Le Journal du CODDEVE



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Transcription:

Le Journal du CODDEVE N 1 juin 2010 POURQUOI le CODDEVE? En 2009 les habitants de Verlin et des environs ont appris par une note, jointe à leur facture d eau, que la «Grande Source» qui les alimente était polluée par un pesticide dérivé de l atrazine la consommation d eau étant déconseillée aux femmes enceintes et aux jeunes enfants et que la construction d une station de filtrage avait été décidée par le Syndicat des Eaux. Renseignement pris cette décision remontait à plus d un an à la suite d une mise en demeure de la DDAS. Mais les habitants n avaient reçu aucune information sur ce projet au moment de la décision. Ni a fortiori, aucun débat n avait été organisé. C est justement pour que l information circule et que chacun puisse participer au débat, que, l été dernier, quelques habitants ont constitué un dossier sur l eau, reprenant en particulier des données sur les effets des pesticides sur la santé. Et en octobre ils ont organisé une réunion publique. Cela a été un succès ; le débat a été riche et intéressant.

C est alors qu a germé l idée d un collectif, dont le but serait d assurer l information des citoyens, la transparence des décisions, et de prendre à bras le corps le problème de la pollution. Il s agit de le résoudre à la source. Ainsi est né le CODDEVE, Collectif pour la Dépollution et la Défense de l Environnement de Verlin et de ses Environs, avec pour objectifs de contribuer à réduire et à terme faire cesser les sources de pollution (d origine agricole, industrielle et domestique), de rechercher et de proposer les moyens de dépollution de l eau, de l air et de la terre, d assurer la transparence par une information la plus large possible sur ces questions, et de susciter le débat. Nous vous invitons à lire le premier numéro de notre petit journal «Eau, Sol, Air». Ses colonnes sont ouvertes à toutes celles et tous ceux qui partagent nos préoccupations, et veulent contribuer à la dépollution de notre environnement. Le journal, les projections de films et les réunions publiques que le CODDEVE organisera seront l occasion, nous l espérons, de se parler et de se convaincre que «nous pouvons nous dépolluer». LES RENDEZ-VOUS Cet été le CODDEVE, en collaboration avec l ADENY et l association C3V, organisera trois soirées conviviales avec projection d un film documentaires : CHAMPVALLON, vendredi 13 août, «On revient sur terre» de Suzanne Körösi JOIGNY, jeudi 19 août, «Un monde pas tout à fait mortel» d Isabelle Jéhannin VERLIN, vendredi 27 août, «Le Bien Commun : l assaut final» de Carole Poliquin. Ne manquez pas ces rendez-vous! A l automne 2010, réunion publique à VERLIN. Eau, Sol, Air journal du CODDEVE - http://coddeve.free.fr/ coddeve@gmail.com 1 rue de La Mardelle, 89330 Verlin Rédaction : Edwige Billiette, Gilles Emsalem, Michel Emsalem, Suzanne Körösi LA «GRANDE SOURCE» A VERLIN : UNE STATION DE FILTRAGE. ET APRES? A la suite d analyses qui ont révélé une contamination de l eau de la Grande Source à Verlin par un dérivé de l atrazine (un pesticide agricole aujourd hui interdit) à un taux supérieur au seuil autorisé, le Syndicat des Eaux a décidé de construire une station de filtrage. Les usagers payent déjà d ailleurs dans le prix de l eau une partie du montant de cette installation, dont les travaux de construction devraient commencer à Verlin en juin prochain. Au delà de ce remède, nous avons voulu savoir ce qui est prévu pour traiter le problème à la source, c est à dire réduire la quantité de polluants d origine agricole, en particulier de

pesticides, sur les zones sensibles du bassin d alimentation. Nous avons interrogé Mr. Arnaud Hebert, qui est chargé d opération au bureau de l Agence de l Eau Seine Normandie à Sens, et Mr. Claude Habert, président du Syndicat des Eaux, sur les programmes qui seront mis en œuvre pour restaurer la qualité des eaux dans le bassin de captage de la «Grande Source» à Verlin. Les possibilités d intervention sont-elles multiples, avec l aide des subventions de l Agence de l Eau comme le suggère Mr Hebert? Ou bien les moyens d une petite structure comme le Syndicat des Eaux de Verlin sont-ils trop faibles pour entreprendre quoi que ce soit, comme le dit Mr Habert? Réponse dans les mois ou les années qui viennent. Sans doute la prise de conscience des usagers et leur mobilisation sera-t-elle essentielle pour faire bouger les choses. Entretien avec Arnaud Hébert, chargé d opération au sein de l Agence de l Eau à Sens. 10 mai 2010 Les agences de l eau sont des organismes publics chargés d appliquer sur le terrain la politique de l eau. La France est divisée en six grands bassins gérés par six agences de l eau. A Verlin, nous dépendons de l agence Seine Normandie, dont le siège local se trouve à Sens. Nous avons interrogé Monsieur Arnaud Hébert, chargé d opération au sein de l Agence de l eau de Sens. Comment l Agence de l Eau Seine Normandie intervient-elle pour l amélioration de la qualité de l eau de la Grande Source à Verlin? Où en est-on? Nous prenons en charge 40% du financement de l usine de filtration de l eau (filtration sur sable et affinage sur filtre à charbon actif en grain (CAG) pour l élimination des micropolluants notamment de type pesticides), actuellement en cours d installation à Verlin. Mais nous conditionnons notre soutien à la mise en place d actions préventives par le Syndicat des Eaux, dans le but de rétablir la qualité de l eau de la source et ce de manière pérenne. La première action consiste en le lancement d une étude du bassin d alimentation de captage qui complète l étude précédente sur la vulnérabilité de la ressource. Cette étude doit comprendre en particulier un volet agricole, qui permettra de déterminer les zones les plus sensibles à protéger selon l occupation du sol et de son utilisation. Un prestataire de service a été désigné pour cette étude, mais à ma connaissance l étude n a pas encore démarré. Dans le cas des anciennes carrières (sols calcaires comportant des fissures, et donc particulièrement vulnérables), le maire de St Loup d Ordon a d ores et déjà entrepris des démarches en vue de l acquisition des terrains. Là encore l Agence de l Eau peut intervenir par un soutien financier à hauteur de 40% de subvention et de 20% d avance à taux 0% sur 15 ans, mais la demande n a pas encore été faite officiellement. Quelles conséquences pratiques seront tirées de cette étude? Une des conséquences de l étude devrait être la révision du périmètre éloigné autour du captage, et l application des prescriptions de l hydrogéologue agréé pour la protection des zones sensibles. Les communes peuvent intervenir par la révision du plan d occupation des sols. En ce qui concerne les pollutions d origine agricole, elles peuvent, en collaboration avec la Mission d Assistance et Conseil à la mise en œuvre des Mesures Agro-Environnementales de l Yonne (MACMAE) hébergée par la Chambre d Agriculture, inciter sur la base du volontariat les agriculteurs exploitant des zones sensibles, à diminuer voire à supprimer les intrants chimiques (azote, produits phytosanitaires) sources de pollution de l eau par contractualisation notamment de mesures-agro-environnementales auxquelles l agence de l eau participe financièrement. Quels sont les moyens d action dont dispose l Agence de l Eau, maintenant que sa participation au financement de la station de filtration a été accordée? La «Grande Source» à Verlin est prioritaire pour l Agence de l Eau. Celle-ci est prête à fournir son aide technique et financière

dans les différentes étapes du programme d actions préventives en vue de la restauration de la qualité de l eau, qui est un des principaux objectifs de la politique de l eau, dans le cadre de la directive européenne. Le contrat qui lie l Agence de l Eau avec le Syndicat des Eaux soumet d ailleurs explicitement la participation de l agence au financement de la station de filtration à la réalisation dans les trois ans du programme d actions préventives, qui vise à la restauration de la qualité de l eau. Il faut rappeler enfin, qu en cas de pollution accidentelle, les maires qui n auraient pas rendu les périmètres de protection règlementaires compatibles avec les prescriptions de l hydrogéologue agréé du Département sont responsables des conséquences de la pollution. Entretien avec Mr. Claude Habert, Président du Syndicat des eaux de Verlin 14 mai 2010 La construction d une usine de filtrage a été décidée pour remédier au taux trop élevé en pesticides constaté dans l eau de la Grande Source à Verlin? Où en est-on? Et quel sera l impact du coût de cette installation sur le prix de l eau? Le permis de construire a été accordé début avril, et les travaux devraient débuter en juin. La station pourrait être opérationnelle début 2011. Globalement la part financée par le Syndicat des Eaux induira une augmentation d environ 25 centimes par mètre cube. Mais le Syndicat des Eaux a anticipé et procédé à un étalement de cette augmentation sur les trois dernières années. Les usagers payent déjà la charge de cette installation. Mais il ne devrait pas y avoir de nouvelle augmentation liée à ces travaux dans les prochaines années. L Agence de l Eau qui participe au financement de cette installation à hauteur de 40%, subordonne son aide à la mise en place d un programme visant à la restauration de la qualité de l eau. Une première étape consiste en une enquête de bassin d alimentation, qui complète la précédente, en particulier sur le volet agricole. Cette enquête a-telle été lancée? Un prestataire de service a été désigné pour conduire cette étude. Elle devrait débuter dans un mois et demi à deux mois, et durer un peu plus d un an. Quelles conséquences pratiques seront tirées de cette étude? Quel est le programme du Syndicat des Eaux pour contribuer à la diminution des pollutions d origine agricole? Notre Syndicat des Eaux est un petit syndicat aux moyens financiers limités. Ainsi toute intervention foncière le rachat de terres dans les zones sensibles me semble totalement exclu. Est-ce à dire que le Syndicat des Eaux ne peut rien faire? L aide que peut nous apporter l Agence de l Eau ne peut dépasser 60% du coût d acquisitions éventuelles, et l on ne peut compter sur des subventions complémentaires du conseil général, ni du conseil régional qui concentre ses interventions sur de plus grosses structures. Même réduite à 40% du coût, la charge financière d acquisitions de terres dépasse les moyens du Syndicat des Eaux. Monsieur Hebert, de l Agence de l Eau Seine Normandie, a cité l exemple de l acquisition par la commune de St Loup d Ordon des carrières situées sur le territoire de la commune. C est le maire de St Loup que vous devez interroger sur cette question. Pour ce qui concerne le Syndicat des Eaux, j ai appuyé le maire de St Loup dans cette démarche, dans la mesure où cette zone représente un danger potentiel de pollution de la nappe phréatique. Mais déjà la décharge sauvage qui s y était développée a été neutralisée, et la zone concernée est interdite au public.

Source CPP-Corpen ETAT DES LIEUX SUR LA POLLUTION DE L EAU l Yonne, la France, l Europe Lorsque l on se promène dans notre jolie région, il est parfois difficile de croire que nos campagnes sont actuellement aussi polluées que nos grandes villes. En effet la pollution est présente dans l air, dans l eau et dans les sols. Prenons l exemple de l eau. Dans nos villages, les analyses réalisées révèlent des pollutions inquiétantes de l eau. Dans les environs de Verlin, quelques exemples concrets sur les deux substances les plus connues : les nitrates et le déséthyl-atrazine. La Celle Saint-Cyr cumule les deux depuis 1996 date à laquelle déjà son eau était déclarée non conforme! Verlin, depuis 7 ans au moins a un taux de déséthyl-atrazine trop élevé. Osons parler de Béon qui a eu en 2001, à plusieurs reprises un taux d atrazine 7 fois plus élevé que la limite de qualité (0,1µg/l) sans parler des nitrates, des traces de Toluène, de mercure et de plomb et de divers PCB! Ces analyses d ailleurs montrent une grande ambiguïté entre les termes «limite de qualité», obligatoires, et «référence de qualité» simplement indicatrices. Le nombre de substances contrôlées est de plus trop restreint pour révéler la réelle qualité de l eau dite potable. Dans son article 1 er, notre loi 92-3 stipule : «l eau fait partie du bien commun de la nation». Malgré cette belle déclaration, notre pays est régulièrement condamné par l Europe pour manquement à ses engagements L Union Européenne, vu l ampleur du problème de santé humaine posé par la pollution de l eau, a pris des dispositions contraignant les Etats à prendre des mesures. Elle a ainsi réglementé le cadre de l eau en promulguant plusieurs lois. La Directive-cadre sur l eau du 23 octobre 2000 prévoit que les Etats devaient recenser toutes les ressources en eau avant 2004, puis, en 2009, un plan de gestion et un programme d actions devaient être élaborés.

Rappelons les trois buts énoncés dans la Directive européenne : 1.) prévenir la détérioration, améliorer et restaurer l état des masses d eau de surface, réduire la pollution, 2.) protéger, améliorer et restaurer les eaux, prévenir la pollution, assurer l équilibre entre les captages et leur renouvellement, 3.) préserver les zones protégées. L application de cette directive pouvait être reportée ou assouplie jusqu à 2015. Qu en est-il à l heure actuelle? Mauvaise élève, la France sollicite délais et dérogations, et prend beaucoup de retard. Elle n a donc à présent que cinq ans pour tenir ses engagements pour 2015! Vu l état dégradé de nos eaux et compte tenu de l échéance de 2015, seule une véritable volonté politique pourrait faire avancer les choses. En France, pour le moment, au lieu de réduire la quantité de substances chimiques dans les eaux, on a élevé les seuils autorisés! Prenons l exemple du taux de nitrates autorisé dans l eau potable : il est passé de 25mg/l à 50mg et nombre de nos captages dépasse encore ce seuil pourtant déjà dangereux. Pourtant, l OMS (l Organisation Mondiale de la Santé) préconise encore et toujours de ne pas aller audelà de 25mg/l. Mais revenons chez nous, pour constater que certaines municipalités, dont La Celle Saint-Cyr, omettent de fournir avec la facture une analyse annuelle complète de leur eau, alors que la loi Barnier les y oblige depuis 1995. De même les affichages des mêmes analyses et la nécessité de prévenir les consommateurs en cas de dépassement des taux maximum sont souvent oubliés ou mal présentés. Pollution, tu nous tiens. Malheureusement pour nous, l Yonne est le 3éme département français le plus pollué! Il suffit de regarder la carte des pesticides pour constater que nous habitons dans une région très atteinte. Les principales substances sont les nitrates et l atrazine avec ses dérivés ; déséthyl et déisopropyl, toutes d origine agricole. Notre eau devient de plus en plus chère, puisqu elle serait soi-disant assainie, et paradoxe, elle est de moins en moins propre à la consommation. Que faire? Nous ne pouvons que nous tourner vers nos élus puisqu ils doivent légalement s assurer de la bonne qualité de cette eau. Les municipalités, les syndicats des eaux peuvent choisir pour les zones sensibles des bassins de captages d imposer l agriculture biologique (cultures ou prairies) - sans utilisation de pesticides de synthèse donc - ou/et la plantation de bois. Elles ont la possibilité de préempter les terrains concernés avec des crédits à taux très bas. Toutes ces opérations peuvent bénéficier du soutien de l Agence de l Eau, en particulier sous forme de subventions.

DOSSIER DU BIO À LA CANTINE? Nous avons lu le dossier préparé et diffusé par le Syndicat National de la Restauration Collective (SNRRC) et l ONG écologiste WWF* sur les multiples intérêts de l introduction d aliments bio dans les cantines des communes rurales. Voici un résumé de ce dossier fort bien élaboré et documenté. L introduction du bio dans les cantines scolaires dépend du conseil municipal et du maire. Les mairies qui se sont engagées dans cette voie ont constaté des conséquences très positives sur plusieurs secteurs de la vie communale. Le dossier présente de manière détaillée les effets de la cantine bio tout d abord sur la santé des enfants, puis sur la dépollution et la préservation de l environnement (eaux, sols et air), et donc sur le bien être de la population générale. Il présente enfin l influence de la cantine bio sur l économie de la commune et de ses environs. La santé des enfants La cuisine scolaire bio, si elle est préparée par un cuisinier ou une cuisinière ayant eu une formation adéquate, est une cuisine équilibrée, variée, ayant des qualités gustatives très appréciées. Elle est préparée avec des ingrédients de saison, produits à proximité et, ce qui est le plus important, sans insecticides, fongicides et engrais chimiques, préservant ainsi les enfants des effets nocifs de ces derniers. Le dossier insiste sur le fait qu à l heure actuelle, l offre des produits bio est insuffisante pour proposer aux enfants des repas entièrement composés de produits bio. Il s agit donc d une démarche progressive. On introduit d abord un, puis deux, et de plus en plus d éléments bio dans les repas, en fonction du développement de l offre locale. La dépollution et la préservation de l environnement Les municipalités, qui ont décidé de fournir aux enfants une alimentation saine et de proximité, ont opté aussi pour le développement durable de la commune : elles agissent non seulement sur la réduction des émissions des gaz à effet de serre et de la pollution due aux transports, mais aussi sur la quantité de pesticides déversés par les agriculteurs des environs,

pesticides dont on connait de plus en plus les effets nocifs sur la santé. Résultat : une dépollution progressive des eaux, du sol et de l air de la commune et de ses environs. Ainsi la cantine bio devient le moteur de l amélioration des conditions de vie de toute la population. [Un petit point qu on peut ajouter, la diminution et, à terme, l élimination de la gêne occasionnée par l odeur des traitements est un grand soulagement pour tout le monde. c est un peu «rentre dedans», non?] Justement, à Verlin et dans plusieurs communes environnantes, la consommation d eau est à présent déconseillée aux femmes enceintes et aux jeunes enfants en raison de sa teneur en pesticides. Plusieurs exemples montrent que le coût d un programme de soutien à l agriculture biologique est très nettement inférieur à celui de la seule dénitrification en France (0,01 /m3 contre 0,27 /m3). (Source FNAB 2009 L agriculture biologique : un outil efficace et économe pour protéger les ressources en eau) En France, un tiers des établissements de restauration collective, soit 26 000 établissements, servent des repas bio. Parmi eux, les cantines scolaires arrivent en tête, puisque près de la moitié d entre elles ont intégré, au moins ponctuellement, des produits bio dans leurs menus. L Agence bio prévoit que d ici 2012, 7 restaurants sur 10 auront intégré le bio dans leurs menus. (Source ANDInternational/ Agence Bio-2009) L économie de la commune et de ses environs Ces municipalités, par le biais de la cantine scolaire bio, proposent aux agriculteurs, qui sont prêts à abandonner les pratiques polluantes, un débouché régulier et ainsi une sécurité financière. Comme l agriculture bio a besoin de plus de maind œuvre (20-30% de plus à l hectare) que l agriculture intensive, la municipalité agit également de manière positive sur l emploi et sur la valorisation du travail des agriculteurs. Les mairies peuvent installer de nouveaux agriculteurs. Pour permettre l installation de nouveaux agriculteurs biologiques, l un des outils majeurs des collectivités locales réside dans la constitution de réserves foncières destinées à des projets d agriculture biologique. Pour cela, les collectivités territoriales n hésitent pas à utiliser leur pouvoir de décision en matière d occupation des sols et leur droit de préemption sur les terres agricoles. Les mairies peuvent aussi aider les agriculteurs présents sur le territoire à passer au bio! Pour inciter à la conversion des surfaces en agriculture biologique, des mécanismes de contractualisation et d incitation financière peuvent être mis en place sur les terrains acquis par la collectivité, ou auprès de l ensemble des agriculteurs présents sur le territoire de la commune. Ces démarches ont montré toute leur efficacité dans les collectivités qui ont favorisé l agriculture biologique à des fins de protection des zones de captage d eau potable : en arrêtant les pollutions agricoles en amont, ces collectivités ont pu faire des économies notables en matière de traitement de l eau de consommation, tout en développant une activité économique locale. Quel est le «juste» prix du bio? Certes, la mise en place d une restauration collective bio génère souvent des surcoûts

par rapport à un repas conventionnel, amenant la collectivité et/ou les parents à assumer une part du surplus. Toutefois, à court terme, cette dépense supplémentaire est maîtrisable et à long terme, elle est même rentable. Des aides peuvent être obtenues auprès de la Région pour couvrir le surcoût. Le surcoût des produits bio est souvent de l ordre de 30% des coûts matières (Source FNAB repasbio.org). Mais d un autre côté, la collecte et l assainissement (dépollution) des eaux usées représentent 31 % du coût de l eau pour les collectivités (Source CNRS cnrs.fr). L aliment non biologique a des coûts cachés souvent méconnus : dépenses liées à la dépollution des eaux et aux problèmes de santé publique, subventions agricoles financées par l impôt, pertes d emplois agricoles, Pour en savoir plus : Les mairies peuvent contacter le SGAR (Secrétariat Général aux Affaires Régionales) de la région ou le Conseil régional. Des financements sont possibles dans le cadre du Contrat de Plan Etat/Région (CPER) *Le dossier «Bio à la cantine» du (SNRRC) et l ONG écologiste WWF est téléchargeable sur : http://www.ouiaubiodansmacantine.fr/sites/default/ files/du%20bio%20%c3%a0%20la%20cantine,%20 mode%20d%27emploi_wwf-snrc.pdf LE COIN PRATIQUE ET ECOLO Venir à bout des tâches de gras. Pas besoin d acheter dans le commerce un détachant, qui contient des produits chimiques polluants! Un peu de talc suffit. Le vêtement étant étendu à plat, répandez le talc sur la tâche de gras, couvrez d un tissu ou d une feuille d essuie-tout, et posez dessus un poids, par exemple un dictionnaire. Laissez agir une nuit. Il ne vous reste qu à secouer et brosser : la tâche est effacée! Recette de soupe aux fanes de radis et navets. Vous jetez les fanes : dommage! Voici une recette qui vous permettra de les apprêter délicieusement. Lavez les feuilles et coupez-les grossièrement. Dans un peu de corps gras, laissez fondre à petit feu avec un oignon. Ajoutez un litre d eau, trois pommes de terre à soupe moyennes, salez, poivrez, et laissez cuire. Passez ou mixez après cuisson de façon à obtenir une crème onctueuse. Ajoutez un peu de crème fraîche et un filet de citron. Il ne vous reste qu à déguster cette délicieuse soupe, qui ne vous aura pas coûté très cher! Un truc pour éviter que le lait ne se sauve. Enduisez le bord intérieur de la casserole d un tout petit peu de corps gras (huile, beurre ou margarine). Vous pouvez oublier votre casserole sur le feu. Le lait gonflera, mais s arrêtera juste en dessous du bord. Cela marche aussi pour la confection des confitures!

BONNES FEUILLES LE PASSEUR DE CHADONG construction d un pont, la traversée s effectuait alors sur un bac à proue carrée, capable de changer à chaque voyage vingt passagers, hommes et chevaux. Quand venant de Sichuan, on entre au Hunan par l ouest, on rencontre sur la grande route, juste à la limite de deux provinces, une bourgade de montagne nommée Chadong. Il y coule une petite rivière au bord de laquelle se dresse une pagode blanche. Au pied de cette pagode vivait autrefois une famille isolée, composée d un vieillard, d une jeune fille et d un chien jaune. La rivière contourne la colline rocheuse pour aller se jeter dans le fleuve à Chadong, environs trois li 1 plus bas. Mais si, franchissant le cours d eau, on coupe à travers la montagne, il n y a qu un li à parcourir pour atteindre le bourgade de Chadong. Le tracé de la rivière est comme le dos d un arc dont le chemin de terre serait la corde, ce qui explique cette petite différence. D environ six mètres de large, elle coule dans un lit de grosses pierres. Même aux endroits où ses eaux calmes ont une telle profondeur qu une perche n en atteint pas le fond, elle est si limpide et si transparente qu on peut y compter les poissons. Voie de communication principale entre les deux provinces, cette rivière connaît des alternances de hautes et de basses eaux. Comme, par ailleurs, les moyens financiers ne permettaient pas d envisager la Quant les clients étaient nombreux, il devait faire plusieurs allers et retours. On avait dressé à l avant du bateau une petite perche de bambou à laquelle était accroché un anneau de fer mobile. Un câble de bambou était tendu au dessus de l eau : si des clients se présentaient, le batelier y passait l anneau de fer et, en s agrippant au câble, tirait lentement le bateau vers l autre rive. Quand le bac approchait de la berge, le batelier, tout en criant «Attention, attention!», sautait d un bond à terre et tirait sur l anneau, tandis que le bateau se vidait de son chargement : hommes, marchandises et bétail ne tardaient pas à disparaître de l autre côté de la montagne. Service public, le passage était gratuit. Certains voyageurs, par scrupule, lançaient une poignée de monnaie sur le pont du bateau. 1 Un li équivaut à 500 mètres. Shen Congwen, Le passeur de Chadong, Ed. Albin Michel 1990 pages 7 et 8