EPIDEMIOLOGIE SPECIFICITES CLINIQUES SPECIFICITES THERAPEUTIQUES PREVENTION

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Transcription:

EPIDEMIOLOGIE SPECIFICITES CLINIQUES SPECIFICITES THERAPEUTIQUES PREVENTION

Mondiale France PACA

ECHELLE MONDIALE 2008 33,4 millions d'individus infectés par le VIH 2,7 millions de nouvelles infections Dont 48 % sont des femmes (60 % en afrique sub saharienne) 2 millions de décès par SIDA Le SIDA est la principale cause de décès des femmes en âge de procréer

EN FRANCE Nombre de personnes estimé vivant avec le VIH 150 000 personnes 1/3 de ces personnes sont des femmes 7000 nouvelles contaminations en 2008 Dans la tranche des 20/29 ans, 53 % sont des femmes Nouvelles contaminations : Large représentation des personnes originaires d'afrique sub saharienne

Incidence du VIH en France : nombre de nouveaux cas par an

PACA

Répartition modes de contamination en PACA de janvier 2003 à juin 2009 0.7% 4.6% 50.3% 44.4%

Découvertes de séropositivité par âge et sexe de janvier 2003 à juin 2009 32% 26.2% 20.5% 19.6% 1.7%

Morbidités liées au VIH Evolution de l infection par le VIH Co infection VHC-VHB Dysfonctionnement ovarien

Morbidités liées au VIH Symptomatologie identique de la primo-infection Augmentation des pneumopathies bactériennes Lésions orales et notamment candidosiques plus fréquentes Infection liée à HPV : dysplasie cervicale et cancer du col utérin Pour les infections opportunistes : Incidence plus faible de la maladie de Kaposi mais formes plus sévères. Réponse au traitement et Pronostic identiques

EVOLUTION INFECTION PAR LE VIH

EVOLUTION INFECTION PAR LE VIH

EVOLUTION INFECTION PAR LE VIH Charge virale + basse (-0,4 log) (cohorte SEROCO) Lc CD4 + élevés (80 à 100/mm3) (cohorte SEROCO) Absence de différence liée au sexe pour la réponse au traitement antirétroviral Causes DC différentes?

DYSFONCTIONNEMENT OVARIEN Augmentation de la fréquence du syndrome pré-menstruel Aménorrhée et cycles supérieurs à 6 semaines plus fréquents en parallèle avec la baisse des Lc CD4 Cycles anovulatoires plus fréquents d autant plus souvent que les lymphocytes CD4 sont bas Anomalies pituitaires ou des fonctions gonadiques relatives au VIH ou à la dysimmunité? Etude strasbourgeoise : évaluation de la fonction ovarienne chez 82 patientes candidates à l AMP 4 marqueurs : FSH, inhibine B, Hormone antimullérienne, comptage des follicules antraux 85% au moins 1 marqueur altéré, 100% chez > 40 ans Anomalies dès 30 ans et quelque soit stade, CD4, ARV FERTILITE PLUS BASSE, MENOPAUSE PRECOCE?

DYSFONCTIONNEMENT OVARIEN La ménopause chez les femmes infectées par le VIH 2005 :Age de la ménopause des femmes de la cohorte ANRS CO04 de 50 ans vs 51 ans dans la population générale Données de la littérature : tendance à une ménopause précoce (47 ans) souvent liée à une toxicomanie active ou récente, plus marquée si les LC CD4 sont bas Indication du THS: identique aux femmes VIH- : en cas de troubles sévères ou perçus comme très gênants en l absence de CI métabolique ou CV

Tolérance Interactions Pharmacocinétique Observance Grossesse

ANTIRETROVIRAUX NUC Combivir Trizivir Kivexa Retrovir Ziagen Epivir Hivid Emtriva Videx Zerit Viread Truvada NNUC Viramune Sustiva Rescriptor Intelence Anti fusion Fuzeon Anti-CCR5 Celsentri Anti intégrase Isentress IP Agenerase Crixivan Viracept Fortovase Invirase Telzir Norvir Kaletra Reyataz Aptivus Prézista

TOLERANCE AUGMENTATION DU RISQUE DE RASH SOUS NEVIRAPINE : Risque x 7 chez la femme Recommandations : pas d initiation chez femme adulte avec plus de 250 CD4 (augmentation du risque d hépatite) versus 400 CD4 chez l homme adulte. ACIDOSE LACTIQUE : elle est plus fréquente chez les femmes Registre FDA : 83 % sont des femmes et taux de DC élevé : 80% Liée à l association d4t, ddi

TOLERANCE OSTEOPOROSE : Fosivir : Résultats préliminaires Sur 601 patients screenés, âge médian : hommes 46.3 ans, femmes 40.1 ans 13.5% hommes ostéoporose versus 1.7 % femmes 49 % hommes ostéopénie versus 29 % des femmes LIPODYSTROPHIE : Résultats contradictoires Etude MaxCmin 1 : Lipodystrophie plus fréquente chez les femmes avec une augmentation de accumulation de graisse Etude FRAM : Lipoatrophie périphérique plus fréquente chez femmes infectées et hypertrophie centrale équivalente.

INTERACTIONS Contraception orale :Baisse de l utilisation du préservatif? o Oestroprogestatifs: Indication limitée par les troubles lipidiques (cholestérol total<2,5 g/l et triglycérides>2g/l) Interaction médicamenteuse : Diminution de la concentration d OP : Baisse du taux d ethinyloestradiol en cas d association avec ritonavir, nelfinavir, lopinavir, névirapine Augmentation du taux d ethinyloestradiol majorant le risque thrombo-embolique en cas d association avec efavirenz, indinavir, atazanavir, fosamprénavir A EVITER o Progestatifs Indiqué en cas de CI métabolique ou vasculaire aux oestrogènes Interaction médicamenteuse : Baisse de la concentration des progestatifs en cas d association ARV

INTERACTIONS Contraception d urgence Baisse possible de l efficacité du lévonorgestrel (NORLEVO) en cas d association avec efavirenz, nevirapine et ritonavir? A EVITER Privilégier les pilules oestroprogestatives à 100 µg d ethinyloestradiol (STEDIRIL 2 cpx 2 ou TETRAGYNON à 12 h d intervalle)

Les autres modes de contraception Préservatif masculin: Taux d échec de 14 % en pratique courante Préservatif féminin: Taux d échec de 12 à 22 % en pratique courante Cher et peu accessible Spermicides: Contre indiqué pour deux raisons : Efficacité contraceptive modérée Induit des ulcérations génitales en cas d utilisation prolongée ou à forte concentration DIU: 1 seule CI : infection génitale haute Stérilisation tubaire : Méthode contraceptive autorisée depuis la loi du 4 juillet 2001

PHARMACOCINETIQUE Raisons : o Différence dans la répartition des graisses : Diminution du volume de distribution? o Diminution de la clairance chez les femmes? o Pgp : Deux fois plus exprimée dans le foie chez la femme, concentrations intra cellulaires plus élevées? o Peu de femmes dans les études DONC Peu de données Faits: o SQV : Concentrations plus élevées chez les femmes o Névirapine et Efavirenz : Concentrations plus élevées o Concentrations plus élevées d AZT et de 3TC o TPV : mêmes concentrations hommes vs femmes mais volontaire sain

OBSERVANCE Initiative Pratique Pour l Observance Thérapeutique dans le SIDA = IPPOTHES 1 enquête en 1999: femmes moins observantes que les hommes 2 enquête en 2002 : 668 femmes Age moyen : 39 ans, 58 % vivent seules, 66% ont au moins 1 enfant (moyenne 2), 42% sont d origine étrangère. 72% sont sous trithérapie, 50% connaissent leur taux de CD4 et 24% sont au stade C, 28% co-infectées, 48% se plaignent de lipodystrophie. Précarité : 5% femmes n'ont de logement, 11% ne font qu'un repas par jour, 36% ont des revenus < 534 euros, 13% n'ont aucun diplôme, 52% ne travaillent pas.

OBSERVANCE RESULTATS IPPOTHES 2 : Les femmes sous traitement sont plus souvent dans des situations de précarité que la population générale française L'existence d'un facteur de précarité augmente le risque de non-observance Les femmes observantes sont plus âgées que les nonobservantes La situation maritale, la nationalité française, la date d'arrivée en France, savoir lire ou parler le français, le niveau d'études n'ont pas de lien avec l'observance

GROSSESSE Prévention de la Transmission Materno Fœtale : 20-30 % spontanée France : 2% Trithérapie antirétrovirale : 2 NUC +1 IP Objectif : Charge virale indétectable en fin de grossesse Début au 2 trimestre

GROSSESSE Choix des molécules CI : SUSTIVA (efavirenz) et Association ZERIT-VIDEX (d4t-ddi) A éviter : Ziagen, Viramune, Viread, Reyataz Recommandée : Combivir + Invirase norvir ou Combivir + Kaletra Suivi infection par le VIH au cours de la grossesse Mensuel : CD4/CD8 - Charge virale et bilan mensuel Début de la grossesse : etude des résistances 24 SA : Glycémie post charge, dépistage diabète

Vulnérabilité des femmes EPIDEMIOLOGIQUE : Afrique : les femmes de 15-24 ans ont un risque x 3 d'infection par le VIH par rapport aux hommes de la même tranche d'âge PRECARITE CONTAMINATION : Rapport vaginal : risque 0,1% Femme : risque 0,15% Homme : risque 0,09% Rapport anal : risque 0,1% Passif : risque 0,5 3 % Actif : risque 0,1 0,18 %

LES GRANDS AXES Préservatifs féminins et masculins ACCES AUX TRAITEMENTS ANTIRETROVIRAUX Lutte contre la précarité Prévention dans les groupes marginalisés Lutte contre les IST Prophylaxie post exposition Vaccinations?