DEMENCES SEVERES Données de la cohorte REAL.FR Anne-Sophie GILLIOZ



Documents pareils
Présentation: Aline Mendes

CONTRAINTES PSYCHOLOGIQUES ET ORGANISATIONNELLES AU TRAVAIL ET SANTE CHEZ LE PERSONNEL SOIGNANT DES CENTRES HOSPITALIERS:

Agenda. Prevalence estimates in France PAQUID 23/11/14. Workshop Innovation Alzheimer 6 Novembre Atelier BANQUE NATIONALE ALZHEIMER

French Telephone Interview for Cognitive Status Modified: F-TICS-m. L. Lacoste a,, C. Trivalle b DOSSIER : VIEILLISSEMENT, MÉMOIRE ET ÉVALUATION

Prévention du déclin fonctionnel en EHPAD : rôle du massokinésithérapeute. Dr K.Sudres février 2015

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

L aide aux aidants. Psychologue clinicienne. Capacité de gériatrie mars 2009

Causes d insatisfactions du patient pris en charge en ambulatoire

Évaluation et Gériatrie

Démence et fin de vie chez la personne âgée

Maladie d Alzheimer et maladies apparentées : suivi médical des aidants naturels

Hospital Anxiety and Depression Scale (HADS)

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 1 er octobre 2008

Thérapeutique anti-vhc et travail maritime. O. Farret HIA Bégin

L hôpital de jour ( HDJ ) en Hôpital général Intérêt d une structure polyvalente? Dr O.Ille Centre hospitalier Mantes la Jolie, Yvelines

Evaluation gériatrique standardisée

Migraine et Abus de Médicaments

Permis de conduire et maladie d Alzheimer. Denise STRUBEL Service de Gérontologie et Prévention du Vieillissement CHU Nîmes

Evaluation gériatrique standardisée. Dr Karim GALLOUJ Service de médecine gériatrique Pôle de gérontologie CH Dron Tourcoing

DOSSIER DE SOINS INFIRMIERS

Les traitements non pharmacologiques : une approche différente de la MA

QU EST-CE QUE LA PROPHYLAXIE?

IMMED Monitoring vidéo porté

Les soins aux personnes âgées atteintes de la maladie d Alzheimer et d autres formes de démence Sommaire

Gestion des troubles du comportement en EHPAD

Programme de réhabilitation respiratoire

Réponse et temps de réponse aux items en psychométrie. R. Trouillet M.C.F. H.D.R. Lab. Epsylon EA4556

Questions / Réponses. Troubles du sommeil : stop à la prescription systématique de somnifères chez les personnes âgées

Service d Urologie - Hôpital de la Conception - APHM. 2. Service de Gynécologie Obstétrique - Hôpital de la Conception - APHM. 3

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 31 janvier 2007

DOCUMENTATION CLINIQUE D UNE CHUTE D UN PATIENT

SOMMAIRE I. INTRODUCTION 4 II. SOURCES D INFORMATION 5

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

Une échelle d évaluation semistructurée. B. Gravier

Plan. Introduction. Les Nouveaux Anticoagulants Oraux et le sujet âgé. Audit de prescription au Centre Hospitalier Geriatrique du Mont d Or

Effets sur la pression artérielle rielle des traitements non-médicamenteux

Constat de la situation existante. Facteurs favorisant les TCPO

INFORMATION À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ LE DON DU VIVANT

Que représentent les Spondyloarthrites Axiales Non Radiographiques? Pascal Claudepierre CHU Mondor - Créteil

Trouble bipolaire en milieu professionnel: Du diagnostic précoce àla prise en charge spécialisée

«Les jeux en ligne, quelle influence en France?»

testez-vous! Préparez vos partiels en toute sénérité!

Césarienne pour toutes


EVALUATION GERONTOLOGIQUE STANDARDISEE

J. Goupil (1), A. Fohlen (1), V. Le Pennec (1), O. Lepage (2), M. Hamon (2), M. Hamon-Kérautret (1)

Comment détecter les risques psychosociaux en entreprise?

Inventaire Symptomatique de la Dépression et du Trouble Affectif Saisonnier Auto-évaluation (IDTAS-AE)

Quoi de neuf dans la prise en charge du psoriasis?

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences

Définition, finalités et organisation

Migraine : traitement de la crise. Comment utiliser les triptans?

Pharmacovigilance des nouveaux anticoagulants oraux

ELABORATION DU PLAN DE MONITORING ADAPTE POUR UNE RECHERCHE BIOMEDICALE A PROMOTION INSTITUTIONNELLE

Céphalées de tension. Hélène Massiou Hôpital Lariboisière, Paris

Référentiel Officine

Prise en charge de l embolie pulmonaire

Calendrier des formations INTER en 2011

{ Introduction. Proposition GIHP 05/12/2014

QUEL PROTOCOLE DE REENTRAINEMENT PROPOSER AUX PATIENTS INSUFFISANTS CARDIAQUES?

Impact de la publicité sur les professionnels

Etat des lieux du prélèvement et de la greffe d organes, de tissus et de cellules MAROC

L APS ET LE DIABETE. Le diabète se caractérise par un taux de glucose ( sucre ) trop élevé dans le sang : c est l hyperglycémie.

BERTHIER E, CHRISTIANO M, PHILIPPE M O, IEHL J, TATARU N, DECAVEL P, VUILLIER F, ELISEEF A, MOULIN T. Introduction (1). Contexte de l étude

Sommeil et sport Dr. Arnaud PRIGENT (Pneumologue à St LAURENT) sport et sommeil 01/06/2010

LA CONTRACEPTION SUR L INFORMATION REÇUE EN

«Quelle information aux patients en recherche biomédicale? Quels enseignements en retirer pour la pratique quotidienne?»

TRAITEMENT DES MAUX DE TÊTE PAR EMDR INTÉGRÉ

EXEMPLE DE METHODOLOGIE POUR L ELABORATION D UN PROTOCOLE DOULEUR Marie AUBRY Infirmière référente douleur Hôpital TENON AP-HP Paris XX e SOMMAIRE

La prise en charge d un trouble dépressif récurrent ou persistant

Séminaire du Pôle Santé

Le traitement du paludisme d importation de l enfant est une urgence

Le case management de transition (CMT) Une illustration de pratique avancée en soins infirmiers

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 19 octobre 2011

Développez vos compétences et votre savoir-faire avec les Formations Continues du CFPP Programme

Réunion de travail: Table Ronde 10h45-12h15

Comment devenir référent? Comment le rester?

CONTRAINTES PSYCHOLOGIQUES ET ORGANISATIONNELLES AU TRAVAIL ET SANTE CHEZ LE PERSONNEL SOIGNANT DES CENTRES HOSPITALIERS:

L hôpital de jour de gériatrie

Autisme Questions/Réponses

Se libérer de la drogue

SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE DES TMS EN ENTREPRISES : LES RESULTATS DU SUIVI A TROIS ANS DE LA COHORTE COSALI

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

Prise en Charge de la Fracture du Col du Fémur. Dr Christine LAFONT Service de Gériatrie C.H.U. TOULOUSE

Recommandation Pour La Pratique Clinique

Qu est-ce que la maladie de Huntington?

Dépression. du sujet âgé. Docteur Patrick Frémont. Professeur Joël Belmin. Psychiatrie

Controverse UDM télésurveillée Pour. P. Simon Association Nationale de Télémédecine

La formation au Leadership Clinique a-t-elle transformé l infirmière en chef de mon unité de soins? Ressenti d un infirmier de terrain.

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Gestion des incidents dans l UCPC

Évaluation du risque cardiovasculaire dans le contexte de l hypertension artérielle et de son traitement

Sélection et Évaluation Quantitative des Médicaments pour la Prise en Charge du VIH/SIDA. Sophie Logez, OMS/PSM Addis Abeba, Ethiopie, Février 2005

Isabelle GONZALEZ Orthophoniste - Mérignac

TRAUMATISME CRANIEN DE L ENFANT : conduite à tenir?

Les recommandations de recherche de l expertise INSERM sur la RdR. Patrizia Carrieri INSERM U912 - ORSPACA

Le début de l aventure

L Incontinence Urinaire au FEMININ. Examen paraclinique. Résidu Post Mictionnel. Examen pelvien

La prévention : caractéristique du positionnement de la Mutualité Française sur l ensemble de son offre

Transcription:

DEMENCES SEVERES Données de la cohorte REAL.FR Anne-Sophie GILLIOZ DESC Gériatrie G (Rennes) 28/03/08

La démenced sévères Peu d éd études Proportion importante de patients : 30% des patients MA, 50-80% des sujets institutionnalisés.30% s.30% encore a domicile Capacités s fonctionnelles, cognitives et affectives préserv servéeses Auer JAGS 1994, Boller Eur J Neurol 2002, Helmer Serdi Edition 2003, Tariot JAGS 2003, Vellas J Nutr Health Aging 2005

La démenced sévères Meilleure connaissance de ces capacités plan de soin adapté Objectif : meilleure qualité de vie Moins d d hospitalisations, retard de l entréee en institution, diminution fardeau de l aidantl

Etude issue de la cohorte REAL.Fr Transversale, descriptive Inclusion : 1 er MMSE <10< au cours 3 ans de suivi Evaluation : - Cognitive : MMSE, SIB - Comportementale : NPI - Fonctionnelle : ADL - Nutritionnelle : MNA - Charge de l aidant l : échelle de Zarit

Résultats Données démographiquesd 126 patients (REAL=686) 67.5% femmes Age moyen : 78.5 ± 8 ans Durée évolution MA : 3.1 ± 1.4 ans Délai REAL : 1.72 ± 0.8 ans

Résultats Lieu de vie : 80% à domicile Aidant principal : conjoint (54.8%) La plupart 22 aides (13.5% : aucune aide) Aide médicale m (75.3%) : surtout médecin Aide non médicale m (62.2%) : surtout aide ménagm nagère

Résultats Traitement : - 8% pas de traitement - 86.3% monothérapie (mém. m. ou anticholin.) - 5.6% bithérapie (mém.+ m.+anticholin.)

Résultats cognitifs MMSE moyen : 7±2.2/307 SIB score moyen : 69.7±17/100

Résultats cognitifs Domaines de la SIB (% patients avec score maximal pour chaque item) 100 80 % 60 40 20 0 Social interaction Memory Orientation Language Attention Praxis Visuospatial Construction Direction of attention

Discussion Capacités s cognitives Résultats concordants avec littérature Déclin sélectifs avec évolution MMSE<5: IS et RA préserv servéeses MMSE=0: encore des capacités identifiables Panisset Arch Neurol 1994, Auer JAGS 1994

Discussion Traitements: impact sélectifs sur certaines fonctions cognitives? Impact clinique réel? r Mesures non pharmacologiques

Résultats fonctionnels ADL moyen : 3.3 ±1.6/6 Fonction la plus préserv servée e : la locomotion (71%) Puis autonomie a l alimentation(53%) Un peu moins conservées es : dépl.toilette et continence (40%) Le plus souvent alterées es : habillage et hygiène (15%)

Résultats fonctionnels Résultats score ADL (% patients avec score maximal pour chaque item) 100 80 % 60 40 20 0 Bathing Dressing Toileting Transfert Continence Feeding

Discussion Capacités s fonctionnelles Déclin ADL: évolution curviligne Entrée e démenced sévère: s charnière re Vitesse de déclind différente selon l ADLl Concordance avec littérature De + en + prises en compte dans études thérapeutiques Carpenter BMC Geriatrics 2006

Discussion Effet des traitements plus marqué sur certains ADL? Qualité de vie des patients Décision thérapeutique: bénéficeb attendu Impact clinique réelr à préciser

Résultats sur le comportement Score moyen NPI: 23.6 ±17.4/144 Fréquence des troubles (%% patients avec score F*G 4) 100 80 % 60 40 20 0 Delusion Hallucination Agitation Dysphoria Anxiety Euphoria Apathy Disinhibition Irritability Aberrant motor behavior Sleep disorders Eating disorders

Discussion Troubles du comportement 80% des patients MA, avec sévérits rité Concordance avec littérature Répartition différente selon stade MA Apathie = le + fréquent Troubles comportementaux Symptomes affectifs moindres à ce stade Mega Neurology 1994, Chen Am J Geriatr Psychiatry 2000, Eustace Int J Geriatr Psychiatry 2002, Benoit Rev Med Int 2003

Discussion Meilleure connaissance des troubles : compréhension mécanismesm physiopathologiques meilleure prise en charge Challenge thérapeutique Psychotropes, anti-cholinesterasiques cholinesterasiques, mémantine,, mesures non pharmacologiques

Etat nutritionnel Score au MNA/30 (% patients) 100 80 60 % 40 20 0 Score >23,5 Score [17-23,5] Score < 17

Discussion Etat nutritionnel 68.5% patients de l él étude dénutrisd ou à risque Corrélation dénutrition/sd nutrition/sévérité de la démence Risques : affections intercurrentes, sarcopénie nie,, chutes, perte d autonomie, d institution, mortalité Peu étudié Efficacité prise en charge adaptée Lauque JAGS 2004, Vellas J Nutr Health Aging 2005

Fardeau de l aidantl Score du Burden Interview de Zarit/88 (% patients) 100 80 % 60 40 20 0 Score [0-20] Score ]20-40] Score ]40-60] Score > 60

Discussion Charge de l aidantl 69.8% % légerl à modéré Lien avec troubles du comportement Risques : hospitalisation en urgence, institutionnalisation, morbidité de l aidant Stade sévère: s risque important d épuisement Coen Int J Geriatr Psychiatry 1997, Andrieu Rev Med Interne 2003, Tariot JAGS 2003

Conclusion Stade sévères MA mal connu 1ere étude globale à ce stade REAL.Fr : grande cohorte de suivi Mieux connaître ce stade : meilleure prise en charge, meilleure qualité de vie des patients Préserver les capacités s restantes Prévenir les complications