SEMINAIRE Linguistique et Monde du Travail «Le métier d interprète français/ LSF.» Sandrine BURGAT sburgat@netcourrier.com 18 Décembre 2006
Présentation de l intervention. I. Quelques données préliminaires: la langue des signes, le métier d interprete en langue des signes. II. III. Parcours personnel et professionnel. Apport de la linguistique au métier d interprète.
I. Quelques données préliminaires. 1) La langue des signes: La langue des signes: appellations La langue des signes une langue à part entière. La langue des signes une langue internationale? La langue des signes: contexte historique et actuel.
La langue des signes: appellations langage des sourds? Langue des mains? Code des sourds-muets? L appellation exacte est langue des signes française: LSF.
La langue des signes une langue à part entière. C est «la langue naturelle des sourds». C est une vraie langue: avec une grammaire et une syntaxe propre qui n a rien a voir avec celle du français.
La langue des signes une langue internationale? Il y a autant de langues des signes que de communautés de sourds. On dénombre environ 300 langues des signes de par le monde. ( LSF, ASL, LSB, Libras.) En France, on parle la langue des signes française. Elle est aussi parlée en Belgique et en Suisse. Il y a des langue des signes régionales, des variantes régionales de la LSF.
La langue des signes: contexte historique et actuel. Cette langue a été interdite en France pendant un siècle. Elle est à nouveau autorisée depuis l amendement Fabius de 1992 et la loi de Février 2005 sur l égalité des chances. La France a accumulé un grand retard: la reconnaissance officielle n est pas encore tout à fait acquise
I. Quelques données préliminaires. 2) Le métier d interprète français/ LSF définition: Définition. Un métier spécifique, différent de celui d interprète en langues orales. Les domaines d intervention.
Définition du métier. Un interprète est une personne qui permet d établir une communication entre deux personnes ne parlant pas la même langue.. L interprète est un pont entre les deux langues et les deux cultures Être interprète c est être un professionnel de la langue. ( pas de problématique d aide!!!) L interprète est un professionnel rémunéré.
Un métier spécifique, différent de celui d interprète en langues orales. Les langues de travail. L interprète en langue des signes traduit vers la langue des signes ET vers le français oral. L interprète en langue des signes traduit toujours en simultané et rarement en consécutive. Les domaines d intervention.
Les domaines d intervention. L interprète est amené à traduire dans tous les domaines ou un sourd veut intervenir avec un entendant. Exemples: social, formation, conférence, interprétation téléphonique etc Les situations sont très diverses parfois même insolites, c est ce qui fait la richesse de ce métier.
I. Quelques données préliminaires. 3) La profession d interprète aujourd hui, en France: Combien d interprètes? Un métier relativement jeune. Profil des interprètes français. Le code de déontologie Français.
Combien d interprètes? Environ 180 interprètes actuellement en exercice en France. Ce chiffre est stable à cause du grand turn-over qui touche la profession. La «durée de vie» d un interprète est environ 5 ans.
Un métier relativement jeune. Cette profession a 20 ans environ. Au début, il n y avait pas de diplôme, c était des éducateurs, enfants de parents sourds ou parents d enfants sourds qui faisaient office d interprètes.
Profil des interprètes français. La moyenne d âge des interprètes est de plus en plus jeunes. Le profil des interprètes a beaucoup changé. On trouve de moins en moins d interprètes qui sont enfants de parents sourds.
Le code de déontologie Français. Le code de déontologie est le garde-fou des interprètes, c est aussi le cadre dans lequel nous travaillons. Les trois règles de bases sont : neutralité, fidélité, secret professionnel.
I. Quelques données préliminaires. 4) Comment exercer ce métier? Le diplôme requis.. Les écoles. Les prérequis.
Le diplôme requis. c est un diplôme BAC + 5, comme tout les diplômes d interprètes. C est un master d interprétation (et traduction) français/ langue des signes française.
Les écoles. Université Paris 8-Serac. ESIT ( Université Paris 3) Université Lille 3. Université de Rouen. Université Toulouse le Mirail. Pour les adresses cf: http://www.afils.fr/interpretes/interprete.htm
Les prérequis. Concours d entrée à l école à Bac +4 (ou plus) Un niveau bilingue en français et en langue des signes. un bon niveau de connaissance générale. La réussite du concours d entrée et de sortie et ils ne sont pas vraiment faciles!!!!
II. Parcours personnel et professionnel. 1) Pourquoi avoir choisi ce métier? Intérêt pour la langue des signes et pour la linguistique. Orientation par les CIO et les fiches métiers.
II. Parcours personnel et professionnel. 2) Récit d un parcours. Parcours personnel. Parcours universitaire.
II. Parcours personnel et professionnel. 3) Quelques mots sur l Université PARIS 8. Formation pour sourds et entendants: Formation spécifique pour entendants: Formation spécifique pour Sourds.
Formation pour sourds et entendants: Paris 8 est la seule université parisienne à proposer le cursus de sciences du langage LSF du Deug au doctorat. D autres université française proposent le cursus sciences du langage LSF en master 1 ou quelques cours sur la langue des signes au cours du cursus linguistique.
Formation pour entendants: Master d interprétation- traduction en langue des signes.
Formation pour Sourds: DPCU. Licence professionnelle. Ce sont deux diplômes destinés aux sourds qui veulent devenir professeur DE langue des signes ou EN langue des signes.
III. Apport de la linguistique au métier d interprètes. 1) Quelques réflexions. Un cursus en linguistique est un plus pour l exercice de mon métier. Un regard linguistique sur la pratique de la langue et sur la langue des signes qui est aussi encouragé en formation.
III. Apport de la linguistique au métier d interprètes. 2) Apports à divers champs de la linguistique. Linguistique générale. Sociolinguistique. Communication. Acquisition du langage et de la langue.
III. Apport de la linguistique au métier d interprètes. 2) Apports à divers champs de la linguistique (suite). Lexicologie. Syntaxe et sémantique. TAL ( traitement automatisé des langues).
Linguistique générale. Réflexion sur la pratique de la langue elle-même. Quand on traduit, on doit toujours se demander : «Comment ceci aurait été dit par une personne sourde?» Questionnement sur la morphologie, la syntaxe, la prosodie (ne pas omettre de ponctuer son discours).
Sociolinguistique. Le bilinguisme, le bilinguisme sourd et le bilinguisme de l interprète. Les phénomène de contact de langue et d interférences entre la LSF et le français ( le cas spécifique du français signé). Les variantes de langues: la norme et la variation. Les parlers argotiques en langues des signes et comment les traduire en francais, les langues des signes internationales.
Sociolinguistique ( suite). Le rapport des sourds avec la langue dominante ( le français et en particulier le français écrit, l illettrisme massif qui touche les personnes sourdes. Les interprètes participent au principe de lecturisation.) Interpréter c est faire de la micro-sociolinguistique ou de l analyse conversationnelle.
Communication. L interprète est un professionnel de la communication. Il est au centre de la communication entre sourd et entendant. L intervention de l interprète fonctionne comme un révélateur des problèmes de communication. ( la prise de parole, les chevauchements, l écoute,les malentendus )
Acquisition du langage et de la langue. Traduire des sujets jeunes qui sont encore en acquisition du langage. Traduction pour des sourds étrangers qui ne maîtrisent pas encore la langue des signes françaises (ici intervient alors la question de faire venir ou non un médiateur sourd).
Lexicologie. Réflexion sur les signes, les périphrases, les métaphores, les néologismes, la polysémie, les technolectes. Ces réflexions ont lieu en équipe, entre interprètes et avec si possible un professionnel sourd, cela aboutit à la création de document de travail tel que les glossaires etc
Syntaxe et sémantique. En particulier la question de la traduction de l iconicité de la langue des signes.
TAL ( Traitement Automatisé des langues). Réflexions de plus en plus nombreuses à la traduction informatisée de la langue des signes (avatar ) et tout ce que cela implique au niveau de la langue ( morphologie, syntaxe et déperdition de la langue des signes typiquement sourde). Nouvelles technologies: la visio-interprétation et les conséquences que cela a sur la langue et la manière de pratiquer le métier.
III. Apport de la linguistique au métier d interprètes. 3) Analyse de deux exemples. Sociolinguistique. Interpréter c est analyser le discours. Cela implique de répondre à un certain nombre de question avant de traduire! Communication. Schéma de la communication avec un interprète? La transparence. La proxémie.
Conclusion de l intervention. LINGUISTIQUE-> Réflexion sur la pratique du métier d interprète. INTERPRETATION et TRADUCTION -> Réflexion linguistique Une réflexion linguistique apporte beaucoup à la pratique du métier d interprète. De même la pratique du métier d interprète permet de théoriser sur la langue et d en tirer des conclusions linguistiques. Merci de votre attention!