Indicateur : trafic de marchandises dans les ports français Contexte Les activités maritimes traditionnelles comme la pêche et la construction navale peinent à se maintenir. Le transport maritime se trouve, quant à lui, face à une mondialisation de plus en plus poussée des économies. Ces activités structurent pourtant fortement l économie des communes du bord de mer et sont une marque identitaire forte du littoral. Elles permettent par ailleurs de diversifier l économie nettement marquée par l empreinte de la sphère d économie résidentielle. Transport La France a de nombreux atouts concernant le transport maritime. Elle est présente sur les trois grandes façades maritimes européennes (Atlantique, Méditerranée, Manche et mer du Nord) mais aussi dans les quatre grands océans. Elle est au 27 ème rang mondial par le tonnage de la flotte sous pavillon et possède le 3 ème armement mondial en tonnage transporté. Elle est aussi au 3 ème rang mondial pour l assurance maritime et au 5 ème pour le financement des industries maritimes. Définitions Cette fiche traite de l ensemble des marchandises en poids brut transitant dans les ports maritimes et estuariens français. La France compte sept «grands ports maritimes» (Dunkerque, le Havre, Rouen, Nantes Saint- Nazaire, la Rochelle, Bordeaux et Marseille) et un «port autonome» en Guadeloupe (tous établissements publics de l État), quatre ports ultramarins relevant de l État et de nombreux ports relevant des collectivités territoriales et de leurs regroupements, leur gestion étant souvent concédée aux Chambres de Commerce et d'industrie (CCI). Différents types de marchandises sont pris en compte : - pétrole et produits pétroliers ; - vrac liquide (navires citernes) : produits chimiques, gaz liquéfiés, denrées d origine végétale (jus de fruit, vin..)... ; - vrac solide (vraquiers) : charbon, minerais, engrais, ciment, bauxite, sable, produits alimentaires (céréales, sucre brut), aliment du bétail (tourteaux)... ; - conteneurs : surtout des produits manufacturés ; - «Roll-on Roll-of» ou «Ro-Ro» : navires utilisés pour transporter des véhicules chargés grâce à une rampe d'accès. Objectifs Le transport maritime a un rôle majeur dans la mondialisation et la globalisation des économies, il représente plus de 80 % des échanges mondiaux en volume. En 2008, plus de 8 milliards de tonnes de marchandises ont été transportées par voie maritime. Il est donc important de comprendre la place de la France et des ports français dans ces échanges. Quelle quantité de marchandises et quels types sont chargés et déchargés dans les ports français? Comment ces flux évoluent-ils et quelle est la part des ports français au sein de l Europe? Voici les questions auxquelles répond cette fiche. Indicateur à relier aux indicateurs suivants : - emploi salarié dans les trois principaux secteurs de l économie maritime, hors tourisme (disponible). Champ géographique Ensemble des ports de commerce maritimes et estuariens en métropole et dans les quatre départements d outre-mer. Source Les données utilisées proviennent du service statistique de la direction générale des Infrastructures, des Transports et de la Mer du ministère de l Écologie et de l agence statistique européenne Eurostat. Voir : - www.developpement-durable.gouv.fr - www.ec.europa.eu/eurostat Date de rédaction, version Fiche rédigée en février 2011, version 1. 1
A retenir Le trafic de marchandises chargées ou déchargées dans les ports métropolitains est de 300 à 350 millions de tonnes selon les années (Eurostat). En 2008, cela représente un peu plus de 4 % des tonnages des échanges maritimes mondiaux, les déchargements représentant près des trois quarts du trafic en France. Environ 40 % des quantités de marchandises transitant dans les ports français correspondent à des transports de courte distance, intracommunautaires ou infranationaux (cabotage). Le transport maritime étant peu émetteur de gaz à effet de serre à la tonne transportée, il est de plus en plus mis en avant par les différentes politiques de transport. En 2008, les produits pétroliers représentent l essentiel du trafic avec près de 42 % des tonnages, le vrac solide 22 % et les conteneurs 11 %. Les 7 «grands ports maritimes» concentrent 77,7 % du trafic. Trois dépassent 50 millions de tonnes : Marseille, le Havre et Dunkerque, tous deux sur la façade maritime Manche mer du Nord dont l ensemble des ports représente 53,1 % des tonnages chargés ou déchargés. Ces trois «grands ports maritimes» sont parmi les 10 principaux ports européens, toutefois assez loin derrière Rotterdam, Anvers et Hambourg. La part de marché des ports français s est dégradée par rapport aux grands ports européens qui se sont adaptés plus tôt à la conteneurisation et à la massification du transport maritime. Tableau récapitulatif Tableau 1 : trafic de marchandises dans les principaux ports français en 2008 Analyse générale Selon Eurostat, le trafic de marchandises dans les ports métropolitains est compris entre 300 et 350 millions de tonnes sur la période étudiée. En 2008, cela représentait un peu plus de 4 % des tonnages de l ensemble des échanges maritimes mondiaux. Les quantités chargées représentent un peu plus du quart du trafic portuaire de 1997 à 2009 (28,0 %), cette part étant de 31,3 % en 2009. Cela traduit l importance des importations et la part croissante prise par les pays en développement dans les échanges dont la Chine. En 2007, 12 d entre eux figuraient parmi les 30 premiers importateurs et exportateurs mondiaux et représentaient 63,2 % des zones de chargement (Cnuced 1 ). L évolution du trafic de marchandises dans les ports français suit celle de l économie. Elle est assez nettement corrélée à la progression du PIB. Le trafic a augmenté de 10,5 % entre 2002 et 2008 et a diminué en 2009 du fait de la crise mondiale et de la récession qu elle a engendrée. 1 CNUCED : Conférence des Nations-Unies pour le Commerce et le Développement. 2
Figure 1 : trafic de marchandises dans les ports métropolitains depuis 1997 Évolution du PIB français Source : Eurostat, 2010. Traitements : SOeS (Observatoire du littoral). Source : Insee, 2010. Une part importante du trafic de marchandises correspond à des échanges de courte distance (cabotage) : trafic infranationale ou intra-européen. Cela représente environ 40 % des marchandises chargées ou déchargées dans les ports métropolitains. Cela s explique par l efficacité énergétique du transport maritime qui est, d assez loin, le mode de transport le moins émetteur de gaz à effet de serre à la tonne transportée et qui est donc de plus en plus mis en avant par les politiques nationales et européennes de transport. D importantes réflexions sont par ailleurs en cours pour améliorer la part du fret ferroviaire et fluvial en pré et post-acheminement portuaire. Figure 2 : origine/destination des marchandises transitant dans les ports métropolitains Source : Eurostat, 2010. Traitements : SOeS (Observatoire du littoral). Détail des marchandises et des ports concernés En 2008, les produits pétroliers représentent près de 42 % du trafic, le vrac solide 22 % et les conteneurs 11 %. Plus de 50 % (53,1 %) des flux de marchandises transitent par les ports de la façade Manche mer du Nord, le littoral méditerranéen concentre 27 % du trafic, les ports de la façade atlantique seulement 15,6 %, malgré l importance de cette façade, et l outre-mer 2,9 %. Les 7 «grands ports maritimes» représentent plus des trois quarts du trafic (77,7 %) avec un peu plus de 300 millions de tonnes. Trois ont un trafic de marchandises dépassant 50 millions de tonnes : Marseille en Méditerranée, et le Havre et Dunkerque sur la Manche et la mer du Nord. Certains ports ont des activités roulières importantes comme Dunkerque, Calais, Caen-Ouistreham et Cherbourg-Octeville (échanges transmanche avec le Royaume-Uni) ainsi que Marseille, Toulon et les ports corses (échanges Corse-continent et France-Maghreb). 3
Figure 3 : trafic de marchandises par type dans les ports français en 2008 * Grand port maritime (loi 2008-660) Une part importante du trafic de marchandises est générée par les industries présentes dans les zones industrialo-portuaires : sidérurgie, raffinage, chimie Elles représentent 70 % du trafic portuaire à Dunkerque, 65 % au Havre, 69 % à Marseille et 72 % à Nantes Saint-Nazaire (Isemar, 2009). La place des principaux ports métropolitains en Europe En 2008, trois «grands ports maritimes» français sont parmi les 10 principaux ports européens : Marseille, le Havre et Dunkerque. Leurs trafics sont cependant bien inférieurs aux trois principaux ports d Europe, tous situés en mer du Nord : Rotterdam (421 millions de tonnes), Anvers (189) et Hambourg (140). La part de marché des ports français s est dégradée par rapport aux ports européens concurrents de la mer du Nord (Rotterdam, Anvers, Hambourg ), de l Atlantique (Bilbao) et de Méditerranée (Barcelone, Valence, Savona-Vado). Selon la direction générale des Infrastructures, des Transports et de la Mer, elle est passée de 17,8 % en 1989 à 13,9 % en 2006. Ceci s explique surtout par la forte croissance de la conteneurisation dans les autres ports européens (vastes terminaux dédiés, forte profondeur pour les navires à grand tirant d eau, pôle logistique de pré et post-acheminement, lieux de stockage ) dont l adaptation à la massification du transport maritime a été plus précoce. Figure 4 : évolution du trafic de marchandises dans les principaux ports européens Source : MEDDTL-DGITM, 2000 et 2008. Traitements : SOeS (Observatoire du littoral). 4
Annexe : localisation des principaux ports de marchandises en métropole Une part importante du trafic maritime de marchandises transite par les ports de la Manche et de la mer du Nord. Le littoral allant de la Seine à l Elbe constitue l une des premières zones de trafic de marchandises dans le monde avec des ports comme Rouen, le Havre, Calais, Dunkerque, Zeebruges, Gand, Rotterdam, Brême et Hambourg. Sur la façade atlantique, le port de Nantes Saint-Nazaire se démarque nettement comme celui de Marseille en Méditerranée. Figure 5 : trafic de marchandises dans les ports métropolitains en 2008 5