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Transcription:

Page 1/10 PROSPECT!^ _. oroororo,' oottorororrorotâ w ^ I 'UNE f VILLE REIN VENTÉE fc. XA,8Q VOM, ep,ha VOM 'ST.(p O 1 o er 'E e os 3 t^t ^ 3MDS.AX >V/AH,09 r L'ouverture de données publiques constitue un des piliers fondateurs de la ville de demain, à la fois numériqi et participative. Toutefois, de nombreuses incertitudes i demeurent, tant sur ses perspectives économiques que sur les risques que cette nouvelle transparence pourrait induire pour les collectivités et le citoyen.

Page 2/10 MODEL SMALL STACKlOOh DATAS» MOVW4COOH v,- Une vision 3 Vi en attente <O de résultats p < PAGE 48 l4 ^ RENNES 1^ Un lâcher prise 9 : i institutionnel ^ PAGE 50 Qr-r^OOOfc.X La tranparence pour credo PAGE 54 SÉOUL Des restictions culturelles PAGE 56

Ë PROSPECTIVE Page 3/10 Ces dernières années, de plus en plus de collectivités se sont converties à l'open data. Entre transparence et croissance économique, ce mouvement tente de trouver les voies d'un avenir pérenne. PAR SÉBASTIEN MÉRIENNE Donnée ouverte Une vision en attente de résultats La révolution numérique n'a pas créé la donnée : aujourd'hui comme hier, chaque geste, chaque activité que nous réalisons est résumable à une combinaison d'informations codifiées. Ce qu'elle a permis en revanche, c'est d'en démultiplier le nombre et d'en assurer le traitement comme la réutilisation dans des proportions jusqu'ici inimaginables. Et à ce jeu, les autorités publiques nationales et territoriales se révèlent détentrices d'un véritable trésor de guerre grâce aux innombrables données démographiques qu'elles collectent sur la mobilité, la fiscalité, l'éducation ou la santé de leurs administrés. Sans parler de tout ce qui touche à la nature géographique et urbanistique de leur territoire. Autant dire des milliards de lettres et de chiffres assemblés qui décrivent ce que nous sommes et ce que nous faisons chaque jour. Question : pourquoi ne pas laisser à tout à chacun l'accès à ces informations pour qu'fl en fasse ce que bon lui semble? Car finalement, il serait juste que toutes ces informations publiques, payées par l'impôt du contribuable, lui reviennent en demier lieu. Et qui sait si quelqu'un, à des fins commerciales ou non, en produira des services utiles pour la collectivité et le bien commun? Ainsi naît au tournant du millénaire le mouvement d'ouverture des données publiques, communément appelé open data. En résumé certes, mais l'intention est là. Quelques elies Oui mais concrètement, pour quoi faire? Exemple fictif : depuis 1978, les communes ont l'obligation de publier un certain nombre de documents administratifs, votes et dépenses budgétaires indus. Jusqu'alors ces informations, aussi intéressantes soient-elles, se révélaient peu DATABASE Le fait de pouvoir stocker de plus en plus de données offre des opportunités de traitement jusqu'ici inimaginables

Page 4/10 pratiques à manipuler, parce que publiées sur papier Pour les plus motivés, il fallait consulter des centaines de feuillets de délibérations afin d'en ressortir manuellement les renseignements convoités et espérer en faire quelque chose par la suite. Imaginez maintenant que toutes ces données soient numérisées, organisées sous forme d'une sorte de tableur informatique. Vous poumez facilement isoler, en quèlques elies, certaines dépenses municipales qui suscitent votre intérêt Comme celles qui touchent à l'écologie par exemple. Imaginez maintenant que vous ayez sous la main un autre jeu de données publiques qui cartographie la qualité de l'air au sein de cette même commune. En LES AUTORITÉS PUBLIQUES SE RÉVÈLENT ÊTRE DÉTENTRICES D'UN VÉRITABLE TRÉSOR DE GUERRE DE DONNÉES. INTERVIEW JULIE RIEG, DIRECTRICE DU DÉVELOPPEMENT CABINET D'ÉTUDES ET DE PROSPECTIVE CHRONOS «LA DONNÉE EST ENCORE SYNONYME DE PROPRIÉTÉ INDIVIDUELLE» L'open data va-t-il modifier les usages de la ville? Julie Rieg : ll existe un enjeu tres fort autour de cette question Car demain, la question de la gouvernance et des systemes qui seront mis en place pour assurer la logistique globale des collectivites sera primordiale Et dans cette optique, la donnee deviendra une sorte de nouveau carburant qui alimentera les outils d'aide a la decision Cela permettra de voir l'émergence de nouveaux services a l'attention des habitants et des usagers de la ville, maîs aussi de tous les acteurs prives pour améliorer leur gestion, leurs retours d'usage ou le calibrage de leur offre, et des collectivites elles-mêmes afin de mieux comprendre les besoins de leur territoire et de realiser leurs cahiers des charges en fonction par exemple qu elles seront pensées en flux et non en stock comme c'est encore trop souvent le cas sur les plates-formes Open Data A ce titre, les services qui se montreront les plus intelligents juxtaposant les deux, vous poumez avoir une idée plus précise de la pertinence des choix politiques de votre maire en matière développement durable. Beaucoup de frais pour ce quartier, peu de bénéfices pour celui-ci : vous seriez ainsi fixé sur la réalité des faits au regard des discours et promesses électorales de vos élus. Et si vous corrélez tout cela à un inventaire des prix de l'immobilier rue par rue ou à un listing des dépenses de santé sur tout le territoire, vous aurez peut-être sous les yeux un portrait tout à fait inédit de la ville où vous demeurez. Rupture d'asymétrie «Auparavant, il existait une asymétrie en termes d'information. On pouvait raconter un peu ce que l'on voulait parce que personne ne vérifiait. R n'y avait pas de comptabilité précise. Maîs de plus en plus, nous avons accès à l'information. il existe des cartes qui décrivent, quartier par quartier, les performances environnementale et énergétique des bâtiments. Bientôt, grâce à la mise sur le marché les données publiques, on croisera ces informations avec d'autres concernant le bruit, la pollution, les maladies Ce qui provoquera une rupture de cette asymétrie. Avant le citoyen ne savait pas s'il habitait ou non dans une ville qui se révèle être une catastrophe écologique, ni quel mmm Certaines communes ne se montrentelles pas réticentes à suivre ce mouvement de peur qu'on ne sache tout de leur fonctionnement? J. R. : Cette crainte existe effectivement maîs les collectivites se rendent bien compte que si elles n'offrent pas cette information d elles-mêmes, elle circulera par ailleurs de toute façon Donc, face a la demande elles n'ont plus le choix et il devient plus simple et plus sage d être a l'origine de cette transparence plutôt que d'attendre qu'elle ne se fasse a leur insu Et finalement, cette evolution constitue une bonne chose car elle incitera les villes a se montrer encore plus vertueuses au regard de leurs concitoyens Cette perspective est-elle perçue positivement par les différents acteurs concernés? J. R. : A travers l'open Data, les différents acteurs commencent s'y intéresser et une certaine compréhension, pour ne pas dire maturité est en tram d'apparaître Toutefois en France la donnee est encore synonyme de pouvoir et de propriete individuelle Avec cette idée de séparer celles qui appartiennent aux administrations publiques, aux acteurs prives et aux individus Or c'est le croisement de toutes ces informations qui créera véritablement de la valeur, et ce d autant plus seront certainement coproduits et bases sur les informations de différents acteurs, car cela permettra d avoir une compréhension plus fine de la ville et donc de prendre des decisions qui se révéleront beaucoup plus cohérentes en termes d'aménagement Pour autant, les modalités de partage et de partenariats pourront être multiples et tout ne devra pas nécessairement étre gratuit pour tous, tout le temps Comment être sûr que toutes ces données seront utilisées au profit de la collectivité? J. R. : Cela suppose la presence d'un tiers de confiance, d'un acteur qui garantisse la securité comme le bon usage de ces donnees, ainsi que le maintien des regles et des modalités partenariats qui auront été mises en place dans chaque projet Avec la nécessite de trouver les regles qui feront consensus et de repondre a la question centrale qui se profile derrière à savoir comment modérer l'exploitation de ces donnees et garantir que ce qui en émanera sera vertueux~> Cest la un sujet extrêmement complique Le numerique et les data sont a l'image d'un stylo. on peut écrire un poème amoureux ou crever un cei! avec ll ne s'agit que d'un outil, I important étant de savoir ce qu on en fait

Page 5/10 UNIFIER LES FORMATS DE DONNÉES AFIN D'EN FACILITER LA RÉUTILISATION SUR TOUT LE TERRITOIRE. mmm impact cela aura éventuellement demain pour les finances locales ou la résilience territoriale : demain, il pourra le savoir», explique Sébastien Delpont, associé chez BeCitizen, un cabinet de conseil en stratégie et développement durable. Toutefois, si cette perspective peut apparaître alléchante pour les citoyens, ses conséquences inquiètent certaines autorités ou lobbies en place. Plusieurs quartiers londoniens ont vu ainsi chuter dramatiquement leur prix de l'immobilier en 2008 après la publication d'une carte de LA GRATUITE EN QUESTION Le principe dè gratuite a g toujours ete intimement g lie a l'open data D'une 3 part, parce que si elle S doit permettre le deveg- loppement de start-up et g d'entreprises numériques I locales, le paiement d'une S redevance ne permettrait pas aux plus petites d'entre elles d'avoir acces à ces donnees Laissant ainsi le champ libre aux grands opérateurs en place, notamment étrangers D'autre part, parce que ces informations ont déjà ete financées par l'impôt et qu'elles ne nécessitent pas de manipulations techniques coûteuses pour être diffusées Tout le monde s'accorde sur ce point même si certains cas posent problème Notamment celui d'entités dont le modele economique est en partie fonde sur la vente de donnees a l'instar de l'in- SEE, de l'ign et de Météo France qui perçoivent chaque annee plusieurs millions d'euros de revenus grâce a cette activité Difficile pour ces organismes de se priver du jour au lendemain de cette manne financière la criminalité urbaine. Et Sébastien Delpont d'enfoncer le clou à ce sujet : «Avant, c'était marée haute ; maintenant c'est marée basse : on voit qui n'a pas mis de maillot de bain! Ce sujet fait peur aux villes et personne n'ose être le déclencheur du système dans la mesure où ceïa verra si l'on a fait semblant. Dès lors, une question demeure : qui ose mesurer et dire? Parce que demain, Hy aura un classement de la performance environnementale des villes comme il en existe actuellement pour ('immobilier ou fa santé et ce sera un driver fondamental du développement économique des territoires». Leitmotiv politique Ceci étant, toutes les villes ne craignent pas nécessairement cette perspective. Certaines ont même fait de la transparence un leitmotiv de leur politique locale, à l'image de Rennes Métropole, pionnière en la matière, qui se lance en juin 2010 dans l'ouverture de ses données publiques (voir article page 53). Une initiative suivie Certains de leurs clients ne se montrent d'ailleurs pas enthousiastes a cette perspective, estimant qu'il est préférable de payer une information pertinente plutôt que de disposer gratuitement de renseignements peu qualifies En clair, privées de recettes, ces structures pourraient voir décliner la qualite de leurs services et donc des donnees qu'elles produisent. Autre son de cloche dissonant sur cette question celui du GART qui reuni les autorites organisatrices de transport Fm 2012, l'organisation a lancé un pavé dans la mare en se prononçant contre la gratuite des donnees mobilite, de lom les plus prisées par les «reutilisateurs» Motif leur ouverture bénéficie à des acteurs operateurs de transport et géants du web qui tirent profit de leur diffusion Elle avait alors proposé l'instauration d'une redevance calculée sur la base des revenus publicitaires de ces derniers. Une suggestion demeurée jusqu'ici lettre morte. en 2011 par d'autres grandes métropoles françaises comme Paris, Montpellier, Toulouse, Nantes, Bordeaux et Nice. Parallèlement, et bien qu'elles ne disposent pas forcément de leur propre plateforme internet, des communes plus modestes en taille n'hésitent pas à leur emboîter le pas à l'instar de Saint-Quentin, Longjumeau et Sarlat. Sans oublier l'état luimême qui ouvre le portail Data.gouv.fr en décembre de la même année. Dans le même temps, à mesure que cet engouement gagne peu à peu tout le pays, certains estiment déjà qu'il manque à cette somme d'élans collectifs un cadre qui puisse assurer son développement sur le long terme. De cette idée naît, en octobre 2013, l'association Open Data France à l'initiative d'une quinzaine de collectivités particulièrement investies dans ce domaine. «Ce groupement s'est d'abord constitué de manière informelle entre techniciens et responsables Open Data. Début 2013, nous avons décidé que ce collectif n'était plus suffisant, tt fallait que nous ayons une légitimité politique et que nos élus soient parties prenantes,» précise Sandrine Mathon, chef de projet Open Data pour la ville et la métropole toulousaine. Objectif : unifier les méthodes et les formats de données afin d'en faciliter la libéralisation et la réutilisation sur l'ensemble des territoires. Car si l'argument du développement économique et de la création d'emplois sert de moteur à ce mouvement, les résultats peinent toutefois à voir le jour. Le secteur des applications internet et mobile destinées au grand public dépend encore largement des appels à projets des différentes collectivités. Et à ce jour, 97 % du chiffre d'affaires de ce marché est réalisé par des éditeurs de contenus payants s'adressant aux professionnels. I

Page 6/10 CADRE Au niveau européen, le mouvement d'open data est encadré par la directive PSI datant de 2003 et dont une version révisée a été adoptée en juin 2013, RENNES MÉTROPOLE Un lâcher prise institutionnel Rennes fut la première métropole francaise à libérer ses données publiques. Un choix politique nourri parla volonté d'inventer de nouvelles formes de contributions collectives et citoyennes. Juin 2010. L'agglomération rennaise fait figure de pionnière en devenant la première collectivité française à se lancer dans l'aventure de l'open Data. Des milliers de données concernant principalement son réseau de transports, mais aussi la localisation de ses équipements publics (voirie, aires de jeux, espaces verts, sanitaires...) et toute une somme d'informations pratiques et géolocalisées de quelque 1500 organismes publics et associatifs locaux deviennent ainsi facilement consultables et réutilisables pour qui le veut. Dans le même temps, un appel à projet est organisé, fort d'une dotation de 50 DOO euros, pour inciter ingénieurs, codeurs professionnels et amateurs à donner de nouveaux usages à ses informations. Sortiront de ce concours quèlques belles réalisations comme celle d'handimap, une application permettant aux personnes à mobilité réduite de prévoir leurs déplacements dans la ville en fonction de la nature de la voirie ou des arrêts de transport en commun. Idée préconçue «Lorsque nous avons décidé de libérer un certain nombre de données, nous n'avions pas d'idée préconçue concernant leur utilisation. Nous considérions simplement qu'elles pouvaient intéresser l'ensemble de la population à la fois dans un but informât!/" mais aussi de constitutif d'outils et d'usages auquel la collectivité n'aurait pas pensé, explique Sébastien Sémeril, viceprésident de Rennes Métropole en charge des TIC. Libérer les données représente un choix politique qui contribue à une forme de lâcher prise institutionnel. Aujourd'hui, gérer une métropole implique d'inventer d'autres formes de participation et de contribution collective. Nous entrons dans une nouvelle ère qui nécessite de partager un peu plus le devenir des territoires et l'open Datay participe très fortement.» En 2012, une nouvelle étape est franchie avec la diffusion de renseignements horaires en temps réel des différents modes de transport public (bus, métro, vélos en libre-service) ainsi que la liste actualisée des stationnements libres et CRÉER D'AUTRES FORMES DE CONTRIBUTIONS COLLECTIVES. des flux de déplacements urbains. Nouvelle étape : depuis 2013, la Métropole incite les acteurs privés (opérateurs de transport, entreprises de services, associations) à suivre la démarche pour créer une communauté de l'open Data rennais. Exemple significatif : le partenariat initié avec Ouest-France, premier quotidien français, en vue d'élaborer un agenda culturel et festivalier de tout le territoire. «Nous considérons que l'open Data se situe au carrefour d'une forme de développement durable et intelligent, à valeur ajoutée sociale évidente mais aussi économique. Car au sein d'une stratégie globale de libération d'un certain nombre de données, on pourra imaginer des projets susceptibles de devenir commercialement intéressant et donc défavoriser l'emploi local. Ce qui constitue la priorité absolue de nos territoires», conclut l'élu rennais. Un espoir qui ne s'est toutefois pas encore concrétisé dans les faits. Il faut dire que l'open data constitue un mouvement encore jeune : le temps dira si les entreprises comme les citoyens finiront par se l'approprier. I

Page 7/10 Depuis plusieurs années, New York libéralise les données publiques collectées sur les citoyens afin d'améliorer les services de la ville. Quelles initiatives dans ce domaine? Quels bénéfices pour la population? PAR MAXIME ROBIN New York La transparence pour credo Le plus gros secret de New York, c'est qu'elle n'en a plus. Les différents services de la ville récoltent au jour le jour des terabytes de statistiques : dans le jargon, le Big Data. Ces stats qui prenaient la poussière sont désormais disponibles d'un clic. C'est la politique volontariste de l'open data pour laquelle des lois strictes en ce sens ont été votées au conseil municipal durant toute l'ère Bloomberg. À cela un seul but : mettre de l'huile dans les rouages de ce Béhémoth de 8 millions d'habitants. Éducation, police, transport : sous la forme de o et de i, les citoyens génèrent des tonnes d'infos dans leurs gestes les plus anodins (avec leurs cartes de bibliothèques, de métro, de crédit, de péage...} depuis les gratte-ciel de Broadway jusqu'aux HLM du Bronx. Plutôt que de les garder dans ses limbes, radrninistration les publie désormais via son site internet Socrata. Qui peut s'en servir? Tous ceux qui sauront quoi en faire : développeurs informatiques, start-ups, petits génies de l'informatique capables d'imaginer des applications smartphone qui faciliteront la vie des habitants. Pour doper les initiatives privées, un concours annuel est instauré depuis 2010 : le NYCBigApps Compétition. Il met les développeurs au défi dè trouver une application mobile utile. À cette occasion, les gros enjeux sont mis sur la table : mobilité économique, chômage, environnement, pauvreté, santé. Des problématiques qu'on appelle ici les Biglssues et que les start-ups sont invitées à résoudre grâce à l'open data. À la clé, 150 DOO dollars de récompense. Lors de la dernière remise des prix au printemps 2013, l'ancien maire Bloomberg s'était vanté : «en quatre ans, NYCBi-

Page 8/10 gappsafinancé 300 applications et a rendu le gouvernement plus responsable et transparent. [...] Cette atmosphère créative contribue à faire de la ville un point central dans le monde des technologies.» L'appli gagnante de l'an demier s'appelle HealthyOut. Elle compile les statistiques diététiques de tous les menus de New York et donne des conseils pour manger équilibre près de chez soi grâce à l'open data et la géolocalisation (les New-yorkais mangent énormément à l'extérieur et la lutte contre l'obésité a été une priorité durant tout le mandat de Bloomberg). Autre lauréat : Helping Hands, qui guide les plus démunis pour obtenir différentes aides publiques ou allocations. «C'est facile de se perdre dans la jungle administrative et de baisser les bras, explique sa créatrice Madelena Mak. Avec Helping Hands, les New- SI LE PRIVÉ FAIT SON MIEL DE L'OPEN DATA, LES SERVICES DE LA VILLE NE RESTENT PAS LES BRAS CROISÉS. _yortois peuvent discuter entre eux et bénéfltier d'un soutien dans leurs démarches. Cela rend l'expérience plus humaine et plus simple.» Troisième appli remarquée : Mintscraps. Développée par une start-up afin de limiter les déchets organiques, elle aide les restaurateurs, supermarchés, bistrots et commerces de bouches à économiser de l'argent en recyclant davantage. Elle fait aussi le lien entre les commerces et les banques alimentaires, qui récupèrent de la nourriture pour les pauvres. Geeksquad Si le pnvé fait son miel de l'open data, les services de la ville ne restent pas pour autant les bras croisés. Depuis le City Hall, une équipe de sept geeks, recrutés en 2009, forme l'office of policy and strategie planning. À l'aide du Big Data, ils se chargent de tâches aussi variées que : repérer les restaurants qui dégazent leur huile de friture dans les égouts ; comptabiliser les milliers d'arbres détruits par la tempête Sandy; punir les débits de tabacs qui vendent des cigarettes de contrebande... Des taches dignes d'un Sherlock Holmes virtuel. Mike Flowers, chef du bureau, confiait l'an demier à la BBC : «Nous apprenons chaque jour. Ce matin, nous avons planche sur la question des chaudières. Nous connaissons désormais chaque building qui en possède une à la cave. En cas d'inondation, cette localisation peut être problématique. Nous recoupons alors ces données avec les cartes des inondations passées et de cette manière, à l'avenir, nous saurons où orienter nos priorités.» À la semaine En matière de criminalité, l'open data apporte aussi sa pierre. Avant la liste des cnmes était répertorié et accessible au public au sein de chaque commissariat de la ville : mais quel citoyen pouvait compiler ces données? Personne. Dorénavant les statistiques, très fines, sont updatées à la semaine et diffusées sur le site de la ville, suite à une décision du conseil municipal de 2012. De même, ce mouvement a complètement changé la donne en matière d'immobilier. Avant, les inspections du Department of building (D.O.B., office du logement) étaient faites à l'aveugle. Et bien que la ville sache tout de chacun de ses immeubles, ces informations étaient quasiment inutilisables. Aujourd'hui les renseignements d'une demi-douzaine d'agences sont rassemblés sur un dataset unique : âge des bâtiments, dernière inspection, présence d'extincteurs, cafards, nombre d'infarctus, emplacement de chaudière. Le D.O.B. repère ainsi bien mieux les immeubles à risque. Sous ses airs ultramodernes, la Grosse Pomme est structurellement un très vieux fruit. Son salut : avoir su se placer depuis plusieurs années comme un hub mondial en matière de nouvelles technologies. Sous l'ère Bloomberg, elles sont devenues le deuxième générateur de richesses de la ville après le secteur des banques et de la finance. Ce mélange d'initiatives et de transparence absolue initié par le maire sortant devrait sûrement faire des émules dans le monde entier. I NEWYORK EN CHIFFRES 1100 datasets issus de pres de 60 agences municipales ont ete mis en ligne sur le portail open data de la ville millions de consultations ont été comptabilisées sur la plateforme depuis son ouverture 150 000 dollars c'est le montant de la dotation du MYC BigApps Compétition, un concours d'applications basées sur les jeux de donnees publiques mises a disposition par la ville BIG DATA Chaque jour, les New-yorkais produisent, presque sans le savoir, des dizaines de millions de donnees auprès des différents services publiques de la ville : transport, éducation, police, culture, santé, logement.

Séoul Des restrictions culturelles Page 9/10 Depuis son élection en 2011, le maire de Séoul a fait de la transparence la pierre angulaire de sa politique territoriale. La présidente sud-coréenne promet quant à elle l'avènement d'un gouvernement 3.0. PARÉVAJOHN Participatif. S'il n'y avait qu'un mot pour résumer le maire de Séoul Park Won-soon, ce pourrait bien être celui-ci. Comme le prouve le film collectif «Hitler, Sweet, Seoul», une mosaique de vidéos collectées auprès de la population et produite à l'initiative de la municipalité dans laquelle Park Won-soon n'a de cesse de vouloir donner la parole à ses administrés. Issu de la société civile, il organise depuis son élection en 2011 des consultations citoyennes régulières et a installe des boîtes à idées devant la mairie. Dans cette même optique, il a lancé une vaste opération de publication des données administratives de la ville, en rendant publics pas moins de logo documents, Equivalent de 12 doo pages, parmi lesquels contrats, comptes-rendus de réunions ou encore budgets pour des projets remontant jusqu'à 1999. Une «mise à nue», comme il l'appelle. «En matière d'e-gouvemement et de transparence, la ville de Séoul est un modèle», note le tout récent rapport de l'open Govemment Partnership (OGP), une initiative internationale qui œuvre pour des gouvernements plus transparents et plus réactifs vis-à-vis des citoyens. «C'est un leader mondial dans ce domaine», ajoute Geoffrey Gain, l'auteur du rapport. Depuis 2010, Séoul est d'ailleurs à la tête de l'organisation mondiale de l'e-gouvemement. Avocat spécialisé dans les droits de l'homme, le maire résume ainsi sa philosophie : «fai toujours été persuadé que la transparence était à la base de la lutte contre

Page 10/10 la corruption, que c'était un baromètre qui indique le degré de civilisation d'un pays. Plus une société est transparente, plus elle est avancée». Gouvernement 3.0 Au niveau gouvernemental, ce n'est que plus récemment que l'open data est devenu une priorité, avec le programme de «Gouvernement 3.0» annonce en juin demier par la présidente Park Geun-hye. Une loi votée à l'automne 2013 prévoit la mise à disposition et lutilisation commer- L'UTILISATION DES DONNÉES SE HEURTE AJOUT UN TAS DE RÉGULATIONS SPÉCIFIQUES. ciale des données administratives des institutions publiques. «Désormais, nous voutons/oumir ces données «par défaut» aux citoyens, sans que ceux-ci n'aient à les demander. C'est un nouveau paradigme», commente Park Jong-cheol, du ministère de la Sécurité et de l'administration publique. En décembre, ce ministère a également mis en place une plateforme de partage et d'analyse des big data. En tout, le gouvernement a promis de faire passer le taux moyen d'ouverture des données de 16 % en 2013 à 60 % d'ici à 2016. «Un objectif ambitieux et qui va probablement se heurter à des réticences au sein de l'administration», prédit Geoffrey Gain. Mais à quoi serviront toutes ces données? «À encourager l'activité économique tout en améliorant le quotidien des citoyens, que ce soit dans les domaines de la santé ou de l'éducation, via des informations pratiques sur les crèches ou des statistiques sur les violences scolaires», répond Park Jong-cheol. Par exemple, à partir des données médicales du gouvernement, l'application «Hôpitaux de confiance» a créé un index de crédibilité des établissements du pays. Une autre baptisée Idnstory propose une sélection d'informations topographiques et de photographies aériennes issues du ministère du Territoire et des Infrastructures. Vitrine technique Championne mondiale de l'internet à très haut débit, la Corée du Sud aurait pu être un leader historique en terme d'open innovation. Pourtant, elle a encore des progrès à faire en la matière. «Les promesses du gouvernement sont vagues et la volonté de coopérer avec la société civile n'est pas évidente», note le rapport de OCF. «En fait, les Coréens semblent souvent confondre e- gouvemement et open data», analyse par ailleurs Geoffrey Gain. À maintes reprises, le système sud-coréen d'e-gouvemement a été reconnu comme l'un des plus performants au monde. «Mais cet aspect ne constitue que la vitrine technique. Lopen data, lui, est le véntable garant démocratique», précise Gain. En effet, les infrastructures ont beau être ultra-performantes, l'utilisation commerciale des données sud-coréennes se heurte à tout un tas de régulations spécifiques, et notamment à la loi de sécurité nationale, en vigueur depuis la division du pays. Ainsi, parce que Ifexportation de données cartographiques nécessite l'approbation du gouvernement coréen, le service de navigation de Google Map ne peut pas fonctionner au pays du matin calme. Une législation qui, au passage, arrange bien les concurrents locaux, Naver et Daum, qui devancent ainsi Google pour la recherche en ligne comme pour la navigation. Contrôle étatique L'administration Park Geun-hye a promis de lever la plupart de ces restrictions. Mais pour Jay Yoon, fondateur d'une ONG qui milite pour l'élargissement de l'accès aux données, la Corée du Sud va aussi devoir rompre avec sa tradition de contrôle étatique fort. En 2009, quand des étudiants ont lancé l'application gratuite Seoul Bus, la première réaction du gouvernement a été de vouloir l'interdire, simplement parce que les données avaient été utilisées «sans sa permission». «Pour moi, c'est un cas emblématique», raconte Jay Yoon. Régulièrement, il organise des hackathons à Séoul, sortes de concours d'idées où des développeurs s'enferment pendant un ou deux jours et imaginent des utilisations innovantes à ces masses de données publiques. «L'open innovation, c'est en grande partie une question culturelle, un état d'esprit. H faut encourager nos jeunes à développer leur créativité. Mais cela prendre du temps», conclut-il avec pragmatisme. I SEOUL EN CHIFFRES 12000 pages de documents administratifs ont ete libérées par la municipalité de Seoul depuis 2011 60% de donnees publiques ouvertes c'est l'objectif que s'est fixe le gouvernement coréen pour 2016 1,1 milliard d'euros c'est le budget du plan lance en mars 2014 par le gouvernement coréen en vue d'assurer le déploiement de la 5G sur son territoire d'ici à 2020 ÉQUIVOQUE Contrairement à l'open data, le très haut débit et la e-gouvernance, souvent montres en exemple en Corée du Sud, ne reflètent pas une vision politique libérale et transparente à l'égard des populations.