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Transcription:

Résultats de l enquête COLOSS 2012 Céline Holzmann 1, Julien Vallon 1, Pascal Jourdan 1 ( 1 ITSAP-Institut de l abeille) Depuis maintenant cinq ans, l ITSAP-Institut de l abeille quantifie les pertes hivernales de colonies chez les apiculteurs professionnels de son réseau. Cette problématique est au cœur des préoccupations du groupe de travail 1 du réseau COLOSS, qui a harmonisé un questionnaire pour étudier les pertes de colonies dans l ensemble des pays membres. La campagne 2012 de cette enquête harmonisée a été relayée par l Institut via son site internet (www.itsap.asso.fr ). Ce questionnaire est à destination de l ensemble des apiculteurs de France, quel que soit leur nombre de colonies. Présentation du réseau COLOSS Le réseau COLOSS regroupe 214 chercheurs et responsables du développement apicole de 54 pays. Le but de ce réseau est de coordonner au niveau international la lutte contre les pertes de colonies. À cet effet, quatre groupes de travail ont été créés : 1) Monitorage et diagnostic 2) Nuisibles et pathogènes 3) Environnement et apiculture 4) Diversité et vitalité Impliqué à plusieurs niveaux, l ITSAP-Institut de l abeille travaille avec le groupe Monitorage et diagnostic depuis plusieurs années, notamment en partageant avec le réseau COLOSS les données communes à son enquête chez les professionnels français. Résultats de l enquête COLOSS 2012 1) Nombre et structure des réponses 113 personnes ont répondu complètement à l enquête en validant leurs réponses. 97 de ces apiculteurs ont déclaré vivre en France, soit 86 % d entre eux, contre 14 % ayant répondu «autre». Ces répondants sont répartis dans les régions de France comme suit : 1

Région Fréquence Région Fréquence Alsace 1 % Haute-Normandie 3 % Aquitaine 12 % Languedoc-Roussillon 2 % Autre 4 % Lorraine 1 % Auvergne 6 % Midi-Pyrénées 6 % Basse-Normandie 1 % Nord-Pas-de-Calais 1 % Bourgogne 5 % Pays de la Loire 1 % Bretagne 1 % Picardie 1 % Centre 2 % Poitou-Charentes 1 % Champagne-Ardenne 13 % Provence-Alpes-Côte 5 % Corse 2 % Rhône-Alpes 16 % Franche-Comté 5 % Ile-de-France 8 % Tableau 1 : Répartition géographique des répondants français Les analyses ci-après concernent uniquement les 97 Français ayant répondu à l enquête. 2) Quantification des colonies et calcul des pertes 53 % des exploitations, possèdent un seul rucher. La taille des exploitations des répondants est variable dans l échantillon : Figure 1 : Structure de la population des répondants en France, en fonction de la taille du cheptel hiverné 2

Près de la moitié des répondants ont moins de 10 colonies : ils représentent un total de 267 ruches. Les grosses exploitations sont plus rares (7 %), mais représentent à elles seules 48 % des colonies de l échantillon. L échantillon est donc composé de beaucoup de petites exploitations, et de quelques grosses exploitations. Les exploitations comptaient en moyenne 93 colonies hivernées en 2011/2012, dont 19 colonies qui sont, en moyenne, déclarées perdues. Au total, les répondants à cette enquête ont hiverné 9031 colonies en 2011 et déclaré en avoir perdu 1871 lors de la visite de printemps 2012, soit un taux de pertes hivernales de 20,7 %. Ces pertes se répartissent différemment selon les régions : Figure 2 : Taux de pertes par région. Les barres représentent l erreur type. Le chiffre entre parenthèses représente le nombre de répondants de la région. Sur ces 1871 colonies perdues, 46 % sont déclarées «sans abeilles mortes dans la ruche ou sur le sol du rucher». 7 % sont des colonies avec des ouvrières mortes plongées dans les cellules, sans réserves dans la ruche, et 18 % avec réserves dans la ruche. 14 % des colonies perdues sont déclarées orphelines ou bourdonneuses. Par ailleurs, parmi les colonies vivantes en sortie d hivernage, 11 % sont déclarées faibles. 3) Caractéristiques des exploitations Principales souches d abeilles utilisées La race d abeille la plus utilisée est Apis mellifera mellifera (dans 43 % des exploitations). Viennent ensuite la Buckfast (18 %), les hybrides (15 %), et de façon minoritaire Apis mellifera carnica (2 %) et Apis mellifera caucasica (4 %). 4 % des apiculteurs déclarent utiliser une autre race, et 15 % d entre eux déclarent ne pas connaître la race d abeille majoritaire sur leur exploitation. 3

Reines Dans cet échantillon de 97 apiculteurs, une grande partie utilise son propre cheptel pour renouveler ses reines. En effet, 67 % des apiculteurs pratiquent l élevage naturel, et 32 % obtiennent tout ou partie de leurs reines à partir d une reine sélectionnée par leurs soins. Les pratiques d achats sont plus rares dans cet échantillon : 22 % des apiculteurs achètent auprès d un éleveur français et 4 % auprès d un éleveur en Europe. Les apiculteurs ont dû remplacer en moyenne 14 % de leurs reines car jugées trop âgées et 6 % car jugées défectueuses. Au total, 20 % des reines ont donc été remplacées en moyenne. Pollinisation et transhumance 30 % des exploitations ont pratiqué la pollinisation. En moyenne, 25 colonies par exploitation ont été engagées au moins une fois dans un service de pollinisation des cultures en 2011, dont 17 colonies avec un paiement pour ce service. Rapporté au nombre de colonies hivernées en fin de saison, environ 9 % du cheptel des répondants a été engagés au moins une fois dans un service de pollinisation. En moyenne, 21 % de ces colonies ont transhumé au moins une fois pour la production de miel en 2011. La majorité des apiculteurs ayant répondu à l enquête pratiquent une apiculture sédentaire. Miellées réalisées Miellée Fréquence sur les 97 apiculteurs (%) Toutes fleurs 79 % Acacia 56 % Colza 36 % Pissenlit 21 % Châtaignier 21 % Montagne /Haute montagne 16 % Bruyère 15 % Tilleul 15 % Tournesol 14 % Trèfle luzerne 14 % Miellat 10 % Lierre 9 % Lavandes 8 % Garrigue maquis 5 % Saule 5 % Sapin 3 % Bourdaine 2 % Romarin 2 % Tableau 2 : Fréquence des miellées réalisées par au moins deux apiculteurs de l échantillon 4

Les miellées les plus fréquemment réalisées par les apiculteurs de cet échantillon sont les miellées de toutes fleurs (79 % d entre eux l ont réalisée en 2011), d acacia (56 %) et de colza (36 %). La répartition de l échantillon et la forte proportion d apiculteurs en Rhône-Alpes est à prendre en compte pour éclairer cette répartition. Hivernage sur miellat 14 apiculteurs, soit 14 % d entre eux, déclarent qu il est possible que leurs colonies aient hiverné sur des provisions constituées de miellat. Remplacement des cadres 87 apiculteurs ont répondu à la question concernant le pourcentage de cadres remplacés dans les ruches. 10 apiculteurs déclarent ne pas avoir remplacé de cadres. Les 77 apiculteurs restants déclarent avoir remplacé en moyenne 19% de leurs cadres, soit environ deux cadres pour une ruche de 10 cadres. Nourrissement 77 apiculteurs de l échantillon (soit 79 %) ont déclaré avoir nourri leurs colonies, 15 (soit 15 %) ont déclaré ne pas les avoir nourries et 5 d entre eux (soit 5 %) n ont pas répondu à la question. Les produits les plus fréquemment utilisés sont le sirop artisanal à base de sucre cristallisé (37 % des cas de nourrissement), le sirop de maïs à haute teneur en fructose (19 %), puis à égalité le miel et le sirop de sucre inverti (18 %), suivi du candi (8 %). Problèmes rencontrés sur les colonies Problème Part des apiculteurs concernés Intoxications 11 % Attaques de Vespa velutina 14 % Attaques de guêpiers 4 % Incendies, inondations 1 % Vols, vandalisme 6 % Autre 6 % Tableau 3 : Fréquence des problèmes rencontrés sur les colonies Traitements Varroa 13 apiculteurs sur les 97 de l échantillon, soit 13 % d entre eux, n ont pas traité leurs colonies. 32 % ont réalisé un traitement, 31 % en ont réalisé deux et 24 % en ont réalisé trois. Les principales stratégies de traitements recensées sont : l utilisation de médicaments AMM uniquement (42 %), de préparations extemporanées (26 %) ou de médicaments AMM complétés de préparations extemporanées (14 %). 5

4) Un instantané de l apiculture française Pour cette deuxième campagne, l enquête COLOSS relayée par l ITSAP-Institut de l abeille a reçu un nombre de réponses qui reste insuffisant. Les résultats ne peuvent donc être considérés autrement que comme une photo très partielle de la situation. Néanmoins, ces données seront intégrées à la base de données internationale sur les pertes de colonies, dont le but est d identifier les causes communes mais aussi les causes spécifiques de pertes de colonies dans chaque pays participant. 6