24 septembre 2014 Christophe Gaurier Groupe Scolaire Bossuet - Notre Dame François PINABEL Praticien Attaché La Pitié Salpêtrière
ATCDs NN: RAS ATCDs MC: RAS DPM: sans particularité, langage sans retard, marche à 13 mois Age préscolaire: Décrit comme instable, depuis petit, intolérance à la frustration et difficultés à gérer les émotions signalées avant l'école! Maternelle: très difficile, n'écoutait pas les consignes, "n'était pas dans les apprentissages" En revanche, pas de difficultés dans les pré-requis scolaires, au contraire, sauf graphisme 8
Devant l'aggravation des difficultés en primaire, consultation auprès d'un psychiatre, qui confirme le diagnostic de TDA/H, associé à un trouble oppositionnel, et une anxiété massive (anxiété de performance, mésestime de soi). Initiation d'un traitement par concerta en CE1, avec amélioration sur le plan comportemental. Mise en place d'un suivi psychologique à partir de 2009 (Mme Duhamel) du fait du trouble de la régulation émotionnelle, avec répercussions au niveau de la vie de famille mais aussi au niveau scolaire. Mise en place d'un suivi en rééducation psychomotrice en 2011 du fait du trouble anxieux et des troubles de la motricité fine avec répercussions sur le graphisme. 4
Changement de médecin référent en 2010. Au final, le bilan réalisé en 2010 à ma demande retrouve un niveau intellectuel très élevé (150) mais très hétérogène du fait du TDA/H sévère et d'un trouble attentionnel mixte à la fois sur le versant auditif et visuel. Facteur pronostic positif: Jean a poursuivi sa scolarité dans le même groupe scolaire depuis la maternelle, ce qui a permis une continuité dans la relation aux adultes (communication facilitée entre les différents enseignants), mais aussi avec ses pairs, même si Jean pouvait souvent s'isoler pour lire, plutôt que de se retrouver dans des situations conflictuelles. 6
Facteur pronostic positif: Le niveau d'efficience de Jean lui a permis de compenser sur le plan cognitif ses faiblesses (exécutif et attentionnel), de façon relativement efficace jusqu'à la fin du primaire (apprentissage Intuitif et rapide...) Facteurs pronostics négatifs: - très grande sensibilité émotionnelle de Jean - graphisme difficile - profil cognitif qui impacte le rapport au savoir mais aussi à l'autorité (mais qui n'est pas à l'origine des troubles +++) 5
A l'entrée au collège: - Dégradation progressive des performances scolaires, compte tenu de l'absence de stratégies efficientes et de l'absence de méthodologie. - Dysgraphie de plus en plus invalidante, avec manque d'autonomie pour la prise de notes, surtout en quatrième. - Exacerbation des difficultés émotionnelles, dans le contexte d'entrée dans l'adolescence En quatrième: - il est décidé en accord avec Jean et sa famille de mettre en place un PPS avec des aménagements spécifiques (dont ordinateur) 6
L'échange entre les accompagnants et l'équipe pédagogique: - informations complémentaires sur le mode fonctionnement de Jean en dehors de l'univers familial (informations qui sont souvent absentes ou rares), de la part d'une équipe qui a une connaissance humaine importante de Jean, notamment avec l'existence des responsables de niveau et de professeurs qui ont pu avoir Jean sur plusieurs années - échanges sur l'évolution psychique de Jean, et son ressenti de son parcours scolaire, et sur son «mode de fonctionnement» - ce qui permet une formalisation d'une représentation mentale parcellaire de chacun des acteurs de l'accompagnement de Jules 7
La mise en place du PPS: le bon timing - il n'aurait pas pu être proposé avant la troisième car correspond à une période critique de répercussions fonctionnelles du trouble sur la scolarité de Jean - mais qui a pu correspondre à l'aboutissement d'un long processus d'acceptation par Jean de son trouble et du handicap qu'il entraine chez un enfant qui a toujours été fragile sur le plan des assises narcissiques (en lien avec le contraste très haut potentiel /difficultés scolaires). - et à l'émergence de l'adolescence, avec ce que cela sous-tend en termes de processus de transformations (Jean est plutôt en retard). - concomittament, Jean a accepté de débuter un travail de psychothérapie, qui lui était impossible auparavant. 8
Illustration pour la prise en charge au collège La variabilité des dispositifs que l'on peut proposer aux enfants TDA/H au collège doit répondre à la variabilité et à la multiplicité des paramètres qui rentrent en jeu durant cette période. La période du collège correspond pour la plupart à une phase de transition majeure de l'individu que sont la puberté, et l'adolescence. C'est un temps scolaire où il faut tout particulièrement personnaliser l'accompagnement, même si des repères restent identifiables. Pour un même collégien, le projet peut changer d'une année à l'autre à mesure de l'évolution et de l'émergence de la personnalité, d'autant que des «troubles comorbides» risquent d'apparaitre de façon plus importantes. A l'inverse, un certain nombre de jeunes collègiens peut évoluer favorablement au point d'envisager un allégement de la prise en charge. 10
Illustration pour la prise en charge au collège C'est en tout cas une période critique où il est essentiel que la prise en charge pluridisciplinaire trouve sa cohérence au travers d'une communication et d'échanges soutenues, et qui peut s'appuyer le cas échéant sur les dispositifs existants, tel que le PPS. Cela doit permettre d'apporter une cohésion dans l'accompagnement de l'adolescent TDA/H, cohésion qui est vécu comme étayante et rassurante par celui-ci, mais aussi par les accompagnants! 10