une nostalgie joyeuse. En résumé : - Présence d une histoire - Le personnage paraît avoir existé - Le personnage est un inconnu - Le travail doit contenir des éléments différents - Techniques libres - La présentation du travail dégage un sentiment pathétique ou joyeux Première étape obligatoire : A partir des images que vous avez collectées dans les journaux, en les manipulant, en les sélectionnant, en les classant, inventez par écrit une partie de l histoire du personnage. Cet écrit préparatoire au travail final doit se retrouver dans ce dossier avec l indication du nom, du prénom et de la classe. 7