1 SALAIRES DES CADRES Moins de 4 cadres sur 10 pensent obtenir une augmentation en 2012 Augmentations des salaires des cadres en 2012 : un tiers des entreprises encore incertaines La proportion d entreprises ayant distribué des augmentations à tout ou partie de leurs salariés cadres est demeurée stable en 2011, se situant à 77% (contre 78% l année précédente). Dans leur ensemble, les entreprises ont continué de privilégier très largement les augmentations individuelles (49%) par rapport aux augmentations générales (12%). A noter que 39 % des entreprises ont distribué à la fois des augmentations individuelles et générales. Dans un contexte économique incertain, prédominant depuis le début de 2012, les entreprises sont clairement dans l expectative quant à leurs intentions d augmentations: plus d un tiers d entre elles restent indécises à ce sujet, une proportion deux fois plus élevée qu en 2011. De fait, seulement 47% des entreprises ont l intention de distribuer des augmentations à tout ou partie de leurs cadres cette année, contre 59% en 2011.
2 Elles sont en proportion plus nombreuses à envisager une enveloppe moins élevée en 2012 qu il y a un an pour les augmentations individuelles ( 28% contre 18%). Et elles ne sont que 16% à envisager une enveloppe plus élevée qu en 2011. Toutefois, les entreprises qui prévoient de procéder à des augmentions générales en 2012 ou qui l ont déjà fait affichent des taux d augmentations similaires à ceux observés ces dernières années avec une augmentation médiane de 2%. Plus de cadres augmentés en 2011 qu en 2010 En 2011, le salaire médian d un cadre en poste s établit à 47,6 keuros : la moitié des cadres percevant un salaire annuel brut (fixe + variable) inférieur à ce montant et l autre moitié un salaire supérieur. Le salaire moyen est de 53,8 keuros. Par ailleurs, 46% des cadres bénéficient d une part variable : 38% sont ainsi concernés par une prime sur objectif, 8% par une commission sur le chiffre d affaires de l entreprise et 8% par d autres éléments. Parmi les cadres qui sont restés dans la même entreprise, la moitié déclare que leur rémunération annuelle brute totale (salaire fixe et part variable) a augmenté au cours de l année contre 48% l année précédente. Ce chiffre s explique principalement par l augmentation du salaire fixe. Par ailleurs, 7% des cadres déclarent que leur rémunération a diminué, ce qui est dû à une baisse de la part variable. En 2011, la part des cadres bénéficiaires d augmentations individuelles a légèrement progressé par rapport à l année précédente : 40%, contre 37 % un an auparavant. Dans le même temps, 19% des cadres ont été concernés par une mesure collective, une proportion identique à celle de 2010, En revanche, le niveau de ces augmentations est demeuré stable depuis 2009 : la médiane des augmentations individuelles se situant à + 3% et celle des augmentations collectives à + 1,6%.
3 Quant aux pratiques salariales des entreprises, elles varient selon la taille et le secteur d activité. Ainsi, la part des cadres déclarant avoir été augmentés progresse avec l effectif : elle passe de 38% dans les entreprises de moins de 20 salariés à 57% dans les entreprises de 1 000 salariés et plus. Du côté des secteurs, c est dans l Industrie, où les grandes entreprises sont les plus présentes, que la part des cadres augmentés en 2011 est la plus forte (59%). Dans ce secteur, l Automobile, aéronautique et autres matériels de transport arrive en tête (68% de cadres augmentés), suivi de près par l Industrie pharmaceutique (64%) et le secteur Chimie, caoutchouc, plastique (59%). Dans les Services, 45% des cadres mentionnent une progression de leur rémunération en 2011, avec en première place, les Télécommunications (60%). La mobilité interne favorise l accroissement de la rémunération. En effet, les cadres ayant connu un changement de poste (8% en 2011) sont plus nombreux en proportion à avoir bénéficié d une augmentation de leur rémunération que ceux n ayant pas bougé : 65% contre 50% des cadres restés dans la même entreprise. Ils étaient 62% un an plus tôt. Aussi, lorsque cette mobilité est volontaire, les augmentations de la rémunération sont plus fréquentes que lorsqu elle est subie (respectivement 74% et 51%).
4 Le changement direct d entreprise est, lui aussi, majoritairement favorable pour les cadres : 63% ont vu leur rémunération augmenter en 2011 à cette occasion, contre 60% l année précédente. En revanche, parmi les cadres qui ont connu une période de chômage entre les deux postes, seul un tiers déclare que leur rémunération a augmenté. Le niveau de satisfaction sur la rémunération est toujours élevé chez les cadres : 57 % d entre eux se déclarent satisfaits ou très satisfaits, une proportion légèrement plus élevée qu en 2011. En revanche, ils restent pessimistes concernant leurs perspectives d augmentation. En effet, un peu plus de la moitié des cadres interrogés début 2012 déclarent qu ils vont demander une augmentation dans l année, mais seuls 36% pensent l obtenir. A noter que les cadres qui ont été augmentés en 2011 sont les plus optimistes : la moitié d entre eux pensent obtenir une augmentation en 2012, une proportion deux fois plus élevée que chez les cadres dont la rémunération est restée stable ou a diminué. De fait, il existe un phénomène de reconduction des augmentations. En effet, quelle que soit la conjoncture, celles-ci bénéficient plus fréquemment aux cadres en première partie de carrière, qui travaillent dans des grandes entreprises et ont des responsabilités de type hiérarchiques et budgétaires.
5 Le satisfécit exprimé par les cadres concernant leur rémunération ne doit pas occulter, pour autant, la perception mitigée qu ils portent sur leur pouvoir d achat. En effet, en 2012, 47% des cadres estiment que leur pouvoir d achat s est dégradé et seulement 20% des cadres pensent qu il s est amélioré. Des rémunérations à l embauche stables en 2011 La rémunération à l embauche des cadres recrutés sur offre en 2011 est restée stable par rapport à l année précédente (salaire annuel brut moyen de 37 keuros (fixe) et de 39 keuros (fixe + commissions), hors SSII). Ce salaire fixe moyen se situe à 29 keuros pour un jeune diplômé (possédant moins d un an d expérience), et il est de 45 keuros pour un cadre ayant plus de dix années d expérience. Quant aux SSII, le salaire annuel brut moyen à l embauche en 2011, atteint 38 keuros, en progression de 2 keuros par rapport à 2010. Une relative stabilité des marges de négociation des salaires à l embauche est observée en 2011. Ainsi, 35% des salaires à l embauche sont situés dans la fourchette de rémunération envisagée par l entreprise au moment du recrutement. 38% sont positionnés dans le haut de la fourchette et seulement 27% en dessous ou dans la partie basse de celle-ci. Sans surprise, plus un cadre a de l expérience, plus la probabilité que son salaire à l embauche soit négociée à la hausse est forte : c est le cas de 55% des cadres de plus de dix ans d expérience, contre seulement 17% des jeunes diplômés. L expérience est aussi l élément qui joue le plus sur les ajustements de salaire à l embauche. Et seules 57% des personnes recrutées ont une expérience équivalente à celle demandée par le recruteur. Par ailleurs, les cadres en activité sont en meilleure posture pour négocier que les cadres demandeurs d emploi. La politique de rémunération des entreprises : quels enjeux? Pour la moitié des entreprises, la politique de rémunération reste un enjeu majeur, alors que pour 36% d entre elles, elle est considérée comme un enjeu non prioritaire. La taille de l entreprise joue, quant à elle, un rôle important : 62% des entreprises de plus de 1 000 salariés qualifient, ainsi, leur politique de rémunération d enjeu majeur contre 48% des entreprises de moins de 50 salariés.
6 «Renforcer la motivation des salariés» arrive en tête des principaux enjeux de la politique de rémunération des entreprises. Plus de quatre entreprises sur dix le considèrent comme l élément central de leur politique de rémunération. Moins d un quart des entreprises mettent en avant «l équité interne» ou «la compétitivité par rapport au marché externe». Enfin, plus des deux tiers des entreprises souhaitent donner la priorité aux augmentations individuelles dans les années à venir, confortant ainsi une pratique désormais structurelle. Les entreprises indiquent également vouloir prioriser, dans la moitié des cas, la place du variable individuel. Pour autant, elles souhaitent à une très large majorité stabiliser leur offre de rémunération qui est devenu relativement complexe au fil des ans.
7 Zoom sur le salaire des ingénieurs Du côté des ingénieurs les rémunérations ne sont également pas à la fête. Pour autant, les ingénieurs devraient voir leurs salaires progresser légèrement en 2012 notamment les profils justifiant d une double compétence. Le salaire des ingénieurs ne connaitra pas des envolées spectaculaires. Bien que le recul constaté en 2008 a été en partie compensé, les salaires sont restés plutôt stables, avec de faibles augmentations, hormis pour quelques spécialités. Selon l enquête 2012 de l Observatoire sur l emploi des ingénieurs, leur salaire médian en 2011 a atteint 54 000 euros bruts annuels contre 52 970 en 2010. Quant à la moyenne des salaires, elle passe de 67 191 euros bruts annuels contre 65 074 la moyenne des salaires. La distribution des salaires en 2011 révèle en revanche une plus forte progression pour le dernier décile et le dernier centile des ingénieurs les mieux payés. L écart de salaire entre les 10% les moins rémunérés ( 34 000 euros ) et les 10% les mieux rémunérés ( 110 000 euros ) varie de 1 à 3 ; quant à l écart entre les 1% les moins bien rémunérés ( 23 460 euros ) et les 1% les mieux rémunérés ( 250 000 euros ), il varie de 1 à 10. Cette croissance limitée devrait se confirmer en 2012. Bien que les ingénieurs tirent habituellement mieux leur épingle du jeu que l ensemble des cadres, la faiblesse des recrutements et l atonie dans les secteurs R et D l embauche. ne concourent pas à une pression sur les salaires à Priorité à l expérience et à l expertise.sur fond d individualisation Quant aux ingénieurs déjà en poste, leurs salaires ne connaîtront pas de véritables hausses faramineuses. Outre le fait que les enveloppes des managers restent réduites, les augmentations de salaires sont gérées de manière individuelle et attribuées au mérite. Un ingénieur sur deux a perçu une part variable. Sans compter que les entreprises continuent de rechercher des ingénieurs immédiatement opérationnels, experts dans un domaine, bénéficiant de 5 à 10 ans d expérience sans proposer des rémunérations attractives
8 Les écarts de salaires entre hommes et femmes demeurent Pour revoir leurs prétentions salariales à la hausse, les ingénieurs sont conduits apporter un plus qui dépasse le cadre de la technique : une ouverture internationale, la pratique du management, des aptitudes commerciales. Toujours selon le l enquête, si la progression de salaire avec l âge se confirme quel que soit le genre, à âge égal les salaires des hommes débutants demeurent supérieurs de 6% à ceux des femmes pour atteindre près de 25% chez les 45-49 ans. Une situation qui est en partie liée au fait que les femmes ingénieurs occupent moins souvent des postes de managers que les hommes. Source : Observatoire des ingénieurs Enquête 2012 Ingénieurs et scientifiques de France Source Apec - Note méthodologique Evolution de la rémunération des cadres Edition 2012 Cette étude est basée sur les résultats de deux enquêtes : l enquête Situation professionnelle et rémunération des cadres 2012 réalisée auprès de cadres du secteur privé (enquête Internet par e-mailing) et l enquête Pratiques de rémunération des entreprises 2012 réalisée auprès d entreprises de 20 salariés et plus du secteur privé (enquête téléphonique). L enquête «Situation professionnelle et rémunération des cadres 2012». Elle se base sur les réponses de plus de 12 500 cadres. Le terrain de l enquête a eu lieu en février 2012. Les résultats ont été redressés selon la répartition des cotisants Agirc articles 4 et 4bis par âge et par sexe. Ils sont représentatifs des cadres en France. L enquête Pratiques de rémunération des cadres dans les entreprises en 2012 Elle se base sur les réponses de 1 600 entreprises de 20 salariés et plus. Le terrain de l enquête a eu lieu en mai 2012. Les résultats ont été redressés selon le secteur d activité et l effectif salarié. Ils sont représentatifs des entreprises du secteur privé de 20 salariés et plus comprenant au moins un cadre. Enquête Salaires à l embauche : Enquête menée auprès de 4 140 entreprises et cabinets de recrutement ayant confié au moins une offre à l Apec au cours de l année 2011. L interrogation a concerné 4 893 offres.