Radiologie des cancers : Bases diagnostiques et techniques appliquées

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UE2 Cancérologie Cours 7 - Professeur de Bazelaire Mercredi 9/10/13, à 10h30 Ronéotypeuse : Alice VARRON Ronéoficheuse : Jeanne PIERRE Cours 7 Radiologie des cancers : Bases diagnostiques et techniques appliquées Page 1 sur 12

SOMMAIRE Imagerie des cancers : I. Dépistage II. Diagnostic A) Selon la localisation de la tumeur B) Selon la morphologie de la tumeur a. topographie b. analyse des détails fins c. caractérisation tissulaire C) Selon l agressivité de la tumeur III. Bilan d extension A) Classification TNM B) Classification d Ann Arbor IV. Surveillance du traitement V. Surveillance après traitement Le prof a montré pas mal de clichés d imagerie en exemples, je n ai remis que les diapos les plus intéressantes pour le cours. Page 2 sur 12

L imagerie dans la cancérologie intervient à 5 phases différentes : le dépistage, le diagnostic, le bilan d extension, la surveillance du traitement et la surveillance après le traitement. I. Le dépistage Pour faire le dépistage d un cancer, il faut : Qu on s intéresse à une pathologie fréquente Que la pathologie soit curable Que les moyens de détection mis en place soient simples, efficaces et pas chers. Le cancer du sein peut donc être dépisté à l aide de l imagerie lors d une mammographie puisque le cancer du sein est un cancer fréquent, et qui s il est pris de façon précoce, peut être curable. Dans un cliché de dépistage, on ne cherche pas à voir les caractéristiques du cancer (contrairement à ce qui est écrit diapo 5), on veut juste savoir si le cliché est normal ou non. II. Le diagnostic Dans la phase du diagnostic, il faut adapter la modalité d imagerie : A) à la localisation de la lésion On ne fera pas les mêmes examens pour une lésion qui est superficielle et pour une lésion profonde. Pour les lésions superficielles, on peut proposer une mammographie, une échographie avec une sonde en haute fréquence (qui permet de voir précisément des détails sous cutanés), l IRM avec des antennes superficielles (utilisée en dermatologie par exemple, les antennes sont posées à même le corps). Pour les lésions profondes, on utilise l échographie avec des sondes standards/basses fréquence (elles permettent d explorer plus en profondeur), le scanner, la radio du thorax (qui n est pas très utile en pratique, le scanner est bien plus utile pour explorer les lésions en détail), l IRM B) à l examen morphologique de la lésion Pour caractériser la lésion, on a trois niveaux d analyse : simple : on regarde la taille et la topographie de la lésion (sur quoi elle est centrée) analyse des détails fins : on cherche les signes en faveur de la bénignité ou de la malignité caractérisation tissulaire Page 3 sur 12

a. Topographie Sur cette écho prise dans la région sus claviculaire gauche, on a une masse que l on veut caractériser. A cet endroit, les seules structures qui passent sont des artères, des nerfs et des ganglions. Ici, ça ressemble plus à un ganglion. Sur ce scanner, on cherche le centre de la lésion. Normalement, à la place de la lésion, on trouve les surrénales. Donc cette lésion est très probablement une tumeur de la surrénale. b. Analyse des détails fins On a besoin d une modalité d imagerie qui présente une très haute résolution spatiale pour analyser les détails fins : forme (régulière ou non), contours (spiculés, circonscrits ), présence de microcalcifications On fait la comparaison de deux tumeurs du sein, et on cherche les signes qui montrent que l une est bénigne, et l autre est maligne : Cette lésion a une forme ovale, avec des contours circonscrits. Ce sont des signes en faveur de la bénignité. Cette lésion a une forme irrégulière, avec des contours spiculés (elle a des prolongements très fins en forme d aiguille). Donc cette lésion est très probablement maligne. En plus on observe des microcalcifications à l intérieur de la tumeur. Les modalités d imagerie qui permettent de voir les détails fins sont l échographie (même si on voit mal les spicules), la radio, le scanner (il présente la meilleure résolution spatiale) et l IRM (mais on ne pourra jamais voir les microcalcifications avec l IRM). Page 4 sur 12

c. Caractérisation tissulaire (solide, liquide, graisseuse, osseuse) Les modalités d imagerie qui permettent de caractériser le tissu qui compose la lésion sont : les rayons X : on voit bien les densités osseuse (les calcifications), graisseuse (contenu noir) et hydrique, mais on ne peut pas différencier les densités tissulaire et liquidienne. l échographie : on voit bien la graisse, on fait bien la différence entre lésions hydriques de tonalité liquidienne ou tissulaire, mais on ne peut pas dire si une lésion tissulaire est bénigne ou maligne. le scanner : on peut tout différencier. l IRM : très performante pour la caractérisation tissulaire Pour la caractérisation tissulaire dans les cas difficiles, on peut aussi s aider du rehaussement : en scanner et en IRM, on injecte des produits de contraste et on regarde si le tissu se rehausse (si il absorbe le produit de contraste). Si c est le cas, il s agit d une lésion tissulaire et pas liquidienne (ça ne sera pas un kyste, mais plutôt une tumeur vascularisée). On peut aussi observer les zones de nécrose qui ne prennent pas le contraste : on peut alors suspecter une tumeur qui se développe vite, de mauvais pronostic. On a la possibilité de faire des soustractions entre les différents clichés pour mieux observer le rehaussement. La cinétique du rehaussement peut être très utile : on fait une analyse dynamique de la lésion, c est-à-dire qu on regarde comment elle se rehausse dans le temps, et ça permet parfois de la caractériser : par exemple, une lésion qui prend d abord le rehaussement en périphérie, puis s homogénéise après quelques minutes fait beaucoup penser à un angiome. Ou alors, la lésion après injection augmente rapidement de taille et est beaucoup plus importante que ce qu on pouvait penser avant injection : c est le blooming sign, il permet de s orienter vers un cancer. On peut analyser la microcirculation : on injecte le produit de contraste et on observe le rehaussement à 1, 2, 3 jusqu à 7 minutes. Le cancer prend rapidement le contraste, puis diminue d intensité : c est le wash out (le lavage du produit de contraste). Le tissu bénin rehausse peu après injection, puis il devient progressivement plus visible. Les cinétiques du rehaussement des tissus bénin et cancéreux sont donc très différentes. Cette différence s explique par la différence de vascularisation : dans le tissu cancéreux, on a du mal à différencier les artérioles des capillaires et des veinules. De plus, les capillaires du tissu cancéreux sont trop perméables, ils laissent passer trop de produit. Une fois dans le sang, le produit va être dilué dans tout le volume sanguin. En faisant une courbe du rehaussement, on peut donc dire si la tumeur est plutôt bénigne ou maligne. Page 5 sur 12

Résumé des différentes modalités d imagerie : En plus de l analyse morphologique, on a encore d autres critères pour caractériser la tumeur, pour lesquels il faudra adapter la modalité d imagerie. C) à l agressivité de la tumeur On l évalue en fonction de : la morphologie : une lésion toute ronde fait le plus souvent penser à une tumeur bénigne (par exemple un kyste liquidien). Mais parfois ces lésions sont agressives, certaines se développent rapidement et les tissus autour n ont pas le temps de former une coque fibreuse pour les contenir. Dans ces cas-là, on ne voit pas bien les limites de la tumeur. l évolutivité : la vitesse de croissance de la tumeur En résumé : Ce qui oriente vers la bénignité : - Forme ovale, contours net - L absence de prise de contraste, type graisseux ou liquidien - La stabilité Ce qui oriente vers la malignité : - Forme irrégulière, contours spiculés - Type tissulaire avec rehaussement - L évolutivité Quand on commence à suspecter une tumeur maligne, il faut faire une biopsie pour avoir un diagnostic de certitude. On peut soit faire une cytoponction, en introduisant une aiguille fine dans la tumeur et en aspirant les cellules par capillarité ; soit une biopsie, qui peut être guidée par fibroscopie, par imagerie (quand on fait une biopsie percutanée, elle peut être guidée par écho, scanner ou IRM), ou par la chirurgie. Page 6 sur 12

III. Bilan d extension Pour déterminer le stade de la tumeur et ainsi décider du traitement, il faut faire un bilan d extension. Il passe par l imagerie. Le bilan d extension permet de classer les tumeurs : - Classification TNM pour les tumeurs solides - Classification d Ann Arbor pour les tumeurs lymphoïdes A) Classification TNM Le T indique la taille de la tumeur Le N indique si il y a présence ou non d adénopathies Le M indique si il y a des métastases ou non. Exemple du cancer du poumon (pas à apprendre, il faut juste comprendre le principe de la classification) : au stade T1, la tumeur fait moins de 30 mm, elle est à distance des bronches. Au stade T2, la tumeur fait plus de 30 mm, elle touche la plèvre viscérale et les bronches, ce qui peut provoquer une petite atélectasie. Au stade T3, la tumeur envahit la paroi et des bronches souches. Une tumeur au stade T4 touche les organes nobles (la trachée, le cœur, l œsophage ). Le stade N0 signifie qu il n y a pas d adénopathie. En N1, on a une adénopathie homolatérale, du même côté que la tumeur. Si on a un ganglion au milieu, c est un N2. Si le ganglion est de l autre côté de la tumeur (par exemple, dans le hile du poumon gauche alors que la tumeur est dans le hile droit), c est un N3. En dessous de T3, on peut soigner un cancer du poumon avec de la chirurgie uniquement. Si il y a un envahissement des organes nobles, on va plutôt choisir la chimiothérapie. On n a pas de vrais critères pour savoir si un ganglion est malin ou bénin. Pour l instant on utilise la taille pour les discerner, les ganglions de moins de 10 mm avec un centre graisseux sont probablement bénins, ceux de plus d 1 cm avec un centre nécrotique font plus penser à des ganglions malins. Pour avoir plus de certitude, il faut faire un PET-scan ou une biopsie. Page 7 sur 12

B) Classification d Ann Arbor On veut décrire les aires ganglionnaires atteintes. Attention : la rate est normalement considérée comme un organe viscéral, donc si elle est atteinte, on est au stade IV du lymphome. Il y a une exception pour la maladie d Hodgkin, dans laquelle la rate est considérée comme un ganglion. Donc si la rate est atteinte dans un lymphome hodgkinien, on est au stade III. IV. Surveillance des traitements On a inventé des critères pour homogénéiser le suivi des traitements. Les premiers créés étaient les critères WHO (de l organisation mondiale de la santé), dans lesquels on prenait deux mesures dans la tumeur. Depuis, on est passés aux critères RECIST, dans lesquels on évalue 5 lésions dont on fait la somme (on n a donc plus qu une seule dimension). On ne prend pas plus de deux mesures Page 8 sur 12

de lésions par organe. Il faut que les lésions soient épaisses (plus de 10 mm) et il faut que le scanner puisse faires coupes d acquisition d au moins 5 mm. Pourquoi les lésions doivent-elles être épaisses? On a ici deux lésions, une qui fait 10 mm de diamètre et une plus petite. Les coupes du scanner 1, 2 et 3 font 5 mm d épaisseur. On fait la «moyenne» de l espace de chaque coupe du scanner, moyenne qui est représentée en dessous. La coupe 1 touche un peu la grosse lésion et pas du tout la petite. Les coupes 2 et 3 évaluent bien la taille réelle de la grosse lésion, mais elles sousestiment celle de la petite. Les petites lésions vont donc être systématiquement sous-évaluées, les grosses seront évaluées en taille réelle au moins sur une des moyennes. (J espère que les explications sont claires, mais sinon ce n est pas une partie très importante). On fait ces coupes avant le traitement, on additionne toutes les mesures et ça nous donne la baseline (l examen de référence avant le début du traitement), puis on refait un examen par exemple après un mois de traitement, on remesure les mêmes 5 lésions, on refait la somme, qui nous donne la valeur contrôle. Si le diamètre des lésions a diminué après traitement, on applique cette formule pour connaitre le pourcentage de réduction du volume tumoral : Si le diamètre des lésions a augmenté après traitement, on applique cette formule pour connaitre le pourcentage d augmentation du volume tumoral : En fonction du résultat, on donne la réponse : la tumeur a soit disparu (réponse complète, CR), soit partiellement disparu (réponse partielle, PR), soit elle n a ni progressé ni régressé (elle est stable, SD), soit elle a progressé (progression, PD). La réponse stable est comprise entre une augmentation volume de moins de 20% par rapport à la baseline et une diminution de moins de 30%. Page 9 sur 12

V. Surveillance après traitement On surveille la lésion guérie après le traitement pour être sûr que le cancer ne revienne pas. Là encore, on choisit la modalité d imagerie la plus adaptée au cancer. Pour un cancer du sein, on fera une mammographie ; pour un cancer du rein, un scanner ou une échographie Page 10 sur 12

Radiologie des cancers Fiche UE2 - cours n 6 I. Dépistage N'existe pas pour tous les cancers (exemple : cancer du sein, de la prostate...) => pathologies fréquentes et curables Nécessité d'un dépistage avec moyens simples, efficaces et peu cher (rapport bénéfice/risque) Lors du dépistage il n'y a pas de caractérisation on détecte juste une anormalité II. Diagnostic a. Adaptation à la localisation de la lésion Lésions superficielles - détection via la mammographie - détection à l échographie haute fréquence - détection à l IRM à antenne superficielle Lésions profondes - concerne les lésions qui sont situés à plus de 5cm de profondeur - détection l échographie standard - détection au scanner ou à l IRM - utilisation aussi d'une radio du thorax (de moins en moins) b. Adaptation à la morphologie (3 niveaux d'analyse avec caractéristiques différentes) 1. Analyse simple = topographie et taille 2. Analyse des détails fins = taille, forme, contour... - permet de distinguer les tumeurs malignes des tumeurs bénignes - utilisation d'appareil à haute résolution spatiale comme le scanner, l'irm ou les RX bénin : forme régulière, ovale, contours nets et circonscrits (macro-calcifications) malin : forme irrégulière et spiculée, présence de micro-calcifications 3. Analyse tissulaire = déterminer si graisse, liquide ou solide - utilisation des RX : permet de caractériser si signal osseux ou graisseux (mais pas bon pour les liquides) - utilisation de l'échographie : caractérise si signal osseux ou liquidien (très bon pour les liquides, mais pas pour les tissus) - utilisation de l'irm : très bon pour visualiser les graisses et les liquides c. Analyse du rehaussement - utilisation pour les tumeurs solides (l'hétérogénéité est un signe de malignité) - certains rehaussement sont caractéristiques et spécifiques des tumeurs - lié à la vascularisation des tumeurs : multitudes de capillaires très perméables - si zone au centre de la tumeur ne se rehausse pas = centre nécrotique - blooming sign pour les tumeurs : augmentation rapide de l'intensité puis décroissance - plusieurs cinétiques de rehaussement : progressive ou rapide suivie d un wash-out d. Agressivité e. Evolutivité f. Examen anatomo-pathologique Réalisé suite à cytoponction (plus trop utilisé) ou biopsie (fibroscopie, per-cutanée, chirurgie) Page 11 sur 12

Observation macroscopique puis microscopique (optique et électronique) III. Bilan d extension des tumeurs solides T : tumeur primitive => taille et extension locale N : adénopathie régionale => utilisation du PET-SCAN (augmentation des ADP régionales > 10mm) M : métastases (M0 : pas de métastases / M1 : métastase à distance) IV. Bilan d extension des tumeurs liquides : classification Ann Arbor 1 : une seule région ganglionnaire 2 : plusieurs régions ganglionnaires du même coté du diaphragme 3 : plusieurs régions ganglionnaires de part et d autres du diaphragme 4 : atteinte viscérale RQ : une atteinte de la rate correspond à un stade III si tumeur Hodgkinienne et stade IV si lymphome non hodgkinien V. Surveillance Pendant et après le traitement pour évaluer l évolution des tumeurs mais aussi la détection précoce des récidives 2 classifications principales : WHO (plus utilisée) et RECIST (mesure unidimensionnelle) Détection de 5 lésions par patients et mesure du plus long diamètre de la tumeur Détection d une lésion 2x plus grosse que les coupes (sinon sous-évaluation de la taille) => Reduction : variation : (baseline contrôle) / baseline % => Augmentation : variation : (contrôle baseline) / baseline % Pronostic : CR réponse complète (disparition) PR réponse partielle (diminution > 30%) SD réponse stable (entre PR / PD) PD progression (augmentation > 20%) Page 12 sur 12