Séminaire sur les Plantes médicinales du 15 décembre 2012 Fonds Saint- Jacques Martinique Organisé par le Laboratoire AIHP- GEODE (EA 929) Financements de la Région Martinique
"Rimed Gran Moun : plantes et usages au fil du temps" Les plantes médicinales antillaises sont de mieux en mieux étudiées du point de vue de leurs dimensions biochimiques et de leurs effets. Cette journée d études souhaite montrer que les regards gagnent à être croisés et que l apport des sciences humaines et sociales à ces recherches, comme les témoignages concernant leur difficile reconnaissance sont tout autant indispensables. Car les «rimed razié», ailleurs appelés les «simples», font intimement partie de la vie créole à tel point que Jean Benoist a pu parler, pour la Réunion, de «plantes de compagnie» 1. Leur présence - on pourrait dire leur enracinement interdit, comme l a signalé Vilalyeck, d en séparer strictement les usages en classifications bien étanches : médicinales, alimentaires, utiles, magiques. Pour autant, il ne s agit pas d en célébrer les usages enfin reconnus, ni d en regrouper les attraits sous la catégorie séduisante et vague du magico- religieux, ni encore d en inventorier les bénéfices, comme de remarquables travaux sur la pharmacopée caribéenne s appliquent à le faire, mais plutôt de revenir sur ce qu elles représentent, autrement dit d interroger cette relation particulière aux «herbes qui guérissent», leur place effective, historique et actuelle dans les savoirs et pratiques. Les vertus thérapeutiques des végétaux sont connues et utilisées depuis avant la colonisation. Le recours aux plantes a longtemps été commun à une médicine populaire et une médecine savante jusqu à la fin du XIXe siècle. De nombreuses publications anciennes attestent d un intérêt botanique et thérapeutique. L irruption d une médecine moderne, attribuant la maladie à un vecteur qu il suffirait alors de traiter, contribue à bouleverser cette présence. Toutefois les évolutions pharmacologiques suffisent d autant moins à rompre avec les principes d une médecine populaire, que cette modernité thérapeutique exacerbe les différences d accès au système sanitaire colonial 2. Malgré leurs usages répandus, les plantes apparaissent alors pour les tenants de la modernité médicale et 1 Benoist Jean, Anthropologie médicale en société créole, PUF (Les Champs de la santé), 1993, 286 p. L expression est également utilisée par Jacques Fournet, «Les plantes compagnes de l homme» dans La grande encyclopédie de la Caraïbe, 1990 (volume III, 273 p.) 2 Dumont Jacques, chapitre santé dans le Guide de recherche en histoire antillaise et Guyanaise, s/d Danielle Bégot, éditions du CTHS, 2011. 2
sociale, comme liées à une situation de «retard» sanitaire, voire signe d archaïsme 3. Heureusement le regard porté sur les plantes a aujourd hui profondément changé, sans que l on dispose pour l instant de véritables enquêtes permettant d en mesurer les dimensions. La journée d études pluridisciplinaire du samedi 15 décembre propose de croiser trois apports et éclairages. Celui de recherches en cours sur les composants et utilisations, celui des regards socio- historiques sur leurs usages, celui des témoignages d acteurs fortement impliqués dans la connaissance et la diffusion des bienfaits pharmaceutiques et sociaux de ces parties intégrantes du patrimoine antillais. 8h30-9h: Inscriptions 9h- 9h15 : Exposés introductifs J. Dumont et M. Féliot- Rippeault : responsables du projet M. le Président de la Région Martinique ou son représentant Mme la Directrice de l EA 929 Atelier 1 : Représentations, pratiques et usages au fil du temps Présidente de séance : Odile François- Haugrin 9h15-9h35 Christelle Lozère : Le rôle des images dans la diffusion des savoirs sur les plantes des Antilles 9h35-9h55 Grégory Bériet : Circulation et diffusion des plantes médicinales dans l espace atlantique (milieu XVIIIe milieu XIXe siècle) : réalités et difficultés 3 Par exemple le journal La Paix aux débuts du XX e siècle. 3
9h55-10h15 Jacques Dumont : Classement savant ou utilité thérapeutique : les «précurseurs» de la botanique médicinale aux Antilles. 10h15-10h35 Hervé Chasseriau : Une bibliothèque documentaire à l Université des Antilles et de la Guyane : la Tramilothèque ou les PAM au travers des âges. 10h35-10h50 Débats 10h50-11h : Pause café Atelier 2 : Acteurs et témoins Président de séance : Jacques Dumont 11h- 11h20 Françoise Pagney Bénito- Espinal : Construction et diffusion des savoirs sur les plantes médicinales des années 1970 à nos jours: modalités, contenus et finalités 11h20-11h40 Michel Grandguillotte : De la transmission patrimoniale à la valorisation de la Biodiversité : Ecolambda à Marie- Galante 11h40-12h Jacques Portécop : De la Botanique Tropicale à la valorisation des Plantes Médicinales et Aromatiques 12h- 12h20 Henry Joseph : De la pharmacologie à l application, du pharmacien à l entrepreneur (la création de Phytobokaz). 4
12h20-12h35 Débats 12h35-14h Déjeuner Atelier 3 : Perceptions, valorisations Président de séance : Jacques Portécop 14h- 14h20 Marie Féliot- Rippeault & Laurent Marlin : Méthodologie d'enquête auprès de la population martiniquaise des représentations et des pratiques des "Rimed razié» 14h20-14h40 Jean- Valéry Marc : Le jardin créole en milieu urbain: usages pratiques, enjeux et réflexions prospectives 14h40-15h Odile Françoise- Haugrin : Recherche sur la goyave et sa valorisation 15h- 15h20 E. Nossin : Travaux sur l'acceptation des plantes dans la pharmacopée française (recherche TRAMIL) 15h20-15h40 F. François- Haugrin : Etude bibliographique des travaux de recherche sur une PAM tropicale 15h40-15h55 Débats 5
Table- ronde : Avenir de la recherche pluri disciplinaire sur les plantes Médicinales 16h- 16h40 Responsables de séance : Jacques Dumont, Odile François- Haugrin 16h40 Clôture du séminaire sur les PAM 6
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