REVUE BANCAIRE. L environnement macroéconomique. Panorama du secteur bancaire tunisien. Etude des banques cotées en 2009 : évolution et état des lieux



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Novembre 2010 REVUE BANCAIRE LE SECTEUR BANCAIRE TUNISIEN L environnement macroéconomique Panorama du secteur bancaire tunisien Etude des banques cotées en 2009 : évolution et état des lieux Evaluation et Scoring www.maxulabourse.com.tn

L environnement macroéconomique L année 2009 fut caractérisée, à l échelle internationale, par le retour graduel de la confiance dans les marchés après les turbulences financières observées en 2007 et 2008. Les mesures de soutien exceptionnelles prises par les gouvernements et les banques centrales ont permis, en effet, une relative amélioration de l environnement financier qui s est accompagnée par une reprise, quoique modérée, de l activité économique mondiale. Néanmoins, plusieurs facteurs de fragilité persistent, liés notamment aux déséquilibres des finances publiques de plusieurs pays. L économie tunisienne semble résister à la crise et continue d enregistrer une évolution favorable et un rythme de croissance soutenu quoique moins rapide comparé à la croissance d une année auparavant. Le taux de croissance du PIB réel s est situé à 3,1% en 2009 contre 5,1% en 2008. Le FMI prévoit un taux de 3,8% en 2010 et de 4,8% en 2011. La croissance a été soutenue grâce à la performance du secteur agricole dont la croissance a doublé atteignant 6%, mais aussi, à une demande intérieure soutenue par la consommation privée et les investissements publics, bien que certains secteurs manufacturiers aient connu une décélération. L inflation est restée modérée à 3,7% en moyenne. Afin de limiter les effets néfastes de la crise financière mondiale sur la croissance de l économie tunisienne, un ensemble de mesures conjoncturelles à caractère financier et social a été décidé pour soutenir les entreprises, en plus des mesures structurelles visant la reprise économique. Le plan de soutien se base sur l intervention de l Etat sur le plan sécurité sociale, fiscalité, tarification douanière Dans la même optique, les réformes se poursuivent en Tunisie à un rythme approprié, afin de mettre en place les mécanismes nécessaires et réunir les conditions favorables pour le renforcement des avancées accomplies en matière de développement économique, social, humain et politique. Les orientations du programme présidentiel 2009-2014 sont bien définies et dégagent une ambition volontaire de faire de la Tunisie un pôle de services bancaires et une place financière régionale, pouvant contribuer à drainer les investissements et à renforcer l efficacité de l économie nationale dans son environnement extérieur. C est dans cette optique que les axes de la bataille lancée par les autorités aura pour objectif de réduire la fragmentation du secteur, d accroître le taux de bancarisation, et, éventuellement de doter les établissements de crédits tunisiens d une taille critique, qui leur permettrait de préserver leurs parts sur le marché local et de partir, dans une deuxième étape, à la conquête de nouveaux marchés. Contraint par l atomicité du marché local alors que l inertie a été érigée en dogme par les banques tunisiennes, l Etat a montré, encore une fois, la voie à prendre. D où la décision de créer un holding bancaire spécialisé dans le financement des PME (Baptisé Moubadara) et un pôle bancaire tuniso-libyen sans omettre la restructuration de la Tunisian Foreign Bank et la grande opération de fusion annoncée entre la et la. 2

Panorama du secteur bancaire tunisien Le paysage bancaire tunisien comprend actuellement vingt-neuf banques articulées autour de la Banque Centrale de la Tunisie. Ces banques se subdivisent en 18 banques universelles dont 11 sont cotées sur la bourse de la Tunisie, huit autres banques bénéficient d un statut offshore, deux banques d affaires et une banque islamique 100% tunisienne (Zitouna Banque). Cette dernière vient récemment enrichir la place financière avec une panoplie de produits financiers innovants, en respect avec la charia; Contrairement à sa consœur la banque saoudienne Best bank qui été auparavant l unique établissement opérant dans le secteur de la finance islamique en Tunisie et qui ne développe que des produits destinés aux entreprises, Zitouna Banque couvrira tous les segments du marché, aussi bien les ménages que les professionnels et entreprises, visant une part de marché de 5% à 10%. S agissant de l évolution de l activité des banques, on assiste à une amélioration considérable des principaux fondamentaux durant l année 2009. En effet, le produit net bancaire des banques a augmenté de 120,6MDT (+7,2%) contre 197,3 MDT (+13,3%) l année précédente pour atteindre 1.804,4 MDT à la fin de 2009. Par ailleurs, le résultat net a atteint 461,6 MDT, une progression de 67 MDT, soit 17% par rapport à 2008. L augmentation du résultat net des banques a eu un impact positif sur la rentabilité des fonds propres puisque le ROE a atteint 11,7% contre 11,2% l année précédente et le rendement des actifs s est maintenu au même niveau que celui de 2008, soit 1%. En outre, les banques ont poursuivi leurs efforts en matière de renforcement de leurs assises financières à travers les opérations d augmentation de capital, ce qui a contribué à la progression des fonds propres de 431,3 MDT(+11,2%)pour atteindre 4.291,5 MDT. Suite à cette évolution, le ratio moyen de couverture des risques a augmenté par rapport à l année précédente pour atteindre 12,4%. Sur le plan de la qualité du portefeuille, l année 2009 a été marquée par la poursuite de la maîtrise des risques et le traitement dynamique des créances classées par les banques, ainsi le taux des créances classées dans le total des engagements a nettement baissé de 2,3 points de pourcentage pour s établir à 13,2% contre 15,5% à la fin de 2008. Dans la même lignée, le taux de couverture des créances classées par les provisions a connu une amélioration significative de 1,5 points de pourcentage pour atteindre 58,3% à la fin de 2009. Assurément, le secteur bancaire tunisien est entrain de réussir sa mue, vers plus de solidité et de maturité, il a pu réaliser un renforcement considérable de ses assises financières ainsi qu une amélioration graduelle de sa rentabilité. L effort de restructuration se poursuit jusqu à présent et des progrès ont ainsi été enregistrés à différents niveaux, avec toutefois des disparités notables entre les différents établissements considérés individuellement. Actuellement, l effort est axé sur la consolidation et sur le respect des règles prudentielles imposées par le comité de Bâle II. D autres réformes sont en cours de réflexion pour consolider la stabilité financière, en convergence avec les mesures récentes proposées par le Comité de Bâle et visant, en particulier, la réduction de la procyclicité de l activité bancaire et une meilleure régulation du risque systémique. Néanmoins, on ne peut pas affirmer que le secteur a atteint les performances escomptées. Certains challenges et défis demeurent et nos banques sont appelées à les relever en vue d une meilleure compétitivité et une préférable réplique à la mondialisation des services financiers. 3

Un Secteur fragmenté Pour faciliter cet ajustement et faire face à la concurrence qui exige une plus grande efficacité avec des profits qui seront de plus en plus sous pression, il est impératif d augmenter le taux de bancarisation et de faire intervenir simultanément des mouvements de concentration et de rapprochement entre banques sachant que l Indice d Herfindahl-Hirschmann confirme la fragmentation du secteur bancaire Tunisien. Indice d'herfindhal-hirschmann (HH) L'indice HH est un indice de concentration. Il constitue un indicateur du pouvoir de marché et de la concurrence qui s'exerce entre entreprises. En vue d analyser la structure du secteur bancaire, il convient d observer la tendance de cet indice qui nous indique si l on est en présence d une concentration ou d une fragmentation du marché. C est une mesure intéressante qui privilégie les parts de marché. Plus sa valeur est proche de l unité, plus la concentration est forte et inversement. Le calcul de l indice HH donne alors les résultats suivants : L Indice d Herfindahl 2007 2008 2009 2009* Total Actifs 0,1171 0,1157 0,1131 0,2035 Crédits à la clientèle 0,1200 0,1198 0,1165 0,1578 Dépôts de la clientèle 0,1164 0,1157 0,1139 0,1780 PNB 0,1148 0,1129 0,1122 0,1445 *Après la Fusion entre la et Comme nous pouvons le voir, HH est largement au-dessous de l unité. Ainsi la faiblesse de cet indice signifie que le secteur bancaire est assez fragmenté voir même limité en terme de volumes (de taille moyenne). A cet égard le secteur est appelé à étudier les possibilités de déclencher une deuxième phase de restructurations visant l accroissement du potentiel financier des banques tunisiennes à travers des rapprochements et l internationalisation des activités. Il y a lieu de noter donc, que cette forme de restructuration est en adéquation avec le programme de l Etat qui a pour but de faire de la Tunisie un pôle de services bancaires et une place financière régionale. Ces travaux de consolidation des fondamentaux et des assises financières visent à préparer un environnement propice pour mettre en application les normes de Bâle II. Effectivement, c est dans cette optique que s inscrit l initiative de l Etat Tunisien concernant la fusion éventuelle de la et la. A ce titre, le calcul de l indice HH après la fusion témoigne vivement de l amélioration de la structure du secteur vers des groupements bancaires plus productifs, réalisant des économies d échelles et pouvant élargir leurs offres de produits et services bancaires grâce à des bases financières plus confortables. 4

En outre, les pouvoirs publics visent à améliorer le taux de bancarisation du secteur qui demeure relativement faible. En effet, on dénombre 8600 habitants par agence bancaire en Tunisie contre 7100 habitants par agence au Maroc et 6600 habitants par agence en Jordanie. Seule l Egypte avec 22300 habitants par agence bancaire affiche un taux de bancarisation plus faible que la Tunisie. L Etat vise à ramener ce taux à 7000 habitants par agence à l'horizon de 2014. Au chapitre de la taille des banques tunisiennes, comparée aux banques voisines et africaines, l écart est tout simplement gigantesque. Le total des actifs des banques tunisiennes ne pèse que 2,76% du total actifs des banques africaines et la première banque tunisienne en terme de total bilan en l occurrence la se pointe au 45ème rang dans le classement des banques africaines (Top banques, African Buisiness). Certes, un éventuel rapprochement entre la Banque de l Habitat () et la Société Tunisienne des Banques () améliorera ce classement d une quinzaine de rangs, mais le constat reste le même «les banques tunisiennes doivent adhérer aux ambitions d internationalisation de l économie tunisienne». 5

Etude des banques cotées en 2009 : évolution et état des lieux Le dynamisme des banques tunisiennes a permis d initier une transformation en profondeur du secteur bancaire, qui constitue l élément clé au cœur du fonctionnement de l économie. Un examen des caractéristiques des banques cotées et des perspectives des réformes permet au mieux de comprendre les réalisations et de se projeter dans l avenir. Classement des banques tunisiennes selon le Total Bilan en 2009 En termes de total bilan, le classement des banques tunisiennes a enregistré un changement entre les trois premières places par rapport à l année 2008. Avec 6171 MDT de total bilan, la a réussi à détrôner la pour accaparer la première place, soit une part de marché de 15%. Son succès est le résultat d une amélioration notoire de son activité d octroi de crédit aussi bien au profit de sa clientèle (+17,73%), que pour le compte des établissements bancaires et financiers (+30,33%). Cette amélioration est doublée par une augmentation du volume de ses portefeuilles titres, notamment son portefeuille titre commercial qui a progressé de 35,84%. La, quant à elle, accuse une faible augmentation de son activité (+7%). En outre, la occupe désormais, la troisième place du classement avec un total bilan de 5648,4MDT. Cette régression en classement est due principalement au fléchissement de son activité de crédit (-4,1%) affectée par la baisse des besoins de financement de l office des céréales au cours des derniers mois de l exercice 2009. En effet, l encours des crédits déstiné à la commercialisation des produits agricoles de base fait ressortir une baisse de 69,6%. Quant au portefeuille titre, il accuse une baisse de 10,6%, dûe principalement à la décélération des dettes des entreprises publiques prises en charge par l Etat. Les trois banques publiques de la place demeurent très bien placées et accaparent, elles seules, 40,8% du total bilan du secteur. L est la banque qui a enregistré la plus importante hausse du total de son bilan sur les quatre derniers exercices, soit une évolution annuelle moyenne de plus de 20%, reflétant l amplification de l activité de la banque et l extension de son réseau d agences, soit une augmentation de 58 agences depuis 2005. Moyenne Sectorielle AMEN AMEN Total Bilan 2009 2 616 840 2 414 460 1 770 535 4 107 991 4 042 495 3 824 870 3 477 100 10,4% 6 171 079 5 937 138 5 648 460 5 176 934 Part de marché des crédits 2009 12,8% 12,4% 16,9% 15,4% Classement des banques tunisiennes selon leurs activités en 2009 Les Crédits à la clientèle Les crédits à la clientèle constituent l essentiel de l activité des banques. Ils se sont accrus, sur la période 2005-2009, à un rythme annuel moyen de 9,7%, passant de 19,542MDT en 2005 à 28,299MDT en 2009. 7,9% 7,5% 6,7% 5,9% 4,1% 6

La variation de l encours des crédits n est que de 9,3% comparée à 15,1% pour l année 2008. Au titre de l exercice 2009, le classement des banques tunisiennes a enregistré un changement entre les deux premières places par rapport à l année 2008. Suite au remboursement d une grande part de l endettement de l Office des Céréales, la, avec une part de marché de 15,4 % cède sa place de première de la classe à sa voisine la en tant que premier pourvoyeur de crédits avec une part de marché de 16,9%. Toujours sur le podium, les trois banques publiques de la place demeurent très bien placées et accaparent, 45,1% des crédits du secteur. Evolution des Crédits à la clientèle sur la période 2005-2009 Crédits à la clientèle (en mdt) 2005 2006 2007 2008 2009 Variation 08/09 Croissance Moyenne 2005-2009 AMEN 1 628 479 1 771 475 1 999 046 2 344 768 2 951 946 25,9 % 16,0 % 966 889 1 135 295 1 198 593 1 514 041 1 663 367 9,9 % 14,5 % 1 784 099 1 514 601 1 700 409 1 963 053 2 232 001 13,7 % 5,8 % 2 563 565 2 857 306 3 067 593 3 449 418 3 611 552 4,7 % 8,9 % 2 566 680 2 414 325 2 739 680 2 991 726 3 522 010 17,7 % 8,2 % 3 123 213 3 335 197 3 881 073 4 543 386 4 357 967-4,1 % 8,7 % 1 343 352 1 480 715 1 662 590 1 731 828 2 116 089 22,2 % 12,0% 3 326 915 3 672 622 3 822 731 4 454 385 4 796 044 7,7 % 9,6 % 885 119 980 654 1 078 967 1 247 762 1 164 634-6,7 % 7,1 % 1 354 067 1 413 222 1 309 388 1 677 591 1 884 088 14,8 % 8,6 % Secteur 19 542 378 20 575 412 22 460 070 25 917 958 28 299 698 9,3 % 9,7 % Les Dépôts de la clientèle Les dépôts de la clientèle se sont accrus à un taux annuel moyen de 13,1% sur les cinq derniers exercices, passant de 19,135 MDT en 2005 à 31,348 MDT en 2009, soit un taux de croissance supérieur à celui des crédits octroyés. C est la qui a enregistré la croissance des dépôts la plus importante du secteur, courant l exercice 2009, soit une hausse de 22,5%, pour une croissance sectorielle moyenne de l encours des dépôts de 12,5%. Cette augmentation provient essentiellement de l amélioration de ses dépôts à vue à raison de 46%. L Amen Bank vient en deuxième position et enregistre une croissance considérable de l encours de ses dépôts, soit 21,4% de plus que l exercice 2008. Part de marché des Dépôts 2009 AMEN 8,9% 6,4% 10,4% 9,7% 9,4% 14,0% 13,7% 16,9% 6,0% 4,5% 7

Evolution des Dépôts de la clientèle sur la période 2005-2009 Dépôts de la clientèle (en mdt) 2005 2006 2007 2008 2009 Variation 08/09 Croissance Moyenne 2005-2009 AMEN 1 688 483 1 860 588 2 066 204 2 440 681 2 962 197 21,4 % 15,1 % 1 509 872 1 790 871 2 242 378 2 528 188 3 033 558 20,0 % 19,1 % 1 730 657 1 716 474 1 941 636 2 410 416 2 798 966 16,1 % 12,8 % 2 023 048 2 329 104 2 443 460 2 657 294 3 255 034 22,5 % 12,6 % 3 004 259 3 464 273 4 096 778 4 809 164 5 310 645 10,4 % 15,3 % 3 066 738 3 298 386 3 630 123 4 191 625 4 395 917 4,9 % 9,4 % 1 103 732 1 217 291 1 419 783 1 721 927 1 891 338 9,8 % 14,4 % 2 775 283 3 057 283 3 608 461 4 008 740 4 296 450 7,2 % 11,5 % 863 250 945 559 1 073 184 1 318 836 1 398 269 6,0 % 12,8 % 1 370 206 1 487 772 1 617 263 1 774 892 2 006 152 13,0 % 10,0 % Secteur 19 135 528 21 167 601 24 139 270 27 861 763 31 348 526 12,5 % 13,1 % En termes de part de marché des dépôts, le classement des banques n a pas changé par rapport à l exercice 2008, la occupe toujours la première place avec une part de marché de 16,9%, suivie par la, la et la, avec des parts de marché respectives de 14%, 13,7% et 10,4%. A cet égard, les quatre premières banques, en termes de dépôts, accaparent 55,1% du total des dépôts. Couverture des crédits par les dépôts (Crédits à la clientèle / dépôts de la clientèle) Evolution du taux de couverture des crédits par les dépôts 2005 2006 2007 2008 2009 Variation 08/09 Croissance Moyenne 2005-2009 AMEN 96,4% 95,2% 96,7% 96,1% 99,7% 3,7% 0,8% 64,0% 63,4% 54,2% 59,9% 54,8% -8,4% -3,8% 103,1% 88,2% 87,6% 81,4% 79,7% -2,1% -6,2% 126,7% 122,7% 125,5% 129,8% 111,0% -14,5% -3,3% 85,4% 69,7% 66,9% 62,2% 66,3% 6,6% -6,1% 101,8% 101,1% 106,9% 108,4% 99,1% -8,5% -0,7% 121,7% 121,6% 117,1% 100,6% 111,9% 11,2% -2,1% 119,9% 120,1% 105,9% 111,1% 111,6% 0,5% -1,8% 102,5% 103,7% 100,5% 94,6% 83,3% -12% -5,1% 98,8% 95,0% 81,0% 92,4% 93,9% 1,6% -1,3% Secteur 102,1% 98,1% 94,2% 93,7% 91,1% -2,7% -2,8% Le ratio d intermédiation (crédits/dépôts) a connu une baisse, passant de 93,7% en 2008 à 91,1% en 2009. Il ressort que le système bancaire collecte de plus en plus de dépôts, contre une hausse moins importante des crédits octroyés. Trois banques de la place à savoir, la, la et la présentent un ratio de couverture des crédits par les dépôts qui est nettement plus élevé que celui du secteur (91,1%) de sorte que les crédits accordés à la clientèle excédent les dépôts collectés. Une sur utilisation des dépôts se traduisant par un volume important de crédits octroyés pourrait entrainer une augmentation du recours à des ressources financières plus coûteuses et par conséquent à une augmentation du coût total et une diminution des niveaux de la rentabilité. 8

Classement des banques tunisiennes selon le Produit Net Bancaire en 2009 Du côté du PNB, le classement des banques tunisiennes n a pratiquement pas changé entre 2008 et 2009. Ainsi, la première place demeure au profit de la, avec un PNB dépassant les 262 MDT en 2009, en dépit de sa faible PNB 2009 (mdt) 262 910 244 376 progression (0,9%). La baisse des revenus liée aux opérations de commerce extérieur (opérations de change, opérations à terme, etc.) a lourdement pesé sur le PNB de la. Ensuite, la est au deuxième rang suivie de la et de la avec respectivement 244,3MDT, 241,5MDT et 186,5MDT de produit net bancaire. Evolution du PNB sur la période 2005-2009 Moyenne Sectorielle AMEN 241 549 186 507 167 957 147 947 140 573 132 904 125 014 105 233 92 553 En mdt PNB 2005 2006 2007 2008 2009 Variation 08/09 Croissance Moyenne 2005-2009 76 878 81 481 104 784 128 549 147 947 15,1 % 17,8 % 71 220 81 876 100 316 116 740 125 014 7,1 % 15,1 % 143 637 182 727 206 548 220 070 244 376 11,0 % 14,2 % 123 270 145 260 168 931 187 187 186 507-0,4 % 10,9 % 147 937 176 775 191 231 217 650 241 549 11,0 % 13,0 % 178 509 212 066 228 626 260 574 262 910 0,9 % 10,2 % AMEN 92 414 98 519 114 921 130 662 140 573 7,6 % 11,1 % Croissance Moyenne du PNB sur la période 2005-2009 89 908 103 977 115 849 125 837 132 904 5,6 % 10,3 % 68 861 73 481 81 983 93 157 92 553-0,6 % 7,7 % 73 967 73 897 68 475 90 507 105 233 16,3 % 9,2 % Secteur 1 066 601 1 230 059 1 381 664 1 570 932 1 679 566 6,9% 12% Le PNB du secteur s est établi à 1679MDT contre 1570MDT en 2008, soit une progression de 6,9% (13,7% entre 2007 et 2008). La croissance des PNB a freiné durant le dernier exercice sous l effet de la baisse des taux d intérêt qui a directement impacté les revenus bancaires. Attijari Bank et l ont surperformé le secteur avec des taux de croissance 2008-2009 respectifs de 15,1% et 16,3%. Sur la période 2005-2009, Attijari a surclassé Amen Bank pour se situer à la cinquième place, grâce notamment à l amélioration de ses produits d exploitation avec des gains sur portefeuille titre commercial de 31,42%. Quoiqu elle possède la quatrième part de marché en termes de crédit, la affiche le meilleure PNB avec 262,910MDT en 2009. La a cependant enregistré une baisse de 0,4% de son PNB, imputable essentiellement à la baisse du TMM et à la baisse réglementaire d un point de pourcentage sur les crédits aux particuliers en 2009. AMEN 17,8% 15,1% 14,2% 13,0% 11,1% 10,9% 10,3% 10,2% 9,2% 7,7% 9

A noter, outre le classement selon le total bilan, le critère du PNB fait également ressortir un bon positionnement des banques publiques. En effet, les trois banques publiques de la place fournissent, elles seules, 40% du PNB sectoriel. Composition du Produit Net Bancaire Le ratio de la marge nette d intérêts du secteur bancaire, défini comme étant le rapport de la marge nette d intérêts par rapport au PNB, s est établit en 2009 à 57,1%. La demeure à la tête du classement avec un ratio marge nette d intérêts 120,0% 100,0% 80,0% 60,0% 40,0% 20,0% 0,0% le plus élevé du secteur de 71,1%, suivie de la, la et la avec des ratios respectifs de 68,3%, 66,2% et 64,3%. L se trouve la banque qui a le ratio de marge nette d intérêts le plus faible du secteur, soit 27,6%. Intérêts Commissions Autres En mdt Ratio Marge Nette d intérêts Variation Croissance Moyenne 2005 2006 2007 2008 2009 08/09 2005-2009 67,0% 65,5% 69,0% 72,0% 71,1% -1,3 % 1,5 % 56,9% 65,8% 71,7% 69,6% 68,3% -1,9 % 4,7 % 61,8% 64,0% 55,9% 61,4% 66,2% 7,7 % 1,7 % 63,6% 67,6% 68,0% 67,4% 64,3% -4,6 % 0,3 % 56,2% 52,1% 50,5% 55,6% 63,9% 14,9 % 3,2 % 61,7% 61,2% 56,9% 57,6% 56,9% -1,2 % -2,0 % 47,8% 56,0% 56,6% 56,5% 54,4% -3,8 % 3,2 % AMEN 57,1% 53,6% 56,1% 52,5% 51,0% -2,8 % -2,8 % 58,0% 57,1% 46,9% 50,0% 47,7% -4,6 % -4,8 % 24,0% 20,3% 26,7% 30,6% 27,6% 10,1 % 5,2 % Moyenne Sectorielle 55,27% 56,41% 56,00% 57,32% 57,12% -0,36% 0,82% Avec le développement et la refonte des services bancaires, les commissions représentent également une importante source de revenus pour les banques. Au titre de l exercice 2009, le ratio marge nette sur commissions du secteur, qui est le différentiel entre les commissions perçues et les commissions encourues par rapport au PNB, s est établit à 22%. L détient le ratio marge nette sur commissions le plus élevé du secteur soit 28,4%, suivie de Attijari Bank, l et l'amen Bank, avec des ratios respectifs de 27,9%, 27,5% et 24,2%. L présente le ratio de marge nette sur commissions le plus faible du secteur, soit 16,4%. L année 2009, a été marquée par une baisse du TMM résultante de la volonté de l Etat visant à faciliter l accès aux crédits des entreprises et particuliers. Ainsi, la baisse du taux d intérêt s est fait sentir au niveau de la performance du PNB des banques tunisiennes. La structure des banques locales repose largement sur les revenus d intérêts, ainsi la baisse de y afférentes a été difficile à gérer pour la plupart des banques locales, à l exception de celles qui ont une structure du PNB atypique à l instar de l dont les revenus d intérêts ne représentent que 27,6% du total revenus. 10

En mdt Ratio Marge Nette sur commissions 2005 2006 2007 2008 2009 Variation (08/09) Croissance Moyenne 2005-2009 23,8% 24,1% 27,0% 26,8% 28,4% 6,0% 1,5% 32,1% 33,5% 30,4% 27,7% 27,9% 0,7% 0,2% 31,3% 33,2% 36,4% 31,0% 27,5% -11,1% -2,9% AMEN 19,3% 21,2% 20,6% 22,1% 24,2% 9,6% 2,3% 17,1% 22,6% 20,3% 20,5% 21,1% 2,9% 0,7% 25,1% 23,5% 20,4% 20,7% 21,0% 1,4% 0,3% 22,1% 20,6% 20,0% 18,4% 19,0% 3,4% 0,8% 24,2% 22,7% 22,0% 21,3% 18,1% -9,8% -2,5% 16,9% 18,4% 19,4% 16,9% 16,8% -0,4% -0,1% 19,9% 19,7% 16,9% 17,0% 16,4% -3,8% -1,0% Moyenne sectorielle 23,2% 23,85% 23,35% 22,03% 22,00% -0,04 1,27% Composition du PNB des banques tunisiennes en 2009 Intérêts Commissions Autres AMEN 51,0% 24,2% 24,8% 27,6% 16,4% 56,1% 47,7% 27,9% 24,4% 71,1% 16,8% 12,1% 54,4% 19,0% 26,6% 66,2% 18,1% 15,7% 64,3% 21,1% 14,6% 68,3% 21,0% 10,8% 56,9% 28,4% 14,7% 63,9% 27,5% 8,6% Moyenne Sectorielle 57,1% 22,0% 20,08% Efficacité Opérationnelle En dépit de l accroissement des charges opératoires du secteur de 10,7% suite aux investissements engagés par les banques pour la refonte et la modernisation de leurs systèmes d information, la densification de leurs réseaux d agences et l amélioration de la qualité de services dans le cadre de leurs programmes de restructuration, le classement des banques n a pas pratiquement changé par rapport à l année précédente. La, la, la et la demeurent les banques supportant les charges de gestion les plus importantes du secteur. Sur les cinq exercices passés, ce sont la, la et la qui ont connu les croissances annuelles moyennes des charges les plus maîtrisées du secteur, soient Charges de Gestion en 2009 (mdt) 33 701 AMEN 47 735 53 840 55 950 67 179 72 030 78 381 Moyenne Sectorielle 77 736 107 792 120 192 140 560 respectivement 5%, 5,1% et 7,1%. 11

Evolution des charges de gestion sur la période 2005-2009 Charges de Gestion En mdt 2005 2006 2007 2008 2009 Variation 08/09 Croissance Moyenne 2005-2009 88 497 101 856 91 151 97 777 107 792 10,2 % 5,1 % 91 473 99 551 95 567 102 754 120 192 17 % 7,1 % 27 746 28 921 30 298 31 999 33 701 5,3 % 5 % 60 476 62 729 66 524 70 326 78 381 11,5 % 6,7 % 103 148 110 689 120 392 124 711 140 560 12,7 % 8 % AMEN 33 553 38 285 42 765 41 846 47 735 14,1 % 9,2 % 40 355 46 050 49 331 52 407 55 950 6,8 % 8,5 % 48 479 50 282 58 052 65 988 67 179 1,8 % 8,5 % 45753 51 834 59226 63 780 72 030 12,9 % 12 % 33395 39 455 44 912 50 412 53 840 6,8 % 12,7 % Moyenne Sectorielle 57 288 62 965 65 796 70 200 77 736 10,74% 7,93% Le coefficient d exploitation sectoriel, exprimé par le rapport entre les charges de gestion et le PNB, est passé de 45,65% en 2008 à 46,47% en 2009, soit une légère hausse de 1,8 point de pourcentage. Ayant le même positionnement que l année 2008; la, l Amen Bank et la affichent les meilleurs ratios de productivité du secteur. Quant à l et l, elles demeurent les dernières de la classe. Par ailleurs, la a régressé dans le classement avec un coefficient d exploitation de 53,5% en 2009 comparativement à 47,9% en 2008. Sur la période 2005-2009, la est parvenue à réduire son coefficient d exploitation avec une moyenne annuelle de 8%, suivie de la, Attijari Bank, et la, avec une baisse moyenne de leur coefficient d exploitation respectivement de l ordre de 5,3%, 4,9% et 4,8%. A l opposé, l est la seule banque à avoir connu une hausse de son coefficient d exploitation, soit une croissance annuelle moyenne de 0,8% sur la même période. Coefficient d'exploitation 2009 25,4% AMEN 34,0% 42,0% 43,1% 44,1% Moyenne Sectorielle 46,5% 49,8% 48,7% 53,5% 60,5% 63,8% Evolution du coefficient d exploitation sur la période 2005-2009 Coefficient d'exploitation 2005 2006 2007 2008 2009 Variation 08/09 (En point de base) Croissance Moyenne 2005-2009 61,6% 55,7% 44,1% 44,4% 44,1% -0,7% -8,0% 61,8% 56,3% 50,0% 47,2% 49,8% 5,4% -5,3% 59,5% 63,6% 56,5% 49,6% 48,7% -1,9% -4,9% 30,9% 27,8% 26,2% 25,4% 25,4% -0,3% -4,8% 49,1% 43,2% 39,4% 37,6% 42,0% 11,9% -3,8% 46,9% 48,2% 44,8% 43,2% 43,1% -0,3% -2,1% 57,8% 52,2% 52,7% 47,9% 53,5% 11,7% -1,9% AMEN 36,3% 38,9% 37,2% 32,0% 34,0% 6,0% -1,7% 65,5% 68,0% 84,8% 72,9% 63,8% -12,4% -0,7% 58,6% 62,7% 60,2% 56,3% 60,5% 7,5% 0,8% Moyenne Sectorielle 52,80% 51,66% 49,54% 45,65% 46,47% 1,80% -3,14% 12

Résultat Net Sur la période 2005-2009, toutes les banques de la place ont enregistré un taux de croissance positif de leurs bénéfices nets et huit banques sur dix ont enregistré des progressions en 2009. Les évolutions les plus importantes ont été au profit de la, la et l avec des taux de croissance annuels moyens respectifs de 49,5%, 33,2% et 26,9%. Résultat d'exploitation 2009 en (mdt) AMEN 53 131 71 266 65 791 82 073 Evolution du Résultat Net sur la période 2005-2009 Résultat Net (en mdt) 2005 2006 2007 2008 2009 Variation 08/09 Croissance Moyenne 2005-2009 -4 114-176 418-9 416 40 781 46 818 14,8% NA 8 065 16 323 28 106 31 763 40 299 26,9% 49,5% 19 078 21 054 21 503 33 744 60 091 78,1% 33,2% 17 650 21 983 26 332 37 502 45 815 22,2% 26,9% 20 631 37 439 51 129 53 990 53 259-1,4% 26,8% AMEN 19 444 19 865 29 421 40 090 45 102 12,5% 23,4% 34 101 39 885 60 153 62 788 66 081 5,2% 18% 7004 13 158 17 423 24 148 22 523-6,7% 14,4% 36 286 21 871 31 576 32 239 40 158 24,6% 2,6% 0-1 739-179 859 917 7 397 706,7% NA Secteur (Hors ) 158 145 15 160 256 227 357 045 420 146 17,7% 27,7% Moyenne Sectorielle 49 688 48 852 48 145 46 974 45 194 28 741 6 710 L exercice 2009 a été marqué par le retour aux bénéfices de l, soit une évolution de 706,7%, elle semble ainsi prendre de la bonne vie pour sortir de l ornière. Cette dernière commence à récolter les fruits de sa restructuration et sa réorganisation. La navigue à la tête du classement avec un résultat net dépassant les 66 MDT, suivie par la avec plus de 60 MDT. Cette dernière a gagné quatre places dans le classement des banques et se hisse au deuxième rang grâce à la baisse substantielle des provisions et une bonne maîtrise du risque, soit un total de reprises sur provisions de plus de 42 MDT. En troisième place se positionne la marquant une régression de son résultat net (-1,4%) et ce en raison de la baisse de son PNB (-0,36%). De son côté, l Amen Bank cède sa quatrième place et chute au sixième rang. Le résultat net dégagé par toutes les banques du secteur est passé de 357,045MDT Résultat Net 2009 en (mdt) 66 081 60 091 53 259 46 818 45 815 AMEN 45 102 Moyenne Sectorielle 42 754 40 299 40 158 22 523 7 397 (hors ) en 2008 à 420,126MDT en 2009, soit une hausse de 17,7%. 13

Rendement des fonds propres «ROE» Fonds Propres 2009 (mdt) Sur les cinq dernières années, les banques tunisiennes se sont focalisées sur l amélioration de la rentabilité de leurs fonds propres. Cette réalité puise son essence à travers une croissance maintenue des résultats dégagés des différentes banques du secteur. La palme d or revient à la, avec une croissance moyenne de son ROE de 48,71%, suivie de l qui est parvenue à faire croître son ROE de 26,41% en moyenne. Au titre de l exercice 2009, Attijari Bank se positionne à la tête du classement avec un ratio de 19,4%, suivie respectivement de la, et l avec un ratio près de 15%. Il y a lieu de noter que le fait marquant de l exercice 2009 a été le retour à la rentabilité des fonds propres de l avec un ROE de 9,3%. AMEN Moyenne Sectorielle 514 090 490 901 444 673 411 249 359 924 350 914 338 894 309 386 240 801 187 438 79 561 Evolution de la rentabilité des fonds propres sur la période 2005-2009 ROE 2009 ROE 2005 2006 2007 2008 2009 Variation 08/09 Croissance Moyenne 2005-2009 AMEN 9,23% 8,85% 10,79% 13,17% 12,9% -2,05% 8,73% 10,57% 12,06% 13,33% 13,70% 14,8% 8,03% 8,78% - - - 29,77% 19,4% -34,83% NA 9,10% 15,07% 15,85% 14,70% 13,0% -11,56% 9,33% 6,71% 5,54% 5,06% 7,57% 12,2% 61,16% 16,12% 2,29% 4,46% 7,27% 11,42% 11,2% -1,93% 48,71% 11,80% 12,61% 16,71% 15,65% 14,9% -4,79% 6,00% 8,48% 4,97% 6,87% 6,66% 7,8% 17,12% -2,07% 4,70% 8,47% 10,65% 13,75% 12,0% -12,73% 26,41% - - - 1,27% 9,3% 632,28% NA AMEN Moyenne Sectorielle 19,4% 14,9% 14,8% 13,0% 12,9% 12,7% 12,2% 12,0% 11,2% 9,3% 7,8% Rendement des actifs «ROA» La mesure de la rentabilité des actifs (ROA) est un indicateur qui permet d'examiner le degré d'efficacité de l'utilisation des actifs disponibles,c'est-à-dire sa capacité à générer des profits au moyen des actifs de la banque. L examen des actifs fait ressortir que sur la période 2005-2009, toutes les banques ont enregistré une croissance de leurs ROA, à des degrés différents, à l exception de la qui a connu une baisse annuelle moyenne de son ROA de l ordre de 4,8%. En haut du tableau, se trouvent la, l et la avec des croissances annuelles moyennes respectives de leurs ROA de 38,6%, 21,8% et 17,0%. 14

L exercice 2009 a été marqué par une légère hausse du ROA sectoriel, passant à 1,12% contre 1,09% en 2008, soit une croissance de 4 points de base. La, leader du secteur, affiche le meilleur ROA (2,53%), suivie par Attijari Bank (1,35%) et l (1,27%). En outre, l a surperformé la qui a subit une baisse de son ROA de 17%, et ce, suite au repli de son résultat net (-1,4%) corrélé avec l augmentation de ses actifs de 18,8%. ROA 2009 2,53% ROA 2005 2006 2007 2008 2009 Variation 08/09 Croissance Moyenne 2005-2009 0,19% 0,36% 0,56% 0,57% 0,71% 25,3% 38,6% 0,58% 0,96% 1,16% 1,43% 1,27% -10,9% 21,8% 0,52% 0,51% 0,44% 0,61% 0,97% 60,9% 17,0% 0,63% 1,00% 1,30% 1,24% 1,03% -17,0% 13,2% 1,99% 2,20% 2,91% 2,62% 2,53% -3,5% 6,2% 0,97% 1,02% 0,96% 1,19% 1,2% 0,6% 5,4% AMEN 0,91% 0,82% 1,05% 1,24% 1,12% -9,7% 5,3% 0,82% 0,46% 0,62% 0,56% 0,68% 20,2% -4,8% - - - 1,44% 1,35% -6,2% NA - - - 0,04% 0,31% 606,5% NA Moyenne Sectorielle AMEN 1,35% 1,27% 1,20% 1,12% 1,12% 1,03% 0,97% 0,71% 0,68% 0,31% Ratio de la Liquidité Le ratio de liquidité sectoriel a connu une légère hausse passant de 113,08% en 2008 à 113,68% en 2009. Toutes les banques de la place affichent, au titre de l exercice 2009, des ratios de liquidité dans les normes (100%). La, la et la affichent les meilleurs ratios de liquidité du secteur, soient respectivement 133,5%, 123,5% et 118,4%. Ce ratio témoigne d une trésorerie en équilibre, et d une politique d allocation des ressources à court terme saine. Evolution du ratio de liquidité des banques sur la période 2005-2009 Ratio de liquidité en 2009 133,50% Ratio de Liquidité 2005 2006 2007 2008 2009 Variation (en points de base) Croissance Moyenne 2005-2009 AMEN 104,1% 101,1% 104,7% 106,8% 106,7% -8 0,64% 108,2% 107,0% 102,8% 108,0% 107,3% -68-0,21% 109,7% 107,3% 105,1% 94,2% 105,2% -120-1,06% 144,4% 141,0% 140,5% 137,5% 133,5% -398-1,94% 106,8% 108,3% 107,7% 106,9% 105,9% -103-0,23% 118,6% 119,7% 117,1% 116,7% 118,4% 170-0,04% 133,5% 129,6% 131,2% 127,0% 123,5% -346-1,92% 134,0% 125,6% 121,4% 119,3% 116,3% -304-3,48% 116,5% 111,2% 109,0% 107,5% 106,5% -99-2,23% 102,2% 101,2% 97,3% 106,9% 113,5% 659 2,64% Moyenne Sectorielle 117,8% 115,2% 113,68% 113,08% 113,68% 0,53% -0,89% Moyenne Sectorielle AMEN 123,50% 118,40% 116,30% 113,68% 113,50% 107,30% 106,70% 106,50% 105,90% 105,20% 15

Suivi des risques et qualité d actifs Au titre de l exercice 2009, le taux sectoriel des créances classées s est nettement amélioré, passant à 12,51% contre 14,44% en 2008, soit une progression de 13,35%. Taux des créances classées 2009 Evolution du taux des créances classées sur la période 2005-2009 Taux des créances classées 2008 2009 AMEN 14,7% 11,9% 9,4% 8,9% 13% 9,6% 8,3% 8,7% 10,8% 9,4% 11,9% 11,9% 6,8% 5,6% 23,1% 19,8% 9,11% 8,2% 35,6% 26,5% Moyenne Sectorielle 14,44% 12,51% AMEN Moyenne Sectorielle 5,60% 8,20% 8,70% 8,90% 9,40% 9,60% 11,90% 11,90% 12,51% 19,80% 26,50% Le classement des banques demeure relativement inchangé avec toutefois, un saut de la part de l ainsi que Attijari Bank, traduisant l amélioration de la qualité des risques. Les banques publiques sont parvenues à améliorer le taux de créances classées de 95 points passant de 14,91% en 2008 à 13,96% en 2009. La est la première banque publique en termes de maîtrise de ses créances classées avec un taux de 8,7%, alors que la a vu sa situation largement s améliorer avec un taux de 11,9% d actifs accrochés. Il y a lieu de noter que l amélioration de la qualité de la gestion des risques de la s explique d une part, par le recouvrement des créances sur la clientèle qui a fait réduire le volume des créances classées de 20,6MDT, au titre de l exercice 2009, et d autre part, la baisse de l encours total des créances suite à la soustraction des engagements de l Office des Céréales pour un montant de 633MDT entre 2008 et 2009. La, quant à elle, revient de loin mais reste toujours à la traine, se classant avant dernière avec un taux de créances classées de 19,8%. Il convient de signaler que la part de créances accrochées du secteur du tourisme demeure la plus importante en se situant à 49,5%. Taux des créances classées des banques publiques 2009 8,7% 11,9% 19,8% Moyenne Sectorielle 13,96% 16

Les banques privées ont aussi nettement amélioré leur situation en matière de recouvrement des crédits non performants. En effet, le taux des actifs accrochés a nettement baissé en passant de 14% en 2008 à 11,32% en 2009. Ces progrès attestent de l effort considérable consenti par toutes les banques afin de réduire leurs créances accrochées. Il est à noter que la présente le niveau de créances accrochées le plus faible du secteur, soit 5,6%, suivie de l avec un taux de créances classées de 8,2%. A noter, la BCT a fixé ce taux à un seuil maximal de 12% à l horizon de 2011. Parallèlement, les banques tunisiennes ont renforcé leurs efforts en matière de provisionnement permettant ainsi d amender le taux de couverture des crédits non performants qui a atteint 61,49% en 2009 contre 58,13% en 2008. Taux des créances classées des banques privées 2009 AMEN 11,9% 8,9% 9,6% 9,4% 5,6% 8,2% 26,5% Moyenne Sectorielle 11,32% Evolution du taux de provisionnement sur la période 2005-2009 Taux de provisionnement 2008 2009 AMEN 69,4% 70,9% 70,8% 73,2% 51,3% 64,2% 63,5% 70,0% 66,7% 70,3% 65,2% 68,6% 82,0% 83,0% 49,0% 49,7% 74,3% 74,5% 48,6% 46,5% Moyenne Sectorielle 58,13% 61,49% Les banques publiques sont parvenues à provisionner leurs créances classées à hauteur de 58,78%. La demeure une référence en termes de respect des normes prudentielles, elle est parvenue à améliorer son taux de provisionnement de plus de 10% pour s établir à 70% en 2009. En outre, la a poursuivi ses efforts de constitution des provisions, soit une amélioration de 5,2%, en procédant à l affectation d une dotation brute aux provisions de 109,2MDT au titre de l exercice 2009. Et ce, malgré la baisse du volume des créances classées et l accroissement du volume des reprises de provisions sur ses créances. La dispose encore d un faible taux de couverture, soit un taux de provisionnement de 49,7%, De l autre côté du spectre, le taux de provisionnement est de l ordre de 64,25% pour les banques privées. La, l et l ont déjà réussi à atteindre l objectif escompté par la BCT, affichant des ratios respectifs de 83,1%, 74,5% Moyenne Sectorielle Taux de provisionnement en 2009 AMEN 64,20% 61,49% 49,70% 46,50% 83,00% 74,50% 73,20% 70,90% 70,30% 70,00% 68,60% Taux de provisionnement des banques publiques 2009 70,0% 68,6% 49,7% Moyenne Sectorielle 58,78% 17

et de 73,2% alors que, Attijari Bank et l sont encore loin de cet objectif et le taux de provisionnement reste en deçà du niveau de 70%. A ce titre, la cession des créances classées fortement provisionnées à sa filiale de recouvrement pour une enveloppe totale de 103,3MDT, a permis à l d alléger sensiblement sa part des créances classées, mais en revanche, cette cession a fait baisser son taux de couverture (passant à 46,5% en 2009 contre 48,6% en 2008). Ratio de solvabilité Pour limiter leurs risques de faillite, sauvegarder les intérêts des déposants, et garantir la stabilité du système bancaire, les banques ont été depuis fort longtemps soumises à diverses réglementations prudentielles qui reposent sur plusieurs mécanismes, dont le principal consiste généralement à leur imposer des fonds propres minimums. C'est ainsi que le ratio de solvabilité, dit ratio Cooke, exige que les fonds propres des banques doivent augmenter avec le risque de crédit auquel elles sont exposées. A ce titre, le ratio de solvabilité commence à prendre de l intérêt par la majorité des banques et la moyenne sectorielle a accusé un léger accroissement, passant de 12,2% en 2008 à 12,51% en 2009, respectant ainsi la norme de 8%. L évolution de ce taux revient au fait que la plupart des banques ont procédé au renforcement des leurs fonds propres. La demeure à la tête du classement avec un ratio de solvabilité très confortable, dépassant les 21%, permettant à la banque de développer son activité sans contrainte majeure, suivie de l, et puis de l Amen Bank, avec des ratios respectifs de 14,3% et 13,1%. Néanmoins, certaines banques ont vu un fléchissement de leurs ratios notamment la (-13,14%). Cette régression est la conséquence du non respect des piliers du ratio relatifs à la norme 2 qui stipule que le risque encouru sur un même bénéficiaire ne doit pas excéder 25% des FPN de la banque ; A ce niveau, la fait savoir que pour la première fois depuis 2005, les engagements d un de ces clients ont dépassé 25% des Fonds Propres. Taux de provisionnement des banques privées 2009 83,0% 74,5% 73,2% AMEN 70,9% 70,3% 64,2% 46,5% Moyenne Sectorielle 64,25% 25,00% 20,00% 15,00% 10,00% 5,00% 0,00% Ratio de Solvabilité 2008 Ratio de Solvabilité 2009 Ratio de Solvabilité 2008 2009 AMEN 12,6% 13,1% 11,0% 14,3% 6,8% 9,2% 10,4% 10,2% 13,7% 11,9% 8,2% 11,4% 22,1% 21,8% 9,3% 9,0% 10,95% 10,51% 8,6% 9,2% Moyenne Sectorielle 12,2% 12,51% 18

Classement des banques selon le principe de la valeur économique ajoutée «EVA» Dans cette optique, les banques étudiées sont classées selon leurs capacités à créer de la valeur. L EVA est calculée à partir du résultat opérationnel diminué du coût de capital. En ce sens, elle permet de mesurer l optimalité de l utilisation des capitaux investis. EVA (en mdt) 2005 2006 2007 2008 2009 1-2 710 1 15 616 1 14 179 1 22 527 1 15 885 2-2 874 2-425 2 9 829 2 11 179 2 8 336 3-3 551 3-1 115 3 1 467 3 6 748 3 6 445 4 AMEN 5 6 7 8 9 10-7 781 4-6 708 4-3 570 4-11 546-17 492-21 156-21 424-24 618-39 468 5 AMEN -8 956 5 6-21 179 6 AMEN AMEN -5 551 5 1 693 5 2 065 4 705 AMEN 232-21 275 6 1 164 6-1 139 7-27 482 7-22 940 7-7 770 7-1 480 8-30 216 8-26 468 8-21 222 8-3 613 9-34 486 9-32 705 9-23 507 9-5 743 10-187 537 10-177 365 10-27 319 10-27 270 En matière de création de valeur, la tendance de l évolution a été mitigée au titre de l exercice 2009. Elle est positive pour certaines et plutôt modeste pour d autres. En corollaire, la destruction de la valeur de certaines banques est imputable en majeur partie à la hausse de la rémunération des capitaux engagés, pour illustration, Attijari bank, la et l Amen bank ont enregistré une régression de leurs EVA, du fait qu elles ont procédé à une augmentation de capital. Par ailleurs, la et l ont affiché aussi une décélération de leur EVA, en raison de la baisse de leurs résultats d exploitation, soit respectivement (-2%) et (-12%). La quant à elle, a vu une amélioration de son EVA en dépit de l augmentation de son capital et ce en raison de la hausse de son résultat d exploitation (+25%), cela prévaut aussi pour la qui a enregistré une forte progression de son résultat d exploitation (+50%), ce qui fait ressortir une EVA en amélioration de plus de 95%. S agissant du classement, Attijari Bank demeure à la première position avec une EVA positive de 15,885MDT, suivie de la (8,336MDT) et de l (6,445MDT). Cette dernière a gagné trois places dans le classement des banques, et ce en raison de la hausse du résultat opérationnel de (+27,22%). A ce niveau, les banques se trouvent face à deux exigences contradictoires : D'une part, elles doivent faire preuve de la solidité financière en ayant un niveau de fonds propres élevé et allant bien au-delà de la contrainte prudentielle, afin que la notation soit suffisamment bonne pour favoriser un accès au marché financier dans les meilleures conditions, et de pouvoir améliorer ainsi leurs marges d'intermédiation ou avoir des tarifs plus compétitifs par rapport à leurs concurrents, D'autre part, l'objectif de la rentabilité des fonds propres investis conduit, au contraire à ce que les banques aient un niveau minimal de fonds propres pour augmenter la rentabilité de leurs activités en diminuant le coût total de leur capital. Ainsi, la gestion optimale serait d atteindre un juste équilibre entre la solidité financière et la rentabilité des fonds propres. 19

Nouvel environnement, nouvelles contraintes L année 2009 a été satisfaisante quant à l évolution des fondamentaux des banques tunisiennes, elle met en exergue les performances du secteur bancaire, que se soit au niveau des résultats financiers, consolidation des fonds propres, respect des ratios prudentiels, maîtrise des charges, ou encore l amélioration de la rentabilité. Certes, les changements profonds, opérationnels et structurels, entrepris au sein de ce secteur, ont engendré une concurrence accrue. Ainsi, les banques sont de plus en plus contraintes à offrir davantage de valeur tout en comprimant leurs coûts ; de réduire leurs marges d intérêts et de compresser leurs commissions : clé de voûte d une meilleure efficience. Le tableau ci-après, traduisant le ratio Intérêts perçus/intérêts encourus, certifie que seulement quelques banques ont pris conscience de cet enjeu et ont commencé à réduire leurs marges d intérêts en faveur de leurs clients. Pour les autres, la compression de ce ratio est une issue inévitable dans un contexte aussi concurrentiel. Intérêts perçus/intérêts encourus 2005 2006 2007 2008 2009 Variation Croissance Moyenne 2005-2009 AMEN 170,2% 158,9% 162,2% 155,6% 156,1% 0,3% -2,1% 131,7% 124,3% 131,4% 139,2% 140,7% 1,1% 1,7% 162,7% 163,3% 165,3% 174,5% 183,9% 5,4% 3,1% 192,4% 194,6% 204,7% 208,7% 210,0% 0,6% 2,2% 200,0% 216,7% 216,2% 217,9% 220,9% 1,4% 2,5% 179,7% 182,8% 176,5% 177,3% 204,0% 15,1% 3,2% 224,3% 246,3% 239,8% 226,0% 238,2% 5,4% 1,5% 161,3% 186,4% 203,0% 196,7% 207,5% 5,5% 6,5% 262,3% 238,9% 216,7% 216,6% 250,0% 15,4% -1,2% 200,2% 181,5% 171,9% 199,2% 236,6% 18,8% 4,3% Evaluation et Scoring : Nombre d'actions (Milliers) Cours de l'action au 22/10/2010 PER Trailing PBK Trailing PNB Trailing BPA Trailing Amen Bank 10 000 78,50 14,88 2,14 152 814 5,28 232 1,4 1,8% 80 000 9,25 14,47 2,35 135 509 0,64 6 445 0,2 2,2% 33 750 22,39 14,20 2,83 160 718 1,58 15 885 ND ND 18 000 30,40 10,06 1,29 190 165 3,02 705 0,65 2,1% 17 000 81,11 16,90 2,80 273 501 4,80-1 139 2,00 2,5% 32 000 16,75 10,58 1,00 254 583 1,58-5 743 0,45 2,7% 112 500 12,52 19,90 3,15 141 824 0,63 8 336 0,29 2,3% 24 860 20,69 12,47 0,27 246 049 1,66-27 270 0,45 2,2% 10 000 45,50 19,11 2,76 97 704 2,38-1 480 ND ND 19 600 20,65 27,95 5,04 113 820 0,74-3 613 ND ND EVA Div 2009 Yield 20

La majorité des banques ont procédé à une augmentation de leur capital atteignant ainsi le minimum exigé, soit 100MDT. Ces augmentations se poursuivent durant l année 2010 pour renforcer le capital des banques restantes à savoir l, la et l et c est là un gage pour confirmer, qu après ces chantiers de consolidation, l année 2011 sera charnière quant à la création de valeurs. En effet, il n y aura plus de dilution de l EVA via un ratio élevé de capitaux propres, les banques vont améliorer leurs encours de crédits et se focaliser davantage sur l amélioration de leurs résultats. Ces améliorations se répercuteront positivement sur la performance boursière du secteur. Le modèle développé par Maxula Bourse, appui ces perspectives : 6,00 PBK 5,00 4,00 3,00 2,00 1,00 0,00-6,00% -4,00% -2,00% 0,00% 2,00% 4,00% 6,00% 8,00% EVA Source :Maxula Bourse Le graphique stipule une relation positive entre l EVA et le ratio Price to book. Cette corrélation positive prévaut pour toutes les banques sauf certains cas particuliers, à savoir l et la. L présente une EVA négative en contradiction avec son PBK très élevé ceci s explique notamment par les résultats négatifs antérieurs qui pèsent sur leur FP et compressent ainsi la mesure de l EVA. En revanche la affiche une EVA (2,08%) positive avec un PBK très élevé par rapport à son EVA ce phénomène traduit les anticipations des investisseurs portant sur l évolution des indicateurs et des fondamentaux de la. En outre le modèle stipule que pour une amélioration de 100 points de base de l EVA, la capitalisation boursière du secteur se voit bonifier de 500 points de base. Sur la base des profits attendus, on table sur une amélioration de 300 points de base du ROE du secteur en 2011 et on s attend à une évolution de la capitalisation boursière du secteur de 15%. Au vu de ce qui précède, on peut confirmer que le secteur bancaire a marqué un changement considérable renforçant leurs fondamentaux et leur solidité financière. Cependant, le secteur est encore en phase de mutation et nous anticipions des mouvements de rapprochements entre les banques, il est recommandé donc de construire un portefeuille composé de la totalité des valeurs bancaires. La pondération de chaque valeur au sein du portefeuille devrait tenir compte du score qui sera accordé à chaque banque à l issu d une grille de «Scoring». 21

Scoring des Banques Le principe du Scoring est d accorder à chaque banque une note, en tenant compte de ses performances. Ces dernières sont évaluées sur la base de quatre critères, à savoir : l activité opérationnelle, la solidité financière, la valorisation et le commercial. 1 er critère : L activité opérationnelle A ce niveau, les banques étudiées sont classées selon quatre critères, à savoir, la croissance du PNB, l amélioration du coefficient d exploitation (ce qui traduit le degré de maîtrise des charges par la banque), l amélioration du taux de provisionnement et la consolidation des fonds propres. Le Scoring des banques tunisiennes selon ce critère fait ressortir le classement suivant : Croissance du PNB Maîtrise des charges Amélioration du taux de provisionnement Amélioration du Ratio Cooke 16,3% 10,0 15,1% 9,3 11,0% 6,8 11,0% 6,7 AME N 7,6% 4,7 7,1% 4,4 5,6% 3,5 0,9% 0,6-0,4% -0,2-0,6% -0,4-12,4% 10,0-1,9% 1,5-0,7% 0,6-0,3% 0,2-0,3% 0,2 5,4% -4,3 AMEN 6% -4,8 7,5% -6 11,7% -9,4 11,9% -9,5 25,1% 10,0 AMEN 20,0% 7,9 10,2% 4,1 8,3% 3,3 5,2% 2,1 3,3% 1,3 1,6% 0,7 1,4% 0,6 1,3% 0,5-4,3% -1,7 40,1% 10,0 35,5% 8,8 29,9% 7,5 7,0% 1,7 AMEN 4,0% 1,0-0,9% -0,2-2,7% -0,7-3,1% -0,8-4,0% -1,0-13,1% -3,3 2 ème critère : Solidité Financière La solidité financière constitue un critère qui pèse lourd en matière d évaluation, étant donné que les variables prises en considération se recrutent essentiellement parmi les ratios prudentiels : le taux de provisionnement, le taux des créances classées et le ratio Cooke. Une évaluation des banques basée sur ce critère fait ressortir le classement suivant : Taux de provisionnement Ratio Cooke Taux des créances classées 83,1% 10,0 74,5% 9,0 73,2% 8,8 AMEN 70,9% 8,5 70,3% 8,5 70,0% 8,4 68,6% 8,3 64,2% 7,7 49,7% 6,0 46,5% 5,6 21,8% 10,0 14,3% 6,6 AMEN 13,1% 6,0 11,9% 5,5 11,4% 5,2 10,5% 4,8 10,2% 4,7 9,2% 4,2 9,2% 4,2 9,0% 4,1 5,6% 10,0 8,2% 6,7 8,7% 6,4 8,9% 6,3 9,4% 5,9 9,6% 5,8 11,9% 4,7 AMEN 11,9% 4,7 19,8% 2,8 26,5% 2,1 22