Les CPAS, acteurs de la lutte contre la pauvreté: réalité ou chimère? Namur Jambe (22 mars 2013) La Pauvreté en Belgique Willy Lahaye, 1
PAUVRETE EN BELGIQUE. ANNUAIRE 2013 Willy Lahaye, Isabelle Pannecoucke, Jan Vranken & Ronan Van Rossem & Université de Gand 3
Thématiques Annuaire 2013 1 ère partie: stigmates de la pauvreté la pauvreté infantile, l'intégration sociale des Roms, les nouveaux visages de la fracture numérique la reproduction des inégalités, la politique de lutte contre la pauvreté
Thématiques 2 ème partie: analyse de la politique de lutte contre la pauvreté les revenus minimums, la participation sociale, l activation sociale, le partenariat pour les familles en difficulté
Thématiques 3 ème partie: la place et le rôle du CPAS le rôle du CPAS dans les réseaux locaux les budgets de référence en tant qu'instrument dans la pratique des CPAS la sous-protection et l'attitude proactive la participation sociale, culturelle et sportive des bénéficiaires l'exonération d'insertion socioprofessionnelle la réalisation d études avec un revenu d'intégration
Thématiques 4 ème partie: les principales et dernières statistiques relatives à la pauvreté
Extraits choisis 1. Pourquoi un Annuaire fédéral? 2. La pauvreté, c est 3. La pauvreté sous l angle de la continuité, l intensité, en temps de crise 4. Actualité des forces et des faiblesses de la lutte contre la pauvreté en Belgique 5. Conclusions: une carte de vœux de printemps pour les politiques
1. Pourquoi un Annuaire fédéral? Pour faire savoir, rendre accessible et diffuser. Pour maintenir l intérêt des politiques publiques sur les questions de pauvreté et d exclusion sociale. Pour permettre d évaluer et analyser la situation et les politiques dans le domaine de la lutte contre la pauvreté et l exclusion sociale Pour permettre aux personnes mais aussi aux institutions de se rencontrer, se concerter surtout dans un contexte où les frontières (institutionnelles et linguistiques tendent à limiter la communication).
2. La pauvreté c est un réseau d exclusions sociales couvrant divers domaines de l existence individuelle et collective. Il sépare les pauvres des modes de vie généralement acceptés de la société. C est un fossé que les personnes ne peuvent combler par leurs seuls moyens.
2. La pauvreté c est 31,9% de la population dont les revenus sont les plus bas (1er quintile) souffrent d une ou plusieurs affections chroniques. 28,5% de la population dont les revenus sont les plus bas (1er quintile) diffèrent leurs soins de santé pour des raisons financières. 32,3% de la population dont les revenus sont les plus bas (1er quintile) rencontrent des problèmes de santé dus à des conditions de travail dangereuses ou pénibles. 17% des familles qui vivent sous le seuil de pauvreté ne peuvent chauffer suffisamment leur habitation.
3. La pauvreté sous l angle de la continuité 1. Risque de pauvreté: moins de 60% du revenu médian
3. La pauvreté sous l angle de la continuité 2. Reproduction des inégalités et origines socioculturelles cadre Ouvrier faible scolarisation Père sans emploi 53 fois moins de chance de: devenir cadre supérieur d obtenir un diplôme supérieur 16 fois moins de chance de: devenir cadre supérieur d obtenir un travail
3. La pauvreté sous l angle de la continuité 15,3% population belge vit sous le seuil de pauvreté Enfants (0 18 ans) Risque de pauvreté: 18,5% (22% enfants 0 2 ans) 2007: 73,9% des enfants à risque de pauvreté l étaient les trois années précédentes (2004 2005 2006) Effet intergénérationnel de pauvreté (pas une fatalité)
3. La pauvreté sous l angle de l intensité en temps de crise De la vulnérabilité. Au risque de pauvreté 38,5% familles monoparentales 22,2% en région flamande, 54,3% en région wallonne 37,5% des demandeurs d emploi, mais aussi 4,2% des travailleurs 25,4% des personnes à faible scolarisation contre 7,2% des personnes avec scolarisation élevée 20,2% des 65+ fracture numérique, nouvelle forme d a culturation Inégalité sociale pour l accès à internet (faible revenu et faible niveau de scolarisation)
3. La pauvreté sous l angle de l intensité en temps de crise De la vulnérabilité. Au risque de pauvreté Quelles décisions efficaces? Les revenus minimums sont insuffisants pour: les familles qui louent leur habitation sur le marché locatif privé les isolés, les familles monoparentales avec un enfant âgé de plus de 5 ans les couples sans enfant qui louent une habitation sociale les personnes âgées qui louent leur habitation sur la marché locatif privé les personnes âgées qui nécessitent des soins
3. La pauvreté sous l angle de l intensité en temps de crise De la vulnérabilité. Au risque de pauvreté Les groupes vulnérables croissent en nombre et en diversité Croissance d insécurité au sein des groupes à risque Familles monoparentales, migrants Les personnes qui perdent leur emploi Revenus d insertion pour les étudiants: De 7.598 in 2003 à 17.390 en 2011 Etudiants hors contexte familial et confrontés à la pauvreté financière 80% obtiennent un diplôme ou poursuivent leurs études
3. La pauvreté sous l angle de l intensité en temps de crise
3. La pauvreté sous l angle de l intensité en temps de crise
3. La pauvreté sous l angle de l intensité en temps de crise Impact de la pauvreté sur l enfant Le bien-être et le développement de l enfant: à court et long termes»risque sur la santé et le développement»impact sur la trajectoire scolaire et l insertion socioprofessionnelle»impact sur l accessibilité des services»moins de chance de prendre part activement à des activités sociales, culturelles et sportives La société: plûtot que d être intégrés, ces enfants sont considérés comme un poids pour la société perte d un capital humain attendu
4. Actualité des forces et des faiblesses de la lutte contre la pauvreté en Belgique Deux notes de la Secrétaire d État en 2012 : six objectifs stratégiques (la protection sociale, la pauvreté infantile, l'accès au travail par l'activation sociale et professionnelle, le logement, le droit à la santé et l'accessibilité des services) et 118 points d'action concrets. Le Plan de lutte contre la pauvreté reprécise les enjeux et les priorités que doivent soutenir les politiques sociales de lutte contre la pauvreté pour cette législature
4. Actualité des forces et des faiblesses de la lutte contre la pauvreté en Belgique MAIS : La crise fragilise les individus déjà appauvris et les différents niveaux de pouvoir => impuissance Affaiblissement des actions menées / obstacles Thématiques en regard du plan de lutte contre la pauvreté : revenus minimums, participation sociale, activation sociale, partenariat pour les familles en difficultés.
4. Actualité des forces et des faiblesses de la lutte contre la pauvreté en Belgique 4.1. Activation sociale Encouragement de l activation sociale par le fédéral : financement des CPAS (80% des CPAS font appel à des ressources du fédéral) visée d inclusion active (perspective européenne) Diversité des pratiques et outils des CPAS (bénévolat, mise au travail, formations, groupes de parole, accompagnement de trajectoire )
4. Actualité des forces et des faiblesses de la lutte contre la pauvreté en Belgique 4.1. Activation sociale MAIS : Accès à l emploi difficile en pratique (env. 10% de mise au travail) Pratiques peu structurées et formalisées car faible institutionnalisation Manque de moyens (en personnel et financiers) des CPAS Ambivalence du référentiel et divergences régionales. Vision émancipatrice («empowerment») versus vision disciplinaire (les bénéficiaires du RIS sont redevables, notion de «devoir»)
4. Actualité des forces et des faiblesses de la lutte contre la pauvreté en Belgique 4.2. Participation Volonté du gouvernement : favoriser la participation sociale (ex: projet «experts de vécu») Lutte contre la pauvreté = plus d équité et plus d égalité des chances => politiques de participation aux processus de décision
4. Actualité des forces et des faiblesses de la lutte contre la pauvreté en Belgique 4.2. Participation MAIS : Quelle considération envers les personnes en situation de pauvreté? Acteurs de la société ou agents de la pauvreté? Quel risque de réduire la participation à une stratégie d activation dans un cadre contraignant? Quelle réelle liberté de parole pour les acteurs de la participation? Quel réel impact politique des associations donnant la parole aux personnes pauvres? Engagement politique ou épanouissement personnel?
4. Actualité des forces et des faiblesses de la lutte contre la pauvreté en Belgique 4.3. Revenus minimums Augmentation des revenus minimums en Belgique (surtout pour les personnes âgées). Outils d évaluation du pouvoir d achat, du coût de la vie et de leur évolution.
4. Actualité des forces et des faiblesses de la lutte contre la pauvreté en Belgique 4.3. Revenus minimums MAIS: - Différences de composition et d évolution entre les outils. - Retard d actualisation de certains outils (budgets de référence : longue consultation d experts et de groupes de travail). - Évolution différente selon l indice considéré (sousévaluation de la hausse du coût de la vie). - Le panier pauvreté se base sur des dépenses réelles, tient compte des schémas d achat des personnes précaires (hard discounts, ), assure une transparence quant à la provenance des articles du panier (non confidentialité des enseignes). - Baisse du pouvoir d achat (évaluation avec indice adéquat), surtout pour les personnes pauvres.
4. Actualité des forces et des faiblesses de la lutte contre la pauvreté en Belgique
4.4. Coordination et partenariat 4. Actualité des forces et des faiblesses de la lutte contre la pauvreté en Belgique Nécessité d'une coordination entre acteurs de la lutte contre la pauvreté avec implication de différents niveaux de pouvoir. «Action 1. La Secrétaire d État utilisera un maximum la Conférence interministérielle Intégration dans la société et ses groupes de travail en tant que plateforme de concertation permanente en vue d'assurer une meilleure collaboration avec les entités fédérées dans le cadre de la lutte contre la pauvreté». Communauté germanophone : Favoriser la coordination et le partenariat entre les services qui accompagnent les familles à charges multiples. Perfectionnement de l aide sociale via le case management = dispositif de collaboration et encadrement de proximité.
5. Conclusions: une carte de vœux de printemps pour les politiques Les mesures directes peuvent être stigmatisantes : recul nécessaire enverslespolitiquesmenées. Les politiques indirectes peuvent avoir des effets sur les personnes en situation de pauvreté, besoin d outils d évaluation des dispositifs liés aux différents niveaux de pouvoir. Stimuler les dépenses au lieu de réduire les coûts : lutter contre l inégalité des revenus, le non accès à l aide sociale/la sous protection, les discriminations,
5. Conclusions: une carte de vœux de printemps pour les politiques Besoin d une harmonisation organisée entre acteurs, domaines et niveaux de pouvoir, pour une politique globale et coordonnée (multilevel governance). Le CPAS joue un rôle central dans l aide locale. Il est important de préserver son autonomie, de le soutenir financièrement mais aussi de prendre en compte qu il doit faire face à des difficultés d ordre structurel, sur lesquelles il n a que peu de prise.