Littérature et Société Sujet d'étude La Trahison : Étude du roman de Claude SALES & de l'adaptation cinématographique de Philippe FAUCON Marion BROCHARD Lou BEAUMONT Camille PIEDPLAT
Présentation de Claude Sales Claude Sales est né le 21 juillet 1930, c'est un écrivain et journaliste de nationalité française. Claude Sales a été officier en Algérie, commandant une section chargée de missions de guerre psychologique dans les hauts plateaux de l est algérien. Il a failli être assassiné par les appelés algériens qui travaillaient avec lui. Il se souvient de cette guerre ambiguë, qui reflète des violences contemporaines. Après ses classes et l école des officiers de réserve en France, Claude Sales a été aspirant puis sous-lieutenant en Algérie de juin 1958 à décembre 1959. Chef de poste sur les hauts- plateaux algériens, il raconte 40 ans plus tard l histoire qu il a vécue dans le livre " La Trahison ". L histoire publiée en 1999 se déroule en 1959 dans un poste militaire dans l'est de l'algérie.
Présentation de Philippe Faucon Philippe Faucon est né à Oujda, au Maroc en 1958, c'est un réalisateur français. Il passe ses deux premières années au Maroc, puis les deux suivantes en Algérie, où son père est militaire. Après une maitrise de lettres obtenue à l'université d'aix-en-provence, il débute au cinéma comme régisseur stagiaire. Il réalise ensuite ses propres films. Le film "La Trahison" retrace quelques jours de la vie du sous-lieutenant Roque, pendant la Guerre d'algérie. Il a sous ses ordres 400 soldats français dont 4 jeunes musulmans qui se sont engagés et qui sont très utiles au reste du poste en ce qui concerne les traductions de l'arabe au français. Le constat qu'émet la Trahison est sévère, il relève le doute qui assaille tous les acteurs de la décolonisation algérienne.
Résumé de l'oeuvre «La Trahison» Claude Sales raconte son expérience en tant que sous-lieutenant pendant la Guerre d'algérie à travers le personnage de Roque. En 1959, il dirige une section dans laquelle cohabitent des Français de souche européenne (FSE) et quatre FSNA (Français de souche nord africaine), dont Taïeb, caporal et interprète. Un jour, le capitaine Franchet découvre, en fouillant dans les affaires de l'un des FSNA un carnet dans lequel se révèle un complot contre le sous-lieutenant : Roque est donc en danger. Franchet le prévient donc et lui demande de garder ses distances avec eux, le temps qu'il fasse des recherches sur «les musulmans» (comme il les appelait) afin de découvrir le motif de ce complot d assassinat. Se sachant menacé, le sous-lieutenant commence à douter de la sincérité et de la confiance de Taïeb et des siens. Il reste de plus en plus sur ses gardes. Tout comme sa section. Mais les quatre algériens finissent par ressentir cette méfiance. Taïeb, qui se sent de plus en plus rejeté, perd toute la confiance qu'il avait pour le sous-lieutenant, entrainant avec lui les trois autres Algériens. Des mois se sont écoulés, avant que Taïeb, lors d'une ronde de nuit, demande au souslieutenant d'être muté dans une autre section, près d'alger, pour se rapprocher de chez lui. Le sous-lieutenant doute que se ne soit possible. Quelques semaines plus tard, le sous-lieutenant reçoit un appel de l'adjudant de compagnie lui demandant si «les musulmans» sont toujours là car il compte venir les chercher. Un quart d'heure plus tard, une camionnette bâchée arrive à la section. L'adjudant en descend, le sous-lieutenant lui demande s ils sont tous coupables et celui-ci répond : «Tous, a dit le capitaine Franchet». Le sous-lieutenant part chercher Taïeb et lui dit que la capitaine veut le voir, qu'il faut qu'il monte dans la camionnette, et que se doit être pour signer des papiers. Il va voir ensuite les trois autres FSNA, un par un, et leur demande la même chose. L'adjudant remonte dans le véhicule qui démarre aussitôt. Dans la casbah, le lieu de campement de la section, toutes les affaires des quatre Algériens sont envoyées à l'état major. Il ne reste aucune trace de leur passage dans ce camp. Le sous-lieutenant Roque 3 des 4 FSNA dont Taïeb (de dos).
Analyse d'un extrait du film «La Trahison» Ce passage résume très bien ce film. En effet il s'agit d'une histoire très confuse, en ce qui concerne la trahison. Peut-on parler d'une seule trahison? Ce film aborde différentes trahisons : celle des FSNA envers leur pays, en épaulant les soldats Français celle des soldats Français envers les FSNA qui les aident. Dans ce passage du film, on peut voir un des appelés algériens lire une lettre anonyme envoyée par les fellaghas. Le jour suivant, il rejoint le sous-lieutenant ainsi que d'autres Algériens. Sentant le regard pesant du sous-lieutenant sur lui, il le prend comme un manque de confiance envers eux. Le sous-lieutenant le voit et lui demande si quelque chose ne va pas, Hachemi, le FSNA concerné, lui répond que tout va bien, qu'il a dû se tromper.
Point de vue de l'auteur concernant la Guerre d'algérie Claude Sales, ancien sous-lieutenant, appelé pour aller se battre en Algérie, s'est aussi forgé sa propre opinion sur ce conflit. En effet pour lui c'est certain, l'algérie sera indépendante, il dit même en être totalement convaincu! «Alors à quoi bon se battre pour une cause déjà perdu?» Cette conviction, il devait s'efforcer de la garder, il était contraint de la cacher lorsqu'il a été appelé en Algérie pour éviter les affronts vis-à-vis des autres opinions plutôt contre l'indépendance. La désertion? Bien sûr, il y a pensé mais il savait aussi ce qui arrivait aux déserteurs ; l'arrestation l'emprisonnement Ce roman et ce film vont au-delà de la vision du sous-lieutenant Roque sur ce conflit et révèle une multitude de points de vue différents : celui de la population algérienne de la casbah tiraillée entre les soldats français et les militants du FLN, celui des appelés algériens, celui des militants du FLN, celui de l état major. Cette volonté de ne rien délaisser pousse le lecteur prendre conscience de la complexité du conflit. «Autant faire mon travail proprement, témoigner que l'on peut être Français de souche Européenne et ne pas être un salopard» (Roque). Même s'il ne peut échapper à la guerre, la pensée de Roque est ancrée. Il pense au final que, dans cette guerre, il n'y a pas de gagnant mais que des trahis : la population algérienne, les fellagha les appelés Français FSE les appelés FSNA les pieds noirs, les harkis.