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Transcription:

REPUBLIQUE DE GUINEE ----------------------- MINISTERE DE L ECONOMIE E DES FINANCES --------------------------- SECRETARIAT D ETAT AU PLAN ------------------ Direction Nationale de la Statistique RAPPORT DE SYNTHESE DES FOCUS GROUPES SUR L EXCLUSION SOCIALE AU NIVEAU DU MARCHE DU TRAVAIL EN GUINEE Financement : PNUD/Gouvernement Conakry, Juin 2000

1 Objectif L accès à l emploi et à un revenu est un principe de base du Développement Humain Durable et fait partie des droits fondamentaux du citoyen. Aujourd hui, de plus en plus de personnes, notamment les plus jeunes, ont des difficultés d accéder à de meilleures conditions de vie parce que tout simplement exclus du marché de l emploi et, du coup, à un revenu. De ce fait, le phénomène d exclusion semble devenir un problème de plus en plus manifeste et préoccupant en Guinée. Le PNUD à Conakry, en collaboration avec la Direction Nationale de la Statistique, a décidé d entreprendre une étude en vue de cerner les contours et l ampleur du phénomène à travers la Guinée. Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de réduction de la pauvreté en Guinée, l étude permettra d apporter des informations sur ce sujet complexe et multidimensionnel. L objectif des focus groupes organisés au niveau des chefs lieux des régions naturelles en complément de l enquête sur l exclusion au niveau du marché du travail en milieu urbain est de cerner les mécanismes et fondements de l exclusion sociale au niveau du marché de travail ainsi que les stratégies de survie développées par les individus en milieu urbain. 2 Méthodologie L enquête sur l exclusion sociale en milieu urbain de la Guinée a été menée du 1er au 31 Mai 2000 dans les chefs lieux des quatre régions naturelles du pays. Elle a été réalisée à travers deux méthodes complémentaires de collecte d informations, à savoir : l enquête classique basée sur le système d interview auprès des ménages sur un échantillon de 1 551 ménages (715 à Conakry, 210 à Kindia, 208 à Labé, 208 à Kankan et 210 à N Zérékoré). et les focus groupes consistant à recueillir les opinions des personnes réunies en groupe par le système du brain storming (dialogue direct avec les personnes ciblées). Quatre focus groupes ont été organisés à raison d un focus groupe par ville. Au total, environ 175 personnes ont été ciblées pour les interviews au niveau des focus groupes (40 à Conakry, 30 à Kindia, 33 à Labé, 30 à Kankan et 26 à N Zérékoré). Les groupes socio-économiques représentées étaient très diversifiés (diplômitifs à la recherche d un premier emploi, déflatés, retraités, cadres de l enseignement, indépendants du secteur informel, cadres de l administration publique, les associations professionnelles, les associations de jeunes et de femmes). La sélection a été effectuée de telles manières que les jeunes, les personnes âgées, les hommes et les femmes soient représentés. La liste des participants par ville est annexée au présent rapport. 3 RESULTATS Au cours des interviews, les personnes rencontrées ont évoqué plusieurs types de problèmes auxquels elles sont confrontées dans leur vie quotidienne aux plans 2

individuels, familial, communautaire et social. Les interviews ont révélé que le phénomène de l exclusion sociale est vécu sous diverses manières dans les centres urbains du pays. Les populations ont indiqué que l exclusion est soutendue par un phénomène de discrimination qui s étend de plus en plus à tous les domaines et sous des formes diverses. 3.1 Les formes d exclusion liées au sexe et à l âge 3.1-1 Les enquêtes ont révélé que la femme est encore victime de l exclusion dans plusieurs milieux et a moins d accès aux opportunités d emploi et partant, aux moyens de travail. Cette forme d exclusion est soutendue par deux types de causes : (i) La persistance des habitudes culturelles erronnées de la division sociale traditionnelle du travail. Cette pratique persiste même chez certains intellectuels des milieux urbains, avec la conviction que la femme doit être soumise, s occuper exclusivement du ménage, des enfants et rester par conséquent à la maison. L exclusion des femmes commence par leur mari, estiment les participants. Je fais la couture parce que mon mari n a pas accepté que je continue les études, et cette couture [aussi] est vue d un mauvais oeil par mon mari. Même lorsque les femmes travaillent, les employeurs considèrent qu elles ne sont pas à leur place. Fatoumata BALDE, Couturière à Labé Les rapports indiquent qu Il est difficile pour les femmes de trouver du travail, elles doivent continuellement se battre à cause de leur sexe Mariama DIALLO de Labé raconte : Je suis de profession maçon, diplômée du Centre de Formation Professionnelle. Mais depuis ma sortie, je n arrive pas à trouver un emploi en raison de ma condition de femme [par rapport a ce métier] Les femmes sont exclues par les employeurs qui disent que nous avons trop de problèmes Des cas extrêmes aboutissant au harcèlement sexuel sont signalés. Mme Pauline, diplomée sans emploi Conakry: «Depuis ma sortie en 1984, je ne travaille pas. J ai fait assez de test mais en vain. A Arédor par exemple, j ai fait un test et j ai été classée première mais le chef m a demandé deux choses : il me fait la cour ou je lui donne une partie de mon salaire. Après un refus systématique de ma part, mon départ pour Benko, lieu de travail fut annulé.» 3

(ii) Le problème de la spécialisation dans le travail. En raison de sa faible représentation dans divers corps de métiers, la femme a un accès très limité aux emplois administratifs et techniques. Mis à part les activités de secrétariat, elle est très peu sollicitée dans les demandes d embauche tant dans le secteur public que dans le privé. Une des causes sous-jacente à cette forme d exclusion est la discrimination de la jeune fille dans la scolarisation. En effet, le faible niveau de formation et l analphabétisme élevé chez les femmes guinéennes contribuent sérieusement à leur marginalisation au niveau du marché du travail et de l emploi. Même dans les activités administratives ou de services habituellement à forte proportion féminine, comme le secrétariat, les jeunes filles et les femmes sont fortement concurrencées avec l apparition de nouvelles technologies de l information (micro-informatique) accessibles aux hommes sans formation spécialisée. Les enquêtes ont confirmé que les candidatures des femmes aux appels d offre de services publics et privés ne sont pas prises en compte, notamment lorsqu il s agit de postes techniques. Derrière l argument de faible niveau de qualification, il y a le plus souvent l esprit de réservation à la femme des activités de deuxième ordre. 3.1.2 Les personnes âgées Elles sont victimes de l exclusion en raison de leur condition ; parmi les retraités des secteurs publics et privés en raison de la limite d âge et de la durée du service, il y a des hommes et des femmes actifs, bien portants et capables de travailler dans différents domaines. Cette catégorie sociale vit difficilement de la pension de retraite largement insuffisante par rapport aux besoins. Ils sont peu protégés et se trouvent exclus du marché du travail et de l emploi. Les travailleurs âgés non encore retraités ne sont pas non plus appelés pour les formations complémentaires, les recyclages et perfectionnement pour leur remise à niveau. A ce propos, un participant de Labé reconnaît que: Avec la nouvelle technologie, je ne peux pas travailler sans stage de perfectionnement. Pour de nombreux participants, ces pratiques constituent une violation du code de travail. De même, la non protection des personnes âgées est une forme de violation du droit coutumier guinéen. Toutefois, il a été mentionné que si les travailleurs à l âge de la retraite sont victimes de l exclusion, ils sont eux aussi facteurs d exclusion pour une catégorie sociale que sont les jeunes. Les jeunes, notamment diplômés sans emploi, estiment que le refus d aller à la retraite, la prolongation du temps de travail constituent une autre forme d exclusion et de réduction de leur chance d accès au 1 er emploi. Selon les personnes rencontrées, les mécanismes extra déontologiques utilisés dans l instauration et le 4

maintien de cette injustice dans l emploi sont classés parmi les pires facteurs d exclusion sociale actuellement connus dans le pays. 3.2 Les formes d exclusion liées à la condition sociale Les participants aux focus groupes ont longuement abordé les problèmes d ordre social favorisant l exclusion tel que la maladie, le handicap physique, l appartenance ethnique, la persistance de certaines traditions culturelles défavorables. 3.2.1 La Santé Les personnes vivant dans un état de santé précaire ont révélé qu ils sont souvent victimes de rejet ou de marginalisation dans les services et postes de travail, même publics. Les citoyens tombés malades au cours de leur vie professionnelle sont parfois privés de leurs droits. Les nombreuses frustrations subies dans les milieux professionnels les poussent à l abandon du service, au repli, et, dans certains cas, à la mendicité. Une des conséquences de cette forme d exclusion est l aggravation de la pauvreté, entraînant la dislocation des ménages, et la redistribution des charges familiales et sociales. «Je suis exclu de mon travail à la suite d un grave accident de circulation» Amadou BALDE, ex chauffeur au SNAPE 3.2.2 Le Handicap Les citoyens en état de handicap physique sont quasiment dans la même situation que ceux qui accusent un mauvais état de santé. Ils sont victimes de comportements de rejet, de marginalisation et d exclusion dans diverses circonstances: appels d offre d emploi, de services, etc. Pour les citoyens rencontrées, cette situation est d autant plus regrettable que des actions spécifiques sont souvent annoncées ou inscrites en faveur de leur insertion ou réinsertion à la vie active mais en réalité, la concrétisation de ces décisions demeurent des vœux pieux. Par ailleurs, le manque d équipements et d aménagements spécifiques dans les services publics et privés (moyens de locomotion, bureaux, toilettes etc.) en faveur des handicapés physiques contribuent à limiter leurs possibilités de mouvement, d accès à l information et à réduire leurs chances d insertion. Ils estiment que l Etat a, de ce fait, une grande part de responsabilité dans l existence et l extension du phénomène de l exclusion. Selon eux, l augmentation du nombre de sans abris et de mendiants dans les rues et milieux publics des centres urbains est le résultat d un manque d attention et d assistance soutenue de la part des pouvoirs publics. 5

Nous ne sommes pas soutenus à Nzérékoré. Les handicapés adhèrent souvent aux associations les concernant. Mais dans [les] appels d offre, et marchés de travail, on les rejette à cause de leur handicap. Je demande qu un crédit soit mis en place pour les personnes handicapées. Mr. LOUA, président de l association des handicapes, Nzérékoré 3.2.3 Les pesanteurs traditionnelles Une des formes plus ou moins manifestes de l exclusion sociale est la persistance de certaines habitudes culturelles et traditionnelles. La stratification sociale traditionnelle ne permet pas encore un accès équitable aux moyens de production comme la terre. Dans maints endroits du pays, notamment en moyenne Guinée et en Haute Guinée, les terres restent propriété traditionnelle des familles d anciens riches, de chefs et/ou d intellectuels. Les gens appartenant à certaines minorités sociales dites de castes n en ont pas suffisamment bien que grands producteurs dans la plupart des cas. Ils bénéficient de domaines de travail de manière temporaire sous forme de prêt à titre gratuit ou de rente. Malheureusement, ces habitudes persistent encore et se transmettent de père en fils. Certains individus se trouvent marginalisés à cause de leur appartenance à de castes. Ces individus sont cordonniers, forgerons, tisserands. Ils se transmettent ces métiers de père en fils et ne peuvent prétendre à d autres types de métiers. 3.3 Les formes d exclusion liées aux conditions économiques 3.3.1 La pauvreté Un des facteurs déterminants dans l analyse du phénomène de l exclusion est la pauvreté. Selon les résultats les personnes interviewées, la pauvreté est à la base de toutes les formes d exclusion parce qu elle constitue le dénominateur commun de la majorité des guinéens. Elle a été de ce fait citée soit comme cause, soit comme manifestation soit comme conséquence de l exclusion sociale en Guinée. Au plan individuel, elle se manifeste essentiellement par le manque de moyen (matériel et/ou monétaire) pour subvenir à ses besoins essentiels. L exclusion des besoins essentiels n est pas n est pas la seule particularité des ménages pauvres. A cet égard, lorsqu un problème de santé ou autre survient, seul le chef de ménage est concerné alors que pour les ménages non pauvres, une chaîne de solidarité se tisse autour d eux (support familial, relations d intérêt et associations). Selon certains, le manque de moyens, notamment financiers est la cause principale de leur non accès à un emploi, aux milieux publics et à une vie pleine et entière. L explication principale est basée sur le fait que le contexte socio économique et politique qui prévaut est dominé par un système de rapports de privilèges et d intérêts. De ce fait, les rapports sociaux sont de plus en plus inhumains, les solidarités naturelles et parentales se sont effrités pour faire place aux relations de profits, d argent et de matériels. 6

Les personnes enquêtées pensent que cette évolution des rapports économiques et sociaux est à redouter dans la mesure où elle aggrave le chômage et les inégalités sociales et favorise la contestation, la délinquance et la criminalité à travers le pays. Le marché de l emploi est difficile; il est fermé au pauvre, C est l argent qui parle Yola KAMANO, Ingénieur AGRONOME, Labé J ai fait le concours d accès à la Fonction Publique mais on me demande 1.500.000 FG pour espérer une admission au test. Dites-moi, celui qui n a pas de quoi nourrir sa famille comment peut-il disposer de 1.500.000 FG. Adieu les rêves.». Lamine KEITA, sociologue (29 ème promotion 1994) Conakry. La conséquence immédiate de la pauvreté est l exclusion à un droit comme l éducation des enfants. En effet, en règle générale, la majorité des enfants de ce groupe de ménage n accèdent pas à l école ou rencontrent des difficultés énormes à poursuivre leurs études à cause de l insuffisance des moyens financiers. «Je n ai pas beaucoup de difficultés sinon qu à l école on réclame tout le temps de l argent. Je suis obligé de vendre du sable pour acheter mes fournitures et mes tenues. Mon père a été retraité de façon prématurée et sa pension n a pas été payée depuis 9 mois.les maîtres nous demandent de l argent pour réparer les WC, les portes» Mohamed Keïta, élève Conakry 3.3.2 Les facteurs liés à la politique économique Pour de nombreux participants, si la politique économique actuelle a permis la liberté d entreprise, elle ne soutient pas suffisamment les initiatives individuelles permettant un accès durable au revenu pour les petites et moyennes et petites classes de la population. A titre d exemple, l accès au crédit est rare et les conditions sont difficiles. Selon les opinions des gens rencontrés à travers le pays, les rares types de crédits qui existent ne sont pas adaptés à leur condition de travail. Ils sont de très court terme et sont octroyés à des taux d intérêts trop élevés. Les crédits agricole et mutuel font des prêts de 3 à 6 mois; alors que nous autres planteurs, avons besoin de 1 an à 3 ans pour produire suffisamment En plus, les agents de recouvrement usent parfois de méthodes humiliantes à l endroit des emprunteurs. Kayala LOUA, représentant des planteurs de café a Nzérékore Parmi d autres aspects économiques de l exclusion, les citoyens rencontrés ont évoqué quelques uns qu ils considèrent importants. Il s agit de : 7

(i) la non protection des producteurs locaux contre la concurrence des produits importés. Parmi les victimes de cette concurrence, figurent de nombreux diplômés sans emploi à la recherche de stratégies alternatives, de jeunes artistes, musiciens, artisans, etc. Des exemples d exclusion par perte de revenu ou abandon d activité sont cités tels que: importateurs de friperie contre tailleurs; importateurs de meubles contre menuisiers et tapissiers; importateurs de pièces de rechanges contre tourneurs, chaudronniers, etc. «Les Guinéens n arrivent pas à consommer guinéen. Il faut que l Etat protège les opérateurs économiques nationaux. Lors de la Foire de Mars à Conakry, notre association a fait des pertes énormes en raison de la concurrence des articles Marocains et Iraniens..Nos associés ont été découragés». Madame Antoinette de l Entreprise OURAMOU DECOR «Les objets d art et autres valeurs touristiques pouvant occuper de nombreuses personnes du terroir sont emportés et valorisés par des touristes étrangers au détriment des jeunes talents du pays. La musique est un important débouché. Si nos artistes pouvaient vendre leur production, ils pourraient sortir de la pauvreté et de l exclusion sociale car la musique fait partie aujourd hui du commerce international». Mr CLAVER, représentant de l Association des Musiciens et Interprètes de N Zérékoré (i) La taxation abusive des entreprises Nombreux citoyens se plaignent de l inadéquation entre la politique fiscale et le niveau de production et de revenu du secteur privé. Ils estiment que cette incohérence constitue une faiblesse de la politique économique et un facteur de paupérisation et d exclusion. En effet, les participants affirment que les redevances (impôts et taxes) imposés à des opérateurs privés ayant difficilement réussi à monter des PME/PMI ne tiennent pas compte de la situation financière de leurs entreprises. La surtaxation les conduit souvent a l abandon pur et simple de l activité. 3.4 Les formes d exclusion liées au faible niveau de qualification Le faible niveau de qualification constitue un handicap sérieux pour de nombreuses personnes notamment les jeunes. Cette faiblesse revêt deux aspects: le bas niveau d instruction d une part et l insuffisance ou la rareté de la spécialisation de l autre. 3.4.1 Le manque de spécialisation Les changements intervenus dans le pays en matière de libéralisation économique comportent des exigences non encore maîtrisées par une proportion élevée de Guinéens. 8

En effet, la diversité et la modernité dans les activités liées au développement du secteur privé national et étranger nécessitent une spécialisation et une amélioration des compétences. D où une autre approche de la formation technique et professionnelle des acteurs. De même, les phénomènes de modernisation des technologies, d intégration et de mondialisation des systèmes économiques imposent une adaptation des capacités techniques et du niveau de qualification des individus, notamment dans un pays moins avancé comme la Guinée. Or, notre pays est encore sous équipé et a une forte proportion d analphabètes. Les écoles spécialisées et centres de formation professionnelles sont très rares au regard de la forte demande et de l urgence des besoins. Quant aux programmes d enseignement et de formation, ils ne sont pas adaptés aux exigences actuelles du marché intérieur du travail et de l emploi. A Nzérékoré, le Centre de Formation Professionnel forme des agents pour l électricité, la plomberie, la chaudronnerie pour une région où l adduction d eau et la fourniture en électricité domestique sont presque inexistantes. Il est [important] que les employeurs et les formateurs décident [ensemble] le profil d agents à former Jean Clément, représentant des sans emploi de Nzérékoré: Dans un pays où les jeunes représentent près de la moitié de la population totale, cette question devrait être au centre des préoccupations des autorités à tous les niveaux. Le phénomène de l exclusion est intimement lié au manque de possibilité d insertion dans l activité économique. 3.4.2 Le faible niveau d instruction En ce qui concerne le niveau d éducation et de formation, il est généralement bas. Selon les participantes, le faible niveau de formation est beaucoup plus marqué chez les femmes et les jeunes filles que chez les hommes. La population féminine rencontrée estime que l exclusion qui les frappe est largement due à leur faible niveau d instruction. Cette faiblesse est remarquable sur le terrain et s explique en partie par la faible scolarisation de la fille en général (40% en 1999 pour un taux brut de 53%) et le taux élevé d abandon de l école au niveau du secondaire, correspondant généralement à l adolescence. Les rapports notent que la femme est exclue du marché du travail compte tenu de son faible niveau d éducation. j ai été contrainte de quitter l école pour contracter un mariage avec un cousin parce que mes parents avaient peur que je ne tombe en grossesse. [Actuellement], pour subvenir aux besoins de la famille, je fais le petit commerce qui me rapporte juste de quoi faire un repas par jour Mme Camara commerçante Conakry 9

3.5 Les formes d exclusion liées aux problèmes de la gouvernance Les rapports d enquêtes font ressortir une implication de l autorité publique à divers niveaux dans la problématique de l exclusion. D un coté, on estime que l Etat est le principal responsable de l existence de l exclusion et de son ampleur actuelle. De l autre, les citoyens pensent que c est le Gouvernement qui détient la solution du problème. Parmi les nombreux reproches faits a l endroit des autorités supérieures, il y a: (i) le gel du recrutement dans la fonction publique Depuis plus d une décennie, les universités et écoles professionnelles déversent des promotions de diplômés sur le marché du travail. Paradoxalement, la fonction publique ne recrute pas du moins officiellement. Les personnes rencontrées ont dit que cette situation entretenue à la faveur de l ajustement structurel crée plus de problèmes qu elle n en résout. Le vieillissent manifeste du personnel de la fonction publique en poste et la rareté de cadres dans de nombreux services contrastent sérieusement avec les milliers de jeunes sans emploi aptes à travailler. Nombreux citoyens rencontrés pensent que cette situation est une des causes principales de l exclusion. selon des témoignages, parmi les diplômés sans emploi, plusieurs sont tombés dans la déchéance; certains ont embrassé des activités de subsistance, tandis que d autres ont choisi l exil vers l étranger. Depuis que j ai fini mes études, je ne travaille pas. J ai déposé mes dossiers partout mais sans résultat. Pour faire un stage on me demande de l argent. J ai de la famille J ai été obligé d aller au village faire un champ d arachide et de riz pour faire face à l achat des tenues et fournitures scolaires de mes enfants. Ibrahima Sory BANGOURA Diplomitif Conakry Par ailleurs, les personnes rencontrées insistent sur le fait que le maintien dans la fonction publique de nombreux travailleurs atteints par l âge de la retraite est une injustice caractérisée à l égard des jeunes diplômés sans emploi et témoigne d un manque de politique nationale en matière d emploi et de gestion de la fonction publique. (ii) la corruption et les diverses injustices Les citoyens rencontrés ont partout évoqué le manque d équité, le favoritisme, la corruption et le détournement des biens publics comme facteurs déterminants de l exclusion ainsi que de privation de la majorité des guinéens des ressources et opportunités de bien être disponibles dans le pays. Ils estiment que la situation actuelle ne peut que contribuer à enrichir les plus riches et à appauvrir les plus pauvres. Dans la mesure où ce sont les pauvres qui sont de loin les plus nombreux, il y a une forte crainte que le phénomène d exclusion s amplifie davantage et touche la majorité de la population. 10

Pour certains, l administration publique actuelle est le principal frein au développement du secteur privé générateur d emplois et de revenus pour toutes les catégories sociales sans discrimination. Les concours d admission, tests de sélection, appels d offre d emploi, etc. se font sur la base de relations familiales ou ethniques, ou de moyens financiers hors de portée des plus démunis. La corruption, le laxisme et le clientélisme qui caractérisent la vie économique et sociale du pays font perdre tout espoir au citoyen moyen et poussent au repli. Les rapports font apparaître que pour les citoyens rencontrés, le phénomène d exclusion ne peut pas être éradiqué sans une implication des autorités de l Etat avec une volonté ferme de changer le mode d organisation et de fonctionnement actuel de l administration nationale et de gestion des affaires publiques. 11

LISTE DES PARTICIPANTS AU FOCUS GROUPE SUR L'EXCLUSION SOCIALE A LABE Président de Séance : Mamadou Alpha DIALLO 1. Maurice KAMAN Directeur Préfectoral du Plan et de la Statistique 2. Thierno Souleymane DIALLO Directeur Préfectoral de la Jeunesse 3. Mamadouba CAMARA Chef Section Affaires Sociale 4. Amadou BALDE Ex Chauffeur SNAPE 5. Mariama DIALLO Maçon Diplôme du CPF 6. Fatoumata BALDE Couturière (Association des Couturières de Konkola 7. Mamadou BALDE Cireur 8. Abdoul Gadire BALDE Retraité 9. El Hadj Boubacar BAH Retraité 10. Yola KAMANO Ingénieur Agronome, déflaté 11. Tamba OULARE Ingénieur Agronome, déflaté 12. Mamadou Lamarana BALDE CTA déflaté 13. Mathieu HABA Bachelier 14. Lamarana Kokouna DIALLO Diplôme en Droit Public sans emploi (Association POTAL) 15. Daouda TRAORE Diplômé de l'école de Santé Communautaire de Labé 16. Ibrahima DIALLO Chômeur 17. Nènè Issa BAH Condition féminine 18. Mamadou Bobo BARRY ex. Comptable au Chômage 19. Alkhaly BANGOURA Association de jeunesse 20. Aboubacar SOW Diplômé sans emploi 21. Aly CAMARA sans emploi 22. Houssaïnatou SALL Condition féminine 23. Souadou DIALLO (Association de jeune fille) 24. Mohamed SOUARE Chômeur 25. Boubacar TOUNKARA retraité 26. Mamadou Kindy BAH Mendiant 27. Halimatou BARRY (Handicapée membres inférieurs) 28. Mamadou DALLO (Vendeur pièces détachées) 29. Fadima DIOP (femme de 3è âge) sans activités 30. Mariama Korka BALDE Teinturière 31. Bhoye KANTE Forgeron 32. Mamadou Saliou DIAWNE Coordonnier 33. Ibrahima BAH, Cultivateur 12

B CONAKRY 1 Habib Kourouma Sans profession 2 Kerfalla Camara Plombier 3 Sory Touré Menuisier 4 Ibrahima Konaté Menuisier 5 Abdoulaye Soumah Menuisier 6 Mamadou Aliou Diallo Soudeur 7 Mohamed Aly Conté Ancien apprenti mécanicien 8 Lansana Fadiga Chômeur 9 Bangaly Richelier Bangoura Déflaté de GHI 10 Aboubacar Touré Chômeur 11 Ibrahima Sory Bangoura Chômeur 12 Salifou Sylla Diplômé Chômeur 13 Yamoussa Camara Tôlier peintre 14 Sériane Pauline Bouré Diplômée sans emploi 15 Lamine keïta Tôlier 16 Mohamed Jo Conté Elève 17 Ousmane Sylla Mécanicien Auto 18 Almamy Tony Camara Importateur de véhicule d occasion 19 Sekou Ahmed Keïta Chauffeur 20 Mohamed Tayih Camara Restaurateur 21 Mama Camara Commerçante 22 Lansana Conté Elève 23 Seny Camara Menuisier 24 Moussa Conté Elève 25 Mohamed Bangoura Diplômé sans emploi 26 Kabinet Conté Déflaté Port Autonome Conakry 27 Seny Conté Elève 28 Augustin Goua Touré Bachelier 29 Lamine Keïta Diplômé sans emploi 30 Soriba Bangoura Elève /Coiffeur 31 Moussa Sylla Elève 32 Minkaïlou Sylla Elève 33 Amara Keïta Sans profession 34 Seydouba Bangoura Menuisier-Ebéniste 35 Ousmane Sylla Instituteur 36 Oumar Bella Diallo 37 Aliou sy Savané 38 Ousmane Kaba 39 Moussa Camara 40 N Fanssou Sylla 13

C N'ZEREKORE Président : Almamy SYLLA 1 Toupou Koïdouze Directeur Régional Jeunesse 2 Amara Kaba Directeur Jeunesse 3 Alfred Noualy Mamy Directeur Adjoint Planification 4 Antoinette Représentante des Teinturières 5 Clavere Association MIG 6. Loua Paul Assoiciation des Handicapés 7. Jean Clément Représentant des Sans EmploiTeinturières 8. Kalaya Loua Président UPPC 9. Niakoye Lamah Vice Président 10. Métromo Gbamou Notable Quartier Gonia II 11. Florent Lamah Etudiant Diplomitif 12. Fofana Haye Hady Conseiller Gestion BICIGUI 13. Nyakoye Sagno Animateur Rural 14. Georgette Mamy Groupement Tailleurs 15. Jean Paul Maoumou Comité de Gestion Catholique 16. Gilbert Clavere Holié Président Loramou Decor 17. Joséphine Loua Handicapé 18. Cheick Kourouma AMIG 19. Annie Winer Gérante Bar Café 20. Ibrahima Diakité Chauffeur 21. Jeanette Haba Coiffeuse 22. Marguerite Doré Coutière 23. Kolko Kolié Vendeuse Banane 24. Togba Gérard Syndicat Chauffeur 25. Bruno Kolié Chef Quartier Sokoura II 26. Michel Haba Chef Quartier Gonia II 27. Angéline Toupou Teinturière 28. Bernandette Haba Infirmière 29. Généviève Hébaly Vendeuse Huile rouge 14

D KINDIA 1. Rahiou Diallo Vendeuse 2. Fodé Diawara Ménuisier 3. Kadiatou Camara Ing. Agronome 4. Facinet Sylla Maçon 5. Aïcha Bah Diplomitive 6. Mohamed Sacko Déflaté 7. Mamadouba Bangoura Planteur 8. Moussa Keita Electricien 9. Mamady Camara Vendeur 10. Alpha Sow Tablier 11. Fatou Sylla Teinturière 12. Moussa Bah Cireur 13. Aboubacar Sylla Déflaté 14. Alsény Camara Diplomitif 15. Aboubacar Doumbouya Diplomitif 16. Momo Yattara Chômeur 17. Kerfalla Camara Planteur retraité 18. Thierno Fodé Sylla Coordonnier 19. Boubacar Diallo Forgeron 20. Ifono Aboubacar Ing. Agronome 21. Ibrahima Baldé Professeur 22. Sambengou Diallo Cireur 23. Fodé Kaba Cultivateur 24. Alpha Ibrahima Bah Comptable 25. Amadou Sow Instituteur 26. Mohamed Bangoura Démarcheur 27. Salif Fofana Teinturier 28. Karim Camara Mécanicien 29. Aly Soumah Jardinier 30. Alpha Fofana Plombier 15

E KANKAN 1. Djibril Diakité Retraité 2. Ibrahima Kouyaté Mécanicien 3. Mohamed Lamine Kaba Sans emploi 4. Ousmane Condé Syndicat Chauffeur 5. Fatoumata Diawara Gargotière 6. Louncény Diakité Déflaté 7. Mamoudou Diakité Instituteur 8. Ramatoulaye Cissé Institutrice 9. Saran Ciré Camara Vendeuse 10. Zoumanigui Gardien 11. Sékou I Condé Enseignant 12. Faro Tolno Rétraité 13. Lansana Kaba Chauffeur 14. Mamady Chérif Manœuvre 15. Rougui Fofana Groupement Féminin 16. Ousmane Bangoura Gendarme 17. N Fassory Keita Sans emploi 18. Elhadj N Fanly Kaba Chef Secteur 19. Hadja Foulématou Sylla Marchande 20. Bangaly Kouyaté Electricien 21. Aboubacar Fofana Vendeur pièces détachées 22. Bountouraby Youla Etudiante 23. Aly Badara Keira Etudiant CFP 24. Lamine Diakité Cultivateur 25. Amara Kaba Tailleur 26. Cheick Fantamady Chérif Diplomitif 16