La Maison à la forge d AMBRUSSUM Villetelle (Hérault)

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Transcription:

La Maison à la forge d AMBRUSSUM Villetelle (Hérault) Un exemple d articulation entre le raisonnement en plan, l analyse structurelle et la modélisation volumétrique : Vers une définition des modalités de la conception du projet architectural Premier état architectural de la maison Maquette virtuelle : Fabienne Mathon

Colline du Devès Oppidum Quartier du Sablas Pont Ambroix Station routière

Fiches dir. Une maison de l agglomération routière d Ambrussum (Villetelle, Hérault). Fouilles de la zone 9 (1995-1999), MAM, 26, 2009, p. 215-315. - La maison, son évolution, ses activités (chapitres 9, 10, 11 et 12).

La maison vue depuis l ouest Cliché : J.-L. Fiches Après restauration/consolidation de la maison

Mise au net manuelle ech. 1/50 Indiquer : - Echelle - Nord - Coupes - N des murs et structures - N des secteurs - Implantation des sondages - Exprimer la nature du liant - Légendes La Maison à la forge Ambrussum

Insertion de la maison du charron dans le «tissus urbain» du quartier central de la station routière La maison, pour son état initial ainsi que pour son extension au sud, obéi aux «règles d urbanisme» mises en évidence pour le lotissement du quartier central et sature les possibilités d occupation de l îlot Si la plupart des évolutions de la maison ont été comprises par l analyse du bâti, des interrogations n ont pu être levées que par l étude architecturale et la modélisation 3D

Compluvium Impluvium Maison de Trebius Valens à Pompéi : J.-P. Adam Exemple d une maison à atrium toscan

PLAN DE L ETAT D 25-50 ap. J.-C. Un plan de conception simple, apparemment composé suivant un axe de symétrie, mais dont le compluvium, supporté par quatre colonnes, n est pas centré par rapport à la composition générale, donc avec l espace central. Les analyses pour la restitution de la toiture vont d abord concerner l espace central avec l étude du toit à compluvium. La position décentrée du compluvium oblige à restituer une charpente plus complexe, donc plus coûteuse. Cette difficulté ne doit pas être occulté lors de la modélisation 3D. Il faudra chercher à comprendre le pourquoi du choix de cette composition désaxée.

Cette illustration reste théorique : si le compluvium y est bien centré sur l atrium Construction d un toit à compluvium, atrium toscan: P. Gros Les «ailes» avant et arrière sont plus larges que celles de droite et de gauche Les arêtiers, qui rejoignent les angles de la pièce, ne sont pas tracés à 45 L architecture romaine : maisons, palais, villas et tombeaux, p.23, fig. 2 et 3 Les pans de toiture n ont pas la même pente Dans notre cas, les arêtiers ne pourrons pas être à 45 et rejoindre les angles de l espace central

Reconstruction d un toit à compluvium à Pompéi Cliche : J.-P. Adam

Maison du Cryptoportique à Pompéi : J.-P. Adam Exemple d un atrium tétrastyle

Projet initial pour l espace central? Dans notre cas, l adoption d arêtiers orientés à 45 par rapport aux murs périphériques sur lesquels ils s appuient, et qui rejoindraient les angles de l espace central, aboutirait à créer une véritable cour intérieure portiquée, pour la quelle il faut restituer des colonnes intermédiaires afin de réduire les portées des poutres, Soit un petit péristyle.

Projet initial pour l espace central? Dans notre cas, l adoption d arêtiers orientés à 45 par rapport aux murs périphériques sur lesquels ils s appuient, et qui rejoindraient les angles de l espace central, aboutirait à créer une véritable cour intérieure portiquée, pour la quelle il faut restituer des colonnes intermédiaires afin de réduire les portées des poutres, Soit un petit péristyle.

Correspondance avec la maison A de l oppidum Les deux espaces découverts ont la même surface. La similarité du programme architectural, «modèle» courant sur le territoire de la cité de Nîmes, milite en faveur d un projet initial transformé durant le chantier de construction.

Que c est-il passé? Le positionnement des colonnes suivant le tracé d arêtiers orientés à 45 correspond à des axes majeurs du plan de l ensemble : diagonale de l espace central, axes A et B qui correspondent aux axes médians des murs alignés avec ces colonnes. Ces correspondances ne sont pas forcément le fait du hasard :elles peuvent aussi être l indice d une modification du projet initialement prévu durant le chantier de construction

Calculs pour la restitution du toit à compluvium Le plan général de l espace central n étant pas régulier (comme souvent dans l architecture vernaculaire), il faut calculer les déformations que devront subir les pans de toiture pour s adapter à la solution retenue.

Maquette carton pour le toit à compluvium On a voulu vérifier la forme de la toiture au moyen d une maquette Seul le pan de toiture sud-est doit supporter un léger dénivelé en ligne de rive

Plan de la charpente Restitution du volume Plan de toiture

h = 124cm Remblai de surélévation Les fondations de la maison prennent naissance très profondément dans le remblai de surélévation. Aucune tranchée de fondation n a cependant été mise en évidence. Une conception dessinée a donc sans doute été nécessaire à la mise en œuvre du projet

Les structures construites en fin de période de remblaiement montrent des dimensions difficilement convertibles en unités romaines. Elles ont en effet été obtenues au moyen de tracés géométriques pour les entrecolonnement, sont le résultat de la mise en place d une séparation intérieure dans une pièce dont les deux façades longitudinales ne sont pas parallèles Restitution du volume Mesures incommensurables

Des modifications dans le projet en fin de réalisation des fondations Les dés de fondation des colonnes, ainsi que le mur, ne sont implantés qu au sommet du remblai de surélévation. Ces structures ont sans doute fait l objet d un remaniement du projet initial

Restitution «ethnographique» Les trouvailles au sol (artefacts) permettent d imaginer l usage des pièces. En l absence d indices, on a recours à la bibliographie. Ici, la restitution d un lieu de vie «indépendant» pour une famille en situation de dépendance permet d émettre une hypothèse pour expliquer le remord de chantier concernant la position du compluvium.

«NOYAU DUR» POUR UN MODELE REGIONAL Ce qui parait semblable en plan

«NOYAU DUR» POUR UN MODELE REGIONAL Peut être très différent en volume!

Absence de décor dans l espace central ou «atrium» = Mise en évidence du statut social du commanditaire

PLAN DE L ETAT C 50-75 ap. J.-C.

PLAN DE L ETAT C 50-75 ap. J.-C. Les principaux remaniements sont : Une extension vers le sud, et la création d une cour à vocation artisanale (métallurgie) La reconstruction complète de l aile orientale La création de pièces dans l espace central, et d un escalier dans la cour L enfermement de l espace sous compluvium qui est désormais en contrebas du reste de la maison D une manière générale, une complexification importante du plan

3 Atelier du chantier 2 Début des travaux : la démolition 4 1 1 1 Démolition de l aile orientale et du toit de la partie centrale 2 Les élévations de l ailes nord ne sont pas détruites tout de suite 3- Le toit de la pièce 8, au moins, reste en place 4- L ouverture d une porte sur la voie Domitienne, équipée d une rampe d accès

Poursuite des travaux : la construction 1 1 Le reconstruction commence par l aile orientale 2- avec la mise en place d une aire de gâchage dans les secteurs 9 et 19 3-Les approvisionnements sont font depuis l ouest et le sud 4- Les élévations de l aile nord sont abattues et épandues dans les pièces 7, et 5

Poursuite des travaux : la construction 1 1 Le reconstruction commence par l aile orientale 2- avec la mise en place d une aire de gâchage dans les secteurs 9 et 19 3-Les approvisionnements sont font depuis l ouest et le sud 4- Les élévations de l aile nord sont abattues et épandues dans les pièces 7, et 5 5- Un remblai est épandu dans les secteurs 9, 19-14, et empiètent dans le secteur 11

Poursuite des travaux : la construction 1 1 Le reconstruction commence par l aile orientale 2- avec la mise en place d une aire de gâchage dans les secteurs 9 et 19 3-Les approvisionnements sont font depuis l ouest et le sud 4- Les élévations de l aile nord sont abattues et épandues dans les pièces 7, et 5 5- Un remblai est épandu dans les secteurs 9, 19-14, et empiètent dans le secteur 11 6- Ce n est qu ensuite que les murs ouest et nord qui enclosent le secteur 11 sont construit en tranchée de fondation dans ce remblai

Poursuite des travaux : la construction Coupe ouest/est Epandage du remblai

Poursuite des travaux : la construction Coupe ouest/est Epandage du remblai

Poursuite des travaux : la construction L épandage du remblai avant mise en place des murs qui enclosent la courette = 1- plus grande facilité de mise en place du remblai 2- plus grande facilité de circulation 3- les 2 murs sont donc construits en dernier, quitte à devoir en creuser la tranchée de fondation

Modélisation de l organisation du chantier de reconstruction

Modélisation de l organisation du chantier de reconstruction

PLAN DE L ETAT C 50-75 ap. J.-C.

Restitution «immédiate» de l état C Cette solution de prend pas en compte la démolition de l aile orientale qui implique que la toiture de l espace central doit également être entièrement refaite

De même, cette restitution n explique pas pourquoi la colonne est maintenue en place entre deux murs, alors que la colonne sud a bien été récupérée. L analyse stratigraphique confirme que l élévation de la cloison orientale n est mise en place qu à la fin du chantier de construction. Le plan de toiture proposé va donc devoir prendre en compte cette information, de même qu il convient aussi de l adapter à la morphologie des pièces.

L état D en haut à gauche Le modèle = la maison à atrium Restitution plus conforme au bâti La présente restitution s éloigne du «modèle» architectural classique Cette transformation de la domus illustre l abandon d un modèle vers les années 75 ap.

L identification de l escalier Cage d escalier

PLAN DE L ETAT B 75-100 ap. J.-C. Sous état B1

PLAN DE L ETAT B 75-100 ap. J.-C. Sous état B2 Autre type d identification avec absence de cage d escalier

Escalier à Pompéi : Adam, p. 339, fig. 720