le Label Rénovation Énergétique de Promotelec



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N 4 4 S E P T E M B R E 2 0 0 8 ISSN 1283-4181 Le journal de Promotelec pour les professionnels du bâtiment et de l électricité 2 4 4 5 8 9 10 11 12 Sommaire Actualité Une nouvelle offre de certification pour la rénovation des logements existants : le Label Rénovation Énergétique de Promotelec Une convention de partenariat Label Performance pour les constructeurs de maisons individuelles Réglementation Bientôt le diagnostic électrique obligatoire Dossier technique Contrôle de perméabilité : mode d emploi Questions/Réponses DCL et locaux contenant une baignoire ou une douche Réalisation Une maison en chanvre à basse consommation d énergie Infos pratiques Les échos du site Promotelec Ateliers d information domotique Actualité Une nouvelle offre de certification pour la rénovation des logements existants : le Label Rénovation Énergétique de Promotelec

Actualité Une nouvelle offre de certi fication pour la rénovation des logements existants : le Label Rénovation Énergétique de Promotelec Le développement durable frappe à la porte des bâtiments résidentiels existants. Avec le Label Rénovation Énergétique, dont le lancement est prévu le 1 er octobre 2008, Promotelec place le parc des logements existants au cœur de la lutte contre le changement climatique et accompagne les maîtres d ouvrage dans leurs travaux de rénovation. L enjeu : atteindre les objectifs énergétiques fixés par le Grenelle de l Environnement pour le bâti existant. Le Label Rénovation Énergétique en bref Il a été construit avec l ensemble des acteurs de la filière pour : garantir la qualité et l efficacité énergétique des travaux de rénovation ; prendre en compte les émissions de CO 2 ; certifier plusieurs niveaux progressifs de performance ; accepter toutes les énergies ; être adapté aux rénovations partielles ; permettre l accès aux crédits d impôt ; et offrir un Diagnostic de Performance Énergétique. Dans un contexte d augmentation du prix des énergies et de changement climatique, la nouvelle offre de certification de Promotelec, le Label Rénovation Énergétique, a été conçue pour accompagner le maître d ouvrage dans le choix des solutions de rénovation et certifier la qualité des travaux réalisés, afin d améliorer la performance énergétique, le confort et de limiter l impact environnemental. Le nouveau label de Promotelec s adresse à tous les bâtiments résidentiels de plus de cinq ans faisant l objet de travaux de rénovation. Il prend en compte toutes les énergies (1) et tous les modes de chauffage (2). Accompagner le maître d ouvrage La démarche de rénovation d un logement amène le maître d ouvrage à se poser un grand nombre de questions : quels sont les postes à traiter en priorité? quelles sont les économies potentielles? qui pourra réaliser les travaux? comment financer les travaux? Le Label Rénovation Énergétique de Promotelec exige l intervention d un professionnel de la rénovation dès la phase de conception. Celui-ci établit un bilan énergétique global du logement avant travaux et détermine, avec le maître d ouvrage, les solutions qui permettent d accéder à la performance souhaitée en réalisant un bilan énergétique projeté. Ce dernier permet d estimer le coût des travaux, les économies énergétiques et les émissions de CO 2 futures. En suivant le cahier des prescriptions techniques du label, le maître d ouvrage détient les clefs de la réussite d un projet de rénovation. En effet, le référentiel du Label Rénovation Énergétique préconise les meilleures solutions pour le bâti (parois opaques, parois vitrées), l aération, le chauffage, sans oublier l eau chaude sanitaire et l installation électrique. Enfin, pour optimiser la rentabilité des travaux, les performances minimales prescrites par le label permettent d obtenir des crédits d impôt. 2

Actualité Quatre niveaux de performance Le Label Rénovation Énergétique se décline en quatre niveaux de performance d une à trois étoiles, avec une mention BBC Effinergie Rénovation pour les bâtiments dont la consommation est inférieure à 80 kwh ep /m²/an (voir tableau ci-contre). Le niveau d entrée du label est conditionné par la performance énergétique globale du logement (consommation inférieure à 210 kwh ep /m²/an) et par les émissions de CO 2 (les émissions de CO 2 du logement après travaux doivent être inférieures aux émissions initiales). Pour permettre une valorisation des rénovations des logements les plus dégradés en termes de performance énergétique (3) (bâtiments qui présentent un fort potentiel d économies d énergie), le label permet l accès à la certification lorsqu ils justifient d une économie d énergie d au moins 50 % et lorsque les émissions de CO 2 ne dépassent pas 56 kgeqco 2 /m²/an. Certifier la qualité des travaux Le Label Rénovation Énergétique certifie la démarche globale d amélioration de la performance énergétique du logement : qualité des travaux, performance énergétique, sécurité électrique et gaz. La demande d attribution du label, envoyée à Promotelec, doit être accompagnée des bilans énergétiques (initial et projeté) réalisés par le professionnel en rénovation. Les travaux peuvent commencer lorsque les chargés d études de Promotelec ont validé le programme prévu. À la fin des travaux, un contrôle sur site permet de vérifier la cohérence entre le projet et la réalisation ainsi que la qualité des travaux réalisés. La validation de ces étapes donne droit, à l issue des travaux, à la délivrance du certificat du Label Rénovation Énergétique de Promotelec, accompagné du diagnostic de performance énergétique (DPE) du logement. Enfin, à l image du Label Performance, cette offre de certification fera l objet d une accréditation par le Cofrac. La fin du Label Promotelec habitat existant Le Label Promotelec habitat existant va laisser progressivement la place au Label Rénovation Énergétique, pour Les avantages du Label Rénovation Énergétique À la fin des travaux, le Label Rénovation Énergétique certifie aux particuliers la qualité des travaux réalisés, la performance énergétique finale et vérifie la sécurité électrique et gaz. Il s accompagne d un diagnostic de performance énergétique (DPE) réglementaire. Par ailleurs, pour assurer une performance durable des travaux de rénovation, la démarche Promotelec impose l intervention d un professionnel du bâtiment, apte à conseiller les maîtres d ouvrage et à organiser un programme de rénovation. C est la filière des professionnels du bâtiment qui est ainsi mise en avant grâce au Label Rénovation Énergétique. Les quatre niveaux du Label Rénovation Énergétique Niveaux du Label Rénovation Énergétique * Les niveaux de consommation sont à moduler en fonction de l altitude et du climat. Contexte environnemental et enjeux du Grenelle En un siècle, la concentration en gaz à effet de serre a augmenté de 30 %. Aujourd hui, le logement est responsable de 25 % des émissions de CO 2 et représente 40 % de la consommation énergétique globale en France (240 kwh ep /m 2 /an en moyenne). Le Grenelle de l Environnement se donne comme objectif de réduire les consommations énergétiques du parc de bâtiments existants d au moins 38 % d ici à 2020. Un objectif qui concerne aussi les logements sociaux. Les conclusions du Grenelle de l Environnement prévoient la rénovation énergétique de l ensemble du parc en commençant par les 800 000 logements les plus dégradés sur le plan énergétique. cesser d exister le 31 décembre 2008. En conséquence, les demandes d attribution de celui-ci ne seront plus acceptées après cette date. (1) Électricité, gaz, énergies renouvelables, fioul et GPL (2) Chauffage individuel, collectif et réseaux de chaleur (3) Pour les bâtiments dont la consommation après travaux est supérieure à 210 kwh ep /m²/an Consommation énergétique conventionnelle* (en kwh ep /m 2 /an) Une étoile de 210 à 151 Deux étoiles de 150 à 101 Trois étoiles inférieure à 100 BBC Rénovation Effinergie inférieure à 80 Pour en savoir plus Le cahier des prescriptions et la demande d attribution du Label Rénovation Énergétique seront téléchargeables sur le site internet de Promotelec début octobre : www.promotelec.com rubrique Produits et services/labels. filpilote 3

Actualité Qualité & performance durable Une convention de partenariat Label Performance pour les constructeurs de maisons individuelles Promouvoir conjointement la performance énergétique et les énergies renouvelables pour les constructions neuves à travers le Label Performance, tel est l enjeu de la convention élaborée par Promotelec et proposée aux constructeurs de maisons individuelles. Pascal Carrez, délégué national Promotelec, explique les contours de ce partenariat durable. À noter! Finalisée depuis le 1 er septembre, la convention vise à offrir plus de visibilité aux professionnels de la construction engagés dans le développement durable et à les valoriser à travers leurs réalisations. En pratique, la convention signée permet au constructeur d accéder à trois niveaux dénommés Partenaire Promotelec 1, 2 ou 3 étoiles déterminés par le nombre de Points Performance acquis. «Leur obtention repose à la fois sur la fidélité du professionnel, l engagement de performance à atteindre et les résultats réellement obtenus, un processus qui assure une équité totale entre les partenaires», souligne Pascal Carrez. Ces Points Performance peuvent, en outre, être échangés contre des services Promotelec (lire encadré) et ce, sans remise en cause du niveau de partenariat atteint. Une plus grande visibilité pour le partenaire Concrètement, et dès la prise d effet de la convention, le partenaire est référencé dans l espace dédié du site www.promotelec.com et est suivi personnellement par un interlocuteur privilégié. Et ce n est qu un début : «Dès Pour devenir Partenaire, le constructeur doit avoir déposé au moins une demande de Label Performance auprès de Promotelec. La convention est conclue pour une durée de douze mois. Pour en savoir plus, n hésitez pas à solliciter votre délégué régional Promotelec. Les + du partenariat Suivant son niveau de partenariat, et en échange de Points Performance, le constructeur peut disposer : - d un minisite dédié sur www.promotelec.com dans l espace Partenaires ; - d un conseiller pour l animation d un atelier d information technique de deux heures ; - d un conseiller durant une demi-journée pour une opération d animation commerciale (portes ouvertes, salons...). le mois suivant, pour optimiser sa communication et accroître sa visibilité, Promotelec met à sa disposition un large éventail d outils de communication, de marketing et d aide à la vente (brochures et fiches produit, argumentaires de vente...)», ajoute Pascal Carrez. De son côté, le partenaire s engage à présenter l offre Label Performance de Promotelec à ses clients, à communiquer sur le partenariat notamment en plaçant sur son site un lien vers celui de Promotelec et à réaliser, chaque année, au moins une opération Label Performance. Réglementation Bientôt le diagnostic électrique obligatoire L état de l installation intérieure d électricité, prévu par l article L. 134-7 du code de la construction et de l habitation (loi ENL du 13 juillet 2006) et réalisé en cas de vente de tout ou partie d un immeuble à usage d habitation, entrera en vigueur au 1 er janvier 2009. Le décret du 22 avril 2008 (JO du 24 avril 2008), pris en La norme NF C 15-100 de décembre 2002 (mise à jour en juin 2005) fait l objet de son premier amendement, en vente à l UTE depuis août 2008. Cet amendement A1 reprend les fiches d interprétation à la norme NF C 15-100 publiées jusqu au 1 er décembre 2007, soit les fiches F1, F2, F3, F5, F6, F7, F8 et F9. La fiche F4, relative aux salles de douches collectives, n est pas reprise dans cet amendement application de l article de loi, a précisé au printemps sur quelles parties de l installation électrique porterait le diagnostic : celles qui sont situées en aval de l appareil général de commande et de protection (AGCP). Pour la bonne mise en place du dispositif, deux arrêtés sont parus le 23 juillet 2008 au Journal officiel : Un premier amendement à la NF C 15-100 A1, car la partie 7-701 (locaux contenant une baignoire ou une douche) de la norme est actuellement en cours de révision et fera par conséquent l objet d un additif ultérieur. L amendement A1 apporte aussi des évolutions concernant, notamment, l installation des limiteurs de surtension (mise à jour du tableau 53D), les contraintes liées aux variateurs de vitesse (article 553) ou encore les installations le premier définit la méthodologie de réalisation du diagnostic, les points de contrôle et le modèle de rapport de visite ; le second précise les critères de certification des personnes physiques qui réaliseront le diagnostic de l installation électrique. photovoltaïques (référence au guide UTE C 15-712). En lien avec la récente recodification du code du travail, l amendement A1 supprime la référence de la norme NF C 15-100 à l arrêté du 4 août 1992, relatif à la mise à la terre des bâtiments destinés à abriter des lieux de travail. Les dispositions de l amendement A1 sont d application obligatoire six mois après sa date de publication. 4

Dossier technique Contrôle de perméabilité : mode d emploi Améliorer la perméabilité à l air des locaux est l une des conditions d obtention du Label Performance mention BBC-Effinergie. Un test in situ, réalisé par un organisme qualifié, permet de quantifier la perméabilité de l enveloppe du bâtiment et de valider la valeur atteinte. Nouvelle en France, cette démarche contribue à renforcer la performance énergétique du bâti. Au même titre que la capacité d isolation thermique des matériaux, le parfait contrôle du renouvellement d air permet d optimiser la performance énergétique des bâtiments. La maîtrise de l air intérieur dépend du système de ventilation installé, mais aussi des fuites d air indésirables dont fait l objet tout bâtiment. C est pourquoi assurer un bon niveau d étanchéité à l air, c est être capable de limiter les flux incontrôlés, qui peuvent être source de pathologies, d inconfort et de gaspillage d énergie. Il ne s agit en aucun cas de confiner les occupants dans une boîte hermétique, mais, au contraire, de leur procurer de l air de qualité, en quantité suffisante et sans excès. Les principaux enjeux liés à l étanchéité à l air sont : l hygiène et la santé, la qualité de l air intérieur ; le confort thermique et acoustique des occupants ; la facture énergétique ; la conservation du bâti ; Une étape importante consiste à s assurer de l étanchéité de la fausse fenêtre ou fausse porte par laquelle l air sera refoulé. la sécurité des personnes à proximité de sites industriels Seveso. Dans les constructions courantes en France, entre 25 et 33 % de l air neuf provient des défauts d étanchéité de l enveloppe! Par ailleurs, l air qui transite dans les parois avant de pénétrer dans le logement peut se charger en polluants (fibres, poussière, moisissures, composés organiques volatils ), puis les transférer à l intérieur de l habitat. À mesure qu ils s encrassent, ces circuits aérauliques pirates peuvent dégrader à plus ou moins long terme la qualité de l air intérieur. En période de chauffage, l air exfiltré de façon indésirable vers l extérieur se refroidit, en particulier dans l isolant, et son humidité relative augmente. Si, au long de ce parcours, le point de rosée est atteint, il y a alors condensation. Cela rend l isolant moins performant et peut engendrer des phénomènes de corrosion et de moisissure des matériaux. filpilote 5

Dossier technique Les seuils d exigence Pour les bâtiments neufs, la RT 2005 prend en compte une valeur de perméabilité par défaut (c est-à-dire lorsqu aucune mesure n est effectuée) de 1,3 m 3 /h/m 2 pour les maisons individuelles et de 1,7 m 3 /h/m 2 pour les logements collectifs. Cette valeur est pénalisante par rapport au bâtiment de référence de la RT 2005, qui est de 0,8 m 3 /h/m 2 pour les maisons individuelles et de 1,2 m 3 /h/m 2 pour les logements collectifs. Cela signifie qu en répondant à la RT 2005 avec une valeur de perméabilité à l air par défaut un bâtiment devra, en contrepartie, se montrer plus performant sur un autre poste de déperdition. Afin de justifier d une valeur de perméabilité inférieure à la valeur par défaut, une mesure de perméabilité à l air du bâtiment permettra ainsi de valoriser l étude thermique réglementaire. Le Label Performance mention BBC-Effinergie impose une exigence minimale sur l étanchéité à l air de l enveloppe du bâtiment inférieure de 0,2 m 3 /h/m 2 à la valeur de référence de la RT 2005 (voir tableau). Une mesure est donc obligatoire à la réception du bâtiment. Animé par un ventilateur à vitesse variable, le ventilateur de dépression Perméascope assure une dépression suffisante dans le local pour créer les conditions de mesure de la perméabilité à l air. 6 Quantifier les fuites L infiltrométrie permet de quantifier et d optimiser les débits de fuite d air à travers les parois de l enveloppe d un bâtiment. C est un passage obligé pour les bâtiments se réclamant du niveau BBC- Effinergie et pour atteindre les objectifs ambitieux du Grenelle de l Environnement dès 2012. Si la mesure de la perméabilité est nouvelle en France, elle est néanmoins utilisée depuis de nombreuses années en Allemagne, Autriche, Belgique, Suisse et au Canada. Une vision pédagogique «Nous réalisons des mesures pour accompagner nos clients et les constructeurs de maisons individuelles vers des réalisations de qualité. Dès le début des travaux, le maître d ouvrage doit effectuer un travail pédagogique avec le chef de chantier et les différentes entreprises du bâtiment pour les conduire à une prise de conscience de leur mission respective en termes d étanchéité à l air. Enfin, le test de perméabilité ne doit pas être pris comme une sanction mais plutôt comme la reconnaissance d un travail bien fait!» Pascal Poulanges, responsable national pour la promotion des maisons individuelles chez Aldes Cette mesure doit être réalisée conformément au cahier des charges validé par la DGALN (Direction générale de l aménagement, du logement et de la nature), ex-dguhc, précisant les conditions de réalisation des essais au-delà des exigences formulées dans la norme NF EN 13829. Le but de la mesure est de quantifier la perméabilité à l air de l enveloppe du bâtiment et de visualiser les infiltrations d air parasites. Pour cela, le technicien utilise un ventilateur de forte puissance pour créer artificiellement une surpression ou une dépression dans le local. La différence de pression va alors accentuer le flux d air parasite entre l intérieur et l extérieur. Mais seules les fuites d air non maîtrisées doivent apparaître dans le rapport de mesure. C est pourquoi les orifices techniques volontaires (bouches de sorties et entrées d air) sont colmatés à l aide de rubans adhésifs imperméables à l air et/ou de film polyéthylène. De plus, dans certaines situations, un élément constitutif de l enveloppe peut être colmaté puis décolmaté (trappe, menuiserie, appareillage électrique ) de manière à pouvoir quantifier l influence de cet élément sur la performance globale de l enveloppe. Le technicien s assure également de l étanchéité de la gaine d aspiration (ou de refoulement) de sa machine. Certains prestataires mettent le bâtiment en dépressurisation progressive à l aide d un ventilateur. Il s agit d extraire des volumes d air connus et de mesurer simultanément les différences de pression entre l intérieur et l extérieur afin d obtenir une série de couples débit/dépression. Les solutions techniques Selon le type de bâtiment et surtout suivant son volume, une machine adaptée sera utilisée. Le Perméascope (photos ci-contre) convient à la mesure de la perméabilité de maisons individuelles ou d appartements dont le volume n excède pas 1 000 m 3. L appareil est en général branché directement sur le système de ventilation et plus rarement sur un ouvrant de l enveloppe. Cette méthode présente l avantage d être beaucoup plus facile à mettre en œuvre pour certains logements, notamment les locaux peu volumineux. La porte soufflante (blower door) s applique aux bâtiments d un volume inférieur à 4 000 m 3. Enfin, le banc grand volume (BGV) s adapte aux constructions d un volume atteignant 30 000 m 3. Concrètement, dès son arrivée sur site, le technicien remplace l un des ouvrants de l enveloppe par un dispositif parfaitement étanche, dans lequel est aménagée une ouverture connectée à un ventilateur à vitesse variable. Il s agit généralement de la porte d entrée du logement ou de la

Dossier technique Valeurs de référence et valeurs exigées pour la perméabilité à l air des bâtiments Type de bâtiment Valeur par défaut RT 2005 Valeur de référence RT 2005 Exigence minimale BBC-Effinergie (m 3 /h/m 2 à 4 Pa) (m 3 /h/m 2 à 4 Pa) (m 3 /h/m 2 à 4 Pa) Maisons individuelles 1,3 0,8 0,6 Bâtiments collectifs 1,7 1,2 1,0 L étanchéité à l air s exprime en m 3 /h/m² de parois froides sous une différence de pression intérieur/extérieur de 4 pascals. Afin de rechercher les fuites les plus importantes, l opérateur peut momentanément boucher certaines ouvertures (ici les boîtiers d encastrement en plafond). maison. Elle est alors remplacée par une fausse porte étanche aux mensurations adaptables. Le ventilateur à vitesse variable extrait, en les régulant, des volumes d air connus. D où la création d une différence de pression de 50 à 100 pascals (Pa). Dans le cas de bâtiments d un volume supérieur à 4 000 m 3, une mesure par différence de pression inférieure à 50 Pa est possible par dérogation. Quoi qu il en soit, le dispositif de mesure est toujours composé : d un capteur différentiel de pression qui permet de mesurer la différence de pression créée par le ventilateur à travers l enveloppe du bâtiment ; d un débitmètre de mesure de débit d air traversant le ventilateur ; d un micro-ordinateur équipé d un logiciel permettant d automatiser les mesures et d afficher les résultats. Au final, le prestataire des mesures livre un rapport mentionnant le débit de fuite. Dans le cas d un débit supérieur à la limite admissible, ce rapport précise quelles sont les infiltrations parasites observées. Le prestataire pourra déceler les fuites les plus importantes en passant simplement la main autour de zones potentiellement perméables ou s aider d une poire à fumée, voire d une caméra de thermographie infrarouge lorsque les différences de température intérieur/extérieur le permettent. Il faudra alors procéder à des corrections puis à une nouvelle mesure de validation. Le coût d une intervention oscille autour de 600 euros ht, avec éventuellement des frais de déplacement en sus. Premiers retours d expériences D après les premières mesures réalisées, l existence de multiples sources d infiltration s explique par trois phénomènes principaux. Tout d abord, les parois modernes sont souvent multicouches, d où un risque de passage d air. Ensuite, sur certains systèmes constructifs pour lesquels le risque de fuites est important, les études de conception sont insuffisantes. Enfin, le calfeutrement fait rarement l objet d une attention particulière au niveau de la commande, des études, du suivi et de la réception des travaux. Les raisons étant souvent les mêmes, la localisation des infiltrations varie donc assez peu. À partir des données collectées grâce à différentes campagnes de mesure, quatre grandes catégories de points faibles ont été répertoriées. Les infiltrations se situent principalement au niveau : des liaisons façades et planchers (liaison mur/dalle sur terre-plein, liaison mur/dalle ou plancher en partie courante ) ; des menuiseries extérieures (seuil de porte palière, seuil de porte-fenêtre, liaison mur/ fenêtre au niveau du linteau...) ; des équipements électriques (interrupteurs sur paroi extérieure, prises de courant sur paroi extérieure ) ; La gaine de refoulement du ventilateur de dépression traverse la fausse fenêtre. Les différents métiers du bâtiment sont concernés «Pour atteindre un niveau performant de perméabilité, il faut que chaque intervenant de l acte de construire prenne conscience de son rôle et de l incidence de ses actions. La perméabilité est l affaire des différents corps d état, plombiers, plaquistes, menuisiers et électriciens, sachant que le gain réalisé ne présente pas de surcoût pour le maître d ouvrage!» Michel Larrue, délégué régional Sud-Ouest de Promotelec des trappes et les éléments traversant les parois (trappe d accès aux combles, trappe d accès aux gaines techniques ). Qui peut réaliser les mesures? Pour réaliser une prestation de mesure de la perméabilité à l air d un logement dans le cadre du référentiel BBC-Effinergie, l entreprise spécialisée, comme le technicien lui-même, doivent remplir certaines conditions. Jusqu au 1 er avril 2009, et de manière transitoire, les organismes ayant des agents expérimentés sont autorisés à réaliser des essais pour le référentiel BBC-Effinergie sous réserve qu ils s engagent sur l honneur à : déposer une candidature à l autorisation, dans un délai maximal de six mois à la suite de leur premier essai, sur un bâtiment candidat au label avec mention BBC-Effinergie ; inclure dans leur dossier de candidature à autorisation cinq rapports d essai de moins de six mois avant la réalisation de leur premier essai sur un bâtiment candidat ; filpilote 7

Dossier technique inclure dans leur dossier de candidature à autorisation les rapports des essais qu ils ont réalisés ; informer par courrier électronique le secrétaire provisoire de la commission d examen des autorisations, la DGALN, Promotelec et Effinergie, des essais qu ils réaliseront pendant cette période transitoire sur des bâtiments candidats. Cette information doit notamment comporter la date prévisionnelle de réalisation du premier essai prévu. Le site Internet www.effinergie.org tient à jour la liste des organismes (pour l instant inscrits, mais pas encore agréés) à même de réaliser les mesures sur site. À compter du 1 er avril 2009, seuls les essais de perméabilité à l air réalisés par des personnes autorisées par la commission ad hoc permettront de vérifier la conformité du bâtiment au référentiel BBC-Effinergie. L autorisation sera accordée pour une durée de deux ans tacitement reconductible et suspendue à la fourniture annuelle de plusieurs documents, dont l attestation de l étalonnage à jour du matériel ou encore la liste mise à jour des opérateurs réalisant les essais, accompagnés des justificatifs nécessaires à leur qualification. Débit de fuite (en m 3 /h) 400 350 300 250 200 150 50 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60 6570 Dépression (en Pa) Les différents points de mesure permettent de quantifier les débits de fuite. Pilotée par ordinateur, la machine réalise plusieurs points de mesure à plusieurs différences de pression intérieur/extérieur. Des opérateurs qualifiés L autorisation est accordée à l organisme candidat pour la réalisation d essais par des opérateurs qualifiés. Ces opérateurs sont nominativement identifiés dans la demande d autorisation. La qualification d un opérateur est examinée si l une des trois conditions suivantes est remplie : pour des opérateurs déjà expérimentés, sur justification de plus de dix essais par an et transmis- sion de cinq rapports de moins de six mois. Ces rapports devront être validés par la DGALN pour prononcer la qualification de l opérateur. De façon transitoire et expérimentale, ces opérateurs devront, de plus, assister à une journée de formation dans un délai de six mois après le dépôt du dossier, avec un CETE (Centre d études techniques du ministère de l Équipement, service du ministère en région) compétent en perméabilité à l air pour que leur entreprise soit autorisée et/ou que leur qualification soit effective de façon définitive ; sur fourniture du justificatif du suivi d une formation externe reconnue par la DGALN, et la transmission à celle-ci de cinq rapports d essais dans un délai de six mois suivant la formation ; si l organisme est déjà autorisé, sur fourniture du justificatif du suivi d une formation interne, sous réserve d une validation des compétences dans un délai de six mois. Un opérateur est habilité s il est à la fois qualifié et formellement identifié par son organisme comme personne pouvant réaliser des essais de perméabilité à l air. La formation interne ne concerne que des organismes déjà autorisés, c est-à-dire comprenant au moins un opérateur habilité. Elle permet à d autres opérateurs d accéder à la qualification sans formation externe. La formation interne devra comprendre un aspect théorique et un aspect pratique répondant aux exigences de la formation externe. Elle devra être reconnue par la DGALN. Le site Internet www.effinergie.org renseigne sur les formations disponibles. 8

Questions/réponses DCL et locaux contenant une baignoire ou une douche Jusqu alors, les dispositifs de connexion pour luminaire (DCL) ne répondaient pas aux exigences du volume 2 de sécurité des locaux contenant une baignoire ou une douche. À présent, leur installation y est admise, en plafond comme en applique, mais sous certaines conditions. Quels sont les degrés de protection minimaux requis dans les locaux contenant une baignoire ou une douche? Dans ces locaux, chaque volume de sécurité impose aux matériels électriques installés un degré de protection minimal contre la pénétration de l eau. Ainsi, dans le volume 0, seul un éclairage alimenté en TBTS 12 V, IPx7 (immersion temporaire) peut être installé. En volume 1, le degré de protection minimal requis est IPx4 (projections d eau dans toutes les directions), et en volume 2, IPx3 (aspersion d eau jusqu à 60 de la verticale). Pourquoi la mise en œuvre d un socle DCL en salle de bains posait-elle problème? La norme NF C 15-100 impose que toute canalisation encastrée ou noyée soit terminée par une boîte de connexion. Lorsque cette boîte est destinée à alimenter un luminaire, elle doit être équipée d un socle DCL permettant le raccordement du luminaire. Or, cette prescription n est applicable que pour des conditions d influences externes au plus égales à IPx1. Quelles sont les règles à appliquer désormais? Le guide UTE C 15-520, paru en juillet 2007, a précisé ces règles pour les locaux recevant une baignoire ou une douche. Ainsi, dans les volumes 0 et 1, l installation d un socle DCL est interdite. Dans le volume 2, un socle DCL peut être installé, à condition d être : soit laissé en attente et, dans ce cas, muni d un accessoire le protégeant contre la présence d eau ; soit connecté et recouvert par un luminaire adapté aux exigences demandées pour ce volume. Les constructeurs proposent désormais des dispositifs de connexion pour luminaires équipés d un obturateur procurant au DCL un degré de protection IPx4, ce qui répond aux exigences ci-dessus. En l absence de cet obturateur, il reste la deuxième solution (DCL connecté et recouvert par un luminaire adapté), mais le choix du luminaire par le client n est bien souvent fait qu après la livraison de l installation. Règles d installation d un DCL dans les locaux contenant une baignoire ou une douche Volumes Protection minimale Installation de sécurité contre l eau requise d un DCL 0 IPx7 Interdit 1 IPx4 Interdit 2 IPx3 Oui sous conditions 3 IPx1 Oui L accessoire en plastique vient obturer le connecteur dans l attente du raccordement du luminaire. filpilote 9

Réalisation Capteurs thermiques et modules photovoltaïques intégrés en toiture. Le puits canadien capte l air du sol pour refroidir l air intérieur l été et le réchauffer l hiver. Une maison en chanvre à basse consommation d énergie Construire une maison à basse consommation, en valorisant les biomatériaux comme le chanvre, est loin d être un concept... fumeux. Exemple avec cette habitation sortie de terre à Breuil-sur-Vesle (51) : sa consommation énergétique de 31,2 kwh ep /m 2 /an lui a permis de viser le Label Performance de Promotelec mention BBC-Effinergie. Un matériau 100 % naturel Entièrement valorisable et 100 % naturel, le chanvre est une matière première renouvelable peu gourmande en eau et en engrais. Transformée dans le strict respect de l environnement, la plante nécessite peu d énergie et ne génère pas de déchets. La partie ligneuse (filasse) devient la laine de chanvre et le bois de chanvre concassé (chènevotte), associé à la chaux, entre dans la composition du béton de chanvre pour la confection des murs, des dalles isolantes ou encore de la toiture. Àl heure du développement durable et de la prise de conscience environnementale, le chanvre présente plus d un intérêt pour le bâtiment, premier secteur concerné par les nouvelles orientations du Grenelle de l Environnement. Jean- François Gragnano, responsable des projets immobiliers chez Bâtiment Associé, en a pris toute la mesure et l emploie aujourd hui en maçonnerie pour ses qualités thermiques, mécaniques et acoustiques : «Imputrescible, solide et ininflammable, le chanvre répond à toutes les exigences du confort moderne. Ses propriétés intrinsèques en font un excellent isolant phonique et surtout thermique. Il permet donc d atteindre un très haut niveau de performance énergétique. C est ce que nous avons souhaité démontrer à travers ce projet, renforcé par la demande de labellisation Promotelec.» Pour le moment, en l absence de certification pour ce type de produit, la performance thermique prise en compte dans le cadre de l étude réglementaire est celle qui figure dans les règles Th-U, c est-àdire une valeur de conductivité thermique pénalisante. La maison en chanvre respire Du sol au plafond, le chanvre est omniprésent dans ce logement de 153 m 2 de type R+1. On le retrouve principalement dans les murs à ossature bois : associé à la chaux, il forme un béton naturel à isolation répartie. Outre son pouvoir isolant, ce biomatériau bénéficie d un autre atout naturel : il est hygrovariable. «Grâce au chanvre, les murs de 34 cm d épaisseur "respirent" et régulent l humidité au sein du bâti, abaissant la température de confort à 19 degrés», précise Jean-François Gragnano. La laine de bois employée dans les cloisons (5 cm d épaisseur) et sous les combles (28 cm) assure une parfaite isolation thermique et phonique. Le maître d œuvre a également placé un pare-pluie/coupe-vent de 25 mm sur le chevronnage de la toiture. Côté finitions extérieures, les vitrages peu émissifs, les menuiseries aluminium, l enduit à la chaux aérienne et le bardage bois parfont l étanchéité de l enveloppe et suppriment les ponts thermiques de cette construction élevée sur vide sanitaire. Une démarche globale de développement durable Le concept de la construction ne se limite pas à la valorisation du chanvre. «Nous avons souhaité inscrire le projet dans une démarche globale de développement durable, souligne Jean-François Gragnano. La maison est donc dotée d équipements performants lui permet- 10

Réalisation tant d afficher une perméabilité à l air de 0,6 m 3 /h/m 2 et une consommation d énergie de 31,2 kwh ep /m 2 /an, conforme aux exigences du Label Performance mention BBC-Effinergie.» Une pompe à chaleur air/eau est dédiée au chauffage. Un puits canadien (non valorisé dans l étude thermique), couplé à une ventilation mécanique double flux, offre une climatisation naturelle en toute saison. Toujours du côté des énergies renouvelables, notons que la toiture intègre des capteurs thermiques (6,9 m 2 pour la production d eau chaude sanitaire), 35 m 2 de modules photovoltaïques et un puits de lumière se substituant à plusieurs ampoules (basse consommation, naturellement...). Les larges baies vitrées orientées au sud favoriseront les apports solaires gratuits l hiver et, à l inverse, le film appliqué sur les vitrages et les débords de toiture contribueront au confort d été. Enfin, une filière d assainissement autonome et un récupérateur d eau de pluie complètent l équipement performant de l habitation. «Avec un surcoût estimé à 20 % et amorti par les importantes économies d énergie, l objectif de ce projet est également de montrer que la maison bio ne revient pas plus cher à terme qu une maison traditionnelle», conclut Jean-François Gragnano. Associé à la chaux, le chanvre forme un béton naturel à isolation répartie, parfaitement adapté à l ossature bois. Bâtiment Associé : l alternative des agromatériaux Dans le cadre de son activité de maçonnerie, Bâtiment Associé s emploie, depuis 25 ans, à innover en ayant recours à des matériaux naturels. Depuis deux ans, son intérêt se porte sur le chanvre. Objectifs : comprendre et caractériser le comportement du binôme bois/chanvre, valider et faire reconnaître ses caractéristiques thermiques, et optimiser sa mise en œuvre sur chantier à partir d un bâtiment expérimental, étapes incontournables qui permettront de développer cette filière. «L obligation réglementaire de réduction des consommations d énergie est un formidable challenge pour les années à venir.» Jean-François Gragnano, maître d œuvre Un laboratoire grandeur nature Le lycée Arago et l université de Reims, EDF, la Fédération du bâtiment et le pôle Agro-Ressources suivent avec intérêt ce projet de construction environnementale, initié par Bâtiment Associé. L enjeu? quantifier les économies d énergie auxquelles sont désormais très sensibles les particuliers et les constructeurs. À la fois laboratoire et maison témoin, le logement est truffé d électronique : chaque pièce est dotée d un capteur thermique et hygrométrique et des sondes sont placées dans les murs nord et sud. Elles effectueront 2 400 mesures quotidiennes pour suivre pendant cinq ans, en temps réel et en condition réelle, les dépenses énergétiques des occupants. Les gains thermiques Consommation Nature des parois Descriptif maison Spécificités Gain énergétique et équipements traditionnelle du chantier (en énergie primaire) Émissions de CO 2 Mur extérieur Brique + 8,5 cm de Béton de chanvre + lame 21 %* laine de verre + BA13 d air faiblement ventilée Sol vide sanitaire Hourdis polystyrène + chape Hourdis ciment + TMS 53 8 % Combles et rampants 20 cm de laine minérale Homatherm100x2 + Isoroof22 14 % Chauffage PAC air/eau COP = 3 ; PAC Air/Eau COP = 4,55 42,1 kwh/m²/an 7,6 kg CO 2 /m²/an plancher chauffant plancher chauffant 41 % + ventilo-convecteurs Eau chaude sanitaire Ballon électrique NF Ballon électrosolaire 51 % 13,4 kwh/m²/an 0,5 kg CO 2 /m²/an production solaire thermique Électricité Performance Atlantic Solerio 23,6 kwh/m²/an catégorie C Ventilation VMC simple flux autoréglable Double-flux Unelvent AKOR HR 2 % 21,6 kwh/m²/an 0 kg CO 2 /m²/an dont auxilliaires 5,5 kwh/m 2 /an Rafraîchissement 0 kwh/m²/an 0 kg CO 2 /m²/an Éclairage 6,4 kwh/m²/an 0 kg CO 2 /m²/an Photovoltaïque - 52,3 kwh/m²/an TOTAL 31,2 kwh/m²/an 8,1 kg CO 2 /m²/an (énergie primaire) * En l absence de performance certifiée, la valeur de la conductivité du matériau est celle donnée dans les règles Th-U. Contacts Bâtiment Associé Jean-François Gragnano Tél. : 06 80 63 77 74 Email : jean-francois.gragnano @batiment-associe.fr Site : www.batiment-associe.fr Promotelec Pascal Carrez, délégué national Tél. : 06 75 75 00 20 Email : pascal.carrez @promotelec.com Bureau d études Pouget Consultants Brendan Ver Email : brendan.ver @pouget-consultants.fr Tél. : 01 42 59 53 64 filpilote 11

Infos pratiques les échos du site Promotelec Avis d experts : du nouveau en ligne! Découvrez sur le site de Promotelec trois nouveaux articles et une interview filmée. À lire Les LED dans l habitat Bernard Duval, délégué général de l Association française de l éclairage, donne son avis sur la technologie LED (diodes électroluminescentes), ses perspectives d évolution dans l habitat, notamment en termes d efficacité énergétique et de qualité de lumière émise. Accessibilité aux personnes handicapées Sylvain Dechet, chef de projet Accessibilité du cadre au bâti à la Direction générale de l urbanisme, de l habitat et de la construction (DGUHC), présente la nouvelle réglementation relative à l accessibilité aux personnes handicapées des bâtiments d habitation et des établissements recevant du public (ERP). Ces nouvelles règles, qui intègrent pour la première fois l ensemble des handicaps, sont le fruit d une concertation menée entre les ministères concernés, les différentes associations et les organisations professionnelles du bâtiment. Le photovoltaïque, une énergie d avenir àlamiseenœuvrepointue Gérard Moine, directeur technique du bureau d études chez Transénergie, recense les nombreux avantages du photovoltaïque, une énergie d avenir, de son raccordement au réseau électrique jusqu aux règles de sa mise en œuvre. Il présente également les publications mises à la disposition des installateurs ainsi que les compétences nécessaires requises pour cette nouvelle technologie pointue. À voir Les énergies renouvelables, une priorité? André Antolini, président du Syndicat des énergies renouvelables, mesure la place donnée aux énergies renouvelables dans les conclusions du Grenelle de l Environnement et précise les objectifs visés par les lois d orientation et d application qui seront adoptées avant la fin de l année. Pour commander la documentation, deux solutions Le site Internet www.promotelec.com rubrique librairie en ligne Par correspondance en indiquant les références souhaitées et en adressant votre règlement à l ordre de Promotelec. Tour Chantecoq - 5, rue Chantecoq 92808 Puteaux Cedex Frais d envoi Une participation de 5,50 euros TTC est demandée pour les envois en France métropolitaine. Pour les envois hors France métropolitaine, vous pouvez nous contacter pour un devis au 01 41 97 42 22 ou par fax au 01 41 97 41 15. Pour plus d information Connectez-vous sur promotelec.com, rubrique Librairie en ligne. Les conditions générales de vente sont disponibles dans les Infos pratiques. Pour recevoir gratuitement par e-mail la lettre mensuelle de Promotelec, abonnez-vous sur www.promotelec.com Ateliers d information domotique À partir du 1 er novembre, Promotelec organise des ateliers d information qui s articulent autour de quatre volets : de véritables attentes des clients : présentation des résultats d une étude de marché sur la perception du grand public et sur les intentions d achat ; Le rapport d activité 2007 de Promotelec est en ligne! Un bilan des activités phares de l association : promotion, certification et services, mais aussi le point sur son organisation et ses ambitions pour 2008, l année des changements, selon son président, Claude Monméjean. Le rapport d activité 2007 est téléchargeable au format pdf dans la rubrique Qui sommes-nous? Données et chiffres - www.promotelec.com les technologies disponibles ; des arguments pour convaincre les futurs clients ; les actions de communication et la mise en avant des professionnels de la domotique. Pour plus de renseignements, contactez Nathalie Lamoulière au 03 80 63 78 04 Directeur de la publication : Claude Descombes Réalisation : filpilote Rédactrice en chef : Gaëlle Beauchesne Tél. : 01 56 08 30 90 PROMOTELEC - Septembre 2008 Comité de rédaction : Gaëlle Beauchesne, Pascal Carrez, Impression : Imprimerie Vincent Tour Chantecoq - 5, rue Chantecoq 92800 Puteaux Cedex Damien Hasbroucq, Antoine Chevalier, Bruno Gendron, Dépôt légal : 3 e trimestre 2008 Tél. : 01 41 97 42 22 - Fax : 01 41 97 42 25 Olivier Jourdan, Jonathan Steimetz, Julie Zangrilli. ISSN 1283-4181 www.promotelec.com Crédits photo : Infokom, Michel Laurent, DR.