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J. Wells Dixon Center for constitutional rights 666 broadway, seventh floor New York, ny 10012 Maître Dixon, Je vous envoie ci-joint le récit REDACTED C est un court récit dans lequel je n ai pas mentionné la brutalité, le mauvais traitement et les problèmes de santé me concernant et concernant les autres prisonniers, «les privilèges» et «les articles de confort» etc. REDACTED Bonne réception, et je vous adresse mes salutations les plus cordiales à vous et à toute l équipe. Djamel AMEZIANE P.S. J aimerai attirer l attention sur un point concernant cette prison (camp 6). A m a connaissance ce genre de prison est destiné aux peines d emprisonnent de quelques mois seulement ou à la limite un an, en plus les prisonniers sont sensés mener une vie collective, alors que nous, nous y sommes depuis plus d un an et cela peut s étendre à plusieurs années en plus et surtout que nous y menons une vie isolée dans des cachots. [ ] de coté et me radosse au [ ] et me replonge dans mes pensées sombres. On cogne de nouveau à la porte et deux gardes réclament les déchets (trash), ils me demandent, de reculer derrière la ligne noire, ouvrent la trape et me crient d avancer, prennent le plat et vérifient si tout a été retourné surtout la petite cuillère en plastique. Un jour j étais très malade au point que je ne pouvais pas me tenir debout pour quelques secondes, assis prêt de la porte, deux guardes sont venus m apporter mon plat, ils ont cogné à la porte et m ont crié de me lever et de me mettre derrière la ligne noire, je leur ai dit que je suis très malade et que je ne peux pas me lever et que ma main peut atteindre la trape de la porte et de prendre le plat, ils m ont crié que c est le réglement, tu doit obéir sinon tu n aura pas ton plat, j ai tenté alors de me lever, ma tête c est mise à tourner, mes jambes se sont derobées sous moi et je me suis écroulé par terre, les gardes sont repartis sans me donner à manger, me laissant ainsi sans nourriture, ni médicaments haletant par terre en se rappelant des images que j ai vu il y a quelques années dans le médias de soldats américains, en Afghanistan et en d autres pays qui remettent des vivres aux populations

avec des sourires aux lèvres, des soldat qui ébourifient de leur mains les cheveux des enfants en un geste d affection, des déclarations de responsables politiques et militaires que leur entrée dans ces pays est d installer la justice et défendre les droits de l homme, des déclarations, des slogans et des images qui repassent dans ma tête en me demandant s il existe une ombre de vérité en eux. «Je reprends à arpenter ma tombe en trainant les pas, la tête baissée pendant des heures interminables, n entendant que parfois les bruits des portes qui se referment, les rires des guardes au rez-de-chaussée ou des bribes de leur conversation, ou bien l appelle d un prisonnier un autre sous la porte mais que l écho de l espace vide du bloc déforme et rend incompréhensible, des prisonniers dont le nombre n atteint pas la douzaine dans ce bloc alors que [?] la plupart des cachots sont vides, je traine toujours le pas en me demandant et en essayant d imaginer à quoi ressemble la vie à l extérieur; à quoi ressemble un arbre; à quoi ressemble l herbe; à quoi ressemble un animal, des choses dont je me rappelle les noms mais dont la forme reste un souvenir vague, je m assieds sur le lit, les coudes sur les genoux, la tête appuyée sur les mains, les yeux fermés essayant encore d imaginer à quoi ressemble la vie à l extérieur de ce cimetière souterrain, je m allonger sur le lit et me couvre d une couverture sur mes pieds et mes mains commencent à geler à cause de l air froid pénétrant par la bouche de climatisation centrale de jour comme de nuit, un froid pénétrant dans les os, «une journée interminable, un ennui tuant, une solitude déprimante, un isolement total, des jours qui se suivent et se ressemblent.» Il est cinq heures et demi du soir, la porte principale de bloc s ouvre, un cri de soulagement s élève, l équipe des gardes de nuit est arrivée prendre la relève et celle du jour peut finalement quitter. Une nouvelle nuit commence à la prison du camp six de la bai de Guantánamo. Alors que dans le monde des vivants, le levé et le couché du soleil marque le début du jour et le début de la nuit, dans ce cimetière souterrain des mortvivants, le jour et la nuit sont annoncés par le cri de soulagement des gardes. À quelques milliers de kilomètres d ici, au Nord et toujours sur le côte Est, la statu de la Liberté. Liberté, qui autrefois a combattu pour le droit et la dignité humaine. La statu de la Liberté qui, dressée depuis des décennies, la tête haute en lançant un regard de fierté au monde à l autre côté de l Atlantique, ne supportant plus de garder la tête haute et ne pouvant pas la baisser de honte, porte maintenant un regard d une envie ardente de retourner au bercail. Djamel AMEZIANE