Réseau pour l Emploi des Jeunes Afrique de l ouest (YEN-WA) Initiatives pour l Emploi des Jeunes en Afrique de l Ouest Novembre 2008 Aperçu des résultats d enquête Authors: Thais Lopes et Tendai Pasipanodya
REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier la Swedish International Development Cooperation Agency (Sida) et le Gouvernement du Royaume-Uni de Grande Bretagne plus précisément le Ministère du Travail et des Pensions (Department of Work and Pensions) pour leur soutien financier. Nous saluons également la précieuse contribution de Mr Guillaume Priso qui a compilé les données pour les pays francophones. Nos remerciements vont également à nos collègues Sara Spant, Maria McLaughlin et Laura Brewer pour leur assistance et leur soutien. Nous remercions Mr Tobias Eigen du Kabissa qui a mis en relation le YEN-WA avec plusieurs organisations chargées de l emploi des jeunes dans la sous-région. Kabissa est une organisation à but non lucratif qui aide un réseau d ONG africaines à mieux tirer parti des technologies de l information et de la communication pour atteindre leurs objectifs sociaux. (www.kabissa.org). Enfin, nous remercions particulièrement le Bureau des Nations Unies pour l Afrique de l Ouest (UNOWA) qui abrite le siège du YEN-WA et l assistance de son département Informatique. Page 1
TABLE DES MATIERES INTRODUCTION... 3 Contexte... 3 A propos du YEN... 3 Enquête sur les initiatives pour l emploi des jeunes en Afrique de l ouest... 3 MÉTHODOLOGIE... 4 Limites... 4 RESULTATS... 5 1. À propos des organisations enquêtees... 5 1.1. Type d organisation... 5 1.2. Sources de financement... 5 1.3. Prise en compte de la dimension genre... 6 2. À propos des projets pour l emploi des jeunes étudiés... 6 2.1. Domaines d intervention... 6 2.2. Pays accueillant les projets... 7 2.3. Groupes cibles... 8 2.4. Bénéficiaires... 8 ÉVALUATION DES PROGRÈS ACCOMPLIS... 9 Réalisations... 9 Défis... 10 CONCLUSION... 12 Perspectives... 12 Page 2
INTRODUCTION CONTEXTE Comment avons-nous pu laisser la jeunesse, notre meilleur atout, devenir une menace pour notre sécurité? (NU, 2004) 1. La situation des jeunes en Afrique de l ouest est une préoccupation grandissante. Les taux de chômage des jeunes dans la sous-région figurent parmi les plus élevés au monde. Ils étaient de 8.1% en 2005. Ces chiffres élevés du chômage sont révélateurs d une partie seulement du défi à relever. En effet, les jeunes de la sous-région connaissent des taux élevés d inactivité, de sous-emploi et de mauvaises conditions de travail : longues heures de travail et bas salaires. Plusieurs facteurs expliquent cette situation : l inadéquation des qualifications, l offre de main-d œuvre non absorbée par la demande globale en constante augmentation, l instabilité politique ainsi que des environnements économiques difficiles. Fort de ce constat, et du lien entre développement et sécurité, plusieurs acteurs voient dans l emploi des jeunes la clé de la stabilité et du développement économique à long terme. Ainsi, plusieurs activités et initiatives sont mises en œuvre afin d améliorer les perspectives des jeunes en Afrique de l ouest, et leur permettre d exercer leur droit à l éducation, aux ressources économiques, à la sécurité et au bien-être. A PROPOS DU YEN Le Réseau pour l Emploi des Jeunes (YEN 2 ) est le fruit d un partenariat entre les Nations Unies (ONU), l Organisation Internationale du Travail (OIT) et la Banque Mondiale. Il vise à rapprocher les décideurs politiques, les organisations patronales, les organisations d employés, les jeunes ainsi que d autres acteurs pour relever le défi de l emploi des jeunes. Basé à Dakar, le bureau du Réseau pour l Emploi des Jeunes pour l Afrique de l Ouest (YEN-WA) entend sensibiliser sur la question de l emploi des jeunes et d en faire un enjeu socio-économique, politique et sécuritaire. Parmi ses objectifs : identifier les activités en cours dans la sous-région afin de créer des synergies, jeter des ponts, et assurer un partage d expériences parmi les différents acteurs. Le bureau facilite également le renforcement des capacités aux niveaux national et régional; il s engage en collaboration avec le secteur privé dans la recherche des voies et moyens pour accroître l engagement de ce dernier dans les initiatives visant à créer des opportunités d emploi pour les jeunes en Afrique de l ouest. ENQUETE SUR LES INITIATIVES POUR L EMPLOI DES JEUNES EN AFRIQUE DE L OUEST Pour atteindre les objectifs ci-dessus mentionnés, le YEN-WA a mené une enquête qui a permis d identifier les initiatives pour l emploi des jeunes dans l Afrique de l ouest. L objectif étant d améliorer le socle de connaissances et de faciliter la coordination et la mise en réseaux des différents partenaires de l emploi des jeunes. A cet effet les outils suivants ont été produits : Un Rapport d enquête: Il présente les résultats de l enquête et fournit des informations relatives aux organisations ainsi que les projets qu elles mettent en œuvre. Il présente également une analyse de leurs réalisations et des défis qui les attendent. Une Base de données en ligne: Elle reprend l intégralité des résultats de l enquête. Cette base de données est un outil précieux pour un grand nombre d acteurs pour faciliter le partage d informations et la mise en réseau des différents acteurs de l emploi des jeunes. 1 Un monde plus sûr. Notre responsabilité partagée, Nations Unies, 2004 2 Youth Employment Network (YEN), Youth Employment Netork, Office for West Africa (YEN-WA) Page 3
MÉTHODOLOGIE Le formulaire électronique de l enquête a été envoyé aux organisations de jeunes 3 situées dans l ensemble des 16 pays d Afrique de l Ouest 4. Les informations détaillées des organisations actives dans l emploi des jeunes, ont été établis grâce à une recherche documentaire dans chaque pays. Chacune de ces organisations a reçu un email contenant les liens vers l enquête en ligne (disponible en anglais, en français et en portugais). Les questions posées dans le formulaire d enquête concernaient les quatre catégories suivantes: Informations sur le contact: Information détaillées de l organisation et des personnes ressources. Information sur l organisation: Informations générales sur le type d organisation, sa mission, ses sources de financement et la prise en compte de la dimension genre. Projets pour l emploi des jeunes: Information sur les projets pour l emploi des jeunes en cours d exécution par l organisation, y compris son domaine d intervention, les pays dans lesquels elle est active, les groupes cibles et la proportion des bénéficiaires dans la population jeune. Réalisations et défis: Informations relatives aux succès majeurs et aux problèmes rencontrés par l organisation. Les participants à l enquête avaient entre quatre à six semaines pour renvoyer leurs réponses. Durant cette période un suivi par e-mails et téléphonique a été effectué. Vingt pour cent des organisations ont répondu à notre enquête, ce qui nous a permis d établir le profil de 320 organisations et d identifier 435 projets que ces organisations mettent en œuvre entre elles. Ces réponses ont été présentées sur une feuille Excel puis analysées. Le présent rapport repose essentiellement sur les réponses fournies par les répondants et aucune recherche supplémentaire n a été effectuée pour vérifier leur exactitude. Finalement, une base de données en ligne a été crée qui permet d effectuer des recherches multicritères. Cette dernière sera régulièrement mise à jour. LIMITES Au regard des contraintes de ressources, le lancement d une enquête en ligne s est révélée être la méthode la plus efficace pour collecter et organiser un grand nombre d informations sur une large palette d organisations et de pays. Cette approche a ses limites du fait que certains pays de la sous régions ont un accès limité à Internet. Cela s explique principalement par les coûts élevés de raccordement à l internet, à la lenteur de la connexion et aux coupures intempestives d électricité. Par ailleurs, un très grand nombre d emails ont retourné des messages d erreurs. Toutes les organisations n ont pas pu répondre à l enquête. Cela s explique en partie par le manque de temps des personnes ressources et les problèmes d effectifs. Les résultats présentés dans ce rapport ne reflètent donc pas une image globale, mais constituent un bon point de départ pour connaître les organisations œuvrant pour l emploi des jeunes en Afrique de l ouest, les défis auxquels elles font face ainsi que les succès qu elles ont remportés. Ils constituent une source d informations qui est appelé à s élargir. 3 Étaient considérés comme jeunes les personnes de la tranche 15-30 ans. 4 Les 16 pays ouest-africains sont : Bénin, Burkina Faso, Côte d'ivoire, Cap Vert, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée- Bissau, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Léone, Togo. Page 4
RESULTATS 1. À PROPOS DES ORGANISATIONS ENQUETEES 1.1. Type d organisation Plusieurs types d organisations ont répondu à l enquête : les ONG nationales et internationales, les associations de jeunes, le secteur privé, les partenariats, les organisations bilatérales et les institutions gouvernementales. Les ONG nationales ont constitué un peu plus de la moitié des répondants, alors que les organisations de jeunes et les ONG internationales représentaient chacune un peu plus du dixième des répondants. Comme on peut le voir sur la Figure 1, le secteur privé, les organisations bilatérales ainsi que les organisations onusiennes ont été moins nombreuses à répondre. FIGURE 2: PARTENARIATS FIGURE 1: TYPE D ORGANISATION Le nombre de réponses recueillies auprès des institutions gouvernementales a été relativement faible. Toutefois, ce faible taux de réponse (3%) est révélateur, moins d un manque d initiatives gouvernementales que de la difficulté à entrer en contact avec des représentants du gouvernement dans les bureaux locaux et les ministères via Internet et à identifier les points focaux de l emploi des jeunes. Sept pour cent des organisations se sont identifiées en tant que partenariats. La Figure 2 montre une typologie des organisations qui composent ces partenariats. Quarante trois pour cent de l ensemble des partenariats comptaient en leur sein deux acteurs locaux principaux; à savoir les ONG nationales et les associations de jeunes. Plus d un partenariat sur dix étudiés incluait un acteur du secteur privé. 1.2. Sources de financement La Figure 3 montre les différents donateurs des organisations enquêtées. Les plus grands donateurs étant des organisations philanthropiques et des ONG, plus de la moitié des organisations tirent d elles leurs sources de financement. De même que les FIGURE 3: SOURCES DE FINANCEMENT Page 5
gouvernements étrangers, les organisations onusiennes constituent des donateurs majeurs. En effet, elles apportent leur financement à près d une organisation sur quatre. Comme le montre le graphique, les gouvernements nationaux constituent un donateur principal. Ils fournissent leur financement à presque autant d organisations que les agences onusiennes 5. Les activités durables des organisations représentent une source de financement majeure, toutefois, seulement 8 % d entre elles y ont recours. 1.3. Prise en compte de la dimension genre Concernant l égalité des chances, FIGURE 4 : CONSIDERATIONS DE GENRE les répondants devaient choisir parmi les quatre options présentées à la Figure 4 celle qui correspondait le mieux à l approche de leur organisation par rapport aux questions de genre. Les résultats suggèrent que la très grande majorité des organisations interrogées tiennent compte de la dimension genre dans une certaine mesure. Seuls 11% d entre elles ont en effet reconnu ne pas en tenir compte. Un peu plus de la moitié des organisations interrogées ont identifié le genre comme une préoccupation intégrée ou en partie prise en compte dans l organisation. Une organisation sur trois a dit considérer les jeunes femmes comme leur groupe cible, alors que moins d un dixième des organisations interrogées a affirmé que les jeunes femmes étaient indirectement touchées par les projets en cours. 2. À PROPOS DES PROJETS POUR L EMPLOI DES JEUNES ETUDIES Les répondants étaient appelés à fournir des informations sur un maximum de cinq projets d emploi de jeunes en cours d exécution. Un total de 435 descriptifs de projets a été soumis. Cette section présente un résumé des résultats de ces projets. 2.1. Domaines d intervention Les domaines d intervention ont été répartis en thèmes stratégiques : employabilité, égalité des chances, création d emplois, et entreprenariat. Les répondants devaient sélectionner les domaines d intervention de leurs projets. La Figure 5 illustre la proportion des projets en cours d exécution dans chacun de ces domaines d intervention. La majorité de ces projets, à savoir 89%, porte sur l employabilité. L égalité des FIGURE 5: DOMAINES D INTERVENTION 5 La Figure 3 représente le nombre d organisations étudiées ayant bénéficié du financement d un donateur et non le montant de ce financement. Le montant des financements reçus par les organisations n est pas disponible. Page 6
chances et l entreprenariat sont souvent cités dans la majorité des cas, tandis que la création d emplois ne constitue le domaine d intervention que pour moins de la moitié des projets. La Figure 6 décline les quatre domaines d intervention illustrés à la Figure 5. Dans le domaine de l employabilité, l éducation et la formation professionnelle ont été les activités fréquemment réalisées. Mais l entreprenariat, notamment à travers le développement de micro et petites entreprises, a souvent été retenu pour résoudre le problème de l emploi des jeunes. La Figure 6 montre qu un peu moins de la moitié des projets porte sur la promotion de l égalité en matière d opportunités d emploi. Pour ce qui est de la création d emplois, les projets étudiés ont le plus souvent porté sur le développement du secteur privé, impliqué dans un projet sur quatre. FIGURE 6: DÉTAIL DES DOMAINES D INTERVENTION 2.2. Pays accueillant les projets La Figure 7 montre les pays dans lesquels les projets étudiés sont en cours de réalisation. Un projet étudié sur cinq est en cours de réalisation au Libéria. Une forte proportion de projets étudiés, plus d un sur dix, est en cours de réalisation au Ghana, au Sénégal, en Sierra Léone, au Nigeria et au Bénin. Les niveaux de réponses ont varié d un pays à l autre. Ils ont été faibles dans des pays à petite superficie comme la Gambie, et dans des pays ayant un accès limité à Internet (Guinée-Bissau et Niger). FIGURE 7: PAYS D INTERVENTION Page 7
2.3. Groupes cibles Dans la grande catégorie de groupe cible jeunes, les répondants devaient spécifier les groupes de jeunes visés par chacun de leurs projets. Les jeunes femmes sont le groupe cible le plus populaire dans cette catégorie. Elles absorbent en effet les trois-quarts des projets. Comme on peut le voir sur la Figure 8, les jeunes ruraux et les jeunes hommes constituent également des groupes cible majeurs, chacun d eux absorbant plus de 60% des projets. En outre, une majorité de projets était destinée aux jeunes ayant un bas niveau d éducation. Les jeunes ayant une famille, les jeunes handicapés et les jeunes de la rue avaient moins de chances d en faire partie. Alors que 20% seulement de l ensemble des projets étudiés en Afrique de l ouest s adressent aux ex-combattants et 17% visent les jeunes réfugiés ou déplacés internes, ce pourcentage est beaucoup plus élevé dans les pays en situation de post-conflit. Au Libéria par exemple, plus de la moitié des projets étudiés vise les ex-combattants et un projet sur trois vise les jeunes réfugiés ou déplacés internes. FIGURE 8 : GROUPE CIBLE 2.4. Bénéficiaires Les 435 projets étudiés ne portaient pas exclusivement sur la population jeune. La Figure 9 illustre la proportion des jeunes qui ont bénéficié des projets étudiés. Les résultats révèlent que les jeunes constituent la majorité des bénéficiaires. En effet, près de 300 projets étaient destinés en majorité à des jeunes et, plus d un projet sur dix les visait exclusivement. FIGURE 9 : POURCENTAGE DE JEUNES BENEFICIAIRES Page 8
ÉVALUATION DES PROGRÈS ACCOMPLIS REALISATIONS Près de la moitié des organisations interrogées ont cité, au titre de leurs réalisations l éducation et la formation : augmentation du nombre des bénéficiaires ayant terminé des programmes de formation, ayant reçu une éducation de base ou ayant accès à un niveau plus élevé d éducation ou encore ayant bénéficié d orientation de carrière. Comme le montre la Figure 10, 32% des organisations interrogées ont cité la sensibilisation comme l une de leurs réalisations majeures. Les répondants ont évoqué la sensibilisation sur les questions d égalité des chances pour les deux genres, la santé et le VIH/SIDA, l environnement et le développement durable, ainsi que les droits de l homme comme leurs principales réalisations en matière de sensibilisation. Un peu plus d une organisation interrogée sur dix a cité l acceptation de la communauté et l impact sur cette dernière comme étant d importantes réalisations. Dans cette catégorie, les organisations interrogées ont identifié parmi les facteurs de succès l augmentation des services à la communauté et la collaboration de la jeunesse, la promotion de projets à l initiative des bénéficiaires dans les communautés partenaires et le fait d être mieux connues au sein de la communauté. FIGURE 10: REALISATIONS Page 9
DEFIS Les organisations ont été invitées à identifier leurs difficultés. Malgré la consigne spécifique de ne pas inclure les contraintes financières, un grand nombre d entre elles a cité le financement comme une de leurs principales difficultés, comme l illustre la Figure 11. Les ressources humaines et matérielles ont également été citées en tant que grands défis (respectivement par 18% des organisations). Les ressources matérielles incluaient les équipements de bureau et les installations. Pour ce qui est des difficultés concernant les ressources humaines, la plupart des organisations ont souligné des obstacles liés aux bas niveaux de formation et de qualification du personnel, ainsi qu à un manque d engagement de la part du personnel ou des volontaires de l organisation. Quarante pour cent des organisations font face à des difficultés liées au bas niveau d éducation et à la piètre qualité de la formation professionnelle des bénéficiaires. A cela s ajoutent un niveau élevé d analphabétisme, un manque de connaissances ; la difficulté de retrouver leurs traces et le fait de ne pas pouvoir suivre leurs progrès une fois leur formation achevée. Près d une organisation sur dix a identifié l absence de l engagement du gouvernement et du soutien institutionnel comme difficultés majeures. Une proportion égale d organisations interrogées a décelé comme principal obstacle la culture communautaire, à savoir, les attitudes et les croyances de certains membres de la communauté. Ces obstacles incluent entre autres un manque de sens de la participation et de coopération des jeunes et/ou de la communauté ainsi que des préjugés à l encontre de certains groupes de jeunes ou des différences d opinions sur le rôle de ces groupes dans la communauté. Un autre défi majeur souligné par ces mêmes organisations est lié au développement à long terme de projets et à la capacité de l organisation à perdurer. Parmi les préoccupations des organisations, assurer l impact des projets sur la communauté, diminuer la dépendance des organisations par rapport au financement externe et étendre la durée du financement afin de développer une vision à long terme et une stratégie de mise en œuvre. FIGURE 11: DEFIS Page 10
RECAPITULATIF DES RÉSULTATS Les paragraphes suivants présentent les principaux résultats issus de l enquête. Soixante cinq pour cent des répondants étaient des acteurs locaux, des ONG nationales et des associations de jeunes, qui mettaient en œuvre des projets pour l emploi des jeunes. Les agences onusiennes et les organisations bilatérales sont également des acteurs majeurs, surtout lorsqu en plus de mener des programmes favorisant l emploi des jeunes, ils sont donateurs pour les organisations œuvrant pour l emploi des jeunes. Quant au financement, les résultats montrent qu il est crucial pour une grande majorité d organisations sondées. Ces résultats montrent également que les organisations pourraient s impliquer encore davantage dans des activités durables, qui seraient une alternative au financement extérieur. Moins d un dixième des organisations étudiées sont des partenariats. Seuls 12 % des organisations ont compté les bonnes expériences de mise en réseau parmi leurs principales réalisations. On peut donc en conclure que les partenariats sont assez limités. Pour ce qui est de l égalité des chances, il ressort de cette étude qu une majorité de projets en cours d exécution tenait compte de la dimension genre dans leur phase de mise en œuvre. Si un nombre substantiel de projets porte sur l employabilité des jeunes, notamment dans les domaines de la formation professionnelle et de l éducation, très peu de projets concernent l aspect demande, c est-à-dire la création d emplois. Le second défi cité par les organisations pour l emploi des jeunes de la sous-région, après le financement, est le manque de ressources humaines et matérielles. Page 11
CONCLUSION Le présent rapport est le premier résultat du travail de l enquête. Il offre aux différents acteurs un aperçu du travail des organisations agissant pour l emploi des jeunes en Afrique de l ouest, grâce aux informations qu il fournit sur ces dernières : les types de projets qu elles développent, leurs succès et les difficultés qu elles rencontrent. Les principales conclusions à tirer des résultats de l étude sont les suivantes. Les initiatives pour l emploi des Jeunes ont réussi à préparer les jeunes au marché du travail (employabilité), à tenir compte des spécificités de genres (égalités des chances) et à inspirer et lancer l esprit d entreprise en Afrique de l ouest. Toutefois, ce travail est limité par l insuffisance de ressources humaines et/ou matérielles. L accent doit davantage être mis sur l aide aux organisations afin qu elles deviennent plus durables grâce aux activités génératrices de revenu et aux financements stratégiques ciblés avec une vision à long terme. La création d emplois a été le moins souvent citée par les organisations. Cela est certainement dû au fait que l étude portait sur les ONG. Cependant, cette étude nous apprend que les initiatives pour l emploi des jeunes orientées vers la demande requièrent une plus grande attention de la part des décideurs politiques. Cela afin d assurer le développement d un secteur privé dynamique, accessible aux jeunes. Il apparaît très clairement que les organisations tiennent compte de la dimension genre, même si une analyse plus approfondie devrait être menée afin d évaluer l impact de ces politiques sur l emploi des jeunes femmes. L impact des initiatives pour l emploi des jeunes est encore tributaire de l accès et de la connaissance des demandes présentes et futures des marchés du travail d Afrique de l ouest. Des recherches plus approfondies, notamment dans les pays où le niveau de participation a été faible, permettront à l avenir de mieux cibler les initiatives pour l emploi des jeunes. Un soutien renforcé à la recherche de synergies et à l établissement de partenariats devrait améliorer l efficacité des organisations et étendre leur portée grâce à la spécialisation et une bonne diffusion des connaissances PERSPECTIVES Ce rapport aura permis par la même occasion de passer en revue les informations disponibles sur la base de données en ligne du YEN-WA qui est le deuxième résultat majeur de l enquête. Cette base de données est une source précieuse d informations facile d utilisation, qui permet d effectuer des recherches et qui peut être mise à jour. Elle permet aux organisations de jeunes d avoir une présence sur la toile, ce qui améliore sensiblement leurs possibilités d interconnexion. Cette base de données donne une idée des activités en cours de réalisation et des difficultés rencontrées. Elle constitue par conséquent un bon point de départ pour tout acteur cherchant à élaborer ou à soutenir des projets pour l emploi des jeunes. Enfin, le YEN-WA va essayer de capitaliser sur cette connaissance et explorer des opportunités encore non exploitées afin de créer des synergies et réunir les différents acteurs. Les possibilités de partenariats sont nombreuses, on pourrait penser notamment à impliquer des donateurs ou des partenaires du secteur privé dans les activités tournant autour de l emploi des jeunes dans la sous-région. La base de données est disponible sur le site Internet du YEN à l adresse : www.ilo.org/yen. Page 12