Afrique du Sud nation "arc en ciel"
Après plus de 40 ans d apartheid inscrit dans les lois et ancré dans le sol et les têtes, existe-t-il une nation sud-africaine pluriethnique, alors que le pays est redevenu une véritable démocratie? (d'après "le Dessous des Cartes" oct. 2005)
le Pays et ses populations L'Afrique du Sud a une superficie de 1,2 Mns km², et compte une population de 45 Mns d'hab. aux origines très diverses : 75 % viennent du continent africain (notamment les Zoulous, les Xhosa, les Sothos, les Tswana, les Tsonga, les Swazi, les Venda, ou les Ndébélé) ; 14 % sont d origine européenne, dont les Afrikaners, descendants des Hollandais arrivés au XVII e s.
le Pays et ses populations Mais aussi des Anglais et des Portugais ; 8,5 % sont métis ; et 2,5 % sont asiatiques, principalement d'origine indienne. Ces nombreux peuples expliquent ainsi la présence de 11 langues officielles dans le pays.
les Premières populations noires Au premier millénaire avant JC, l'actuelle Afrique du Sud est peuplée de San, qui sont des chasseurs-cueilleurs nomades, et de Khoi, qui sont des éleveurs sédentaires. Mais dès le III e siècle de notre ère, ils vont être repoussés plus à l'ouest dans l'actuelle région du Cap par les Bantous, qui s'installent progressivement dans la région.
les Premiers colons portugais Au XV e siècle, les populations noires vont devoir faire face aux navigateurs Portugais, à la recherche de la Route des Indes. Ainsi, Bartolomé Dias en 1488 traverse le Cap de Bonne Espérance, puis Vasco de Gama en 1497 aborde les côtes orientales du pays, notamment le jour de Noël, baptisant cette terre de Natal, c est-à-dire Noël en portugais.
les Commerçants hollandais Malgré les premiers colons portugais, ce sont pourtant les Hollandais qui fondent au Cap, en 1652, un poste de ravitaillement pour la Compagnie des Indes orientales, à mi-chemin entre la Hollande et les comptoirs néerlandais de Java.
la Présence française Afin de développer l'agriculture, le Gouverneur du Cap, Jan Van Riebeeck, demande donc à la Compagnie des Indes Orientales de favoriser l'immigration de colons européens.
la Présence française Arrivent alors des Hollandais, des Allemands, et des Huguenots français qui en 1685 fuient les persécutions religieuses suite à la révocation de l Édit de Nantes en France. Ces derniers s installent dans une vallée à l'est du Cap, laissant une toponymie française (Languedoc, Champagne, Paris, ou Calais) dans la région, qu on appelle d ailleurs le "coin français".
les Boers Les colons agriculteurs européens sont en majorité néerlandais, c est donc tout naturellement que l on nomme ces derniers les Boers puisque cela signifie "paysan" en néerlandais. Pourtant, ces derniers sont en réalité d'origine très diverse, et relativement peu en contact avec leur pays d origine. Ils vont donc peu à peu se définir eux-mêmes comme un peuple de l'afrique : les Afrikaners.
"Coloured people" Les autochtones Khoi n'étant pas assez nombreux pour les travaux agricoles, la Compagnie des Indes orientales favorise l importation d esclaves d'angola, du Mozambique et de Madagascar. De nombreux métissages ont donc eu lieu entre Européens et Africains, et leurs descendants sont désormais nommés par le terme de "coloured people" en Afrique du Sud.
l Arrivée des Anglais A la fin du XVIII e siècle, les Britanniques ont pris pied en Inde. Dès lors, la région du Cap intéresse Londres car elle offre un point d'appui pour ses navires.
l Entente britannico-hollandaise Dans un premier temps, les Boers accueillent favorablement l'arrivée des Britanniques, qu ils considèrent comme des alliés dans la guerre qu'ils mènent contre les Xhosas. C est ainsi que près de 5000 colons britanniques viennent s'installer dans l extrême sud du continent africain.
la Fin d une entente Les relations entre Britanniques et Hollandais vont se dégrader au début du XIX e siècle, dès lors que la Colonie du Cap passe sous souveraineté britannique et que ces derniers décident d abolire l'esclavage en 1833. Cette remise en cause de la société boer, très dépendante de sa main d œuvre noire, renforce ainsi l'identité afrikaners dans leur lutte contre les Anglais.
le "Grand trek" Le "grand trek" désigne la migration des Afrikaners vers l'intérieur du continent en 1836, soit quelque 5000 Afrikaners accompagnés de leurs esclaves, afin de faire perdurer la société esclavagiste. Les Boers fondent alors entre les fleuves Orange et Vaal, l'état libre d'orange ; au nord du Vaal, le Transvaal ; et le Natal à l'est du Drakensberg.
le "Grand trek" Cette grande migration va ainsi donner aux Afrikaners une mentalité de pionniers et renforcer le mythe que ces nouveaux États sont des "terres promises", que Dieu leur réservait en tant que peuple élu.
la Convoitise des richesses Malgré la reconnaissance des État boers par les Anglais, la découverte de richesses minières dans les territoires boers (notamment des diamants à Kimberley et de l or dans le Transvaal) va relancer la rivalité entre les deux peuples.
la Stratégie britannique Londres contrôle déjà les territoires zoulous situés entre la Colonie du Cap et le Natal. Désormais, elle cherche à relier l'ensemble de ses colonies africaines allant du Cap jusqu au Caire. Pour ce faire, Sir Cecil Rhodes, Directeur de la compagnie Or et Diamants De Beers, finance l'expansion britannique en Afrique australe grâce aux fonds de la Compagnie Britannique d'afrique du Sud (la BSAC) qu'il a fondée en 1889.
la Guerre des Boers Londres va prendre prétexte des mauvais traitements infligés aux mineurs anglais dans le Transvaal pour déclarer la guerre aux Boers en 1899. Après trois années de combats, les Républiques Boers sont annexées par les Anglais.
l Indépendance En 1910 est proclamée l'indépendance de l Union sud-africaine, mais le pays reste membre du Commonwealth.
les Premières lois racistes A l indépendance, les Afrikaners cherchent alors à récupérer le pouvoir politique et les intérêts économiques. Ils renforcent donc la ségrégation entre les peuples et promulguent, en 1913, une loi sur la propriété foncière définissant les régions du pays destinées aux seules populations noires.
les Premières lois racistes Alors qu'ils représentent près de 70 % de la population, les Africains ne peuvent pas accéder à la propriété hors de ces "réserves indigènes" qui ne forment que 7 % de la superficie du pays. En 1923, les Africains ne sont tolérés en villes que s'ils y ont un emploi. En 1926, l'accès aux emplois qualifiés dans l'industrie leur est interdit.
la Radicalisation des lois raciales L exclusion économique, politique et spatiale se radicalise en 1948 avec l'arrivée au pouvoir du Parti National, qui met en place une politique d'apartheid, signifiant "développement séparé" en Afrikaans.
la Radicalisation des lois raciales De plus, la nouvelle législation sud-africaine impose dès le début des années 1950, une classification de la population en quatre groupes raciaux : les Noirs, les Coloured People (c est à dire les métis), les Indiens et les Blancs. Dès lors, les populations noires deviennent des étrangers à l'intérieur de leur propre pays.
les Bantoustans L'Union Sud-Africaine délimite des réserves pour les populations noires. Dix homelands, ou bantoustans, sont ainsi crées comme le Transkei, le Ciskei, Venda, ou le Bophuthatswana ou encore le Kwa-zoulou.
les Bantoustans Par ailleurs, dans les années 1970, quatre bantoustans sont déclarés indépendants, mais aucun n est reconnu par la communauté internationale. De plus, ces États n'ont aucune viabilité économique, leur frontière contourne les mines et les terres arables, et ils n'ont aucune continuité territoriale.
Les cartes montrent que l'apartheid n'est pas qu'un ensemble de lois racistes, c'est un système économique et politique durable, puisqu'il s'inscrit à toutes les échelles, dans le sol, régions, villes, quartiers, lieux de vies. L'apartheid concerne aussi le quotidien : les mariages mixtes sont interdits, les relations sexuelles entre races différentes aussi, les transports, les administrations publiques sont séparées. C était ce type de défi que l'afrique du Sud post-apartheid de Mandela devait relever.
le Pays et ses populations L'Afrique du Sud a une superficie de 1,2 million km 2, la ville du Cap est le siège du Parlement et la capitale administrative est Pretoria, qui devrait bientôt être rebaptisée Tshwane. Le pays compte 45 Mns d'hab. (75 % de Noirs, 14 % de Blancs, 8,6 % de Métis et 2,4 % d'indiens). Jusqu'en 1991, ces populations vivaient de manière séparées, comme l'imposait l'apartheid mis en place en 1948.
la Séparation géographique L Afrique du Sud était divisée en 4 provinces (Le Cap, Natal, l État libre d'orange et le Transvaal). A l'intérieur de celles-ci, dix Bantoustans, ou homelands, furent créés afin de cantonner les populations noires. Les centres des villes étaient ainsi réservés aux Blancs, et les périphéries (townships) à la main d œuvre noire, métis et indienne, destinée au travail de la mine et de l industrie.
la Ségrégation à Langa Langa, un township à 11 km du Cap, est un exemple typique de l'isolement des townships. La ville est séparée du Cap par des voies de chemin de fer, des routes, des usines, telles des zones tampons. L'accès y est contrôlé par la police, tout comme les vastes avenues de la ville. De plus, Langa n'a ni l'eau courante et ni l électricité.
l Apartheid La politique de ségrégation spatiale a conduit aux déplacements de millions de Coloured People, d une part des centres-villes vers les townships, mais d autre part des zones rurales vers les bantoustans. Par ailleurs, l'apartheid concerne aussi la vie quotidienne puisque les mariages mixtes et les relations sexuelles entre races différentes sont interdits.
le Soulèvement des townships En juin 1976, dans le South West Township, plus connu sous le nom de Soweto, débutent d'importantes émeutes après une répression policière contre une manifestation d'écoliers. La contestation anti-apartheid s'étend peu à peu dans tout le pays. Elle s'appuie sur les cadres de l'anc (African national congress) parti alors clandestin.
la Mobilisation internationale Dans les années 1980, la mobilisation anti-apartheid prend une dimension internationale. Ainsi, le Prix Nobel de la Paix de 1984 est attribué à Desmond Tutu, l'archevêque anglican, pour son action contre le régime. De plus, l'anc renforce ces camps d'entraînements en Angola, au Mozambique, en Zambie et en Tanzanie et développe des missions diplomatiques en Afrique, en Europe et aux États-Unis.
l Effondrement du régime A la fin des années 1980, le gouvernement sud-africain est acculé à l'ouverture sous la pression de plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis. Par ailleurs, une fois la guerre froide finie, et il n'y a plus à lutter contre l'expansion du communisme en Afrique australe (en rouge sur la carte). Ainsi, le régime ségrégationniste et anti-communiste d'afrique du Sud n a plus de légitimité et d utilité.
l Effondrement du régime Ce contexte internationale pousse donc le Président Frederik De Klerk à libérer la figure emblématique de l opposition, Nelson Mandela, le 11 février 1990, après 27 ans d'emprisonnement, ainsi qu à abolir officiellement l'apartheid en juin 1991. Mandela peut désormais devenir le premier président noir élu de ce pays.
Un nouveau redécoupage administratif A l arrivée de Mandela au pouvoir, le nouveau gouvernement sud-africain procède à un redécoupage territorial et administratif visant à mieux répartir les richesses après 40 ans d'apartheid. Les townships sont donc rattachées aux municipalités anciennement réservées aux blancs.
Un nouveau redécoupage administratif Par ailleurs, neuf provinces sont créées pour intégrer les anciens bantoustans au reste du pays : Province du Limpopo ; Province du Nord-Ouest ; Gauteng, signifiant "la région de l'or" en afrikaans, et où se trouve la capitale Pretoria ; Mpumalanga ; l'état libre d'orange ; Kwazulu-Natal ; le Cap Nord ; le Cap Occidental ; et le Cap Oriental.
Un nouveau redécoupage administratif Malgré ces décisions, on constate que la ségrégation n est plus raciale mais sociale. Ainsi, les quartiers des populations noires et métisses sont toujours les plus défavorisés.
l Agriculture L'agriculture sud-africaine est très diversifiée, grâce à la variété de son climat. Ainsi, dans la région du Cap, le climat méditerranéen permet la culture du blé, de la vigne, des agrumes, des pommes, et des légumes. Sur les côtes du Natal, le climat tropical permet la culture de bananes, d avocats, d ananas, de mangues, et de cannes à sucre.
l Agriculture Au nord-est, on trouve une agriculture intensive de fruits, légumes, et céréales (mais, blé, fourrage). Quant au sud-ouest, dans les régions semi-arides des hauts plateaux du Veld, c est l'élevage de moutons et de bovins qui domine.
l Agriculture Par ailleurs, étant dans l'hémisphère Sud, l Afrique du Sud profite de l'inversion des saisons par rapport aux marchés européens et américains, ce qui lui permet d occuper le 3 e rang mondial pour ses exportations de fruits. Pourtant, le secteur agricole reste la propriété des 40 000 fermiers blancs.
l Agriculture Les noirs y travaillent comme ouvriers agricoles, et ne disposent que de petites parcelles où ils pratiquent une agriculture vivrière. Le gouvernement sud-africain avait promis en 1994 la redistribution des terres. Mais dix ans après, seuls 3 % des terres ont changé de mains contre 30 % qui avait été initialement prévus.
les Ressources minières L Afrique du Sud est le 1 er producteur au monde d'or, de platine, de chrome, et de vanadium ; le 2 e pour le manganèse et le titane ; et le 5 e pour les diamants et le charbon.
les Ressources minières Grâce à ces ressources minières, le pays a pu développer une industrie dans les secteurs de la sidérurgie, de la chimie, du textile, de l agroalimentaire, et de l électronique. Ces industries se concentrent principalement autour de Johannesburg (où se trouve 40 % du PNB Sud-africain) et dans les villes portuaires du Cap, de Port Elisabeth, de Durban, et d East London.
Une puissance mondiale Les ressources minières, dont les exportations sont bien connectées aux routes maritimes internationales, ont contribué à l'émergence de grosses multinationales, telles que l'anglo-american ou la De Beers.
Une puissance mondiale Johannesburg est la 1 re place boursière du continent africain, et la 13 e au monde. L'Afrique du Sud est redevenue une destination touristique, elle dispose de longues côtes sur l'océan indien et l Atlantique, mais aussi de 212 réserves naturelles, dont le parc national Kruger, qui est l une des plus grandes et des plus anciennes d'afrique.
Au niveau économique, le programme libéral engagé depuis 1997 visait plus à l'intégration internationale du pays qu'à effacer les inégalités sociales dues à l'apartheid. Le chômage touche presque la moitié de la population active, majoritairement noire. 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Le revenu moyen est 12 fois moins élevé pour un noir que pour un blanc, et les inégalités dans l'accès au logement, l'eau, l'éducation, l'électricité restent très marquées.
En revanche, en termes politique, démocratique, le chemin parcouru en 10 ans est déjà immense. La constitution sud-africaine de 1997 est l'une des plus progressistes au monde et la commission "vérité et réconciliation" a été une démarche inédite pour forger une sorte de nouvelle nation sud-africaine. Elle a permis de confronter bourreaux et victimes, et elle reste un modèle pour les réconciliations nationales qui a inspiré le Burundi, la Sierra Leone ou la République Démocratique du Congo.
Mais il y a toujours deux très grands défis à relever : la grande criminalité qui s'est développée. et l'épidémie de SIDA qui touche 12 % de la population. Un millier de personnes en meure chaque jour. En 2050, le pays pourrait avoir perdu un quart de sa population. Et d'ailleurs Mandela préside une des Fondations qui lutte contre l'épidémie de sida en Afrique du sud.
l Économie sud-africaine L'Afrique du Sud est un pays de 1,2 Mns de km 2, elle est la première puissance économique et financière du continent africain, grâce à son agriculture qui est diversifiée et exportatrice, et à ses ressources minières (or, platine, chrome, manganèse, diamants, charbon). Par ailleurs, le pays a su développer un tissu industriel et un secteur des services très dynamique.
la Puissance régionale Le revenu national brut de l Afrique du Sud correspond à peu de chose près à celui du Portugal. En revanche, à l'échelle africaine, son PIB représente 25 % des richesses produites ; et elle concentre 40 % de la production industrielle ; 50 % du parc automobile ; et 40 % des routes. L économie de la région du Gauteng dépasse à elle-seule celle de tout autre pays africain.
les Voisins frontaliers L'Afrique du Sud compte six voisins : la Namibie, le Botswana, le Zimbabwe, le Mozambique, le Swaziland et le Lesotho.
le Lesotho et la Swaziland Le Lesotho et le Swaziland sont deux États enclavés, produits des rivalités anglo-boers du XIX e s. Les Britanniques avaient transformé ces deux petites monarchies africaines en protectorats pour contrer l'expansionnisme boer.
le Lesotho et la Swaziland Ils deviennent indépendants à la fin des années 1960, mais restent tributaires de l'afrique du Sud qui leur fournit plus de 80 % de leurs importations. Leurs monnaies sont d'ailleurs indexées sur le rand sud-africain, tout comme les monnaies de Namibie et du Botswana.
la Namibie La Namibie a longtemps été connu comme la "5 e province" de l'afrique du Sud avant de devenir indépendante en 1990.
la Namibie L'économie namibienne reste en grande partie contrôlée par des capitaux sud-africains, en particulier dans le domaines des mines de diamants et d'uranium. Le pays étant quasi-désertique, l'agriculture y est peu développée, et l'essentiel des produits alimentaires vient donc d'afrique du Sud, comme d'ailleurs presque l'ensemble des produits manufacturés.
le Botswana Au Botswana, il existe également une situation de dépendance vis-à-vis de l Afrique du Sud. Malgré le fait que le pays soit le 1 er producteur de diamants au monde, une grande partie de son économie reste sous contrôle sud-africain puisque ce pays lui fournit 82 % de ses importations.
le Zimbabwe et le Mozambique Avec le Zimbabwe et le Mozambique, les relations sont avant tout commerciales. Elles s'inscrivent surtout dans le cadre de l intégration régionale, appelée la Communauté de Développement de l'afrique Australe, c est à dire le SADC.
le S.A.D.C. La Communauté de Développement de l'afrique Australe (SADC) est mise en place à la fin de l'apartheid, elle compte désormais 15 États, et elle a pour objectif l'intégration économique, mais aussi des projets sociaux destinés à la santé, l'éducation et la gestion des ressources en eau.
le S.A.D.C. Cette intégration régionale favorise donc l Afrique du Sud dans ses exportations de biens manufacturés, mais suscitent aussi des reproches de la part des autres membres qui cherchent également à exporter leurs biens.
le Réseau ferroviaire Les pays de la SADC peuvent profiter des infrastructures de transport sud-africain pour leurs exportations. Le réseau ferroviaire et routier d'afrique australe converge vers les principaux ports sud-africains de Saldanha Bay, Le Cap, Port Elisabeth, East London, Durban et Richard's Bay. Le trafic total de ses six ports équivaut à celui de Singapour, qui est le premier port au monde.
Exportation via l Afrique du Sud L'Afrique du Sud devient un point de passage obligatoire pour l exportation des marchandises des pays voisins puisque 85 % des produits du Zimbabwe et du Botswana transitent par le pays, ainsi que la moitié des minerais de la R.D. Congo. Même l'angola et le Mozambique, qui disposent pourtant chacun d'une façade maritime, préfèrent utiliser l infrastructure sud-africaine.
la Liaison Johannesburg-Maputo L'Afrique du Sud vient d'aménager avec le Mozambique une route et une voie ferrée entre Johannesburg et Maputo, ainsi que la modernisation du port de cette dernière.
Au croisement des grandes routes maritimes L Afrique du Sud est située sur une des routes maritimes les plus fréquentée au monde, reliant l'asie-pacifique à l'europe et l'amérique. Cette position géographique, associée au dynamisme économique, font de l'afrique du Sud une tête de pont commerciale vers l'ensemble de l'afrique australe.
les Investissements sud-africains L'Afrique du Sud est le principal investisseur sur le continent africain. Les sociétés sud-africaines sont présentes dans le secteur minier au Ghana, au Mali, et au Burkina Faso ; dans la téléphonie mobile au Nigeria ; dans le secteur bancaire en Afrique australe ; et dans les compagnies aériennes en Afrique de l'ouest.
la Diplomatie sud-africaine La diplomatie est également un élément de puissance. Ainsi, dès la fin de l'apartheid, Mandela a beaucoup travaillé à la réintégration de l'afrique du Sud au sein de la communauté internationale et il développe alors l'idée d'une "renaissance africaine", comme aujourd'hui son successeur Thabo M'Beki.
la Diplomatie sud-africaine C est pourquoi en 2001, l'afrique du Sud se lance avec le Sénégal, l'égypte, le Nigeria et l'algérie, dans le projet du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l'afrique).
l Union Africaine En juillet 2002, l'union Africaine est mise en place pour remplacer l'organisation de l'unité Africaine, avec pour objectif la création des "États-Unis d'afrique", à l'image de l'union européenne.
les Efforts de paix La réconciliation nationale, que Mandela érige en modèle, inspire l'afrique du Sud dans son rôle de médiation. Par ailleurs, l aide de son armée à la fois équipée et formée la réconforte aussi dans son rôle de médiateur dans les zones de conflit.
les Efforts de paix En 1998, au Lesotho. Entre 2000 et 2002 au Sierra Leone, au Liberia, en Éthiopie-Érythrée, au Soudan, aux Comores, et au Burundi. Début 2002, il s'est tenu à Sun City (Afrique du Sud) le dialogue inter congolais qui a abouti à la signature d'un accord entre les forces politiques congolaises.
les Efforts de paix Le 30 juillet 2002, l'intervention du président sud-africain Thabo M Beki permet un accord de retrait des troupes rwandaises de RDC et le démantèlement des milices hutues opposées à Kigali. Et en 2005, M Beki a tenté une médiation entre le gouvernement ivoirien et les rebelles.
À l'échelle du continent, l'afrique du Sud est une grande puissance. Son intervention dans les problèmes de ses voisins suscite parfois leur hostilité ; ou celle d'autres pays influents, comme le Nigeria, le Kenya, la Libye, qui reprochent à Prétoria son arrogance ou sa maladresse. Notamment pour le soutien qu'elle accorde à Mugabe, au Zimbabwe, ce qui est évidemment très critiqué et critiquable.
Mais Prétoria a plusieurs objectifs qu on peut résumer ainsi : l'afrique du Sud joue un rôle dans le repositionnement du continent africain sur la scène mondiale, qu'elle veut replacer sur l'agenda politique international. Ainsi le Mondial de football sera organisé pour la 1 re fois sur le continent africain, et ce sera en Afrique du Sud, en 2010. Elle espère obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité de l'onu, pour y représenter l'afrique. Mais là elle est en concurrence avec le Nigeria et l'égypte.
Elle cherche aussi à rééquilibrer l'ordre international en faveur des pays du sud, par l'adoption de stratégies communes avec l'inde et le Brésil, notamment au sein de l'omc. On le constate, l'afrique du Sud espère devenir le médiateur, l'acteur politique voire militaire du continent. Et si on est en France, on peut se demander si elle ne cherche pas à terme à succéder à la France comme "gendarme de l'afrique".