AGORA 2014 Appel à idées Habiter les toits à Bordeaux Et pour compléter 1
SOMMAIRE Vues générales des toits 3 Type de charpentes, de la plus simple à la plus sophistiquée quelques coupes transversales 8 Vue depuis la Cité Administrative 2
Vues générales des toits de Bordeaux 3
Densité des toitures bordelaises dans le cœur de Bordeaux entre palais des sports (en partie sur la droite) et place Camille Jullian (en partie sur la gauche.) Au centre le cours Alsace-Lorraine sectionne cette abondance de toits. 4
Le paysage des toits peut évoquer les charmes d une médina et ses méandres au fond, on perçoit le dôme de la gare Saint-Jean Ribambelle de cours, puits de jour, lucarnes, petits jardins, cheminées, verrières rythment ces toitures vernaculaires l ombre de la flèche Saint-Michel s adosse sur l îlot du presbytère. 5
En élévation, le paysage de tuiles domine et à l horizon se dresse Mériadeck Parfois, dans cet amas de toitures, émerge une terrasse en surplomb 6
La tuile canal recouvre la pierre des édifices bordelais, le rouge et l ocre prédominent lorsque l on prend de l altitude ici depuis la flèche de Saint-Michel, au fond à gauche s élèvent les arbres de la place André Meunier. Les larges îlots de Caudéran laissent place à des jardins. Plus on s éloigne du cœur historique et plus l emprise des jardins privés s élargie dans ces quartiers limitrophes du centre. 7
Les pentes douces des toitures en tuile et ici et là des pentes plus raides des toits en ardoise, en zinc. Aujourd hui certains versants, côté jardin, peuvent se transformer en toit-terrasse. 8
Type de charpentes, de la plus simple à la plus sophistiquée quelques coupes transversales 9
1 La charpente non assemblée est la plus simple. Elle est adaptée au parcellaire étroit qui caractérise l occupation du sol dominante dans les parties les plus anciennes de la ville qui sont aussi les plus denses. Elle se constitue entre deux murs pignons de maçonnerie orientés le plus souvent de manière perpendiculaire à la rue, mais qui peuvent aussi lui être biais. Le volume sous toiture (le comble) est ainsi entièrement dégagé bien qu il présente souvent peu de surface habitable en raison de la faible hauteur entre le plancher et la pan de toit. 10
2 Sur la charpente avec ferme «simple», la distance entre deux murs porteurs est supérieure à 6 m, une structure plus élaborée est nécessaire pour soutenir la couverture, soutenue par deux murs opposés. Dans la majorité des cas à Bordeaux, elles sont installées perpendiculairement à la rue et s appuient sur les murs de façades avant et arrière. Les fermes simples rendent les combles peu habitables car elles coupent le volume en plusieurs espaces qui communiquent difficilement entre eux lorsque l entrait est bas. 11
3 Le comble à entrait retroussé permet de dégager une hauteur habitable plus importante que les modèles précédents. Ce principe, combiné à un plancher surbaissé, permet de rendre le dernier niveau habitable. En façade, on peut en soupçonner l existence en observant le couronnement. Il est parfois éclairé et ventilé par de petites ouvertures carrées, rondes ou ovales. La hauteur entre le linteau de la baie du dernier niveau et la corniche, le plus souvent richement mouluré, en est souvent l indice. 12
4 Le comble à surcroit est une réponse encore plus sophistiquée apportée à la recherche d un volume habitable en toiture. L inclinaison presque verticale des jambes de force limite l encombrement du comble. Ce type de charpente offre une habitabilité précieuse. L éclairement est généralement assuré par l installation de fenêtres d attique en façade. 13
5 Le comble dit «à la Mansart» découle du perfectionnement du comble à surcroît. Le principe de charpente est le même, la couverture change. Le toit combine deux formes de pente : en partie supérieure une pente faible appelée «terrasson», généralement recouverte de tuiles assortie de pans couverts d ardoises dits «brisis». L indéformabilité de l ensemble est assurée grâce à de fortes pièces métalliques qui forment la liaison entre l entrait et les jambes de force quasiment verticales. Dans les combles mansardés des édifices les plus nobles, au plus grand développé, cette articulation est assurée par les aisseliers de liaison. Parfois, des poteaux intermédiaires consolident encore l ensemble. Dans ce dispositif de charpente, les cloisonnements sont toujours solidaires du complexe ferme/trapèze et en assurent la rigidité. Il correspond à Bordeaux aux plus nobles hôtels particuliers et aux édifices publics majeurs mais aussi aux grands programmes d embellissements de la seconde moitié du XVIIIe siècle qui font la qualité des espaces publics majeurs, comme les quais ou les grandes places ordonnancées de la ville classique. 14
6 La charpente avec poutre treillis Apparue à la fin du XIXe siècle, même si des tentatives antérieures existent, la poutre treillis en bois bouleverse radicalement le système de couverture traditionnel. En effet, tandis que les fermes travaillent dans le sens de la profondeur des immeubles, perpendiculairement à la rue et parallèlement aux murs mitoyens, les poutres treillis se positionnent à l emplacement des pannes, parallèlement aux murs de façade et perpendiculairement aux mitoyens. En règle générale, on rencontre deux hauteurs de poutre ; la plus haute, à l emplacement de la faitière ; deux autres plus basses, au niveau du milieu du long pan. L espace habitable qu elles libèrent au sol dépend surtout de leur hauteur et de la profondeur de la parcelle. Dans le cas des parcelles les plus profondes, la distance entre deux poutres treillis dégage assez d espace pour aménager des pièces de vie. L on peut toujours y ménager des percements pour habiter les combles qu elles occupent. Elles sont aussi fréquentes en métal. 15
7 La charpente asymétrique est une variation de la charpente à ferme simple. Ce type de charpente offre une qualité résidentielle analogue à celle des étages courants, car le volume habitable, maximisé est éclairé de lucarnes en pierre, qui atteignent la dimension de fenêtres courantes. 16
8 La charpente métallique apparait dès la deuxième moitié du XIXe siècle dans les constructions publiques, elle ne gagne la construction privée que plus tardivement. Cependant, il n est pas rare de la voir proliférer notamment dans les chais, les hangars et les entrepôts de toute sorte de la fin du XIXe siècle. Elles permettent de franchir des distances de mur à mur supérieures à 10 m sans points d appui supplémentaire avec une réelle économie de matériaux. Les sections des fers, souvent en T sont également souvent assemblées avec des platines métalliques rivetées ou vissées. Ces fermes, dans les cas où elles sont de grande portée, ne conviennent bien plus souvent aux normes incendie et de sécurité qui s appliquent aux établissements recevant du public. Elles sont en revanche tout à fait réutilisables dans les immeubles privés et peuvent être restaurées. Il existe aussi des poutres treillis métalliques, conçues et disposées comme celles en bois, avec des sections bien plus fines et légères que ces dernières. 17