1918 : l année de la victoire. Janvier 1918 : l issue incertaine de la guerre. Pour ce mois de janvier 2008, nous vous présentons une sélection de trente clichés réalisés par les opérateurs militaires en janvier 1918. Accompagnés de leur légende d origine, ces documents regroupés dans des ensembles thématiques sont complétés par des informations supplémentaires. Affaiblies par les échecs militaires de 1917 et le désengagement de la Russie dans la guerre, les armées française et britannique attendent, en ce mois de janvier 1918, la montée en ligne des renforts américains et des chars pour poursuivre la lutte contre l Allemagne. Malgré les victoires en Italie et au Proche-Orient, les armées alliées sont confrontées à l incertitude sur l issue du combat final qui doit se jouer sur le sol européen. Les dirigeants militaires et politiques alliés, séparés par de nombreuses divergences stratégiques, se réunissent à Versailles pour statuer sur la conduite des opérations. L hiver s installe, touchant combattants et civils. A Paris, les bombardements aériens ont repris, engendrant morts et destructions. Malgré les pénuries, hommes, femmes et enfants continuent de produire pour l effort national, mobilisés dans une guerre qui s installe dans sa quatrième année. - Le calme relatif des zones proches du front, entre évacuation et attente en Meurthe-et- Moselle, dans la Meuse et dans la Marne : - Photos n os 1 et 2 : Comme souvent, de nombreux édifices religieux sont endommagés par les bombardements, tels que les églises Saint-Sauveur d Hermonville (XII e siècle) et Notre-Dame de Chaudardes (XI e et XIII e siècles). 1 / Référence : SPA 18 CB 577 Marne, façade de l'église Saint-Sauveur d Hermonville. 10/01/1918, opérateur Bauche. 2 / Référence : SPA 18 CB 633 Aisne, l'intérieur de l'église Notre-Dame de Chaudardes. 10/01/1918, opérateur Bauche. 1
- Photo n 3 : Une première fois occupée en 1914, Pont-à-Mousson est évacuée en janvier 1918 par crainte d une nouvelle offensive allemande. Place Duroc, les habitants embarquent dans les camions à destination de l arrière. 3 / Référence : SPA 111 R 4116 Légende : Pont-à-Mousson, l évacuation. Le départ des vieillards. Les évacués prennent place dans les camions. Janvier 1918, opérateur Edmond Famechon. - Photos n os 4 et 5 : Depuis la fin de l offensive d août 1917, Verdun est devenue un endroit du front relativement calme, où de nombreuses personnes offrent leur temps pour les combattants. Infirmière, Mademoiselle de Baye participe, avec l abbé Noël, au travail de récupération et d identification des corps trouvés sur le champ de bataille de Verdun, dont les dépouilles gagnent l ossuaire provisoire installé près de la ferme de Thiaumont. En 1927, les dépouilles des soldats sont transférées vers l ossuaire de Douaumont, qui sera inauguré en 1932 par Albert Lebrun, président de la République. A la citadelle de Verdun, la vicomtesse Benoist d'azy, membre d une famille aristocratique de la Nièvre, est la marraine des poilus du fort de Douaumont. Elle participe à une tombola organisée au profit des soldats. 4 / Référence : SPA 63 L 3142D Devant Souville, Meuse, Mademoiselle de Baye rencontrant un poilu sur le champ de bataille. 30/01/1918, opérateur Albert Samama-Chikli. 5 / Référence : SPA 63 L 3130G Citadelle de Verdun, Meuse, la vicomtesse Benoist d'azy à une tombola des poilus au théâtre de la citadelle. Janvier 1918, opérateur Albert Samama-Chikli. 2
6 / Référence : SPA 63 L 3111D Bois des Corbeaux, Meuse, un coin de tranchée devant l entrée du tunnel de Gallwitz. 22/01/1918, opérateur Albert SamamaChikli. - Photos nos 6, 7 et 8 : Le front de Verdun demeure dans un calme relatif depuis la fin de l offensive d août 1917. Les corvées et l attente quotidiennes se succèdent. Situé sur la rive droite de Verdun, le tunnel de Gallwitz, du nom du chef de la Ve armée allemande, relie la côte de l Oie et le bois des Corbeaux. Lors de l offensive du 20 août 1917, les troupes du 7e RMT (régiment de marche de tirailleurs) rattachées à la division marocaine du général Daugan occupent le tunnel après un combat acharné. Dixsept officiers et 791 soldats allemands sont capturés lors de l opération. Les corvées quotidiennes se succèdent dans les secteurs des Chambrettes et du bois des Caurières, derniers terrains repris lors de l offensive française déclenchée le 15 décembre 1916. 7 / Référence : SPA 63 L 3113D Les Chambrettes, Meuse, fabrication de défenses. 22/01/1918, opérateur Albert Samama-Chikli 8 / Référence : SPA 63 L 3117D Bois des Caurières, Meuse, munitions allemandes. 22/01/1918, opérateur Albert Samama-Chikli - Photo n 9 : Situé à l est de Reims, Prosnes constitue un point majeur de la défense française dans la Marne. Lors de l offensive du Friedensturm du 15 juillet 1918, la ville est lourdement attaquée par les troupes allemandes qui tentent de percer le front de la 4e armée du général Gouraud. La 124e division d infanterie contient l attaque et arrive à stopper l avancée allemande au nord de la ville. En ce mois de janvier 1918, le secteur est relativement calme. 9 / Référence : SPA 60 E 2938. Poste de secours près de Prosnes, Marne. Janvier 1918, opérateur Amédée Eywinger. 3
- Les troupes américaines et les chars entrent en scène : 10 / Référence : SPA 110 R 4088 Ansauville, Meurthe-et-Moselle, soldats américains se ravitaillant avant de monter aux tranchées. 19/01/1918, opérateur Edmond Famechon. - Photos n os 10, 11 et 12 : Les soldats de la 1 st DIUS (division d'infanterie américaine Big Red One) occupent le secteur d'ansauville en Lorraine entre la fin du mois de décembre 1917 et le printemps 1918. Relevant les effectifs de la 1 re division marocaine, les Sammies sont confrontés à de nombreuses attaques aux gaz de combat. Leur vie quotidienne s organise autour des lieux de vie en commun tels que le foyer et la cuisine roulante. 11 / Référence : SPA 110 R 4091 Ansauville, Meurthe-et-Moselle, un cuisinier américain au travail. 19/01/1918, opérateur Edmond Famechon. 12 / Référence : SPA 110 R 4095 Ansauville, Meurthe-et-Moselle, un sapeur du 8e génie passe les consignes aux soldats américains. 19/01/1918, opérateur Edmond Famechon 13 / Référence : SPA 31 W 1686 Près de Châlons-sur-Marne, Marne, écoles des mitrailleuses. Mitrailleuse sur affût berceau dans un trou d obus camouflée. 29/01/1918, opérateur Jacques Ridel. - Photos n os 13, 14 et 15 : Sur le terrain de Mourmelon et de Mailly-le-Camp, l infanterie participe aux manœuvres associant les chars. Les Saint-Chamond de l AS 32 (artillerie spéciale) progressent dans les tranchées d exercice sous la protection des fantassins. Les équipes de mitrailleurs, armées de mitrailleuses Hotchkiss modèle 1914 montées sur affût-berceau utilisées par les troupes alpines, s exercent au tir depuis les trous de combat. 4
14 / Référence : SPA 31 W 1675 Mailly-le-Camp, Aube, travail d'instruction du capitaine Garcenot, tank passant une tranchée. 31/01/1918, opérateur Jacques Ridel 15 / Référence : SPA 31 W 1676 Mailly-le-Camp, Aube, travail d'instruction du capitaine Garcenot, tank passant une tranchée. 31/01/1918, opérateur Jacques Ridel - Les avancées des Alliés sur le front d Egypte et d Italie : 16 / Référence : SPA 13 OS 302 Port-Saïd, Egypte, le camp australien. Une boutique d un cireur de chaussures. Janvier 1918, opérateur Charles Winckelsen. - Photos n os 16, 17 et 18 : Sur les fronts extérieurs, la situation tourne en faveur des Alliés. Stationnées près du canal de Suez, les troupes de l ANZAC (Australian and New Zealand Army Corps) commandées par le général Allenby combattent les troupes turques. La Desert Mounted Division composée de brigades de cavalerie légère australienne et néo-zélandaise remportent, entre mars et octobre 1917, les victoires décisives de Gaza et de Bersheeba qui permettent aux Alliés d entrer en Palestine. Les opérateurs de la SPCA (Section photographique et cinématographique de l armée) sont présents en Egypte pour couvrir ces événements. En Italie, depuis la défaite de Caporetto en octobre 1917, l armée italienne, qui est épaulée par les troupes françaises et britanniques, parvient à combler les brèches entamées dans le front par les divisions de l armée Von Below. Occupé par les Autrichiens, le Monte-Tomba est repris le 30 décembre 1917 lors d une attaque française. 5
17 / Référence : SPA 13 OS 370 Port-Saïd, Egypte, la tente des opérateurs de la SPCA (Section photographique et cinématographique de l armée). Janvier 1918, opérateur Charles Winckelsen. 18 / Référence : SPA 30 BO 1569 Castelfranco, Vénétie, prisonniers faits au Monte- Tomba arrivant au camp. Janvier 1918, opérateur Maurice Boulay. - L arrière et le front politique : - Photo n 19 : A Paris, le général Grossetti, héros de la première bataille de l Yser de 1914, meurt le 7 janvier 1918 après son évacuation du front d Orient, où il commandait l armée française. 19 / Référence : SPA 245 M 4798 Paris, enterrement du général Grossetti. Le cercueil sur la prolonge d'artillerie. 11/01/1918, opérateur Albert Moreau. - Photos n os 20, 21, 22 : dans les usines de la région parisienne, des hommes, des femmes et des enfants continuent de produire pour l effort national à l instar d une tannerie de Bagneux. 20 / Référence : SPA 248 M 4811 Bagneux, Hauts-de-Seine, 36 rue d'orléans, tannerie et usine des cuirs Aboucaya. Mise en fosses des cuirs. 28/01/1918, opérateur Albert Moreau. 6
21 / Référence : SPA 248 M 4814 Bagneux, Hauts-de-Seine, 36 rue d'orléans, tannerie et usine des cuirs Aboucaya. Machine à poncer. 28/01/1918, opérateur Albert Moreau. 22 / Référence : SPA 248 M 4817 Bagneux, Hauts-de-Seine, 36 rue d'orléans, tannerie et usine des cuirs Aboucaya. Une salle de vernisseurs. 28/01/1918, opérateur Albert Moreau. - Photo n 23 : le général Sarrail, désavoué par Georges Clemenceau, est de retour à Paris après avoir été commandant de l armée d Orient en 1915, puis chef des armées alliées en Orient entre décembre 1916 et décembre 1917. 23 / Référence : SPA 243 M 4790 Paris, gare d'orsay, l'arrivée du général Sarrail. 07/01/1918, opérateur Albert Moreau. - Photos nos 24, 25 : sur le Champ-de-Mars à Paris, de longues files de véhicules sont alignées pour être vendues aux enchères au profit de la défense nationale. 24 / Référence : SPA 242 M 4783 Paris, Champ-de-Mars, vente de voitures automobiles réformées. Motocyclettes. 07/01/1918, opérateur Albert Moreau. 25 / Référence : SPA 242 M 4782 Paris, Champ-de-Mars, vente de voitures automobiles réformées. Camions et voitures de livraison. 07/01/1918, opérateur Albert Moreau. 7
- Photos n os 26, 27 : Paris subit une nouvelle vague de bombardements aériens. Un raid est effectué par des appareils allemands dans la nuit du 30 au 31 janvier 1918, provoquant la mort de 49 personnes et blessant 206 autres. Un appareil Voisin du CRP (camp retranché de Paris) s'est écrasé sur la place de la Concorde, alors que la police surveille les ruines des immeubles touchés par les bombes. 26 / Référence : SPA 253 M 4848 Paris, dommages causés par les avions sur Paris dans la nuit du 30 au 31 janvier. Avion français ayant atterri place de la Concorde. 31/01/1918, opérateur Albert Moreau. 27 / Référence : SPA 253 M 4847 Paris, dommages causés par les avions sur Paris dans la nuit du 30 au 31 janvier. Rue Curial. 31/01/1918, opérateur Albert Moreau. - Photo n 28 : Au chenil militaire du Jardin d Acclimatation, des chiens de guerre équipés de harnais de transport sont préparés pour servir au front. A l aide de sacoches accrochées à leur harnais, ces chiens peuvent acheminer vivres et munitions aux positions isolées. 28 / Référence : SPA 244 M 4794 Paris, Jardin d'acclimatation. Chenil militaire, harnachements. Les harnais sur les chiens. 08/01/1918, opérateur Albert Moreau. 8
- Photo n os 29 et 30 : A l hôtel Trianon Palace à Versailles, le Conseil supérieur de guerre interallié réunit les commandants et les dirigeants politiques de l'entente. Le président du Conseil Georges Clemenceau, le général Weygand représentant de l'armée française auprès du Conseil et futur adjoint de Foch, ainsi que le général Pétain, commandant de l armée française, participent à la conférence. Ils passent en revue la garde d honneur composée de soldats du 26 e BCP (bataillon de chasseurs à pied). 29 / Référence : SPA 252 M 4833 Versailles, Trianon Palace, Conseil supérieur interallié. M. Clemenceau et le général Weygand. 30/01/1918, opérateur Albert Moreau. 30 / Référence : SPA 252 M 4840 Versailles, Trianon Palace, Conseil supérieur interallié. M. Clemenceau et le général Pétain passent devant la compagnie d'honneur. 30/01/1918, opérateur Albert Moreau. Aspirant David SBRAVA Documentaliste du fonds Première Guerre mondiale Retrouvez les collections photographiques et cinématographiques de l armée au sein de la Médiathèque de la Défense accessible depuis notre site Internet www.ecpad.fr. 9