Environ 14% de patients diabétiques souffrent de douleurs neuropathiques. (1) Mais 50% des diabétiques de type 2 sont méconnus. (2)
S O M M A I R E 1. Le diabète A Qu est-ce que le diabète? B Comment le diagnostiquer? C Comment le traiter? D Les complications liées au diabète 2. La neuropathie diabétique A Qu est-ce que la neuropathie diabétique? B Qu est-ce que la douleur? 3. Les douleurs neuropathiques A L importance du problème B Quels sont les symptômes? C Diagnostic 4. Traitement 5. Faites le test 3
1. L E D I A B È T E A. Qu est-ce que le diabète? Lediabète est une maladie chronique incurable causée par une carence ou un défaut d utilisation de l insuline qui entraîne un excès de sucre dans le sang. L insuline est une hormone produite par le pancréas qui permet au glucose (sucre) contenu dans les aliments d être utilisé par les cellules du corps humain. Les cellules disposent de toute l énergie dont elles ont besoin pour fonctionner. 3 Si l insuline est en quantité insuffisante ou si elle ne remplit pas son rôle adéquatement, comme c est le cas dans le diabète, le glucose (sucre) ne peut pas servir de carburant aux cellules. Il s accumule alors dans le sang (hyperglycémie) et est ensuite déversé dans l urine (glycosurie). L hyperglycémie entraîne à la longue certaines complications, notamment au niveau des yeux, des reins, des nerfs, du cœur et des vaisseaux sanguins. Il existe deux types de diabète : Le diabète de type 1 est dû à une destruction des cellules ß du pancréas à l origine de la production d insuline. L insuline n est donc quasi plus produite. Ce diabète est également appelé insulino-dépendant (car les patients ont besoin de recevoir de l insuline pour vivre) ou diabète maigre, en raison de l amaigrissement des personnes atteintes. Le diabète de type 1 touche surtout les sujets jeunes (enfants, adolescents et adultes jeunes) mais peut survenir à tout âge. Il représente environ 10% des cas de diabète 2. Dans la grande majorité des cas, le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui arrive chez des personnes génétiquement prédisposée. 2 La cause initiale du diabète de type 1 est donc indépendante de l hygiène de vie et du régime alimentaire du patient.
Le diabète de type 2 (anciennement appelé diabète de la maturité ou diabète gras) est le plus fréquent : il représente 9 cas sur 10 en moyenne. Il évolue très lentement et peut rester silencieux de nombreuses années, durant lesquelles des complications peuvent se développer à l insu de tous. Le diabète de type 2 a une base génétique très forte. Il résulte de la conjonction de plusieurs facteurs dont les origines sont encore à découvrir. Il existe, d une part, un défaut de sécrétion d insuline, qui est mal adaptée (souvent trop tardive: insulinosécrétion paresseuse ) aux besoins créés par la montée glycémique après les repas. Il existe, d autre part, une diminution de la sensibilité des tissus (muscles, tissu graisseux, foie) à l action de l insuline. Ainsi, l insuline est présente parfois même en grande quantité, mais n agit pas normalement, comme si les tissus résistaient à son action. Cette résistance à l insuline constitue actuellement un mystère dont on ne connaît que quelques éléments néanmoins utiles pour le traitement. Ainsi, l excès de poids augmente la résistance à l insuline et maigrir la diminue. L hyperglycémie elle-même, conséquence de cette résistance, peut l aggraver en une sorte de cercle vicieux (on parle alors de glucotoxicité ). Le diabète de type 2 apparaît surtout chez l adulte de plus de 40 ans mais on le rencontre aussi chez les enfants et les adolescents obèses. 2 Sa fréquence augmente avec l âge et le surpoids. Un dépistage et un traitement précoce sont nécessaires pour éviter ou freiner les complications. Quels sont les symptômes du diabète? soif importante envie d uriner très fréquente, augmentation du volume des urines fatigue majeure amaigrissement faim exagérée vision brouillée douleurs abdominales infections (urinaires, génitales, dermatologiques) 5
Si vous présentez un ou plusieurs des symptômes décrits ci-dessus, consultez votre médecin traitant sans tarder. A son début, le diabète de type 2 peut être totalement asymptomatique. Si vous présentez des facteurs de risque de diabète de type 2 (obésité, hérédité etc.), discutez-en aussi avec votre médecin. B. Comment diagnostiquer le diabète? Une analyse de sang est suffisante pour le diagnostic du diabète. Le médecin diagnostiquera un diabète si la glycémie à jeun est supérieure à 1.26 g/l à deux reprises (glycémie normale < 1.00 g/l). On parle de glycémie limite lorsque celle-ci est comprise entre 1.00 g/ l et 1.25 g / l. L évolution de la glycémie doit alors être surveillée de près. C. Comment traiter le diabète? Le diabète se traite par le contrôle de la glycémie en combinant des règles d hygiène de vie (diététique et exercices physiques), la prise d anti-diabétiques oraux et/ou l injection d insuline. Le diabète de type 1 est traité par insuline. Chaque patient a un schéma d insulinothérapie adapté à son cas. La quantité d insuline à injecter dépend de la glycémie avant le repas, du menu et de la quantité d exercices physiques. Le diabète de type 2 est traité avant tout par un régime alimentaire pour perdre du poids et de l exercice physique. 2 Si ces mesures sont insuffisantes, le patient diabétique devra prendre des médicaments antidiabétiques oraux. 2 L insuline n est pas a priori indispensable, mais devient souvent nécessaire après quelques années. D.Les complications liées au diabète Les complications liées au diabète ont une origine commune: l excédent de glucose dans le sang. Celle-ci a des effets néfastes sur les reins (néphropathie), les yeux (rétinopathie), le système neurologique (neuropathie), le cœur (infarctus) et les vaisseaux sanguins (hypertension, artériosclérose, etc.).
D autres facteurs contribuent à l apparition des complications: l âge, l hérédité, la durée du diabète et les habitudes de vie. Un bon contrôle des glycémies permet de retarder l apparition des complications et parfois même d en diminuer les conséquences. Le diabète de type 2 est malheureusement souvent dépisté tardivement: un diabétique sur 2 s ignore. 2 D où l importance de faire un bilan régulier chez votre médecin. Les complications du diabète sont: les complications cardiovasculaires : l hyperglycémie chronique endommage progressivement les vaisseaux sanguins des reins, des yeux et des nerfs, entraînant petit à petit l obstruction de certains vaisseaux et empêchant le passage du sang dans certaines parties du corps. Les conséquences peuvent être graves : cécité, insuffisance rénale rétinopathie, neuropathies (affections des nerfs). Le diabète peut également endommager les grosses artères, entraînant des complications cardiovasculaires qui, combinées à d autres facteurs de risque (cholestérol, surcharge pondérale, tabagisme, hypertension artérielle etc.), peuvent aboutir à un infarctus du myocarde et à des accidents vasculaires cérébraux. les complications dermatologiques : l excès de sucre dans le sang peut entraîner des infections bactériologiques de la peau, de la bouche et des parties génitales. Les pieds sont particulièrement fragiles et des plaies mal soignées peuvent conduire à des abcès. les complications aiguës : celles-ci sont essentiellement liées au diabète de type 1 qui, s il est mal soigné, peut entraîner de l acidocétose (excès de sucre dans le sang conduisant à une dégradation massive des graisses, dont les déchets sont toxiques pour l organisme) et de l hypoglycémie si l insuline est mal dosée. L acidocétose et l hypoglycémie peuvent faire plonger le patient dans le coma, voire même heureusement très exceptionnellement entraîner la mort. 7
2. LA NEUROPATHIE DIABÉTIQUE A. Qu est-ce que la neuropathie diabétique? Laneuropathie diabétique est une atteinte des nerfs due au diabète. Comme expliqué au point 1 D (les complications du diabète), l hyperglycémie entraîne des lésions au niveau des vaisseaux sanguins et notamment ceux qui irriguent les nerfs, entraînant l obstruction des vaisseaux et l absence d irrigation de certaines parties du corps. Il est également prouvé que l exposition des nerfs à un taux élevé de sucre durant une longue période peut également les endommager et entraîner certains dysfonctionnements nerveux. La neuropathie diabétique peut entraver le bon fonctionnement du système nerveux sensitif (les nerfs responsables de la sensibilité : toucher, goûter, thermique etc.), moteur (les nerfs qui provoquent la contraction des muscles) ou autonome (les nerfs responsables du fonctionnement des organes vitaux et que nous ne pouvons pas contrôler par notre volonté, comme les contractions du coeur, le fonctionnement de l estomac, les organes sexuels etc.). B. Qu est-ce que la douleur? Pourrépondre à cette question, il est intéressant de comprendre comment survient la sensation de douleur: la douleur est un signal envoyé par le nerf au cerveau. Les nerfs sont de longs filaments qui sont ramifiés dans toutes les parties du corps et qui passent par la moelle épinière. Lorsque le corps est soumis à un stimulus, le nerf, muni de récepteurs, va capter l information et l acheminer vers le cerveau, le cerveau va alors renvoyer un signal pour déclencher une réaction en fonction de la situation (la douleur est un signal d alarme qui signifie danger). Par exemple : si vous vous brûlez la main, le récepteur du nerf va capter l information et l acheminer vers le cerveau, qui en retour, va envoyer la sensation de douleur et entraîner le réflexe de retrait de la main. Tout ce mécanisme se déroule en une fraction de seconde. 9
Les différents types de douleurs: Ilexiste deux types de douleurs : la douleur aiguë et la douleur chronique. La douleur aiguë disparaît dès que la cause est guérie, par exemple lorsque la lésion est cicatrisée. La douleur chronique trouve son origine à l intérieur du système nerveux et n est donc pas générée par un stimulus. Il s agit en réalité d un dysfonctionnement du système nerveux. On parle de douleur chronique lorsque la douleur persiste au-delà de 3 mois. La douleur neuropathique est une douleur chronique qui provient d une mauvaise transmission des signaux au cerveau et donc d une mauvaise interprétation de celui-ci qui provoque des sensations inappropriées. Le cerveau va par exemple envoyer un signal de douleur lorsque le corps est en contact avec les draps ou les vêtements. La douleur neuropathique est une douleur dont la lésion qui en est à l origine a disparu ou n est plus visible. La cause est une lésion ou une dysfonction du système nerveux. 3. LES DOULEURS NEUROPATHIQUES A. L importance du problème Lesdouleurs neuropathiques dans le diabète surviennent tant chez les patients atteints de diabète de type 1 que chez les patients atteints de diabète de type 2. Il s agit d un problème important : 14% des patients présentent une polyneuropathie sensitive (douloureuse) au moment du diagnostic du diabète. 1 La fréquence augmente avec la durée du diabète, la moitié des patients souffrant de diabète depuis plus de 25 ans ont une neuropathie. 1
B. Quels sont les symptômes? Il existe trois types de symptômes liés aux douleurs neuropathiques: 1. Neuropathie douloureuse aiguë : L atteinteest précoce et souvent aggravée pendant la nuit. Elle touche souvent les pieds. 2. Neuropathie douloureuse chronique : L atteinte est tardive. Les symptômes sont similaires à ceux de la neuropathie douloureuse aiguë. Sensations de brûlures continues Chocs électriques Douleurs au contact des vêtements, draps de lit... Picotements, insensibilité des membres inférieurs ( endormis ) Impression de marcher sur du sable chaud, sur de l ouate 3. Complications de la neuropathie diabétique mal traitée : Douleurs chroniques des membres inférieurs Diminution, voire perte de sensibilité, surtout au niveau des pieds. Il s agit d une perte de sensibilité à la douleur, au chaud et au froid. Les coupures, cloques et autres petites blessures ne peuvent être détectées 11
que grâce à un contrôle régulier des pieds. La perte de sensibilité conduit aussi à de fréquentes brûlures puisque les patients ne sentent plus la chaleur, à une perte d équilibre et à de fréquentes chutes car les patients n ont plus une bonne sensibilité au sol. Mal perforant plantaire : il s agit d une lésion de la peau qui devient de plus en plus profonde (absence de cicatrisation), localisée à la plante des pieds et apparaissant aux points d appui. Le mal perforant plantaire est généralement secondaire à une diminution, voire à une abolition de la sensibilité de la peau. Gangrène : elle correspond à l affaiblissement ou la mort d un tissu du corps dû à l écoulement restreint de sang dans cette partie du corps. Dans le cas du diabète, la gangrène se limite généralement à un orteil ou à une partie du talon. Lorsque le tissu est mort, il devient noir et l unique solution est l amputation. Pied de Charcot : pied déformé suite à de multiples petites fractures. La douleur et la diminution de la sensibilité peuvent être présentes en même temps. C est ce qui rend difficile le diagnostic de la douleur neuropathique. Si vous souffrez d un ou plusieurs symptômes décrits ci-dessus, vous êtes probablement atteint de douleurs neuropathiques. Parlez-en sans tarder à votre médecin. D autre part, en présence de douleurs neuropathiques, il est essentiel de faire procéder à un examen régulier des pieds par le médecin traitant car une absence de suivi médical régulier pourrait conduire à une amputation.
C. Diagnostic La douleur neuropathique peut avoir de lourdes conséquences sur la vie sociale, familiale et professionnelle du patient. Le diagnostic de la douleur neuropathique est donc très important. Si vous pensez être atteint de telles douleurs, consultez sans tarder votre médecin traitant et décrivez-lui le plus précisément possible les symptômes dont vous souffrez. Il existe une série de tests qui permettent de déterminer si vous êtes atteint de douleurs neuropathiques. L un des principaux symptômes de la pathologie étant la perte de sensibilité au niveau des pieds, le médecin testera notamment la sensibilité du pied par rapport à certains stimuli : chaleur, piqûre d épingle, pression manuelle, etc. La sensibilité tactile peut être évaluée par le test du monofilament. Celui-ci évalue la sensation de toucher/pression au niveau des teminaisons nerveuses les plus importantes au niveau des pieds. Le test est effectué à 5 endroits (voir photo). Chaque endroit perçu correspond à un point. Un total de points inférieur à 8 est anormal. Un questionnaire permet d évaluer si vous souffrez ou non de douleurs neuropathique. Répondez aux questions de ce test et lors de votre prochaine visite chez votre médecin, montrez-lui le résultat du test. Dans le cas d un diagnostic positif, il vous proposera le traitement adéquat. 13
4. F AITES LE TEST DN4 Question 1 : La douleur présente-t-elle une ou plusieurs des caractéristiques suivantes? OUI NON Brûlure Sensation de froid douloureux Décharges électriques Question 2 : La douleur est-elle associée dans la même région à un ou plusieurs des symptômes suivants? OUI NON Fourmillements Picotements Engourdissement Démangeaisons Un résultat supérieur ou égal à 3 sur 7 est positif. Vous souffrez probablement d une douleur neuropathique. Parlez-en à votre médecin.
5. T RAITEMENT Simultanémentau traitement de la douleur neuropathique diabétique, il est essentiel de traiter la cause de la douleur, c est-à-dire le diabète en lui-même via un contrôle de la glycémie (cfr. 1 C). Le traitement de la douleur neuropathique est particulier dans la mesure où les antidouleurs classiques, tels que l aspirine, le paracétamol, les anti-inflammatoires et même la morphine n ont qu une très faible efficacité sur ce type de douleur. Pour traiter la douleur neuropathique, le médecin va prescrire un autre type de médicament. Il s agit initialement de médicaments qui ont été développés pour le traitement de l épilepsie et de la dépression. La prescription d antidépresseurs n a donc rien d anormal chez le patient atteint de douleurs neuropathiques. Néanmoins, ceux-ci peuvent avoir des effets secondaires tels que prise de poids, vomissements, troubles du sommeil, vertiges, perturbations de l humeur et complications cardiaques. Il existe aujourd hui une nouvelle génération de traitements anti-épileptiques qui présentent l avantage d être mieux tolérés que les anciens médicaments contre l épilepsie. Ces médicaments possèdent une action symptomatique, c est-à-dire qu ils ont un effet anti-douleur puissant. Le type de traitement sera déterminé par le médecin en fonction des plaintes du patient, des résultats des tests et de l éventuelle interaction avec d autres médicaments. Il est très important de parler des douleurs ressenties à votre médecin traitant: la douleur n est pas une fatalité et il existe aujourd hui des traitements qui ont un effet puissant sur la douleur. Références 1. Colin IM, et al. Prevalence of polyneuropathy in type 1 and 2 diabetic patients and association with metabolic syndrome, parameters. Poster presented at ADA 2007. 2. Lefebvre P. Le diabète hier, aujourd hui et demain. L»action de la Fédération Internationale du Diabète. Rev Med Liege 2005; 60 (5-6): 273-277. 3. Site de l Association Diabète Québec : http://www.diabete.qc.ca/html/le_diabete/questcequedia.html 4. Luyckx FH et al. Apport de la biologie clinique dans la mise au point et le suivi d un patient diabétique. Rev Med Liege 2005; 60 (5-6): 590-593. 5. Attal N et al. EFNS guidelines on pharmacological treatment of neuropathic pain. Eur J Neurol 2006; 13: 1153-1169. 6. Bouhassira D, Lanteri-Minet M, Attal N et all. Prevalence of chronic pain with neuropathic characteristics in the general population. Pain 2007: sept 19. 15
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