CONTRIBUTION CHAMBRE DE METIERS ET DE L ARTISANAT REGION D AQUITAINE SYNTHESE DES ELEMENTS DE CONJONCTURE REGIONALE ET NATIONALE AU 2EME SEMESTRE 2014 Avec un total de 70 152 entreprises au 31 12 2014 contre 68 585 au 31 12 2013, le stock des entreprises artisanales continue à progresser assez significativement en Aquitaine. La progression a été de 1567 entreprises en 2014 soit +2.3 % par rapport à 2013. Pour mémoire cette progression était presque 2 fois supérieure en 2013 + 3 053 entreprises soit 4.7 % par rapport à 2012. Si cette croissance du nombre d entreprises artisanales s inscrit à contre-courant des tendances économiques françaises elle traduit à la fois l effet de levier encore perceptible des auto entrepreneurs, mais aussi la croissance de certaines activités artisanales non traditionnelles tel que les services de nettoyage, soins esthétiques hors salon, réparation d ordinateurs... Par ailleurs ce solde annuel positif est toutefois à nuancer car on assiste à une dégradation assez significative du solde du 2 ème semestre 2014 et ce pour la 1 ère fois depuis 2009. SYNTHESE DES ELEMENTS DE CONJONCTURE REGIONALE (Contribution du réseau des Chambres de Métiers et de l Artisanat Région Aquitaine-Observatoire de l Artisanat Aquitain 31 décembre 2014). Le solde des mouvements enregistrés au 1er semestre 2014 fait apparaitre une légère amélioration rapport au 2 eme semestre 2012.Cette tendance provient essentiellement de la baisse des radiations (-101) et d une très légère progression des immatriculations (+24). Le poids des créations d entreprises sous le régime micro social reste significatif et continue à représenter sur 2013, 52.2 % du total des immatriculations. Si l on ne comptabilisait pas les auto-entrepreneurs le stock régional des entreprises se serait très légèrement érodé en 2014 par rapport à 2013. Analyse départementale Evolution des stocks départementaux 2ème semestre 2012 2 ème semestre 2013 2 ème semestre 2014 Dordogne 9 790 10 081 10 300 Gironde 26 896 28 565 29 427 Landes 7 964 8 315 8 473 Lot et Garonne 7 743 7 914 7 946 Pyrénées -Atlantiques 13 139 13 710 14 006 QUITAINE 65 532 68 585 70 152
L observation des stocks départementaux du 2ème semestre 2014 par rapport au 2ème semestre 2013 laisse apparaître un tassement de la progression régionale qui s établit 2.3 % contre + 4.7 (2013/2012).Au niveau départemental même si tous enregistrent des soldes positifs, il existe des variations significatives entre les départements.avec + 3% la Gironde enregistre une progression de son stock légèrement supérieure à la moyenne régionale, la Dordogne et les Pyrénées Atlantiques restent dans la moyenne régionale, les Landes avec + 1.9 % se situant légèrement et le Lot et Garonne nettement en retrait avec seulement + 0.4% de variation. Analyse sectorielle Nombre d'entreprises au 31/12/2014 Alimentation Production Bâtiment Services Totaux Poids Aquitain Dordogne 1296 1496 4704 2804 10 300 14.68 % Gironde 1924 3916 14029 9558 29 427 41.95 % Landes 977 1327 3527 2642 8 473 12.08 % Lot et Garonne 1034 1079 3462 2371 7 946 11.33 % Pyrénées-Atlantiques 1574 2269 5938 4225 14 006 19.96 % Total Aquitaine 6 805 10 087 31 660 21 600 70 152 100.00 % Poids Sectoriel 9.70 % 14.38 % 45.13 % 30.79 % 100.00 % Evolution sectorielle 2ème Semestre 2014-2ème Semestre 2013 01/7/2014 au 31/12 /2014 Alimentation Bâtiment Production Services Totaux Immatriculations 421 1473 465 1090 3449 Radiations 371 1711 420 1081 3583 Solde 50-238 45 9-134 01 /7/2013 au 31/12/2013 Alimentation Bâtiment Production Services Totaux Immatriculations 388 1786 473 1429 4076 Radiations 259 1303 326 911 2799 Solde 129 483 147 518 1277
Si l on compare les résultats du 2 eme semestre 2014 avec ceux du 2 eme semestre 2013, on note pour la 1 ère fois depuis 2009 un solde semestriel négatif lié essentiellement à la forte dégradation économique du secteur bâtiment.par ailleurs on observe un très faible solde positif du secteur des services. Les immatriculations baissent en moyenne de 15.4 % (- 24 % dans le secteur des services), seul le secteur de l alimentation voit une progression des immatriculations grâce aux activités de vente à emporter. Les radiations augmentent en moyenne de 28 % avec un pic de 43% dans le secteur alimentaire, le secteur du bâtiment enregistre pour sa part une augmentation de 31 % de ses radiations. Si l on examine l évolution des mouvements Aquitains depuis 2011 on constate à la fois une diminution régulière des immatriculations et une hausse soutenue des radiations. De ce fait les soldes s érodent assez nettement passant de + 3951 en 2011 à +1106 en 2014. Synthèse des éléments de conjoncture nationale L activité du secteur artisanal continue de baisser au cours du 3 ème trimestre 2014 (source enquête de conjoncture UPA + I+C). Il s agit du 10 ème trimestre consécutif de baisse, la tendance est également orientée à la baisse pour le 4 ème trimestre 2014. APPROCHE SECTORIELLE Bâtiment (Source Confédération Artisanale des Petites Entreprises du Bâtiment CAPEB, conjoncture 4 e T 2014) Le secteur du bâtiment enregistre un repli de -3 % au 4 ème trimestre, sur l année 2014 la CAPEB estime que le repli se situe à - 2 % contre -3 % l année précédente. Les activités de la construction neuve enregistrent -6.5% en volume par rapport au même trimestre de l année précédente. Sur l année ce repli est de -4.5% e, volume. Le secteur de l entretien rénovation baisse très légèrement à -1% au 4 ème trimestre, les mesures d encouragement fiscal annoncées (crédit d impôts, TVA à taux réduit ) devraient toutefois engendrer un effet de levier mais surtout à partir du 2 ème semestre 2015. La trésorerie continue à se dégrader, les délais de paiement des clients s allongent et les défauts de paiements augmentent. Le carnet de commande s est contracté en 2014 à 67 jours soit 7j de moins qu en 2013. La baisse du budget des collectivités territoriales à un effet de levier immédiat sur les entreprises artisanales dont les carnets de commandes se con tractent dangereusement. En 2014 on estime que l artisanat du bâtiment français aura perdu près de 12 000 emplois. Production Le secteur de l ameublement reste très poreux à l évolution des mises en chantier des logements neufs, secteur qui a chuté de 10% en 2014.Les activités artisanales de l ameublement n en finissent pas de traverser la crise et voient ainsi leur chiffre d affaire continuer à se contracter en 2014. Services Le secteur de la coiffure enregistre une baisse d activité sur le 2ème semestre 2014 et s inquiète également de la mise en place du compte pénibilité, mesure qu elle estime inadaptée pour des
entreprises qui emploient en moyenne 2.4 salariés. Inquiétude également de la concurrence portée par les auto-entrepreneurs dont le nombre ne cesse d augmenter et fragilise l activité des salons traditionnels de coiffure et d esthétique. Pour la Confédération Nationale des Professions de l Automobile (CNPA) le secteur de la réparation automobile très sensible ne connaît pas de rebond et poursuit sa lente érosion. Cette activité est très sensible à la contraction des dépenses des ménages et la reprise n est pas attendue à court terme. Cette tendance n est pas partagée par la Banque de France qui dans son enquête mensuelle Aquitaine du mois de décembre indique que les professionnels anticipent un léger mieux de l activité à court terme. Les taxis sont pour leur part vent debout contre la concurrence des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) et plus particulièrement contre les activités jugées déloyales et illégales de la société américaine UberPop. Alimentation Le chiffre d affaires des métiers de l alimentation a globalement reculé de 0.5 % au cours du 3ème trimestre 2014 et ce repli semble se confirmer pour le 4ème trimestre 2014.Le secteur de la boucherie semble avoir stabilisé son chiffre d affaires. EN CONCLUSION Avec un 11 ème trimestre consécutif de baisse d activité enregistré par les entreprises de proximité, les effets de la crise économique perdurent et on n entrevoit toujours pas le bout du tunnel. L enquête menée au 3 ème trimestre 2014 par l UPA montre une augmentation des difficultés avec un recul moyen de 2.5 % du chiffre d affaire de l artisanat, et une nouvelle dégradation de la trésorerie. Le bâtiment compte tenu de ses difficultés persistantes n est plus la traditionnelle locomotive de secteur artisanal et il est à craindre que la mise en place prochaine du compte personnel de pénibilité, la complexité et le coût de sa mise en œuvre, rajoute à la morosité ambiante. La CAPEB pour sa part s alarme du projet de hausse à 10 % du taux de TVA sur les travaux de rénovation énergétique au lieu des 5.5 % actuels. Si cette hausse était mise en pratique cela entrainerait une perte d au moins 10 000 emplois et constituerait un signal négatif pour les consommateurs. Il est urgent de stabiliser la politique fiscale en faveur du logement et de redonner confiance aux investisseurs afin de relancer ce secteur particulièrement fragilisé. L UPA s inquiète pour sa part des effets pervers du projet d extension des ouvertures dominicales qui détournera la consommation des centres villes et des villages vers les zones périphériques et rajoutera au fragile équilibre des commerces de proximité. La récente annonce de la création du Compte Personnel d Activité risque une nouvelle fois selon l UPA, de complexifier pour les artisans le traitement des tâches administratives. Ce projet contenu dans la loi Macron risque de détruire plus d emplois dans le petit commerce qu il n en créera dans les grandes surfaces.