Promotion du jardinage au naturel et du «0 phyto» auprès des particuliers et professionnels

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Transcription:

Promotion du jardinage au naturel et du «0 phyto» auprès des particuliers et professionnels DESCRIPTION DE L ACTION Il ne s agit pas d une seule action en tant que telle, mais d un ensemble de moyens à mettre en œuvre pour développer la pratique du jardinage au naturel et l arrêt des phytosanitaires auprès des particuliers et professionnels. Il s agit essentiellement de développer des outils de communication et de sensibilisation ainsi que d accompagner les dispositifs de formation des particuliers et professionnels, à l image de l importante campagne de communication et de formation de la communauté urbaine de Strasbourg (E2). L ESSENTIEL Intérêt Elle s articule fortement avec une démarche interne d exemplarité sur le 0 phyto, en facilitant son acceptation par le grand public. Elle participe aussi aux démarches territoriales de protection de la biodiversité et améliore la qualité de l eau. Facilité de mise en œuvre Il s agit essentiellement de mener des actions de communication et de sensibilisation sur les bonnes pratiques. Il faut aussi développer des formations avec des partenaires. Moyens nécessaires Selon la diversité des actions (stands, animations, campagne de communication ), les moyens techniques, humains et financiers peuvent être très variables. Une part importante des moyens financiers peut provenir d aides des agences de l eau qui sont des partenaires inévitables. R4- Prévention qualitative - Réduction des déchets dangereux 10/2012 1/6

INTERÊT DE L ACTION L utilisation d engrais et de pesticides est problématique aussi bien pour des questions de santé publique que pour des questions de protection de l environnement. Il s agit de produits dangereux, spécifiques, qui sont souvent sur-dosés et mal utilisés par les jardiniers amateurs notamment, puisque seulement 32 % estiment que ces produits sont dangereux 1. Leur utilisation est source de pollution des eaux souterraines et superficielles, affecte la qualité de l air et réduit la fertilité des sols. Informer et accompagner les utilisateurs de ces produits vers un entretien plus naturel des espaces verts permet d améliorer la qualité des eaux et celle des sols et limite la toxicité des déchets. Elle s inscrit donc parfaitement dans une démarche de prévention qualitative. De plus, ce travail participe d une démarche plus générale de protection et de développement de la biodiversité du territoire. Enfin, en faisant adopter ces nouvelles pratiques aux habitants, la collectivité profitera d un plus grand soutien pour sa propre démarche de gestion différenciée et d arrêt des phytosanitaires, souvent génératrice de plaintes face au développement d herbes dites «mauvaises». 1 Source étude Jardivert 2010 pour le compte du ministère du Développement durable : étude comportementale sur les jardiniers amateurs face à l usage des produits phytosanitaires R4- Prévention qualitative - Réduction des déchets dangereux 10/2012 2/6

RECOMMANDATIONS ET POINTS CLÉS pour la réussite de l action Commencer par l éco-exemplarité de la collectivité Une démarche de sensibilisation des habitants et des gestionnaires d espaces verts au jardinage au naturel et à l arrêt des produits phytosanitaires doit s appuyer avant tout sur une démarche similaire déjà initiée au sein de la collectivité porteuse du programme et/ou des collectivités adhérentes. En effet, il s agit d une démarche qui peut rencontrer de nombreuses réticences en modifiant fortement les habitudes et les perceptions des acteurs (la présence d adventices ou l absence de tontes étant souvent assimilées à un manque d entretien). À ce titre, l exemplarité pourra doublement jouer son rôle : en accompagnant son personnel et celui des collectivités adhérentes, le porteur de projet pourra développer une expérience sur les principaux freins et leviers, sur les appréhensions et les difficultés à appliquer le jardinage au naturel ce qui viendra enrichir et légitimer son accompagnement des acteurs privés, ces derniers étant aussi d autant plus enclin à s impliquer ; en communiquant sur sa propre démarche, la collectivité pourra mutualiser les moyens de communication pour faire à la fois accepter la nouvelle gestion de ses espaces verts et pour accompagner ses habitants à adopter ces nouvelles pratiques. C est exactement ainsi que la communauté urbaine de Strasbourg a procédé (E2) : se fixant comme objectif l arrêt des produits phytosanitaires sur la communauté et sur la ville en trois ans, elle a initié une campagne de communication progressive allant de l explication de la démarche et de son intérêt à une campagne de valorisation des «herbes folles» et du retour de la nature dans la ville. R4- Prévention qualitative - Réduction des déchets dangereux 10/2012 3/6

Penser aux différents publics Les professionnels Une telle démarche ne doit évidemment pas se limiter aux jardiniers amateurs, mais cibler également les professionnels et les gestionnaires d espaces verts, aussi bien en tant que cible qu en tant que relais. Par exemple, la formation du personnel des enseignes de jardinage permet de former des relais des bonnes pratiques de prévention aux jardiniers professionnels ou amateurs. De plus, la sensibilisation des gestionnaires d espaces privés permettra également d amplifier l action, par exemple à travers un guide et une charte des bonnes pratiques ou des sessions de formation (E2). Le grand public Pour sensibiliser le grand public, outre les campagnes de communication en tant que tel, la collectivité aura intérêt à multiplier les formations ainsi que les stands de sensibilisation, avec l appui de partenaires et relais qui réalisent déjà ce genre d action (voir compétences et partenaires ci-dessous). Il est aussi important de savoir innover. Par exemple, le Calitom (E3) fait réaliser des broyages gratuits chez les particuliers à condition que ceux-ci invitent leurs voisins et amis à participer à la session de broyage, accompagnée d une formation à l utilisation du broyat et du jardinage au naturel. De façon générale, il sera possible de faire du lien entre les actions sur le compostage et le jardinage au naturel (par exemple en remettant un guide au jardinage au naturel en même temps que le composteur). Les scolaires Des animations pourront être développées auprès des scolaires. La CUS a développé un kit pédagogique autour des «herbes folles» et le Calitom, en partenariat avec plusieurs acteurs locaux, a mis en place plusieurs animations scolaires dont une sur le jardinage au naturel. R4- Prévention qualitative - Réduction des déchets dangereux 10/2012 4/6

Identifier les compétences et les partenaires Cette démarche nécessite des compétences en matière de communication et des compétences techniques fortes sur les alternatives aux pesticides. D où l intérêt d une démarche d exemplarité interne qui assurera à la collectivité l appropriation de ces compétences et discours en amont de la démarche. Cela sous-entend également qu il peut être préférable, selon les collectivités, de faire appel à des prestataires et partenaires pour ces compétences. La CUS a par exemple passé un marché de communication de plus de 210 000. En matière de compétences techniques, de nombreux acteurs pourront apporter leur expertise : associations de protection de l eau ou de l environnement, associations de jardiniers (comme Jardiniers de France), la Fredon (fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles), FNE (France nature environnement) Ces acteurs ont généralement déjà de nombreux documents et ressources diffusables au grand public, ainsi que des animations ou actions de sensibilisation/formation. Surtout, pour toutes les actions en lien avec les produits phytosanitaires, les agences de l eau sont des acteurs incontournables pouvant financer une grande partie des actions prévues. Pour la CUS, 70 % du marché de communication (210 000 ) a été financé par l agence de l eau Rhin-Meuse. Enfin, pour diffuser l information, initier les sensibilisation et éventuellement tester certaines actions, les comités de quartiers et les jardins familiaux seront des acteurs à mobiliser : les premiers faciliteront l acceptation des nouvelles pratiques de la collectivité en la relayant auprès des habitants, les seconds pourront être des «ateliers de démonstration» des bonnes pratiques, par exemple. R4- Prévention qualitative - Réduction des déchets dangereux 10/2012 5/6

Suivi et évaluation Contrairement à l action au sein des collectivités, où le suivi et l évaluation peuvent être relativement simples (suivi des quantités utilisées de produits phytosanitaires), il peut être plus difficile de se fixer des objectifs chiffrés sur le développement du jardinage au naturel par les acteurs privés et de les mesurer. Il s agit essentiellement d un suivi par enquête sur les pratiques et perceptions. Celle-ci peut-être réalisée par un département (c est le cas avec le baromètre des pratiques du CG de la Charente qu utilise le Calitom) ou bien directement par la collectivité (voir boîte à outil sur les enquêtes sur Optigede). Idéalement, l enquête s attachera à mesurer le taux d utilisation des engrais et produits phytosanitaires par les particuliers, mais un premier objectif et indicateur peut porter sur l adoption des bonnes pratiques sur les jardins familiaux lorsqu ils existent. Un autre indicateur peut porter sur le suivi du nombre de plaintes recensées face à la nouvelle gestion des espaces verts de la collectivité, qui traduit une meilleure acceptation des pratiques naturelles et qui peut indirectement être liée à un développement des bonnes pratiques. La collectivité aura aussi intérêt à se fixer des objectifs en nombre de formations et de participants. Enfin, le suivi de l appropriation des bonnes pratiques par les gestionnaires d espaces verts sera d autant plus facilité qu il existera une charte d engagement on l institutionnalisation d un groupe de travail dédié. RETOURS D EXPÉRIENCE E2 : Extension de la démarche 0 phyto de la CUS auprès des habitants et professionnels. Pour accompagner son action interne de 0 phyto, la CUS a passé un marché de communication de 210 000 et développé des partenariats visant à développer les bonnes pratiques auprès des habitants (information, formation). Elle fournit également aux gestionnaires d espaces verts de son territoire des outils pour améliorer leurs pratiques. E3 : Démarche globale de réduction des déchets dangereux du Calitom. Le Calitom s est engagé sur une démarche globale de prévention qualitative, dont des animations et stands en déchèterie sur le jardinage au naturel, lors des remises des composteurs aux habitants. R4- Prévention qualitative - Réduction des déchets dangereux 10/2012 6/6