1 CROISSANCE ECONOMIQUE - PLAN - RESUME DE COURS A - LA CROISSANCE ECONOMIQUE (cf. manuel p. 196 & 197) 1) Niveau / Mouvement But : distinguer / ne pas confondre : niveau de richesse / développement d un pays à un moment donné, et mouvement / variation de ce niveau sur une période. - niveau mesuré par un agrégat (ex. PIB) ou un indicateur (ex. IDH) - mouvement mesuré par un indicateur de variation : de X0 à N1 : - var. absolue X = X1 - X0 - var relative = taux de variation t = (X1 - X0) / X0 - coefficient multiplicateur c = X1 / X0 - indice, base 100 en 0, i = (X1 / X0) * 100 Ex. : X0 = 80 & X1 = 120 X = 40 t = 40/80 = 0,5 = 50 % X a augmenté de 50 % c = 120/80 = 1,5 X a été multiplié par 1,5 i = 150 base 100 en 0 2) Mouvement de courte période / longue période - Mouvement de courte période s observe sur une période courte - est réversible, càd peut revenir en arrière. En économie mouvements courts sont dits «conjoncturels». - Mouvement long ne s observe qu avec recul - est irréversible. En économie mouvements longs sont dits «structurels», parce qu ils impliquent des changements de structures (revoir cette notion). 3) Croissance économique Voir manuel p. 196 & 197 NB : - croissance est une augmentation quantitative mais aussi un faisceau de transformations structurelles de l économie et de la société - bien distinguer la croissance économique et ses effets sur le développement humain / bien-être cf. D2 p. 197 B - FACTEURS DE LA CROISSANCE (cf. manuel p. 198 à 201) Il s agit de mettre en évidence ce qui permet à une économie d accroître ses performances productives. 1) Facteurs d offre / de demande - La production exige des facteurs. La croissance de la production résulte donc des transformations quantitatives et qualitatives des ces facteurs. (cf. schéma ci-dessus) l analyse de la contribution des facteurs de l offre montre que plus de la moitié de la croissance s expliquent par le progrès technique : - nouveaux produits, procédés de production, etc. - gains de productivité
2 - La production répond aussi à la demande (en fait «des» demandes). Donc c est aussi la dynamique de la demande - sa pression - qui explique la croissance économique. (cf. schéma ci-dessus) L analyse de la contribution de la demande permet de décomposer le taux de croissance entre les différentes composantes de la demande. cf. D6 p. 201 & équation des emplois - ressources chap. 3 cours (Production) NB - on voit le double rôle de l investissement dans la croissance : - l investissement est d abord une composante de la demande qui stimule la production à court terme - une fois les investissements réalisés, la production peut augmenter - effet sur l offre (I de capacité & de productivité). cf. cours sur Investissement (chap. 6) 2) Croissance extensive / intensive La croissance peut résulter de 2 types de transformations des facteurs de production : - une augmentation de la quantité de facteurs - ex. on peut accroître la production agricole en mettant de nouvelles terres en culture croissance extensive - une transformation qualitative des facteurs - ex. on améliore le rendement des terres croissance intensive Ces 2 modes de croissances ne s excluent pas : Production = (Production / Quantité de facteurs de production) * Quantité de facteurs de production (par définition) Soit : Production = Productivité des facteurs de production * Quantité des facteurs de production Donc : Croissance (de la Production) = Gains de productivité + Augmentation quantitative des facteurs de production Croissances = effet de : - l amélioration qualitative des facteurs de production (croissance intensive) - l accroissement quantitatif des facteurs de production (croissance extensive) a) Sources de la croissance extensive (accroissement quantitatif des facteurs) - Travail : - augmentation de l emploi (facteurs démographiques & taux d activité ) (cf. cours chap. 5 Travail) - variation de la durée du travail - Equipements : I de capacité - Ressources naturelles : mise en exploitation de ressources nouvelles et/ou supplémentaires b) Sources de la croissance intensive (amélioration qualitative des facteurs) - Travail : - intensification du travail (cf. chap. 5) NB - qualitatif & quantitatif - qualification et formation de la main-d œuvre - progrès dans les méthodes & l organisation du travail (cf. cours de management) - équipement du travail (les machines améliorent les performances du travail) - Equipements : - modernisation / rajeunissement des équipements - investissements de productivité (cf. cours chap. 6) - travail qualifié (le travail met les machines en valeur) - Mutations structurelles : des branches à faible productivité sont remplacées par des branches à forte productivité La spécialisation internationale (DIT) mène à cela : elle est donc facteur de croissance (cf. cours chap. 11 Commerce international) - Le progrès technique (cf. supra) c) Gains de productivité et croissance On rappelle ici que la hausse de la productivité a un double effet sur la croissance : - elle exprime une augmentation des performances de l appareil de production (gains d efficacité - cf. chap. 5) - elle génère ainsi des revenus supplémentaires qui augmentent la demande, et donc la production - cf. D5 p. 201 (document important cf. sujet BTS blanc) 3) Croissance endogène Les transformations quantitatives & qualitatives génèrent de la croissance. La croissance a aussi des effets en retour sur les facteurs de production : effets en feed-back Ainsi la croissance peut déclencher un cercle vertueux : F de P => croissance => F de P => croissance => etc. Ce mécanisme est celui de la croissance endogène - «endogène parce que la croissance s auto génère en partie.
3 a) Aperçu du mécanisme Deux facteurs apparaissent très importants dans la croissance : - le capital humain : ensemble de toutes les qualités humaines qui favorisent les performances productives : qualités du travail, mais aussi comportements appropriés, culture (cf. cours de management) - le progrès technique Ces 2 facteurs s auto développent : les qualités des uns agissent sur les autres - les nouvelles technologies en engendrent d autres (ex. internet) Donc une économie développée va être à même de se développer encore plus b) Conséquences Ce mécanisme peut expliquer que des écarts de développement entre pays puissent s accroître (phénomène parfois observé entre Pays développés et PED) divergence La divergence n a pas lieu entre pays qui sont sur le chemin de la croissance. Pour ces pays on observe plutôt un phénomène de convergence : rattrapage des plus anciennement développés par les nouveaux entrants : cas des pays émergents (cf. cours chap. 14) ; La théorie de la croissance endogène vise donc à expliquer divergence et convergence de croissance entre pays. c) Implication de politique économique Les effets d auto développement du capital humain et du progrès techniques sont souvent des externalités positives (cf. cours chap. 10), donc des effet qui ne passent pas par le marché. L action de l Etat est donc nécessaire pour stimuler ces effets externes positifs pour la croissance. L Etat peut ainsi amorcer le mouvement de croissance pour qu il puisse ensuite partiellement s auto développer. C - RYTHMES DE CROISSANCE (cf. manuel p. 201 à 207) 1) Croissance des PDEM - Vue d ensemble a) Décollage - période de décollage = période durant laquelle l économie d un pays démarre sa croissance - fin XVIIIème - début XIXème siècle : décollage des pays les plus anciennement industrialisés : Grande-Bretagne & France - décollages dans seconde moitié du XIXème siècle : Etats-Unis - Allemagne - Japon -etc. - seconde moitié du XXème siècle : NPI - pays émergents b) Depuis la guerre - rupture de la période dans les années 70 - avant années 70 : fortes croissances dans quelques pays - ex. France (30 glorieuses) - Allemagne (Wirtschaftswunder) - miracle économique italien - très forte croissance japonaise Phénomène de rattrapage de la norme américaine (effet de convergence) - peu de fluctuations Des exceptions : Etats-Unis (économie dominante) - Royaume-Uni (ancienne économie dominante - problèmes structurels) - après années 70 : croissances ralenties dans PDEM - fluctuations économiques plus prononcées = instabilité économique (cf. D9 p. 205) décollage des pays émergents - d abord NPI asiatiques (ex. Corée du Sud) - plus récemment BRIC - etc. c) Du capitalisme fordiste au capitalisme post fordiste - financiarisation du capitalisme & mondialisation (à partir des années 80) (cf. ANNEXE p. 6) 2) Facteurs d instabilité de l économie Il s agit de montrer pourquoi et comment la croissance se fait dans l irrégularité de mouvements court (fluctuations ou cycles) On retiendra ici 3 facteurs d instabilité économique a) Discontinuité du progrès technique - Innovations sont des processus irréguliers qui surgissent par «grappes» (SCHUMPETER), s auto stimulent, puis s affaiblissent, à l image de vagues (on parle de «vagues d industrialisation») - processus de «destruction créatrice» (SCHUMPETER) génère des cycles de longue période (50 ans environ) mis en évidence par KONDRATIEFF (cycles au XIXème siècle - discutés par les historiens) (cf. D7 & D8 p. 203 - ici les cycles sont prolongés au XXème siècle)
4 b) Instabilité de l investissement - FBCF est instable : mécanismes de l accélérateur et du multiplicateur d I (cf. Cours chap. 6 Investissement & manuel 1 ère année chap. 6 - à connaître absolument) - variations de stocks est aussi instable : succession de mouvements de stockage & de déstockage initient instabilité de la conjoncture - de façon générale l instabilité de l investissement s explique particulièrement par : - l horizon privé de la majorité des I : en période d euphorie chacun investit pour son intérêt propre sans souci de régulation globale conduit à des excès suivis du mouvement inverse - l I vise un futur incertain - il est donc sensible au climat général des anticipations, lequel est générateur d instabilité c) Instabilité de la finance - les activités financières visent aussi le futur et s appuient sur des paris - elles reposent sur la confiance - elles sont dons instables par nature, comme l I - dans la mesure où elles financent l I, les instabilités se renforcent mutuellement - la politique des Banques centrales peut être : - source d instabilité si elle est pro cyclique (accompagnent l euphorie en l accentuant, puis la brisent) - régulatrice si elle est finement contra cyclique (freine assez tôt l euphorie) NB - Investissement et finance génèrent cycle plus courts que les vagues d innovation D - DESEQUILIBRES DE LA CROISSANCE (cf. chap. 12 p. 211 sq.) 1) Le chômage (cf. manuel p. 212 sq.) a) Définitions - définition du pôle emploi : DEFM - cf. site internet - comptabilisation des chômeurs qui se déclarent au pôle emploi - sous-groupes - définition de l INSEE : chômage au sens du BIT - 3 conditions : - être sans emploi - définition très stricte - être disponible pour un emploi - être à la recherche active d un emploi - les 2 définitions ne concordent pas. D une façon plus générale les contours du chômage par rapport à l activité et à l inactivité sont flous halo du chômage : il n y a pas de définition objective du chômage. b) Les causes du chômage - chômage keynésien : lié à insuffisance de la demande anticipée (demande effective chez KEYNES) niveau d activité insuffisant pour assurer le plein-emploi - chômage classique : lié à coût du travail jugé trop élevé sous-activité économique par insuffisance de rentabilité => chômage - chômage structurel & technologique lié à - mutations structurelles de la croissance (transformations des structures productives - des structures de la consommation (cf. cours chap. 7 & manuel 1 ère année chap. 7 & 10)) - progrès technique qui entraine hausse de la productivité du travail, donc moindre besoin de main-d œuvre à production équivalente - Thème important : le progrès technique augmente-t-il le chômage? (cf. D2 p. 213) & sujet BTS blanc) - chômage frictionnel dû à délais de changement d emploi - chômage volontaire lié à recherche d un emploi plus intéressant - varie en sens contraire de l évolution des emplois précaires peut être envisagé positivement ou négativement c) Politiques de lutte contre le chômage Politique de demande pour relancer l activité = politique keynésienne de l emploi. - moyens : (cf. manuel 1 ère année chap. 16 & cours chap. 8) - politique budgétaire (déficit spending) - politique monétaire - politique fiscal (tax cut) - hausse du pouvoir d achat : ex. hausse du SMIC - augmentation des transferts sociaux - etc. - limites : - contraintes extérieure - financière - risques inflationnistes
5 Politique de flexibilisation du marché du travail et de baisse du coût salarial - rejoint les politiques d offre d inspiration libérale - moyens - ex. : - baisse des charges sociales sur bas salaires (en France à partir de 1993) - contrat «nouvelle embauche» (2005) - augmentation des possibilités de CDD - limites : flexibilisation du travail => risques de précarisation des emplois Politique d accroissement de la mobilité de la main-d œuvre : accompagne les mutations structurelles et technologiques - notamment : - mobilité géographique - politique du logement, par ex. - mobilité sectorielle - politique de formation / recyclage Réduction du temps de travail (cf. Cours chap. 5) - principe : Production = Productivité horaire * emploi * durée moyenne du travail il s agit de diminuer la durée du travail pour maintenir / augmenter l emploi à gains de Productivité donnés - application : loi Aubry 2000 - semaine de 35 heures - limites : - contraintes d organisation du travail - difficultés de mise en œuvre partout - risques de compensation de la baisse de la durée par l intensification du travail - hausse du coût du travail Création directe d emplois - aides à la création d emplois - ex. contrats d insertion - contrats emploi - solidarité «emplois jeunes» - TUC - etc. 2) L inflation (cf. manuel p. 214 sq.) a) Définition - inflation = hausse du niveau général des prix (la moyenne des prix - mesurée par un indice) - inflation = dépréciation monétaire - càd perte du pouvoir d achat de la monnaie sur les biens du pays NB - ne pas confondre avec dévaluation = baisse du prix d une monnaie en monnaie étrangère (taux de change) b) Phases d inflation (cf. D4 p. 215) - durant les 30 glorieuses : inflation rampante (taux d inflation compris entre 3 % et 5 % par an environ) - milieu années 70 / début années 80 : chocs pétroliers => inflation à 2 chiffres - depuis, politiques de désinflation => faible inflation (entre 1,5% et 2,5 %) risques de déflation (cf. D6 p. 217) c) Facteurs de l inflation Distinction classique - inflation par la demande par ex. forte hausse du pouvoir d achat induit dépenses qui tirent les prix vers le haut - inflation par les coûts par ex. hausse des coûts salariaux - hausse du coût de matières première ou de l énergie («cost push») Inflation et croissance de la masse monétaire - inflation et équation quantitative de la monnaie : M * V = P * T (cf. manuel 1 ère année chap. 13) - la croissance de la masse monétaire : - facteur déterminant de l inflation position monétariste - facteur simplement permissif de l inflation d) Effets de l inflation (cf. D5 p. 217) - effets de redistribution insidieux entre ceux dont les revenus ne suivent pas l inflation et ceux qui en profitent - incitation à l endettement parce que la dépréciation monétaire réduit la valeur réelle de la dette - d où, a contrario, en cas de désinflation, la priorité donnée au désendettement, au détriment de l investissement (cf. Cours chap. 6 effet de levier) - inflation supérieure à celle des pays concurrents pénalise la compétitivité extérieure - compromet rationalité du calcul économique à long terme
6 e) Politique de désinflation Buts : s intègre dans politique d offre Moyens : - politique monétaire restrictive - politique d équilibre budgétaire - freinage de la progression des salaires 3) Déséquilibres sociaux (cf. manuel p. 218 sq. & Cours chap. 4 redistribution annexes) a) Inégalités sociales b) Crise de l Etat providence ANNEXE