L'attentat de Sarajevo Documents complémentaires et consignes Gavrilo Princip (1894-1918) et ses complices sont des Slaves, mais de nationalité austro-hongroise. Presque aucun n'a plus de 20 ans. Les puissances en 1914. Chacun a des alliés importants. 1
Dévastations après des excès contre la population serbe, le 29 juin 1914 à Sarajevo Mobilisation de réservistes «autrichiens», 13 août 1914 2
La Première Guerre mondiale: Réaction en chaîne 1914 28 juin L'archiduc héritier d'autriche est assassiné à Sarajevo. 5-6 juillet Berlin promet son appui à Vienne pour régler la question serbe. 15 juillet Poincaré, président de la République Française, part pour Saint-Pétersbourg. 17 juillet Vienne décide de remettre un ultimatum à la Serbie. 23 juillet Fin du voyage de Poincaré en Russie. Ultimatum autrichien à la Serbie. 25 juillet Mobilisation en Autriche et en Serbie. 28 juillet L'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. 29 juillet La Grande-Bretagne propose sa médiation; la Russie mobilise partiellement. 30 juillet Mobilisation générale en Russie. 31 juillet Mobilisation générale en Autriche-Hongrie. L'Allemagne veut forcer la Russie à interrompre sa mobilisation; ultimatum allemand à la France pour connaître sa position en cas de conflit germano-russe. 1 er août Mobilisation générale en France et en Allemagne. Déclaration de guerre de l'allemagne à la Russie. 2 août Ultimatum allemand à la Belgique pour le passage des troupes. 3 août L'Allemagne déclare la guerre à la France. 4 août La Belgique neutre est envahie par les troupes allemandes. Ultimatum britannique à l'allemagne pour qu'elle retire ses troupes de Belgique; refus de l'allemagne; la Grande-Bretagne déclare la guerre à l'allemagne; l'italie proclame sa neutralité. 23 août Le Japon entre en guerre avec l'entente. 1 er nov. La Turquie entre en guerre avec les Empires centraux. 1915 23 mai L'Italie déclare la guerre à l'autriche-hongrie et rejoint l Entente. 5 octobre La Bulgarie entre en guerre avec les Empires centraux. 1916 17 mars Entrée en guerre du Portugal avec l Entente. 27 août La Roumanie entre en guerre aux côtés de l'entente. 1917 2 avril Entrée en guerre des Etats-Unis avec l'entente. 27 juin La Grèce entre en guerre avec l Entente 3
Les complots de la Main Noire Bras armé du nationalisme serbe, la Main noire a fomenté, dans les premières années du siècle, des complots meurtriers qui ont grandement contribué à la déstabilisation de la région. 4 8 12 16 20 24 28 32 36 40 Si elle comprenait un certain nombre de civils, la Main noire avait été fondée surtout par des officiers, et en particulier les «régicides» qui, en 1903, avaient assassiné le roi Alexandre Obrenovic. Dirigée par le colonel Dragutin Dimitrievic, également connu sous le pseudonyme d'apis, chef du service des renseignements de l'état-major de l'armée serbe, elle avait des contacts avec le roi Pierre I er Karageorgevic et ses fils Georges et Alexandre. Malgré ses ramifications dans les sphères gouvernementales, elle dénonçait vivement le Premier ministre Pasic et les dirigeants radicaux qui, après avoir été les porte-parole du nationalisme, étaient maintenant accusés de passivité et de complaisance envers l'autriche- Hongrie. En outre, la Main noire avait pénétré les autres associations et clubs nationalistes, en particulier une société plus ancienne créée en 1908, Narodna Odbrana («Défense nationale»), composée plutôt de civils et qui, après avoir été une organi- sation paramilitaire visant à l'action révolutionnaire et la guérilla, et avoir engagé des volontaires pour empêcher l'annexion de la Bosnie- Herzégovine, s'était convertie principalement dans l'action culturelle. Elle comptait de très nombreux comités en Serbie, mais aussi en Bosnie, et contrôlait des réseaux secrets de communication entre les deux régions. Il existait d'ailleurs une certaine imbrication entre la Main noire et la Défense nationale. L'attentat de Sarajevo a été le fait de Jeunes Bosniaques exaltés, convaincus de la nécessité de l'assassinat politique: «Je suis un héros- serbe», a proclamé l'un d'eux au cours de son procès. Ils n'auraient pu cependant réaliser leur projet si, à Belgrade, ils n'avaient obtenu de la Main noire les armes dont ils avaient besoin. Mais le colonel Dimitrievic, qui avait donné son accord au major Tankosic pour qu'il les fournisse aux conjurés, n'imaginait pas que ceux-ci réussiraient. Cet expert en combinaisons compliquées entendait sur- tout utiliser cette affaire pour déstabiliser le Premier ministre Pasic, dont il trouvait la politique trop molle. D'ailleurs, quand, le 15 juin, Dimitrievic et Tankosic informèrent le comité central de la Main noire de ce qu'ils avaient fait, ils furent désavoués, fis cherchèrent alors à arrêter les apprentis terroristes. Ceci expliquerait l'attitude de Danilo llic, qui était le plus lié à la Main noire, et qui, après avoir été avec Princip l'organisateur de toute l'affaire, essaya en vain de dissuader ses camarades de poursuivre leur action jusqu'au bout. Mais llic, âgé de plus de vingt ans, fut l'un des six condamnés à mort exécutés en octobre 1914 et emporta le secret dans sa tombe, comme le colonel Dimitrievic. En effet, à la suite du déclenchement de la guerre, la Main noire fut de plus en plus violemment contestée. C'est ainsi qu'en 1917, un officier serbe, Dobrivoï R. Lazarevitch, publiait en Suisse un pamphlet d'une extrême violence, intitulé La Main noire, où il accusait l'organisation clandestine et ses membres, après avoir assassiné en 1903 le roi Alexandre, d'être responsables non seulement de l'attentat de Sarajevo, mais de tous les malheurs de son pays depuis 1914. La même année, Dimitrievic était arrêté à Salonique et exécuté pour un complot, probablement imaginaire, contre le prince-régent Alexandre. En 1953, le maréchal Tito fit casser le jugement de 1917 contre le colonel Dimitrievic et entreprit la réhabilitation de la Main noire. L'organisation avait été décimée pendant la guerre, mais la tradition de la conspiration et de la violence ne disparut pas pour autant. Dès 1917, à la Main noire succédait la Main blanche, créée à l'initiative du futur roi Alexandre Ier et qui devint un rouage important de l'etat yougoslave et de l'idéologie grand-serbe. De même apparaît chez les Croates, en 1929-1930, une société secrète, le mouvement oustacha, dont les membres assassinent Alexandre Ier, à Marseille en 1934. 44 48 52 56 60 64 68 72 76 80 Revue l'histoire: 1914 : la guerre commence à Sarajevo Jean-Jacques BECKER encadré dans le mensuel n 178, juin 1994 4
Consignes de travail 1. En vous basant sur la source principale d'abord, puis sur d'autres documents ensuite, dites quelle est la place que donne aux complotistes le gouvernement austro-hongrois. Dites ensuite ce que l'on peut penser de ce point de vue. 2. En vous basant sur la source principale d'abord, puis sur d'autres documents ensuite, dites quelle est la place que donne aux complotistes le gouvernement serbe. Dites ensuite ce que l'on peut penser de ce point de vue. 3. En vous basant sur les sources, dites ce que l'on peut penser du rôle réel des assassins, en considérant aussi leur âge, leur endoctrinement, leur organisation. Situez votre réflexion par rapport aux idées évoquées dans le dossier général de référence sur la théorie du complot. Toute réponse doit être basée sur des citations. Longueur des réponses: 1 page a 4 recto/verso par réponse au maximum. Veillez à soigner la rédaction et l'orthographe. Police de caractères (indicative): Times 11 ou Helvetica 10 Bonne chance! 5