3 ème Rencontre Régionale d Oncogénétique Niort, le 12 février 2015
3ème Rencontre Régionale d Oncogénétique «Indications de la chirurgie prophylactique dans les formes familiales de cancers du sein et du côlon» PLACE de la PSYCHOLOGUE Modalités d intervention de la Psychologue : Quelle place et pour quelles demandes? Corinne PACHER (Psychologue Niort)
Psychologue : un statut stable, une expérience - Titulaire en milieu hospitalier depuis 25 ans, en oncologie depuis 15 ans, temps plein dont 20% en oncogénétique. - Patients et Proches : pendant et après la maladie. - Psychothérapeute avec approche haptonomique. - Grande disponibilité : accès direct au psychologue par ligne tel, mail, via l équipe, présence dans le service. - Mais près de 30% d augmentation globale d activité (consultations et file active )
Des situations singulières, toujours des surprises - Plusieurs possibilités : patients en oncologie déjà connus à Niort, en région avec trajet important pour la consultation, des demandes ponctuelles à un ou deux rdv ou des suivis psychothérapeutiques plus longs. - Mise en place travail en réseau avec mes collègues onco-psychologues - Des entretiens téléphoniques.
Des histoires familiales complexes - Entretiens longs qui engagent. - Deuils difficiles voire pathologiques. - Rapports au père, mère, sœur..les origines. - Angoisse de l avenir, inhibitions, enfants présents ou à venir. - Anxiétés majeures, pathologies dépressives - Peurs, phobies ( de la maladie, du contact )
LISA : 37 ANS, mariée, une fille unique de 10 ans. Suivi psychologique depuis 4 ans : 7 rencontres, 4 tel. - Cancer du sein à 32 ans: mastectomie, curage, chimio. Traitement hormonal - Première consultation en oncogénétique à 33 ans (avec son mari et sa fille de 5 ans). - Syndrome de prédisposition côté paternel... - Premier rdv psychologue un an plus tard à l occasion des résultats : BRCA2. Déterminée pour mastectomie controlatérale
Premiers temps : un savoir intuitif.. - Rdv impulsé par l oncologue, la patiente investit la rencontre pour aborder la reconstruction ( un livre fera lien ) - La maladie dans sa famille : tante paternelle 2 fois cancers sein; grand-mère 3 fois, - puis sa mère à 56 ans - Très organisée: les km ne seront pas un obstacle aux consultations. - Son couple, sa fille, son travail...sa mère.
Deuxième temps: «j aime bien parler avec vous» - Sa reconstruction est déjà bien entamée mais diagnostic récent de cancer du pancréas chez son père, «en froid» depuis 10 ans. - Elle a 2 demi sœurs mineures de 12 et 4 ans (sa propre fille 8 ans) - Légitimité de fille adulte auprès de ce père retrouvé gravement malade? - Peur de la «déchéance» physique, de la douleur - Maitrise du corps et de ses émotions : un thème récurant en oncogénétique.
Suivi psychologique - Accueil et écoute chaleureuse, l expérience professionnelle permettent une relation de confiance et le développement d un temps pour soi indépendant de la consultation médicale. - Réfléchir son rapport à la maladie et sa place dans la famille - Suractivité, toujours en mouvement : «Ne rien faire c est difficile!» prise de conscience de son monde interne.
«j ai besoin de ranger dans ma tête» - 4 mois plus tard : le père est décédé (demande de rdv un mois après). - La consultation est le lieu de l expression émotionnelle ( pleure ) - Peur de «s écrouler» (dépression maternelle) - Héritage matériel et moral : la digne fille de son père, une histoire à mieux intégrer - (La reconstruction après chirurgie prophylactique semble occultée?)
Troisième temps : La ménopause à 37 ans - Vécu de ménopause précoce difficile à intégrer - Symptômes multiples: changement de silhouette avec prise de poids, bouffées de chaleurs, transpiration, irritabilité, difficultés sexuelles, douleurs articulaires perte de contrôle du corps et pertes de mémoire (mais aussi affirmation d elle-même dans les difficultés du couple). - Rdv psycho avant et après une annexectomie demandée et réalisée sans difficulté.
Vécu saisissant de vieillissement accéléré - Soutien psychologique important avec petite introduction de l approche haptonomique ( niveau psychothérapeutique plus marqué) - Mieux au dernier RDV : «je ne me combats plus», accepte d être mal, de pleurer, dialogue ré-ouvert avec son mari, mise en acte de temps à soi dans la vie quotidienne, nouvelles priorités de bien être de la famille.. A SUIVRE..
Fatiguée de lutter en milieu médical - «Il y a des petits trucs, on n ose même pas leur en parler..» - «On a l impression d être con» - «Je n ai plus envie de parler» - «Ras le bol de combattre les médecins»..pourtant si respectés!