MESSAGE DU PREMIER MAI 2012



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Transcription:

UNITE D ACTION SYNDICALE (UAS) / BURKINA FASO LES CENTRALES SYNDICALES: CGT-B CNTB CSB FO/UNSL ONSL USTB Et LES SYNDICATS AUTONOMES : SAIB SATB SAMAE SATEB SNEAB SNESS SYNATEB SYNATIC SYNTAS SYNTRAPOST SYNAPAGER SYNATIPB SYNATRAD SYSFMAB SYNATEL UGMB MESSAGE DU PREMIER MAI 2012 Ouagadougou, le 1 er mai 2012 Camarades militantes et militants des centrales syndicales et des syndicats autonomes, Camarades militantes et militants des réseaux, mouvements et associations de la société civile membres de la Coalition Nationale de lutte contre la Vie Chère, Camarades travailleuses et travailleurs des secteurs public, parapublic, privé et informel Burkinabè, Camarades élèves et étudiants, Chers invités, Nous commémorons cette année le cent vingt sixième (126 ème ) anniversaire de la répression sauvage abattue par la bourgeoisie américaine sur les ouvriers de Chicago qui en 1886, ont engagé une lutte héroïque qui a permis à la classe ouvrière d arracher malgré tout la journée de travail de huit (8) heures qui constitue un acquis historique pour le monde du travail. C est pour perpétuer la mémoire de ces combattants que la deuxième Internationale a institué en 1889 la commémoration du 1 er mai comme Fête Internationale du Travail. Par le rassemblement et les manifestations de ce jour, nous travailleurs burkinabè, à l instar des travailleurs du monde entier, sacrifions au devoir de mémoire vis-à-vis de ces vaillants combattants en même temps que nous en faisons une journée de réflexion et de bilan qui nous permet de procéder à une analyse de la situation dans le monde et chez nous, de faire le point sur nos luttes et de tracer des perspectives. Avant tout, à la mémoire de tous les camarades d ici et d ailleurs qui nous ont quittés depuis le 1 er mai passé, nous vous prions d observer une minute de silence. Merci Camarades militantes et militants, Camarades travailleuses et travailleurs du Burkina Faso, Au-delà du témoignage de notre reconnaissance envers nos devanciers, le 1 er Mai nous offre l opportunité de faire le tour de la situation internationale et nationale, ensuite de jeter un regard rétrospectif et critique sur les luttes que nous avons menées depuis l année dernière. Quelle est la situation qui prévaut dans le monde, en Afrique et au Burkina Faso? 1

I. DE LA SITUATION INTERNATIONALE La crise du système capitaliste et impérialiste que nous évoquons régulièrement ne fait que s approfondir et s élargir. Après les banques et autres institutions financières dont la faillite à été sauvée à coups d injections de fonds publics colossaux qui s évaluent en milliards de dollars ou d euros, aujourd hui, ce sont carrément des états qui sont déclarés ou menacés de faillite. Pour y faire face et tenter de sauver le système, d importants fonds sont mobilisés. Ce qui est remarquable dans ce branle bas des institutions financières et des organisations au service du capital, c est que toutes les initiatives visent à sauver le système sans se préoccuper de trouver des solutions aux préoccupations des populations. Bien au contraire, les conditionnalités données aux prêts et autres remises de dettes sont orientées contre les droits des travailleurs et des populations et s appellent licenciements, diminution des salaires et des pensions, privatisations tous azimuts, gel des recrutements, De ce point de vue, l exemple de la Grèce est illustratif de la crise qui sévit dans le monde capitaliste avec des mesures drastiques prises contre les travailleurs et les peuples. En effet, les opérations maffieuses des banquiers et autres spéculateurs ont provoqué en Grèce une crise économique à laquelle les autorités ont répondu par des renflouements de ressources publiques, c est-à-dire par l'argent du contribuable, ce qui a conduit les trésors publics à la faillite. Face à cette faillite de l Etat Grec, faillite dont le peuple grec n est nullement responsable, l'union européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI) qui agissent au nom des banques internationales ont exigé et obtenu à plusieurs reprises des séries de mesures d'austérité dont des réductions importantes des salaires et des emplois dans le secteur public, des fermetures d'organismes publics entiers et la privatisation et la vente immédiates d'entreprises d'etat, des augmentations des impôts et taxes, etc. La conséquence, c est qu en Grèce, le taux de chômage officiel (très en-deçà du taux réel) a presque doublé depuis 2008. Les mesures imposées aux travailleurs et au peuple grec ont porté sur : - la suppression de 20.000 emplois supplémentaires dans le secteur public d'ici 2015, ce qui ramènera le total des licenciements à 100.000. - la résiliation rétroactive à effet immédiat de tout recrutement effectué dans le secteur public en 2010 et en 2011, touchant ainsi 25.000 travailleurs de plus. - la réduction des retraites et des salaires des employés des services publics.. - le gel de toutes les retraites d'etat jusqu'en 2015. - l'accélération de la fermeture ou de la fusion de 65 organismes d'etat. - l'augmentation d'un impôt spécial sur la consommation du fioul. - l'augmentation des impôts sur le tabac, l'alcool et les produits de luxe. Pour l année 2012, la banque centrale de Grèce prévoit que le pays va connaitre sa cinquième année de récession à un taux de près de 5%, ce malgré un premier plan de sauvetage de 110 milliards d'euros! Et le seul moyen d'obtenir le déblocage du deuxième plan de sauvetage négocié avec les bailleurs de fonds internationaux implique des économies budgétaires de 11 2

milliards d'euros et une augmentation des recettes fiscales de trois milliards pour la période 2013-2014! C est dire les toutes les peines et les atrocités réservées au peuple grec par le capital. Si l endettement de la Grèce a atteint un niveau critique qui a inquiété et mobilisé le capital international, la situation de la plupart des autres états européens est aussi marquée par la crise économique et un endettement public exorbitant. C est le cas notamment de l Italie, de l Espagne, de l Irlande, de la France. En France, les élections présidentielles dont les résultats du premier tour viennent de tomber se sont déroulées dans ce contexte de crise et sont marquées par une percée du Front National, qui, en bon représentant de l extrême droite, a mené sa campagne autour de la xénophobie et de l émigration, du repli sur soi et de l exaltation des valeurs décadentes. Partout à travers le monde, ce sont des agressions multiformes contre les nations, les acquis et les droits des peuples et des travailleurs. Cela confirme un fait historique, à savoir que l impérialisme n hésite pas à recourir aux guerres et au fascisme en cas de crise profonde du système capitaliste. D où la nécessité de la résistance des peuples et des travailleurs comme cela se passe à travers le monde : France, Angleterre, Grèce, Espagne, Etats Unis, etc. En Afrique, l aiguisement des contradictions entre les puissances impérialistes et la répercussion de la crise sur nos pays dépendants, mettent à nu les limites des institutions de nos états et les organisations continentales comme l Union Africaine. A l occasion de l agression impérialiste contre la Lybie, et de la crise post électorale en Côte d ivoire, l organisation intercontinentale a été finalement ignorée et marginalisée. Dans les deux cas, c est la France, qui sous le couvert d un mandat de l ONU, a imposé ses solutions et ses hommes. De manière générale, la démocratie électorale dont on a tant vanté les mérites ces vingt (20) dernières années, n a pas encore produit des miracles. En témoignent les multiples coups d état que connaît le continent, à l exemple de ceux récemment perpétrés au Mali et en Guinée Bissau.. La dénonciation et les actions engagées contre les coups d Etat par les dirigeants africains semblent plus guidées par la peur d être aussi victimes de ces coups de force que par des convictions démocratiques. En dehors de quelques rares exceptions comme les élections au Ghana, au Niger et au Sénégal, les états africains apparaissent comme l ombre d eux-mêmes, avec des armées, des exécutifs et des institutions judiciaires qui se font surtout remarquer par lorsqu il s agit de réprimer les peuples ou tordre le cou au droit. Dans la sous-région ouest africaine, la prolifération des armes de guerre qui a suivi la débâcle de l armée libyenne a accru les foyers d insécurité dans toute la sous-région. Elle a renforcé la présence des organisations terroristes dans la zone et permis à la rébellion touareg d occuper plusieurs régions du Mali et de proclamer l indépendance de l Azaouad. Cette occupation de la région Nord du Mali a donné et donne lieu à diverses exactions contre les populations et dont une bonne partie a fui la région pour se réfugier dans les pays voisins dont le Burkina. DE LA SITUATION NATIONALE Les manifestations violentes du premier semestre de 2011 ont révélé la profondeur de la crise qui tenaille le pays depuis 1998. Elles ont contraint le pouvoir à prendre d importantes mesures portant notamment sur le train de vie de l Etat, les prix des produits, la suppression de la TDC, la suspension de la nouvelle tarification des actes des professionnels de la santé, la baisse de l IUTS de 10%, l apurement des arriérés des avancements de 2008 et de 2009, la relecture des fiches d évaluation des agents publics associant la coordination des syndicats de la Fonction 3

Publique, le traitement des dossiers sociaux, le retrait de la Police du service de sécurité universitaire, le jugement du dossier Justin ZONGO. Les négociations Gouvernement/Syndicats de 2011 ont permis au mouvement syndical d avancer sur un certain nombre de préoccupations. Des acquis politiques et matériels importants ont été enregistrés et de nombreux engagements ont été pris par le gouvernement, portant notamment sur le Check off, les permanents syndicaux, la construction des bourses du travail dans les 11 régions et à la rénovation des bourses du travail de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, la promesse de constatation et le paiement des avancements 2010 et 2011 respectivement au 1 er et au 2 ème semestre de l année 2012. Tout récemment, la question de la réintégration des agents du Ministère des Affaires Etrangères a connu un début de solution. Cependant, des revendications essentielles demeurent, qui posent la nécessité de la poursuite de la lutte. Il s agit principalement du relèvement conséquent des salaires et pensions des agents des secteurs public, parapublic et privé, de la relecture des grilles indemnitaires des agents publics en rapport avec les revendications sectorielles, le traitement des dossiers d agents publics tués ou blessés dans l exercice de leur fonction, du traitement de certains dossiers de crimes de sang et de crimes économiques. Du reste, malgré les engagements pris et les promesses du gouvernement TIAO, nous observons que : 1. certaines mesures prises par le gouvernement sont restées sans suite. Il s agit essentiellement des mesures portant fixation des prix d un certain nombre de produits essentiels. C est à juste titre qu un journal de la place, en l occurrence le Journal du Jeudi s est demandé s il ne faut pas supprimer le ministère du Commerce ; 2. tous les engagements pris avec les syndicats ne sont pas tenus ; 3. le gouvernement a procédé en début avril à une augmentation de plus de 7% des prix des hydrocarbures qui inéluctablement va entraîner une flambée des prix des différents produits et annuler les maigres effets positifs des mesures salariales concédées en fin 2011 et début 2012. Déjà les compagnies de transport interurbain et les taxis ont donné le ton avec des hausses des tarifs qui sont d au moins 25% ; 4. l éclatement de l affaire GUIRO, du nom de l ex DG de la douane chez qui il a été découvert la somme de près de 2 milliards de francs CFA et des objets de valeur a montré l odieuse réalité de la corruption dans notre pays. Nous attendons du gouvernement toute la lumière sur cette affaire ; 5. dans le cadre des réformes politiques entreprises par le pouvoir avec des intentions inavouées et inavouables, des mesures telles que l augmentation du nombre de députés et la création d un sénat sont prévues. Si on peut douter de la contribution effective de ces nouvelles mesures au renforcement du processus démocratique, on est au moins assuré qu elles vont coûter cher au budget de l Etat ; 6. l achat de 5 Mercedes à près de 250 millions soit l unité à près de 50 millions pour la présidence du Faso à un moment où on nous parle d austérité et de réduction du train de vie de l état et d appel à la solidarité pour faire face à la famine qui sévit dans le pays ; 7. Il n y a pas bien longtemps, le gouvernement a trouvé des milliards pour sauver BRAFASO et aujourd hui il ne trouve que la poche du consommateur pour secourir une maison comme la SONABHY et dont les bénéfices colossaux engrangés pendant des années ont été gérés de façon opaque. 4

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