Tumeurs de l ovaire. C. Genestie Gustave Roussy

Documents pareils
TUMEURS DU BAS APPAREIL URINAIRE

Biomarqueurs en Cancérologie

nfocancer Le cancer de l'ovaire Une initiative bénévole universitaire

Les renseignements suivants sont destinés uniquement aux personnes qui ont reçu un diagnostic de cancer

Les différents types de cancers et leurs stades. Dr Richard V Oncologie MédicaleM RHMS Baudour et Erasme La Hulpe 1/12/07

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés

De la chirurgie du nodule aux ganglions

Le dépistage du cancer de la prostate. une décision qui VOUS appartient!

Cancer du sein. Du CA15-3 à la tomographie à émission de positons.

Pour l'instant, les connaissances actuelles ne permettent pas d'empêcher un cancer du sein de survenir.

Focus. Assurances et tumeurs génitales des hommes jeunes. Unité de Recherche et Développement pour les Risques Aggravés.

M Cancer du colon et du rectum. Coordination : Pr Hahnloser

Apport de l IRM dans la

Chirurgie prophylactique des cancers avec prédisposition génétique

Cancer du sein in situ

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 23 mai 2007

Marchés des groupes à affinités

Qu est-ce qu un sarcome?

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

Les grands syndromes. Endoscopie trachéo-bronchique. Professeur D. ANTHOINE CHU de NANCY

.( /.*!0) %1 2"+ %#(3004) 05' 203 .(.*0"+ ) '!2"+ %#(30+ 0!"%) 4!%2) 3 '!%2"+ %#(30! &' 4!!% .+.*0%!!'!(!%2" !

Coordinateur scientifique: Prof. Univ. Dr. Emil PLEŞEA. Doctorant: Camelia MICU (DEMETRIAN)

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper

Croissance et vieillissement cellulaires Docteur COSSON Pierre Nb réponses = 81 sur 87. Résultats des questions prédéfinies

Second cancers après cancer du sein. M. Espié Centre des maladies du sein

1 of 5 02/11/ :03

Images en «franc» hypersignal T2 du pelvis féminin Atlas iconographique

Qu est-ce que le cancer du sein?

Les soins infirmiers en oncologie : une carrière faite pour vous! Nom de la Présentatrice et section de l'acio

Le reflux gastro-oesophagien (280) Professeur Jacques FOURNET Avril 2003

GUIDE - AFFECTION LONGUE DURÉE. Tumeur maligne, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique. Cancer du sein

Recommandations Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO

Les cancers de l appareil génital féminin

Peut-on ne pas reprendre des marges «insuffisantes» en cas de Carcinome canalaire infiltrant

QU EST-CE QUE LA PROPHYLAXIE?

IRM du Cancer du Rectum

Charte régionale des Réunions de Concertation Pluridisciplinaire de PACA, Corse et Monaco

PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris

Quels sont les facteurs qui font augmenter les risques de cancer du rein?

Intérêt de la TEP-FDG dans les cancers de l ovaire

Volume 1 : Epidémiologie - Etudes des facteurs de risques

F JABNOUN, H BERMENT, R KHAYAT, M MOHALLEM, Y BARUKH, P CHEREL Institut Curie Hôpital René Huguenin, Saint Cloud JFR 2010

Informations sur le cancer de l intestin

F-FLUORODÉOXYGLUCOSE EN ONCOLOGIE Expérience en Ile de France

Les traitements du cancer invasif du col de l utérus

Cancer du sein in situ

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

Comprendre le cancer de l ovaire Guide d information et de dialogue à l usage des patientes et de leurs proches

Les Polypes coliques. DES du 4 mars 2011 Pr Benamouzig Anne Vauthier. Muqueuse normale

Recherche Information - prévention - dépistage Actions pour les malades et leurs proches. Les cancers du sein

Pierre OLIVIER - Médecine Nucléaire

Les traitements du cancer du rein

Maladie de Hodgkin ou lymphome de Hodgkin

Les plateformes de génétique

Le cancer de l utérus

G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge de votre mélanome cutané

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Les tumeurs bénignes ne sont pas cancéreuses. Elles ne se propagent pas à d autres parties du corps.

Etat des lieux de l accès aux plateformes de génétique moléculaire

Le cancer dans le canton de Fribourg

Contraception après 40 ans

Actualités s cancérologiques : pneumologie

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS DE LA COMMISSION. 10 octobre 2001

Tumeurs cutanées épithéliales et mélaniques

Leucémies de l enfant et de l adolescent

Création de procédures inter-services pour la gestion des essais de phase I à l Institut Gustave Roussy

Peut-on reconnaître une tumeur de bas-grade en imagerie conventionnelle? S. Foscolo, L. Taillandier, E. Schmitt, A.S. Rivierre, S. Bracard, CHU NANCY

HEL de Des maladies dépistées grâce aux examens préventifs

RAPPORT DU CONTROLE DE MARCHE DES DISPOSITIFS MEDICAUX DE DIAGNOSTIC IN VITRO DE DOSAGE DE THYROGLOBULINE

ALK et cancers broncho-pulmonaires. Laurence Bigay-Gamé Unité d oncologie thoracique Hôpital Larrey, Toulouse

Les cancers de la prostate

Les tests de génétique moléculaire pour l accès aux thérapies ciblées en France en 2011

Transgene accorde une option de licence exclusive pour le développement et la commercialisation de son produit d immunothérapie TG4010

TRAUMATISME CRANIEN DE L ENFANT : conduite à tenir?

Information génétique

Quel apport de l imagerie dans les traitements anti-angiogéniques?

Prise en charge des dysplasies et carcinomes in situ de la surface oculaire au CHT de Nouvelle-Calédonie

Dépistage et prévention du cancer du sein

Traitement de consolidation dans les cancers de l ovaire

L axe 5 du Cancéropole Nord Ouest

G U I D E P A T I E N T - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge du cancer du foie

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE AVIS. 18 novembre 2009

I - CLASSIFICATION DU DIABETE SUCRE

Définitions. PrioritéVie MC. Votre assurance contre le risque de maladie grave

Cancers de l hypopharynx

Item 127 : Transplantation d'organes

Sont considérées comme prestations qui requièrent la qualification de médecin spécialiste en dermato-vénéréologie (E) :

Dermatologie courante du sujet âgé. Printemps Médical de Bourgogne 31 Mars 2012 Dr Claude Plassard Gériatre CHI Châtillon/Montbard

Sujets présentés par le Professeur Olivier CUSSENOT

AJO/ BJO/ Retina Oct 2014 Par Wilfried Minvielle

Cancers du larynx : diagnostic, principes de traitement (145a) Professeur Emile REYT Novembre 2003 (Mise à jour Mars 2005)

Cancer de l œsophage. Comprendre le diagnostic

Cancer de l ovaire. traitements, soins et innovation. traitements adjuvants et de consolidation. juin 2009

Dépistage du cancer colorectal :

Lymphome non hodgkinien

La Dysplasie Ventriculaire Droite Arythmogène

Le dépistage des cancers

Statistiques Canadiennes sur le Cancer, et HMR sur le poumon

Les tests de génétique moléculaire pour l accès aux thérapies ciblées en France en 2010

Transcription:

Tumeurs de l ovaire C. Genestie Gustave Roussy

Tumeurs primitives ovariennes classification OMS 2014 Tumeurs épithéliales 50 à 70% Tumeurs du stroma et cordons sexuels 10% Tumeurs germinales 20 à 30%

Tumeur épithéliale Les plus fréquentes 60 % tumeur bénigne 30 % tumeur maligne 90% des cancers ovariens Diagnostic : Stade avancé Pronostic sombre

6 sous-types histologiques en fonction du type des cellules (McCluggage_11) séreux : 68-71 % mucineux : 3 % Seromucineux : endométrioïde : 9-11 % à cellules claires : 12-13 % Brenner : 1 % indifférenciées

Chaque type histologique subdivisé en trois catégories pronostiques Tumeur bénigne : 60% Tumeur «borderline» (tumeur à la limite de la malignité) : 10% Tumeur maligne : 30% 2 critères (Prat_09) : l importance de la prolifération des cellules épithéliales et le degré d atypies nucléaires la présence ou l absence d infiltration du stroma ovarien

Tumeurs séreuses Les plus fréquentes Bénigne : 50% Borderline : 15% Maligne : 35%

Tumeur séreuse à la limite de la malignité Tumeur borderline Variété tumorale particulière à l ovaire Entre tumeur bénigne et maligne Âge : 20 à 40 ans Excellent pronostic

Cystadénome papillaire séreux à la limite de la malignité Revêtement pluristratifié Touffes de cellules desquamant Atypies Contingent micropapillaire Absence d infiltration

Implants

Tumeur séreuse maligne Les plus fréquents et représentant la majorité des tumeurs épithéliales de stade étendu.

Tumeur séreuse maligne

Grade MD Anderson : Malpica Grading permettant de distinguer les adénocarcinomes séreux en haut et bas grade. Grading basé : degré d atypies nucléaires. mitoses (seuil 12 mitoses pour 10 GC) (Roth_07).

Caractéristiques : adénocarcinome de bas grade : 10 % des cancers séreux ovariens (Lalwani_11). atypie légère à modérée / faible index mitotique. associé (60 %) à des tumeurs séreuses borderline séquence adénome /adénocarcinome (Malpiga_04, Malpiga_08). Chimio resistant

Caractéristiques : adénocarcinome sereux de haut grade 90 % des cancers (Lalwani_11). mauvais pronostic activité mitotique importante avec plus de 12 mitoses pour 10 Grands Champs, atypies cytonucléaires marquées (Malpiga_04). Les plus fréquents et représentant la majorité des tumeurs de stade étendu.

Profil immuno-histochimique/ moléculaire Immunohistochimie : WT1 marqueur spécifique des tumeurs séreuses : 80 % à 90 % des carcinomes séreux présentent un marquage nucléaire diffus positif (McCluggage_11). Moléculaire : Haut grade : mutation du gène P53 Bas grade : mutation des gènes BRAF et KRAS

Origine tumeur séreuse ovaire haut grade/ péritoine/trompe pavillon des trompes de Fallope STIC pour «serous tubal intraepithelial carcinomas» (Kurman_11 ; McCluggage_11). Annexectomie prophylactique/ BRCA1 BRCA2 Mutation P53 : tumeur ovaire et trompe D après Kurman

Théorie de l endosalpingiose D après Kurman

Tumeurs mucineuses Moins fréquentes : 36 % des tumeurs épithéliales 80 % bénignes 15 % borderline 5% malignes Fréquence des tumeurs malignes : diminuée si tumeur bilatérale, étendue : métastases appendicectomie

Tumeur mucineuse Macroscopie : Volumineuse Multiloculaire Contenu visqueux Cellules mucosécrétantes Endocol : séromucineux Intestinal

Tumeurs malignes mucineuses Adénocarcinome «expansif» : Infiltration de mode expansif : front tumoral, sans infiltration du chorion Adénocarcinome «infiltratif» : Glandes anarchiques dans un stroma fibreux Tumeur mixte : échantillonnage

Adénocarcinome mucineux Grade : nucléaire Gènes : Kras+++, HER2, Braf Origine discutée

Tumeur endométrioïde 8% des tumeurs épithéliales Unilatérale (83%) Stade I le plus souvent Grade : OMS Immunohistochimie : WT1, CK20, CDX2 négatifs Moléculaire : PTEN/KRAS//PIK3CA/ B Caténine Similaire au K de l endomètre type I

Adénocarcinome à cellules claires Fréquence : 3% 99% malin Grade : non Immunohistochimie : HNF1b et napsine Moléculaire : mutation de PIK3CA et ARD1a

Facteurs de pronostic des adk Stade clinique +++ Type cellulaire : ovariens carcinomes à cellules claires mauvais pronostic quel que soit le stade grading non adapté chimiorésistance (peut être par absence de récepteurs aux oestrogènes) carcinomes indifférentié réputé plus chimiosensibles Degré de différenciation (grade)

Tumeurs germinales ovariennes Caractères généraux % +++++ dérivent des cellules germinales primordiales de la gonade embryonnaire.. Diagnostiquées le plus souvent chez l enfant et l adulte jeune. Volontiers associées à la sécrétion d hormones peptidiques et d antigènes onco-foetaux responsables d une symptomatologie Parfois spécifique et identifiables par dosages sériques pré opératoires.

Tumeurs germinales ovariennes Caractères généraux (suite) Leurs formes malignes sont de croissance volontiers explosive et d évolution spontanée rapide et redoutable. Elles sont en revanche très chimio et/ou radio sensibles et ont vu leurs pronostic se modifier radicalement ces dernières années. elles doivent pouvoir bénéficier le plus souvent possible d une chirurgie initiale conservatrice de façon à ne pas compromettre l avenir obstétrical des patientes jeunes.

Tumeurs germinales ovariennes Classification histologique (OMS 2003) Dysgerminomes Tumeurs vitellines Carcinomes embryonnaires Polyembryomes Choriocarcinomes Tératomes Matures Immatures Cancérisés Tumeurs germinales mixtes

Tumeurs ovariennes du mésenchyme et des cordons sexuels Caractères généraux 6% des tumeurs ovariennes grande variété de lésions souvent peu ou même indifférenciées mais comportant presque toujours les stigmates d une flexion dans le sans féminin (tumeurs de la granulosa et fibro-thécales) ou dans le sens masculin (tumeurs de Sertoli-Leydig) Tumeurs souvent hormono-sécrétantes et révélées par une symptomatologie spécifique Âge de survenu très différent et de pronostic très variable mais souvent à malignité atténuée Tumeurs le plus souvent unilatérales, encloses et diagnostiquées au stade I

Tumeurs ovariennes du mésenchyme et des cordons sexuels Classification (OMS 2003) Tumeurs de la granulosa et fibrothécales Tumeurs de la granulosa De type adulte De type juvénile Tumeurs fibro-thécales Thécomes et fibromes Tumeurs stromales slérosantes Fibrosarcomes Tumeurs à cellules de Sertoli-Leydig Autres types tumoraux Gynandroblastomes Tumeurs à tubules annelés Tumeurs inclassées

Tumeurs secondaires Environ 6% des tumeurs malignes de l ovaire et même 10% des tumeurs bilatérales Par ordre de fréquence Cancers du sein Cancers du colon Autres Endomètre Estomac (tumeurs de Krükenberg) Appendice Lymphomes et mélanomes

TMRO (tumeur maligne rare ovarienne) : Type histologique : mucineuse/ /à cellules claires/brenner Tumeur du stroma et des cordons sexuels : tumeur de la granulosa adulte/tumeur de la granulosa juvénile/fibrosarcome/tumeur de Sertoli Leydig/autre Tumeur germinal hors tératome mature