Plan régional de développement intégré des ressources et du territoire (PRDIRT) SECTION 2.1



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Plan régional de développement intégré des ressources et du territoire (PRDIRT) SECTION 2.1 Vaste territoire de près de 40 000 km², parsemé de lacs, de rivières et de forêts, la Mauricie possède d extraordinaires ressources naturelles. Cette section fait un survol des caractéristiques sociales et économiques de la Mauricie, permettant ainsi de mieux comprendre le contexte dans lequel les organismes et les individus évoluent afin de développer leur communauté et leur région.

2. PORTRAIT DE LA MAURICIE : UN TERRITOIRE, DES RESSOURCES, DES GENS Le chapitre 2 regroupe sept sections : le territoire, la forêt, la faune, l énergie, les ressources minérales, l eau et la villégiature. À l intérieur de chacune des sections, on y dresse un portrait de la ressource, les potentiels et les défis. Ainsi, il sera possible de déterminer plus clairement les enjeux régionaux qui s en dégagent et qui feront l objet du chapitre suivant. 2.1 LE TERRITOIRE La section 2.1 traite spécifiquement des particularités du territoire mauricien, de sa population et des communautés autochtones qui l habitent, de son contexte socio économique ainsi que des territoires délimités aux fins de protection tels que les sites archéologiques, patrimoniaux ou historiques et les aires protégées. 2.1.1 SITUATION GÉOGRAPHIQUE ET TENURE DU TERRITOIRE La Mauricie est habitée depuis plusieurs siècles par les nations autochtones. L histoire coloniale de la région débute vers le 17 e siècle avec l arrivée du Sieur de Laviolette, envoyé par Samuel de Champlain, pour construire une habitation et un fort à l embouchure de la rivière Saint Maurice [281]. La première habitation est construite le 4 juillet 1634. Trois Rivières constitue le troisième fort de la colonie, après Québec et Fort de Richelieu sur l île de Sainte Croix. Il sert, en même temps, de poste de traite des fourrures avec les Hurons, les Algonquins et les Montagnais. Ainsi fondée, Trois Rivières devient la deuxième plus ancienne ville du Canada [106]. La région de la Mauricie hérite d une longue histoire étroitement liée à l utilisation de la rivière Saint Maurice par la traite des fourrures. Dès 1850, pendant que l exploitation forestière débute véritablement grâce à l installation des premières scieries, la rivière Saint Maurice sert au transport du bois par flottage [107]. Quelques décennies plus tard, l utilisation du fort potentiel hydroélectrique de la rivière permet un réel développement industriel pour la région, à tel point que Shawinigan et Trois Rivières sont, à une certaine époque, considérées comme des capitales mondiales de l industrialisation [107]. En outre, le réservoir Gouin, créé par la construction des barrages, a longtemps été le plus grand réservoir artificiel au monde. L arrêt du flottage du bois sur la rivière, en 1995, permet de développer davantage le potentiel récréatif et touristique de ce vaste cours d eau [227]. La Mauricie est entourée de huit régions administratives, soit le Centre du Québec au sud, la région de Lanaudière, les Laurentides, l Outaouais et l Abitibi Témiscamingue à l ouest, le Nord du Québec au nord, le Saguenay Lac Saint Jean au nord est et la région de la Capitale Nationale à l est (carte 2.1 1). Les limites régionales actuelles ont été définies, le 30 juillet 1997, à la suite de la scission de l ancienne région Mauricie Bois Francs [227]. Sa position centrale au Québec lui est favorablement stratégique. En effet, Trois Rivières, le point d entrée de la Mauricie par le sud, est située à moins d une heure et trente minutes de route de 80 % de la population québécoise, soit les villes de Québec, de Sherbrooke et de Montréal. 10

La Mauricie correspond à 2,4 % de la superficie du Québec, c est à dire une étendue de 39 924 km 2, incluant tous les éléments terrestres et hydriques circonscrits par les limites administratives; ce qui la classe au sixième rang des régions à ce chapitre [221]. Son importante superficie entraîne, du sud au nord, une différenciation des paysages et de l utilisation du territoire. C est d ailleurs la région administrative qui possède le plus de domaines bioclimatiques engendrant une grande variabilité pour la composition forestière. En fait, la réalité des basses terres du Saint Laurent n est pas la même que celle du Bouclier canadien en Haute Mauricie. Le territoire de la Mauricie est, dans une forte proportion, de tenure publique avec 32 059 km² compris dans cette catégorie [133], soit 80 % de la Mauricie (figure 2.1 1). Divers droits d utilisation (ex. : baux de villégiature) et d exploitation (ex. : droits forestiers et miniers) sont attribués sur la très grande majorité de ce territoire. Figure 2.1 1 Répartition des superficies selon les régimes de propriété en Mauricie TERRES PRIVÉES 19% TERRES FÉDÉRALES 2% TERRES PUBLIQUES 79% Adapté de MRNF, (2009) [173] Cinq grands propriétaires de forêts privées détiennent des blocs de plus de 800 hectares d'un seul tenant et ces superficies comptent pour près de la moitié de toutes les forêts privées mauriciennes. Dans l agglomération de La Tuque, trois grands blocs forestiers privés totalisent une superficie d environ 3 890 km 2. Ces territoires ont été concédés par l État à des compagnies privées pour favoriser le développement industriel du Québec, notamment son réseau ferroviaire au début du siècle dernier [166]. La totalité des propriétés privées, incluant les actifs de grands propriétaires fonciers, compte pour 7 701 km² de territoire (tableau 2.1 1). La majorité d entre elles, soit plusieurs dizaines de milliers de lots privés, sont situées au sud de la région et le long de la rivière Saint Maurice. La figure 2.1 2 permet d apprécier la répartition de la superficie totale de la Mauricie selon la tenure des terres et ensuite selon son appartenance au milieu forestier, au milieu urbain ou au milieu hydrique constitué de plans d eau. Le milieu urbain et agricole réfère au territoire utilisé pour loger des infrastructures telles que les bâtiments, les routes, l agriculture ou toute autre utilisation qui nécessite un déboisement permanent. Territoire 11

Figure 2.1 2 Répartition des superficies en Mauricie Superficie totale Mauricie (km 2 ) 1 39 908 Portrait statistique, MRNF (2009) [t76] Données de 2004 Territoire public 31 388 Territoire fédéral² 818 Territoire privé 7 701 Eau 3 648 Forêt 27 672 Urbain/ Agricole³ 68 Eau 284 Forêt 531 Urbain/ Agricole³ 3 Petits propriétaires 3 975 Grands propriétaires 3 726 Eau 180 Forêt 2 403 Urbain/ Agricole³ 1 392 Eau 442 Forêt 3 274 Urbain/ Agricole³ 10 Tenure Territoire fédéral Territoire public provincial Territoire privé Informations supplémentaires Regroupe les réserves autochtones et le Parc national du Canada de la Mauricie Peu peuplé. Constitue un patrimoine important, un milieu naturel exceptionnel et un bassin de ressources naturelles essentiel pour le développement socio économique de la Mauricie. Densément peuplé et principalement localisé dans les basses terres du Saint Laurent. Subdivisé en lots privés de plus ou moins grande superficie appartenant à des particuliers ou des entreprises privées. En Mauricie, la forêt privée regroupe environ 6 800 propriétaires. Superficie de la Mauricie par catégorie Terre ferme = 35 354 km² Forêt = 33 881 km² Eau = 4 554 km² Urbain et agricole = 1 473 km² 1 : Un écart existe entre la source de données utilisée (Portrait statistique du MRNF, 2009) et la donnée officielle de la Direction générale de l information géographique qui établit la superficie totale de la Mauricie à 39 924 km². Cet écart s explique par le fait que les données forestières contenues dans le portrait statistique, édition 2009, ont été recueillies en 2004 alors que les données sur le territoire datent de 2009. Cependant, la superficie de 2004 a été conservée pour établir une cohérence avec les données forestières. 2 : Le territoire fédéral inclut la superficie du Parc national du Canada de la Mauricie. 3 : Cette désignation contient toutes les superficies recouvertes de bâtiments et autres infrastructures comme les routes. Elle regroupe également toute superficie déboisée de manière permanente telle que les sols utilisés à des fins agricoles. 12

Nord-du-Québec Côte-Nord Saguenay - Lac-Saint-Jean Gaspésie - Îles-de-la-Madeleine Bas-Saint-Laurent Abitibi-Témiscamingue Mauricie Capitale-Nationale Outaouais Laurentides Lanaudière Centre-du-Québec Montréal Montérégie Estrie 2.1-1 Situation géographique provinciale de la Mauricie 0 100 200 400 1:9 000 000 600 Km 800 Sources cartographiques Projection cartographique Réalisation Ce produit comporte de l'information géographique de référence provenant du ministère des Ressources naturelles et de la Faune et ministère des Affaires municipales et des Régions et Occupation du territoire Gouvernement du Québec Basée sur le système de référence géodésique Nord-Américain de 1983 (NAD 83). Projection : Transverse Mercator (UTM) fuseau 18 Luc Désaulniers, géographe Conférence régionale des élus de la Mauricie Version septembre 2010

2.1.2 CARACTÉRISTIQUES SOCIALES 2.1.2.1 Organisation administrative du territoire La région de la Mauricie compte 42 municipalités regroupées en municipalités régionales de comté (MRC) et territoires équivalents (TE) (tableau 2.1 2). Le terme «TE» est utilisé pour désigner les entités municipales ayant des pouvoirs similaires aux MRC en matière de gestion du territoire et exerçant des compétences dévolues aux MRC. Il y a trois MRC en Mauricie : la MRC de Maskinongé, qui porte le nom de l importante rivière qui la traverse, la MRC des Chenaux, dont le nom évoque les multiples affluents du réseau hydrographique sillonnant les terres agricoles et qui caractérisent cette MRC et la MRC de Mékinac, qui porte le nom du plus grand lac de son territoire. Le conseil de la MRC est composé obligatoirement du maire de chacune des municipalités membres. Le préfet de la MRC peut être élu au suffrage universel ou être désigné par le conseil de la MRC. En ce qui concerne les TE, la Mauricie en compte également trois : la ville de Trois Rivières, la ville de Shawinigan et l agglomération de La Tuque. Cette dernière comprend 75 % de la superficie de la Mauricie. Elle regroupe la ville de La Tuque ainsi que les municipalités de La Bostonnais et de Lac Édouard. Les principales responsabilités et compétences d une MRC ou d un TE sont : Aménagement et urbanisme; Gestion des cours d eau du territoire; Préparation des rôles d évaluation foncière et perception des taxes; Établissement du plan de gestion des matières résiduelles; Élaboration d un schéma de couverture de risques (sécurité incendie); Élaboration d un schéma de sécurité civile; Soutien au développement local, notamment par le centre local de développement (CLD). Tableau 2.1 2 Caractéristiques des MRC et TE de la Mauricie MRC et TE Nombre de Superficie municipalités km² % région Chef lieu 1 Trois Rivières 1 289 1 Trois Rivières Shawinigan 1 781 2 Shawinigan Agglomération de La Tuque 3 29 988 75 La Tuque Maskinongé 17 2 388 6 Louiseville Mékinac 10 5 606 14 Saint Tite Des Chenaux 10 872 2 Saint Luc de Vincennes Mauricie 42 39 924 100 Adapté de Statistique Québec, 2008 [134] 1 Endroit où sont regroupés les pouvoirs administratifs de la MRC et du TE. Territoire 15

La MRC de Mékinac possède également quatre territoires non organisés (TNO). Un TNO est un territoire inclus à l intérieur d une MRC ou d un TE et qui n est pas sous gestion d une municipalité (non organisé du point de vue politique). Les compétences et responsabilités qui relèveraient normalement de la municipalité sont donc directement assumées par le conseil de la MRC ou du TE. La MRC de Maskinongé ne possède plus de TNO depuis que les deux territoires en question ont été annexés à la municipalité de Saint Alexis des Monts. Il en va de même pour les anciens TNO de La Tuque annexés depuis la création de la nouvelle agglomération. 16

460000 510000 560000 610000 660000 710000 5400000 5400000 Nord-du-Québec Saguenay - Lac-Saint-Jean 5330000 5330000 Abitibi-Témiscamingue Obedjiwan La Tuque Agglomération de La Tuque Wemotaci Coucoucache Lac-Édouard 5260000 5260000 La Bostonnais Légende Limite MRC et Ville Limite administrative provinciale Limite de municipalité Capitale-Nationale Cours d'eau Lac-Normand Hydrographie Lac-Masketsi Rivière-de-la-Savane Tenure privée Tenure publique MRC de Mékinac Trois-Rives 5190000 5190000 Lac-aux-Sables Notre-Dame-de-Montauban Lac-Boulé Sainte-Thècle Saint-Roch-de-Mékinac Laurentides Grandes-Piles Ville de Shawinigan Lanaudière Saint-Alexis-des-Monts Saint-Tite Saint-Adelphe Hérouxville Saint-Séverin Saint-Prosper Saint-Stanislas Sainte-Anne-de-la-Pérade Saint-Mathieu-du-Parc Saint-Narcisse MRC de Maskinongé Saint-Élie-de-Caxton Saint-Luc-de-Vincennes Batiscan Notre-Dame-du-Mont-Carmel Saint-Maurice Champlain Charette Saint-Paulin MRC des Chenaux Sainte-Geneviève-de-Batiscan Saint-Boniface Saint-Étienne-des-Grès Saint-Barnabé Sainte-Angèle-de-Prémont Saint-Sévère Ville de Trois-Rivières 5120000 Saint-Justin Louiseville Maskinongé Outaouais 460000 Centre-du-Québec Montérégie 510000 560000 610000 660000 710000 2.1-2 Les limites administratives de la Mauricie 0 12,5 25 50 1:1 100 000 75 Km 100 Sources cartographiques Projection cartographique Réalisation Ce produit comporte de l'information géographique de référence provenant du ministère des Ressources naturelles et de la Faune et ministère des Affaires municipales et des Régions et Occupation du territoire Gouvernement du Québec Basée sur le système de référence géodésique Nord-Américain de 1983 (NAD 83). Projection : Transverse Mercator (UTM) fuseau 18 Luc Désaulniers, géographe Conférence régionale des élus de la Mauricie Version décembre 2010 5120000 Saint-Édouard-de-Maskinongé Saint-Léon-le-Grand Sainte-Ursule Yamachiche

2.1.2.2 Population En 2008, avec 262 152 habitants, la population mauricienne présente 3,4 % de la population du Québec et se classe au onzième rang des régions du Québec. Cette population habite sur un territoire de 35 452 km², superficie en terre ferme de la région, et possède une densité de 7,4 habitants/km². Les deux tiers des Mauriciens vivent en milieu urbain [87]. La population de la Mauricie est à la baisse et devrait, selon les modèles démographiques, décroître encore au cours des prochaines années. L Institut de la statistique du Québec prévoit que la diminution de la population se fera sentir surtout chez les jeunes de moins de 16 ans, alors que la population plus âgée augmentera légèrement. L âge moyen en Mauricie se situe à 40 ans alors qu il est de 37,8 ans pour le Québec. Il est le plus élevé dans la province. L espérance de vie des femmes et des hommes de la Mauricie est respectivement de 82 et de 75 ans, ce qui se compare au reste du Québec. Le niveau de scolarité de la population mauricienne demeure faible. Seulement 8,5 % des habitants de la région détiennent un diplôme d études universitaires. Ce pourcentage est nettement inférieur à la moyenne québécoise de 14,2 %. La langue maternelle est, dans 98,0 % des cas, le français et les immigrants récents ne représentent que 2,0 % de la population. Les Autochtones forment 1,0 % de la population totale. La région connaît un solde migratoire négatif depuis quelques années (à l exception de 2006 2007) et l on prévoit une diminution de 3,0 % d ici 2016, alors que la population du Québec augmenterait de 4,8 % [165]. Les Mauriciens quittent la région pour, dans l ordre, le Centre du Québec, la Capitale Nationale et Montréal. À l opposé, les principales régions d origine des entrants sont Montréal, Centre du Québec et la Montérégie. La migration interne 2 démontre que les gens ont tendance à quitter l agglomération de La Tuque pour se diriger vers Trois Rivières, Shawinigan et la MRC des Chenaux. Tableau 2.1 3 Répartition démographique de la Mauricie selon les classes d âge Classe d âge de la population Nombre de personnes en Mauricie (valeur absolue) % 0 14 ans 35 198 13,5 15 24 ans 31 755 12,2 25 44 ans 60 622 23,2 45 64 ans 85 025 32,6 65 ans et plus 48 549 18,6 Adapté de l Institut de la statistique du Québec, 2008 [134] Près de 70 % de la population est concentrée dans les deux grandes villes fusionnées de Trois Rivières et de Shawinigan (tableau 2.1 4). L importance démographique de ces deux villes peut s expliquer par la présence de la rivière Saint Maurice, qui a suscité le développement économique de la région, notamment par l hydroélectricité, le regroupement des services et la présence du fleuve 2 Population se déplaçant à l intérieur de la Mauricie en changeant de MRC/TE. Territoire 19

Saint Laurent et de sa voie maritime qui constituent un élément essentiel du transport des marchandises vers les marchés. Les caractéristiques des basses terres du Saint Laurent et du fleuve ont aussi favorisé l occupation humaine et le développement de l agriculture dans la partie sud du territoire. Dans la portion nord de la région, l agglomération de La Tuque regroupe 15 658 personnes à l intérieur d un immense territoire de 29 988 km². Au plan de sa superficie, l agglomération de La Tuque se positionne donc au deuxième rang au Québec après la municipalité de Baie James. Tableau 2.1 4 Démographie de la Mauricie MRC et TE Population 1997 2007 Variation 2007/1997 (%) Part régionale (%) Densité (hab. /km²) Âge moyen La Tuque 16 542 15 658 5,3 6,0 0,6 39,9 Des Chenaux 17 340 17 143 1,1 6,6 19,7 42,7 Maskinongé 35 629 35 986 1,0 13,8 15,1 43,0 Mékinac 13 538 12 851 5,1 4,9 2,5 46,4 Shawinigan 55 261 51 358 7,1 19,7 69,7 45,5 Trois Rivières 126 088 128 153 1,6 49,1 443,1 42,4 Mauricie 264 398 261 149 1,2 100 7,4 43,2 Tiré de l Institut de la statistique du Québec, 2008 (données de 2007) [137] Pour plus d informations sur les caractéristiques démographiques de la Mauricie http://www.mrn.gouv.qc.ca/publications/territoire/planification/portraitmauricie.pdf http://www.mdeie.gouv.qc.ca/index.php?id=2573 http://www.stat.gouv.qc.ca/regions/profils/region_04/region_04_00.htm 20

2.1.2.3 Les nations autochtones L Assemblée nationale reconnaît formellement onze nations autochtones au Québec. Parmi elles, trois nations sont présentes en Mauricie. Trois réserves indiennes sont dédiées à la nation atikamekw, mais seulement deux sont habitées. Les communautés des nations huronne et innue ne résident pas en sol mauricien malgré le chevauchement possible de leur territoire ancestral traditionnel avec les limites administratives de la région. 2.1.2.3.1 Nation atikamekw Histoire et culture Les écrits des missionnaires commencent à parler des «Attikamègues» au début du 17 e siècle, alors qu'ils vivent en Haute Mauricie dans la forêt boréale. Le territoire que parcourt le peuple atikamekw comprend un réseau hydrographique fortement ramifié qui favorise le troc par voie navigable. Particulièrement habiles pour la fabrication et la navigation des canots, les Atikamekws excellent dans cette activité économique dès le début de la colonie. Traditionnellement, selon les historiens, les communautés atikamekws étaient tantôt nomades, tantôt semi nomades. Leur régime alimentaire se basait en majeure partie sur le gibier et le poisson. Chasseurs habiles et gestionnaires instinctifs des populations animales par des prélèvements en alternance sur les différents secteurs de leur territoire de chasse, ils étaient dotés d un succès remarquable pour la chasse. Selon de nombreux historiens, l épidémie de variole, transmise par les colons européens vers la fin de la décennie 1660, frappe les populations amérindiennes des forêts laurentiennes avec tant de vigueur qu elle décime la population atikamekw, n épargnant qu une faible portion de ce peuple. Les survivants font également face à des vagues incessantes de raids par les Iroquois venus du nord des États Unis. Ces événements provoquent alors la quasi disparition de la nation atikamekw jusqu au début du 18 e siècle. Les écrits qui reprennent alors à leur sujet peuvent être interprétés comme le début d un nouvel essor au sein de cette nation [275]. Au tournant du 20 e siècle, l ouverture du chemin de fer reliant Trois Rivières à La Tuque et à Parent dynamise la colonisation des territoires situés à proximité des communautés autochtones déjà établies, bouleversant ainsi le rythme de vie traditionnel atikamekw. Les communautés deviennent alors sédentaires. La récolte forestière, la construction de routes et de voies ferrées et, plus tard, les projets de centrales hydroélectriques provoquent des conflits d usage sur les territoires jusque là, utilisés presque exclusivement par les communautés atikamekws. Communautés atikamekws Les Atikamekws comptent près de 5 % de la population autochtone du Québec. En Mauricie, ils sont principalement regroupés dans les réserves indiennes de Wemotaci et d Opitciwan. Une troisième réserve, celle de Kokokac, située en bordure du réservoir Blanc, est inhabitée. Les réserves de Wemotaci, Opitciwan et Kokokac sont localisées à l intérieur des limites de l agglomération de La Tuque. Les Atikamekws de la réserve de Manawan, dans la région de Lanaudière, ont également des territoires familiaux en Mauricie. Le tableau 2.1 5 présente l origine, la localisation, la population et la superficie des réserves indiennes atikamekws du territoire mauricien. Territoire 21

Tableau 2.1 5 Caractéristiques des communautés atikamekws [262] Communauté Origine et localisation Superficie Population Âge moyen Opitciwan Le courant du détroit Wemotaci La montagne d'où on observe En 1918, les inondations, provoquées par la construction du barrage La Loutre, obligent les Atikamekws de Kikendache à quitter les lieux et à se déplacer pour finalement s'établir sur le site actuel de la communauté. C'est en 1944 que le site sis sur la rive nord du réservoir Gouin devient officiellement la communauté d Opitciwan. Reliée par un réseau de routes forestières, Opitciwan se situe à 280 km à l'ouest de Roberval. La réserve indienne de Wemotaci est créée en 1851. Ce lieu est depuis longtemps un point de rencontre et d'échange pour le peuple atikamekw. La réserve est située aux abords de la rivière Saint Maurice à environ 115 km au nord ouest de La Tuque. La moitié de la population n a pas 20 ans. 935 ha 2 545 21,2 ans 3 226 ha 1 641 17,4 ans Adapté de Kruger, 2008 [1] et ministère fédéral des Affaires indiennes et du Nord Canada [142]. Le Conseil de la Nation Atikamekw La nation atikamekw possède sa propre organisation politique, le Conseil de la Nation Atikamekw (CNA), créée en 1982, pour offrir des programmes et des services à la population. Logée à La Tuque, cette organisation représente les intérêts des communautés, principalement dans les domaines de la santé et des services sociaux, de l éducation, de la culture, du développement économique, de l aide sociale et des services techniques. Elle se charge également des représentations et des revendications auprès des gouvernements du Québec et du Canada. À la suite de la dissolution du Conseil des Atikamekws et des Montagnais (CAM), dont le mandat était de négocier un traité avec les gouvernements fédéral et provincial, le CNA reprend le processus de négociation territoriale avec les gouvernements. Ce processus doit éventuellement mener à la conclusion d une entente de principe et d un traité avec la Nation et préciser la portée et les conditions d exercice de ses droits ancestraux [69]. Territoire de revendication Pour assurer un processus de revendication territorial cohérent avec le gouvernement du Québec, le territoire de la nation atikamekw a fait l objet d études pour délimiter de la façon la plus précise possible son envergure historique. Les témoignages des aïeux, les écrits portant sur cette nation amérindienne et les preuves factuelles de l utilisation du territoire recueillies par les fouilles archéologiques alimentent les études. Ainsi, le territoire de la nation atikamekw, nommé «Nitaskinan», couvrirait une grande partie de la Mauricie. Le processus de reconnaissance des revendications atikamekw étant présentement en cours avec les instances gouvernementales, ces limites territoriales ne sont pas encore officiellement connues. La présence, en Mauricie, des communautés atikamekws contribue de façon marquée au dynamisme social et culturel de la région. Les Atikamekws utilisent le territoire pour la pratique de leurs activités traditionnelles. Ils participent aussi à l économie régionale dans le secteur de la foresterie où ils établissent un partenariat avec l entreprise privée. 22

2.1.2.3.2 Nation huronne wendat Histoire et culture Cette nation amérindienne est originaire du sud de l Ontario, près du lac qui porte encore son nom [141]. Les Hurons Wendats viennent s installer dans la région de Québec en 1650. Le nom de Huron leur a été donné par les Européens inspirés par leur coiffe en forme de hure semblable à celle des Mohawks. De leur côté, ils se sont toujours désignés en référence à leurs origines, le nom de Wendat signifiant «les gens de l île». Les Hurons se battent contre les Iroquois avant même l arrivée des Européens en Amérique. Les Hurons s allient aux Français dès les débuts de la colonisation tandis que leurs ennemis, les Iroquois, préfèrent les Hollandais puis les Anglais. La nation wendat connaît alors une période très prospère en étant au centre des échanges entre Européens et Amérindiens. Durant le 17 e siècle, les conflits et les épidémies réduisent bientôt la population huronne, estimée entre 20 000 et 30 000 individus, à quelques centaines de personnes à peine. Un groupe d'environ 300 Hurons, convertis au catholicisme pour la plupart, trouve refuge près de la ville de Québec et forme la seule communauté huronne dans tout le Canada, Wendake. Aujourd hui, environ 3 000 individus constituent la nation huronne [262]. Même si certains tentent de faire revivre leur langue ancestrale iroquoienne, les Hurons parlent avant tout le français [299]. Le Conseil de la Nation huronne wendat est le lieu des décisions politiques et l'organisme de gouvernance de la Nation. Territoire Le territoire ancestral sur lequel les Hurons Wendats déclarent pratiquer leurs activités coutumières se nomme «Nionwentsio», ce qui peut se traduire par «notre magnifique territoire». Le territoire ancestral traditionnel de cette communauté couvrirait potentiellement la portion sud et est de la Mauricie [70]. Des négociations sont en cours avec le gouvernement du Québec pour délimiter le territoire d application des ententes. 2.1.2.3.3 Nation innue (ou montagnaise) Histoire et culture Les Montagnais tiennent leur nom des Européens qui désignaient ainsi ces habitants des petites montagnes de la Côte Nord et avec lesquels ils entretenaient de nombreux échanges. Entre eux, les Montagnais se sont toujours appelés Innus, ce qui signifie «hommes véritables». Peuple de chasseurs, de pêcheurs et de cueilleurs nomades, les Innus migraient traditionnellement, l automne venu, de leurs campements d été situés sur le littoral nord du Saint Laurent vers leurs riches territoires de chasse au cœur du Québec Labrador et près du lac Saint Jean [299]. Au nombre de 14 304, les Innus représentent la nation amérindienne la plus populeuse au Québec. Ils vivent à 70 % dans leurs neuf communautés, toutes établies sur la Côte Nord, à l exception d une communauté située près de Schefferville et d une autre au Lac Saint Jean [299]. Cette dernière communauté innue, du nom de Mashteuiatsh, est la seule qui touche à la Mauricie, par la présence de certains territoires familiaux à l intérieur des limites administratives de la région. Le Conseil des Montagnais du Lac Saint Jean est l organisation politique et administrative de la première nation des Innus du Lac Saint Jean. Territoire 23

Territoire En 1979 s amorce le processus de négociations territoriales globales entre les Innus du Lac Saint Jean et l État. Une étude sur l occupation et l utilisation du territoire par les Innus a permis de délimiter le «Nitassinan», le territoire traditionnel ancestral de la nation innue qui atteint une superficie de 92 280 km 2. Ce territoire fait partie d une Entente de principe d ordre général (EPOG) conclue en 2004 entre la nation innue et les gouvernements fédéral et provincial. Ce territoire, du côté ouest, déborde en Mauricie, car cette limite suit approximativement la ligne de partage des eaux entre le bassin de la rivière La Trenche et celui de la rivière Windigo. Pour plus d informations sur les communautés autochtones Communauté de Wemotaci Communauté de Manawan Communauté d Opitciwan Conseil de la Nation atikamekw Communauté de Wendake Communauté de Mashteuiatsh Gouvernement du Canada Gouvernement du Québec http://www.wemotaci.com http://www.manawan.org http://www.opitciwan.ca http://www.atikamekwsipi.com http://www.wendake.ca http://www.mashteuiatsh.ca http://www.autochtonesaucanada.gc.ca http://www.saa.gouv.qc.ca 2.1.3 CARACTÉRISTIQUES ÉCONOMIQUES DE LA MAURICIE Région pionnière de l industrialisation du Québec, la structure économique de la Mauricie a été façonnée par les caractéristiques physiques de son territoire. En effet, ses ressources naturelles abondantes, notamment la forêt et l eau, façonnent la répartition des activités économiques et des industries sur son territoire. Le fleuve Saint Laurent favorise également, de manière notable, l essor économique régional. Les biens produits ou consommés peuvent être transportés par la voie maritime du Saint Laurent où le port de Trois Rivières facilite le développement des marchés nationaux et internationaux. D autre part, la Mauricie profite d une position centrale dans la province. La présence des autoroutes 40 et 55 ainsi que de nombreuses routes régionales donne un accès direct à la quasi totalité de la région [84]. Le tableau 2.1 6 dresse un portrait sommaire de l économie mauricienne qui mise sur ses forces : réseaux de transport bien développés, position centrale avantageuse, diversité de ses entreprises, présence de centres de recherche reconnus et vaste bassin de ressources naturelles. 24

Tableau 2.1 6 L économie mauricienne en quelques chiffres Caractéristique Population active 3 (3 e trimestre de 2009) 129 100 Perspectives démographiques (variation 2026/2001) 6,4 % Nombre d emplois (3 e trimestre de 2009) 115 200 Taux d'activité 4 (3 e trimestre de 2009) 58,9 % Taux d'emploi 5 (3 e trimestre de 2009) 52,6 % Taux de chômage 6 (3 e trimestre de 2009) 10,8 % Revenu personnel disponible par hab. (2008) 22 649 $ PIB aux prix de base (2008) 7,8 milliards $ Dépenses en immobilisation (2008) 2,0 milliards $ Valeurs des exportations (2006) 2,2 milliards $ Adapté de l Institut de la statistique du Québec, 2009 [134] L industrie forestière et la production d hydroélectricité demeurent d importants moteurs économiques pour la Mauricie. Les activités économiques sont particulièrement concentrées dans l industrie des pâtes et papiers, du bois de construction, du meuble, de la métallurgie, de l alimentation et de l imprimerie qui emploient plus de 22 000 travailleurs qui englobent 20 % de la population active [166]. La Mauricie est considérée comme une «région ressource» telle que définie, en 2001, par le gouvernement du Québec dans la Stratégie de développement économique des régions ressources [161]. À l exception du Nord du Québec, où se trouve une forte population autochtone, toutes les régions ressources connaissent un déclin démographique. Le taux de chômage y est nettement supérieur par rapport à la moyenne québécoise. L indice de diversification économique compte parmi les plus bas de toutes les régions. Finalement, les régions ressources forment les sept régions ayant le plus faible indice de développement socio économique au Québec. C est ce constat, qui a milité en faveur de l intervention gouvernementale dans ces régions au même titre que le font bon nombre de pays, et même la communauté européenne, pour les territoires en difficulté. 3 Nombre de personnes, parmi la population de 15 ans et plus, au travail ou au chômage 4 (Population active/population de 15 ans et plus) x 100 5 (Emploi/population de 15 ans et plus) x 100 6 (Nombre de chômeurs/population active) x 100 Territoire 25

2.1.3.1 Secteurs d activités économiques Trois grands secteurs de l économie permettent la répartition de l ensemble des activités économiques existantes : le secteur primaire, secondaire et tertiaire. Le secteur primaire concerne la collecte et l'exploitation des ressources naturelles. À titre d exemple, l agriculture, les activités de récolte forestière et l extraction minière font partie de ce secteur. Les emplois liés au secteur primaire en Mauricie représentent 4,0 % des emplois régionaux (figure 2.1 2). L activité agricole, fortement localisée en territoire privé a, par ailleurs, connu une augmentation de 6,5 % du nombre d emplois au cours des dix dernières années. Le phénomène inverse s observe au Québec avec une diminution de 21,9 % du nombre d emplois liés à ce secteur d activité [84]. Le secteur secondaire regroupe les activités liées à la transformation des matières premières issues du secteur primaire. La majorité des emplois compris dans ce secteur proviennent des secteurs de la construction et de la fabrication. Historiquement, la région a toujours affiché un niveau d emploi manufacturier supérieur à l ensemble du Québec. Ce secteur économique représente 26 % des emplois, ce qui est plus élevé que la moyenne québécoise. En Mauricie, les secteurs primaire et secondaire comptent pour une part significative de l activité économique avec près du tiers des emplois, soit 30 % (4 % et 26 %). Le secteur tertiaire, dernier grand secteur économique, rassemble toutes les activités économiques que l on ne retrouve pas dans les deux autres secteurs. Il désigne essentiellement les services tels que l administration, l enseignement, la santé, la finance, l appareil gouvernemental, etc. Le secteur tertiaire regroupe plus des deux tiers des emplois en Mauricie, soit 70 % (figure 2.1 2). Cette proportion est légèrement inférieure à celle du Québec qui totalise 74 % des emplois de cette même catégorie. Cette situation illustre le phénomène de la tertiarisation de la structure industrielle québécoise [252]. Figure 2.1 2 Répartition de l emploi en fonction des secteurs économiques pour la Mauricie PRIMAIRE 3% TERTIAIRE SERVICE GOUVERNEMENTAUX 26% TERTIAIRE CONSOMMATION 30% SECONDAIRE FABRICATION 21% SECONDAIRE CONSTRUCTION 5% TERTIAIRE PRODUCTION 15% Tiré d Emploi Québec, 2009 [85] 26

2.1.3.2 Structure industrielle Sur le plan historique, la Mauricie est considérée comme le berceau de l industrialisation au Canada alors que, vers 1730, les Forges du Saint Maurice devenaient la première entreprise sidérurgique de l Amérique du Nord. De plus, durant la décennie de 1950, grâce aux industries textiles et papetières, la Mauricie s affichait même comme l une des économies les plus prospères du Canada [84]. 2.1.3.2.1 Répartition des entreprises par grand secteur d activités La Mauricie conserve une économie fortement concentrée dans les ressources naturelles et la transformation de ces ressources (tableau 2.1 7). Les principaux secteurs stratégiques de l économie régionale sont les industries des pâtes et des papiers, du bois, du meuble et de la métallurgie. Les villes de Trois Rivières, de Shawinigan et de La Tuque demeurent les principaux pôles industriels de la Mauricie. Parmi ces industries lourdes, l industrie forestière et la production d électricité constituent le cœur de l économie de la Mauricie et représentent ensemble environ 10 % de la production régionale. On note aussi de nombreux effets en aval. La fabrication de produits en bois, des pâtes et papiers, de meubles et de produits connexes nécessite divers produits qui ajoutent une autre tranche de 10 % environ à l économie de la Mauricie. Une chaîne d industries se dessine également en Mauricie autour de l aluminium, même si cette dernière est beaucoup moins importante que l industrie de la transformation du bois. L industrie de la première transformation des métaux représente environ 2 % de l activité économique régionale. L industrie du transport (camion et chemin de fer) vient naturellement s associer à la présence de ces types d industries de manière à les desservir [136]. La structure industrielle actuelle de la Mauricie est en pleine mutation. Les entreprises manufacturières de la région doivent œuvrer dans un contexte de mondialisation des marchés et de déploiement de nouvelles technologies. Malgré une présence toujours notable de l industrie manufacturière traditionnelle, le profil économique de la Mauricie tend toutefois à se diversifier. Tableau 2.1 7 Répartition des entreprises par grand secteur d activité Entreprise Primaire Secondaire Tertiaire Région Construction Fabrication Nombre En % Mauricie 7 768 7,5 10,9 6,8 74,8 Régions ressources 36 595 11,9 8,6 5,2 74,4 Ensemble du Québec 236 157 5,6 10,9 6,5 76,9 Adapté de MDEIE, 2009 [252] Territoire 27

2.1.3.2.2 Créneaux prometteurs Toutefois, ici comme ailleurs, la productivité des entreprises repose de plus en plus sur l innovation technologique. Ainsi, si les nouvelles technologies suscitent beaucoup d intérêt, leur présence dans les entreprises de la Mauricie est plutôt discrète. Trois secteurs à fort potentiel touchant les ressources naturelles semblent se dessiner en Mauricie. Ils regroupent de plus en plus d entreprises et reçoivent l appui des décideurs régionaux : L énergie : Ce secteur rassemble des entreprises répondant aux besoins croissants de la demande en énergie renouvelable provenant par exemple de l hydrogène, de l hydroélectricité et de la biomasse. Les pâtes et papiers innovateurs : Ce secteur regroupe des entreprises œuvrant dans l application des principes scientifiques de pointe à la transformation des fibres du bois pour produire des biens. Par exemple, la nanocellulose cristalline des fibres du bois permet de fabriquer des filtres de couleur ne contenant pas de colorant ou des emballages totalement étanches sans aucune utilisation de plastique. Le meuble : Le secteur du meuble demeure l'un des plus importants employeurs manufacturiers de la Mauricie. Cette industrie est majoritairement de propriété québécoise. Établie depuis des décennies dans la région, elle doit sans cesse se renouveler pour affronter la mondialisation et répondre à la demande essentiellement nord américaine. 2.1.3.2.3 Produit intérieur brut (PIB) Le produit intérieur brut se définit comme la valeur, sans double compte, des biens et des services produits sur le territoire économique d une région au cours d une période donnée, sans égard au caractère étranger ou non de la propriété des facteurs de production. De manière plus précise, le PIB par habitant permet de comparer la richesse relative d un territoire par rapport à un autre. Ce ratio constitue une mesure appropriée du niveau de vie. La Mauricie est au neuvième rang des régions pour son taux de croissance du PIB par habitant (4,3 %). Le produit intérieur brut de la région de la Mauricie, en 2008, englobe 2,7 % de la production de l ensemble du Québec (figure 2.1 3), soit 7,8 milliards de dollars. 28

Figure 2.1 3 Contribution de la Mauricie au PIB québécois (2003 2008) 3 Contribution au PIB du Québec (%) 2,95 2,9 2,85 2,8 2,75 2,7 2,65 2,6 2,55 2,5 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Année Adapté de Statistique Canada, 2009 [301] 2.1.3.2.4 Exportation Pour la période 2002 2006, la valeur des exportations de marchandises de la région de la Mauricie est passée de 1,7 milliard à 2,2 milliards de dollars (tableau 2.1 8), totalisant une hausse annuelle de 6,5 %. En comparaison, pour la même période, la valeur des exportations du Québec a légèrement augmenté (+1,5 % annuellement). De 2002 à 2006, la presque totalité (96,1 %) des marchandises exportées de la région de la Mauricie se destine à nos voisins du sud. Selon les données de 2005, les États Unis sont le principal marché des exportations de la région. Annuellement, les exportations se chiffrent à 1,8 milliard de dollars, soit 95,2 % de la valeur totale des biens exportés [137]. Plus précisément, la Côte Est 7 et le Centre industriel 8 des États Unis reçoivent respectivement 43,4 % et 29,3 % de ces exportations. Cependant, les entreprises de la région exportent de plus en plus vers les marchés européens et asiatiques. 7 Appellation regroupant : Connecticut, Delaware, District de Columbia, Maine, Maryland, Massachusetts, New Hampshire, New Jersey, New York, Pennsylvanie, Rhode Island, Vermont, Virginie et Virginie occidentale 8 Appellation regroupant : Illinois, Indiana, Kentucky, Michigan, Ohio et Wisconsin. Territoire 29

Le nombre d entreprises exportatrices mauriciennes a chuté cependant de 5 % durant cette période comparativement à un statu quo pour l ensemble du Québec (tableau 2.1 9). Cette stabilité pour l ensemble du Québec pourrait s expliquer par le fait qu une entreprise exportatrice doit se plier à plusieurs exigences pour être en mesure de transiger sur des marchés internationaux. Tableau 2.1 9 Établissements exportateurs Part (%) Nombre d entreprises Mauricie/Québec Région 2002 2003 2004 2005 2006 2002 2006 Tableau 2.1 8 Valeurs des exportations de marchandises Part (%) Variation Valeur (million de $) Région Maurice/Québec (%) 2002 2003 2004 2005 2006 2002 2006 2002 2006 Mauricie 1 733 1 646 1 778 1 897 2 231 2,8 28,7 Ensemble des régionsressources 7 571 7 425 9 334 10 068 11 255 13,6 48,7 Ensemble du Québec 66 457 63 227 66 535 68 840 70 630 100,0 6,3 Adapté de MDEIE, 2009 [252] Variation (%) 2002 2006 Mauricie 158 168 162 164 150 1,5 5,1 Ensemble des régionsressources 492 496 503 515 476 4,8 3,3 Ensemble du Québec 10 175 10 444 10 492 10 546 10 161 100,0 0,1 Adapté de MDEIE, 2009 [252] 2.1.3.2.5 Investissement Les investissements constituent une composante importante de la croissance économique d une région. Ils influent sur le niveau de productivité et sur le degré de compétitivité des économies régionales et même nationales. La répartition des investissements non résidentiels par catégories d industries est un bon indice de la structure économique d une région. Au Québec, en 2008, les investissements non résidentiels se traduisent par des dépenses dans les entreprises productrices de services de l ordre de 27,6 milliards de dollars (45,8 % du total). C est le secteur qui réalise le plus de dépenses en investissement. La Mauricie ne déroge pas à ce constat (tableau 2.1 10). Cependant, en raison notamment de la structure industrielle axée sur la transformation des ressources naturelles, une part appréciable des investissements provient des entreprises productrices de biens (deuxième et troisième transformation du bois par exemple) ainsi qu aux «autres industries» rassemblant, entre autres, la première transformation du bois. 30

Tableau 2.1 10 Investissements par secteur industriel (2008) Secteur Mauricie Ensemble du Québec (millions $) (%) (millions $) (%) Non résidentiel 1 297 68,2 41 094 68,1 Industries productrices de biens 549 28,9 13 458 22,3 Fabrication 118 6,2 4 563 7,6 Autres industries 431 22,7 8 895 14,7 Industries productrices de services 748 39,3 27 636 45,8 Résidentiel 604 31,8 19 288 31,9 Total 1 902 100,0 60 382 100,0 Adapté de MDEIE, 2009 [252] 2.1.3.3 Marché du travail 2.1.3.3.1 Répartition de l emploi La structure industrielle par emploi d'une région reflète ses activités, ses créneaux d'excellence (fabrication, services moteurs, etc.), ses forces et ses défis. On note au tableau 2.1 11 que la Mauricie concentre ses emplois beaucoup plus dans le secteur secondaire, particulièrement dans la transformation des ressources naturelles, que l ensemble du Québec qui se concentre davantage sur le secteur tertiaire. La transformation des ressources naturelles, composante importante du secteur secondaire, regroupe le bois, les pâtes et papiers, les produits minéraux non métalliques et la transformation des métaux. La fabrication de produits de consommation, deuxième composante du secteur secondaire, comprend les aliments, les boissons et le tabac, les textiles, les produits textiles, les vêtements, le cuir, le caoutchouc et le plastique, les produits métalliques et les meubles. La fabrication complexe, dernière composante du secteur secondaire, inclut l'impression, le pétrole et le charbon, les produits chimiques, les machines, les produits informatiques et électroniques, l équipement et les appareils électriques, le matériel de transport et les activités diverses. Territoire 31

Tableau 2.1 11 Répartition de l emploi selon la structure industrielle Emploi (2008) Secteur Mauricie (milliers) (%) Part (%) Mauricie/Québec Secteur primaire 2,9 2,5 2,8 Secteur secondaire 29,1 24,9 3,9 Fabrication 22,1 18,9 4,0 Transformation des ressources naturelles 9,7 8,3 8,7 Fabrication de produits de consommation 8,1 6,9 3,4 Fabrication complexe 4,3 3,7 2,1 Construction 7,1 6,1 3,6 Secteur tertiaire 84,7 72,6 2,8 Services aux ménages 35,8 30,7 3,4 Services publics 32,4 27,8 3,4 Services moteurs 16,5 14,1 1,7 Total 116,7 100,0 3,0 Adapté de MDEIE, 2009 [252] Dans le secteur tertiaire, la Mauricie possède plusieurs emplois rattachés aux services aux ménages. Le tableau 2.1 12 divise le secteur tertiaire en trois catégories. Les services aux ménages regroupent le commerce de détail, l'hébergement et la restauration, le transport et l'entreposage, les services personnels, la réparation et l'entretien ainsi que les services divers. Les services publics comprennent les services d'enseignement, la santé et les services sociaux, les administrations publiques ainsi que l'électricité, le gaz et l'eau. Les services moteurs incluent les services financiers, les services professionnels et administratifs, le commerce de gros et l'information, la culture et les loisirs. Depuis 2003, la Mauricie connaît un déplacement important de ses effectifs des secteurs primaire et secondaire vers le secteur tertiaire (tableau 2.1 12). Les variations importantes d un secteur à l autre sont notables. Cependant, lorsque l on observe l ensemble des emplois en Mauricie, on constate une variation quasi nulle, ce qui signifie qu il n y a eu ni gain ni perte, mais réellement un déplacement de la main d'œuvre vers le secteur tertiaire (variation, de 2003 à 2008, de 0,8 %). 32

Tableau 2.1 12 Variation de l emploi selon le secteur d activité (Mauricie et Québec) Mauricie ( 000) Ensemble du Québec ( 000) Secteur d'activité Variation Variation 2008 2003 (%) 2008 2003 (%) Secteur primaire 2,9 3,9 25,6 94,2 94,1 0,1 Secteur secondaire 29,1 34,0 14,4 792,3 824,8 3,9 Fabrication 21,1 27,3 22,7 576,5 659,7 12,6 Construction 8.0 6,7 + 19,4 215,8 165,1 + 30,7 Secteur tertiaire 84,7 77,9 + 8,7 2 995,2 2 706,2 + 10,7 ENSEMBLE DES SECTEURS 116,7 115,8 + 0,8 3 881,7 3 625,1 + 7,1 Adapté d Emploi Québec, 2009 [87] 2.1.3.3.2 Taux d emploi Le taux d emploi se définit comme le pourcentage de personnes occupant un emploi parmi la population de 15 ans et plus. Il mesure ainsi la capacité d une économie, ou d une région, à fournir de l emploi à sa population. En 2008, au Québec, le taux d emploi oscille autour de 60 % pour une sixième année consécutive et s établit à 60,9 %. Il s agit d une augmentation de 0,9 point de pourcentage par rapport à 2003 [252]. La faiblesse de la progression du taux d emploi (53,5 %) en région, indiquée à la figure 2.1 4, peut s expliquer par l insuffisance de la création d emplois dans un marché du travail plus difficile qu ailleurs. L évolution de l emploi régional entre 2008 et 2009 nous permet de constater qu il y a eu une régression nettement plus marquée en Mauricie que pour l ensemble du Québec ( 2,5 % contre 1,2 %). Cette situation défavorable pour la Mauricie est le reflet d un environnement économique et d un marché du travail caractérisés, au cours de cette période, par une stagnation relative de l emploi et la fermeture de plusieurs usines, entre autres, dans les domaines de l industrie forestière et métallurgique. Figure 2.1 4 Évolution du taux d emploi de la Mauricie de 1987 à aujourd hui Tiré d Emploi Québec, 2008 [85] Territoire 33

En Mauricie, une grande proportion des emplois est localisée à Shawinigan et à Trois Rivières. Ces deux villes se caractérisent par l importance du secteur des services, tandis que les MRC de Maskinongé et des Chenaux regroupent bon nombre d emplois dans les domaines de l agriculture ainsi que dans le secteur manufacturier. Certains territoires, tels que la MRC de Mékinac et l agglomération de La Tuque, possèdent une dynamique économique plus orientée vers des entreprises du secteur primaire et secondaire (majoritairement associés aux activités forestières et agricoles). Les entreprises de ces secteurs embauchent des travailleurs de manière saisonnière. Cette situation peut expliquer un certain déficit chronique d emplois disponibles et donc un taux de chômage élevé [166]. Contrairement à l ensemble du Québec et à la plupart des régions, la Mauricie connaît un recul de son taux d emploi entre 2003 et 2008 et, depuis les dix dernières années, enregistre une augmentation moins rapide de son taux d emploi que l ensemble des régions ressources ou du Québec (tableau 2.1 13). Tableau 2.1 13 Taux d emploi pour 1998,2003 et 2008 Région Taux d emploi (%) Variation (%) 1998 2003 2008 1998 2003 2003 2008 1998 2008 Mauricie 50,4 54,4 53,5 4,0 0,9 3,1 Ensemble des régions ressources 49,1 53,4 54,4 4,2 1,0 5,3 Ensemble du Québec 56,1 60,0 60,9 3,9 0,9 4,8 Adapté de MDEIE, 2009 [252] 2.1.3.3.3 Création d emplois La création d emplois réfère aux nouveaux postes venant s ajouter à une structure économique. Par conséquent, il ne tient pas compte des départs à la retraite remplacés par un nouveau travailleur. Effectivement, au cours des dernières années, un grand nombre de départs à la retraite a été comptabilisé chez les baby boomers. Ces départs ont d ailleurs fait diminuer le taux de chômage, mais, en fait, aucun nouvel emploi n a été créé. Ce n était que des emplois existants qui changeaient de main. La création d emplois est, par conséquent, considérée comme l indicateur par excellence du dynamisme économique d une région. Depuis le milieu des années 1990, le Québec connaît une amélioration significative des conditions du marché du travail qui se reflète par une création d emploi positive [252]. Par contre, depuis 2003, la Mauricie connaît une création d emplois presque nulle. Seules les régions de la Côte Nord et du Nord du Québec souffrent de situations plus dramatiques que la Mauricie (tableau 2.1 14). Ce constat démontre que la Mauricie a beaucoup de difficulté à transformer son économie vers des secteurs moins traditionnels. Elle reste encore ancrée dans les domaines qui, historiquement, l ont fait prospérer : le secteur primaire et le secteur secondaire de la transformation. 34