DANSAEKHWA en partenariat avec The Columns Gallery, Séoul Du mardi 21 juin 2016 au jeudi 21 juillet 2016 PIASA 118 rue du Faubourg Saint-Honoré 75008 Paris - France PRESSE ET COMMUNICATION Cécile Demtchenko Woringer T +33 1 53 34 12 95 - M +33 6 22 16 85 96 c.demtchenko@piasa.fr COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Au cours des années 1970, une nouvelle forme d abstraction picturale naît en Corée du Sud: Le Dansaekhwa. Mouvement majeur d avantgarde dont sont issus Lee Ufan, Yun Hyong Keun, Chung Sang Hwa ou Choi Myoung Young, il est célébré depuis quelques années dans les plus grandes institutions et galeries internationales. PIASA invite aujourd hui The Columns Gallery à composer une exposition qui retrace l histoire du monochrome coréen. Depuis le début du XXe siècle, la Corée du Sud avait subi des secousses successives : d abord la colonisation japonaise ; ensuite la Guerre de Corée, qui a suivi de près la Libération ; ensuite les dures années de la dictature militaire. Reconstruire une nation détruite par la guerre, voilà la priorité absolue des années 1960-70. Ces années-là, la Corée du Sud a connu une croissance et des progrès remarquables. Mais cette restauration matérielle, réalisée d urgence, avait un prix. Un climat socio-économique tendu ne permit pas de regarder en arrière. Les traditions, ainsi que le patrimoine culturel, se retrouvèrent oubliés, voire rejetés, dans la poursuite de la prospérité. Le peuple dans son ensemble a dû composer avec un vide intérieur, détaché du passé ; ce fut pareil pour la communauté artistique. De l autre coté du globe, l art occidental essayait de nouvelles idées, de nouvelles méthodes d abord en introduisant l expressionnisme abstrait aux États-Unis et son antithèse européen, l art informel, au cours des années 1940-50; puis le minimalisme, dans les années 1960-70. Certains artistes coréens se sont aperçus qu il était temps de rétablir leur identité en tant qu artistes contemporains, en contestant les idées reçues et en créant de nouvelles méthodes. Selon Lee Il, poète et historien, ce dont nous sommes chargés aujourd hui, c est de dépasser le sentiment dominant de perte, de rupture avec le passé... la seule solution, c est de trouver une nouvelle façon d aborder l art contemporain. Sans palabres théoriques, Lee analysa avec justesse comment s accommoder de l héritage culturel tout en gardant la contemporanéité et en triomphant de la spécificité locale. Tel fut le contexte de l émergence du mouvement Dansaekhwa. 2
Le Dansaekhwa initié par une poignée d artistes, dont Park Seo Bo réinventa le langage artistique coréen de façon radicale. Au lieu de représenter des objets, les artistes Dansaekhwa employaient une méthode décrite comme performance méditative ou manœuvre répétitive. La trace de leur acte physique, les coups de brosse récurrents, tout comme le grattage ou le trait répété, s accumulaient sur la surface de la toile. Résultat : un corps de travail qui semblait dissoudre l ordre établi. Le style collectif des artistes concernés attira l intérêt international grâce à l exposition Cinq Artistes Coréens Cinq Sortes de Blanc à la Tokyo Gallery en 1975. Depuis lors, le Dansaekhwa est reconnu comme le premier mouvement artistique coréen à se procurer une réputation mondiale, tout en laissant une influence profonde sur le paysage artistique en Corée du Sud. Quarante ans plus tard, le Dansaekhwa se retrouva de nouveau sous le feu des projecteurs à travers deux expositions grandioses : la rétrospective consacrée à Lee Ufan par le Musée Guggenheim à New-York en 2011, puis Dansaekhwa: Korean Monochrome Painting au Musée National d Art Contemporain de la Corée du Sud en 2012. De grandes galeries, tout comme des foires d art internationales telles Frieze ou Art Basel, ont réintroduit avec succès les tableaux Dansaekhwa sur la scène mondiale. Dopé par cette réussite à la fois critique et commerciale, le Dansaekhwa est désormais perçu non seulement comme un mouvement artistique issu d une certaine période dans une certaine région du monde, mais comme un style tout-à-fait pertinent à la scène artistique contemporaine d aujourd hui, dont le sens et l interprétation se retrouvent élargis au-delà des limites de la toile pour retrouver leur contexte historique. Le Dansaekhwa représente le savoir-faire d un groupe d artistes coréens des années 1970, vivant à une époque où le récit artistique se focalisait sur l Occident. Rompant avec les pratiques conventionnelles, ils ont cherché leurs propres moyens d expression artistique, tout en y entrelaçant avec doigté leur identité culturelle. D aucuns considèrent leur travail comme une consommation d actions répétitives qui conduisent à un lien indissociable entre l artiste et son oeuvre. D autres y perçoivent une trace de fermentation, à travers laquelle la durée du temps est condensée. En fin de compte, le Dansaekhwa incarne la véritable quête de l essence : une essence que l on atteint en supprimant tout excès. Malgré la variété de méthodes et de techniques employées par ses différents artistes, le Dansaekhwa partage une base commune de simplicité absolue. Dong Jo Chang Directeur, The Columns Gallery 3
Chung Sang Hwa Untitled, 1974 Acrylique sur toile 64,5 x 52,5 cm 4
Hur Hwang Light of Consciousness Techniques mixtes sur toile Date de création : 2010 162 x 130 cm Suh Seung Won Simultaneity Huile sur toile Date de création : 1977 162 x 130,3 cm 5
Lee Ufan Winds, 1992 Huile et pigments minéraux sur toile 90,9 x 72,7 cm Park Seo Bo Ecriture, 2006 Matériaux mixtes et papier Korean Hanji sur toile 116.3 x 89.3 cm= 6
PIASA-EXPOSITION Exposition du mardi 21 juin au jeudi 21 juillet 2016 de 11h à 18h (du lundi au samedi) Ouverture exceptionnelle le samedi 9 juillet 2016 Eléonore Floret T +33 (0)1 53 34 10 10 e.floret@piasa.fr www.piasa.fr 7