Quel est le coût de production marginal de mes derniers litres de lait?

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Transcription:

Pays de la Loire Quel est le coût de production marginal de mes derniers litres de lait? - Depuis 2007, le prix du lait est devenu très volatil avec des écarts entre deux années successives pouvant aller jusqu à 60 /1 000 l. A l échelle mensuelle, les écarts entre les mois d une même année peuvent atteindre les 100 /1 000 l. - En fonction des débouchés et de leurs politiques internes, certaines entreprises de collecte offrent la possibilité de produire des volumes supplémentaires avec des modalités de fixation des prix qui leur sont propres. - Les éleveurs sont souvent confrontés à la question de l intérêt de produire ces volumes de lait supplémentaires et du coût de production marginal de ce lait. Les éleveurs peuvent aussi se poser la question de produire ou pas tout leur contrat : est-ce que mes derniers litres ne me coûtent pas plus cher que le prix auquel je les vends? Tableau 1 : Positionnement des différents groupes laitiers des Pays de la Loire Statut Groupe Ingrédients laitiers PGC dominants Affectation Vol et prix B Alloc fin campagne Eurial x x A B Mensuel sauf mois d été oui Coop Terrena x x A B En fin de campagne oui Sodiaal x x A B Mensuel sauf mois d été oui Savencia (Bongrain) x A Privé Lactalis x A non St Père x A non Bel A Supplément payé à 90 % du A UNE DEMARCHE EN 4 ETAPES Ce document propose une méthode de réflexion en 4 étapes : 1 - Analyse de la situation initiale : l intérêt économique des leviers activés dépend de la maîtrise de la situation initiale (efficacité de la ration, lait produit par les animaux, types d animaux concernés, ) qu il faut appréhender dès le départ. 2 - Identification des leviers activables : il s agit des leviers alimentaires, de conduite de troupeau voire de pratiques de traites. 3 - Estimer les impacts : analyse des impacts de chaque solution, leur coût marginal. 4 - Questionnements complémentaires (quantité de travail, fourrages disponibles, qualité du lait, ). ILLUSTRATION DE LA DEMARCHE A L ECHELLE D UN ELEVAGE La deuxième partie de ce document illustre cette démarche en s appuyant sur l exemple d une exploitation laitière + cultures avec 550 000 l de lait produits par 68 VL (8 100 l/vl)

ÉTAPE 1 : ANALYSE DE LA SITUATION ACTUELLE Il s agit là de faire le point sur la situation actuelle en termes de production par VL, d efficacité alimentaire, de coût de concentré. De cette efficacité dépend l intérêt économique des leviers activés. - Volume de lait pouvant être produit sur l ensemble de la campagne : 550 000 l - Volume de lait supplémentaire à produire cette année, sur les 6 derniers mois : 50 000 l au prix de : 250 /1 000 l. Quelle est l efficacité de la ration actuelle? Tableau 2 : Ration actuelle Ensilage maïs (kg MS) 13 Correcteur (kg brut) 4 Energie (kg brut) Concentré de production Quantité ingérée (kg MS) 21 Lait produit (l/vl/j) 28 PDIE/UFL (g) 100 Coût concentré des vaches laitières ( /1 000 l) 60 Efficacité des concentrés (g/l) 150 Lait (l/kg de MS) 1,3 Figure 1 Comparaisons aux repères Ai-je intérêt à revoir le rationnement de mes animaux? Dans certaines situations, l analyse des pratiques actuelles peut mettre en évidence un coût de concentré élevé ou une faible efficacité alimentaire. Dans ce cas, un ajustement des pratiques est souhaitable avant toute décision d accélérer ou de décélérer en terme de production de lait. ÉTAPE 2 : QUELS LEVIERS JE COMPTE ACTIVER? Pour accélérer la production Pour décélérer J augmente la productivité des VL Plus de concentré de production Je baisse la productivité des VL Moins de concentré de production Plus de concentré azoté Moins de concentré azoté Je joue sur les effectifs animaux Je garde des VL qui auraient pu être vendues en lait Je joue sur les effectifs animaux Je vends des VL en lait Je repousse des réformes Je vends des réformes J achète des amouillantes Je vends des amouillantes Autres :... Autres :... ÉTAPE 3 : SITUATION DE L ÉLEVAGE SUR D AUTRES CRITÈRES Ai-je la place pour loger plus d animaux? Ma trésorerie permet-elle de retarder les réformes ou garder des vaches en lait? Y a-t-il un risque de dégradation de la qualité du lait? Ai-je assez de fourrages? Quels impacts en termes de travail?. 2

ÉTAPE 4 : ESTIMATION DES IMPACTS SUR MON EXPLOITATION A) J augmente la densité protéique de 10 g de PDIE /UF de ma ration (soit + 1.0 kg soja ou + 1.5 kg colza) Tableau 3 : Hypothèses/impacts techniques Caractéristique de changement de ratio PDIE/UFL passage de : Lait/VL (l) TB (g/l) TP (g/l) Ingestion fourrages (kg MS/j/VL) 90 g vers 100 g de PDI/UF + 1,7-0,3 + 0,6-0,2 100 g vers 110 g de PDI/UF + 0,9-0,3 + 0,6-0,7 Tableau 4 : Nouvelle ration possible Ensilage maïs (kg MS) 12,3 Correcteur (kg brut) 5,5 Energie (kg brut) 0 Urée à 70 % (kg brut) - Quantité ingérée (kg MS) 22,0 Lait produit (l/vl/j) 28,9 PDIE/UFL (g) 110 Coût concentré ( /1 000 l) 75 Efficacité concentré (g/l) 190 Lait produit (l/kg de MS) 1,3 Impacts sur la production de lait 65 VL x 0,9 l x 180 j = +10 530 l soit 560 530 l de lait produits Tableau 5 : Impacts économiques estimés 18 t Conc. x 280 4 914 Maïs fourrage (0,7 ha x 500 /ha) 341 Frais élevages (5 /1 000 l) 53 Electricité (8 /1 000 l) 84 Ch. opé. céréales (0,7 ha x 460 /ha) 314 TB (0,3 g x 2,6 /1 000 l x 338) 263 TP : 0,6 g x 6,6 /1 000 l x 338 669 Cér. grain (0,7 ha x 70 q x 15 ) 717 Paille (0,7 ha x 4 t x 35 /t) 96 5 628 1 823 Impacts économiques estimés + 3 805 pour 65 VL x 0,9 l x 180 j = 10 530 litres Soit un coût marginal estimé de 361 /1 000 l. Variabilité du coût marginal avec le levier densité protéique de la ration : Sur des rations à dominante maïs ensilage, l apport de correcteur agit principalement sur la densité protéique de la ration. Les réponses en termes d ingestion, de lait et de taux sont bien documentées et relativement assurées. La variation de coût marginal sera principalement liée au prix du correcteur. Figure 2 Sensibilité du coût marginal du lait produit par augmentation de la densité protéique suivant le prix du correcteur (impact sur la base de l apport + 1,25 kg de correction 1/2 soja 1/2 colza) Sur l hiver prochain, dans la gamme de prix étudiés, il semble rentable d optimiser la ration à 100 g de PDI/UFL. Par contre, il est inutile de chercher à produire du lait en renforçant la densité protéique de la ration au-dessus de ce repère. B) J augmente la quantité du concentré de production Tableau 6 : Impacts d une augmentation d 1 kg de concentré sur une ration équilibrée Passage de : Lait/VL TB TP Ingestion fourrages (l) (g/l) (g/l) (kg MS/j/VL) + 1 kg de concentré + 0,8-0,2 + 0,1-0,6 3

Tableau 7 : Nouvelle ration possible Ensilage maïs (kg MS) 12,4 Correcteur (1/2 soja, 1/2 colza) 4,0 Energie (kg brut) 0 Conc. prod. (kg brut) 1,0 Quantité ingérée (kg MS) 21,6 Lait produit (l/vl/j) 28,8 PDIE/UFL (g) 100 Efficacité concentré (g/l) 173 Lait (l vendu/kg de MS) 1,3 Tableau 8 : Impacts économiques estimés 12 t Conc. x 280 3 427 0,6 ha maïs x 500 306 Frais élevages (5 /1 000 l) 49 Electricité (8 /1 000 l) 29 Ch. opé. céréales (0,6 ha x 460 /ha) 282 TB : - 0,2 g x 2,6 /1 000 l x 352 183 TP : 0,1 g x 6,6 /1 000 l x 352 233 0,6 ha céréales x 70 q x 15 643 0,6 ha x 4 t paille x 35 /t 86 3 970 1 267 Solde 2 703 pour 68 VL x 0,9 l x 180 j = 11 016 litres produits en plus Soit un coût marginal estimé de 245 /1 000 l. Variabilité du coût marginal avec le levier concentré de production En ajoutant du concentré de production sur une ration équilibrée, les hypothèses de réponse en lait sont plus aléatoires. L augmentation de ces apports de concentrés entraîne une substitution de la quantité de fourrages ingérés de plus en plus importante. Par ailleurs, des phénomènes d interaction digestive entraînent un rendement décroissant de l efficacité de l énergie supplémentaire apportée. Figure 3 Sensibilité du coût marginal du lait produit avec 1 kg de concentré à l efficacité du concentré Sur l hiver prochain, on peut accepter une réponse au minimum de 0,7 l/vl/j/kg de concentré avec une VL peu coûteuse (VL fermière par exemple). Avec une VL plus coûteuse, la réponse doit être au minimum de 1 l/vl/j pour être rentable. C) Je conserve des vaches laitières pour produire plus Hypothèse : 10 VL conservées et vendues en début campagne n+1 pour 45 000 l de lait produits en plus Tableau 9 : Ration et production des VL conservées Ensilage maïs (kg MS) 12,5 Correcteur (1/2 soja, 1/2 colza) 4,5 Energie (kg brut) 1,0 Urée à 70 % (kg brut) - Quantité ingérée (kg MS) 21,8 Lait produit (l/vl/j) 25 PDIE/UFL (g) 100 Efficacité concentré (g/l) 220 Lait (l vendu/kg de MS) 1,15 Tableau 10 : Impacts économiques estimés 10 t Conc. x 310 3 110 Blé : 3,1 ha x 460 1 436 3 ha SFP x 375 /ha 1 250 Frais élevage (40 /1 000 l) 1 800 Electricité (3 /1 000 l) 135 10 VL à 1 050 début hiver 10 500 0,2 g TP x 6,6 /1 000 l x 381 594 Blé (3,1 ha x 70 q x 15 ) 3 277 0,1 g TB x 2,6 /1 000 l x 381 117 Paille (0,6 ha x 4 t x 35 ) 437 Vente (10 VL x 950 ) 9 500 Pénalité lait (1 pt x 2 mois x 3 052 x 56 942 l) 348 21 305 11 647 Solde 9 958 pour 10 VL x 25 l x 180 j = 45 000 litres produits en plus Soit un coût marginal estimé de 221 /1 000 l (qui dépend beaucoup du lait produit / VL, de la complémentation). 4

Variabilité du coût marginal avec le levier maintien des réformes La rentabilité de ce levier sera liée à l efficacité des VL conservées, mais aussi du différentiel de valorisation des réformes entre le moment où je décide de les garder et leur vente. Figure 4 Sensibilité du coût marginal du lait produit par des VL conservées sur l hiver suivant leur niveau de production Sur l hiver prochain, avec un marché qui resterait stable sur la valorisation des réformes, il est possible de conserver des VL, si leur niveau de production est > 18 l/vl/j. Si le marché est à la baisse, cellesci doivent produire au minimum 24 l/vl/j pour justifier un maintien dans le troupeau.* Nb : si avec une ration semi-complète, on est en mesure d adapter une ration économe à ces VL, le niveau de production minimale peut descendre à 20 l/vl/j, dans ce cas étudié, pour maintenir une rentabilité de ces VL conservées. D) J achète des amouillantes Tableau 11 : Exemple : 5 amouillantes achetées pour 22 500 l de lait vendus 5 amouillantes x 1 300 6 500 1,5 ha de céréales x 460 701 5 t concentrés x 310 1 555 1,5 ha de SFP x 375 606 Frais élevage (40 /1 000 l) 900 Electricité (8 /1 000 l) 180 Ventes céréales (1,5 ha x 70 q x 15 ) 1 599 5 VL x 1 200 en lait 6 000 Paille (1,5 ha x 4 t x 35 t) 213 Vente 5 veaux x 100 500 11 510 7 201 Solde 4 309 21 500 litres vendus en plus Soit un coût marginal estimé de 200 /1 000 l (qui dépendent de beaucoup du lait produit / VL, de la complémentation, voire partie variabilité des résultats). Variabilité du coût marginal avec l achat d amouillantes La rentabilité de ce levier sera liée à l efficacité des amouillantes achetées, de leurs prix d achat et de la valorisation des réformes supplémentaires en fin de campagne. Figure 5 Sensibilité du coût marginal du lait produit par les amouillantes (à 1 300 ) sur l hiver suivant leur productivité Sur l hiver prochain, l achat peut être intéressant, si la valorisation des VL n est pas inférieure de 300 au montant d achat des amouillantes et la production de celle-ci supérieure à 24 l/j (> ou = à 80 % du niveau moyen du troupeau). 5

Avec ces deux leviers : Si un achat de fourrage est à prévoir, il faut ajouter 15 à 20 /1 000 l de coût supplémentaire liés à l achat de fourrage. Ils entraînent aussi à temps de travail plus important de 4 h/1 000 l de lait supplémentaire. E) Estimer les impacts sur la trésorerie des différents leviers Pour toutes ces démarches de production de lait marginal, la trésorerie se creuse les premiers mois avant de se redresser plus ou moins vite en fonction du prix de vente de ce lait. La mobilisation de trésorerie varie de 600 à 1 000 dès le premier mois soit l équivalent de 15 à 20 /1 000 l de lait espéré en plus pour les stratégies aliments, Le déficit est de 1 000 par VL conservée dès les premiers mois pour les stratégies avec retard de vente des réformes ou de vaches en lait, Le déficit est également important, d environ 1 200 par amouillante achetée, dès le premier mois pour les stratégies achats d amouillantes. SYNTHESE DES IMPACTS DES DIFFERENTS LEVIERS Levier Moyen Effets retenus Volume en + Passage de 100 à 110 g de PDI/UFL Ajout de concentré de production Rétention de VL + 1,25 kg soja/colza (1/2 soja, 1/2 colza) + 1 kg de VL 2,5 l + 5 VL sur l hiver + 0,9 l/vl/j TB : - 0,3 g/l, TP : + 0,3 g/l Ing. fourrage : - 0,7 kg MS + 0,8 l/vl/j TB : - 0,3 g/l, TP : + 0,6 g/l Ing. fourrage : - 0,2 25 l / VL /j TB : + 0,1 g/l, TP ; 0,2 g/l sur moyenne troupeau + 1,9 % + 1,7 % + 3,9 % Document édité par l Institut de l Elevage 149 rue de Bercy 75595 Paris Cedex 12 www.idele.fr Novembre 2015 ISBN : 978-2-36343-392-3 Référence idele : 0015 303 025 Réalisation : Corinne Maigret Crédit photos : Corinne Maigret Ont contribué à ce dossier : Jean-Claude Huchon Chambre d agriculture de Loire-Atlantique Tél : 02 53 46 60 01 François Battais Chambre d'agriculture du Maine-et-Loire Tél : 02 41 33 61 00 Didier Désarménien Chambre d agriculture de la Mayenne Tél : 02 43 67 37 25 Bertrand Daveau Chambre d agriculture de la Mayenne Tél : 02 43 67 36 50 Charlotte Morin Chambre d agriculture de la Mayenne Tél : 02 43 67 37 26 Laurent Gaboriau Chambre d'agriculture de la Vendée Tél : 02 51 36 82 71 Patrice Pierre Institut de l Elevage Tél : 02 41 18 61 62 INOSYS RÉSEAUX D ELEVAGE Un dispositif partenarial associant des éleveurs et des ingénieurs de l Institut de l Elevage et des Chambres d agriculture pour produire des références sur les systèmes d élevages. Ce document a reçu l appui financier du CASDAR et de FranceAgrimer.