«Les eczémas» Pr Frédéric Bérard Service d Allergologie et Immunologie Clinique CHU Lyon Sud frederic.berard@chu-lyon.fr



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Transcription:

«Les eczémas» Pr Frédéric Bérard Service d Allergologie et Immunologie Clinique CHU Lyon Sud frederic.berard@chu-lyon.fr

Le système immunitaire Inflammation Protection contre les agressions : - infections -cancers - plaies -... Contrôle de l inflammation = Régulation (facteurs humoraux et cellulaires) Contexte de la présentation +++ (Signal de danger)

Cellules du système immunitaire NK Cells / LGL Précurseur lymphoide Cellule souche hématopoiétique Précurseur myéloide Lympho T Lympho B Cellules de l immunité spécifique Macrophage/ Neutrophile Monocyte/ Cell dendritique Phagocytose Presentation antigénique Phagocytose Antibacterien Eosinophile Immunité anti parasite Basophile Réponses allergiques Cellules de l Immunité Innée Mastocyte Inflammation Réponses allergiques Source: Goldsby RA et al. In: Kuby Immunology. 4th ed. New York: WH Freeman & Co; 2000: 28-29; 41-45.

Eczéma = HSR-HS type IV : 2 phases Sensibilisation (muette) Déclenchement (eczéma)

Eczéma : 4 phases Phase érythémateuse Phase vésiculeuse Phase suintante Phase desquamative : guérison sans cicatrice Prurit +++ Placards à contours émiettés

3 types d eczéma Dermite irritative (mais pas de vésicule) Eczéma allergique de contact Dermatite atopique

Dermite irritative Femme de 45 ans qui vient vous voir pour un eczéma sec des mains

Maçon de 48 ans, dermite irritative depuis des années. Agravation depuis 3 mois.

Test retardé au Chrome +++ Maçon de 48 ans, dermite irritative depuis des années. Agravation depuis 3 mois.

La dermite irritative fait le «lit» de l allergie

Cellules du système immunitaire NK Cells / LGL Précurseur lymphoide Cellule souche hématopoiétique Précurseur myéloide Lympho T Lympho B Immunité Spécifique : eczéma Macrophage/ Neutrophile Monocyte/ Cell dendritique Phagocytose Presentation antigénique Phagocytose Antibacterien Eosinophile Immunité anti parasite Basophile Réponses allergiques Immunité Innée : dermite irritative Mastocyte Inflammation Réponses allergiques Source: Goldsby RA et al. In: Kuby Immunology. 4th ed. New York: WH Freeman & Co; 2000: 28-29; 41-45.

Les irritants en clinique Eau Détergents/désinfectants/Antiseptiques Acides et alcalis (soude, ammoniaque, chaux, silicate de sodium) Conservateurs Solvants organiques Huiles solubles Produits pétroliers Ciments Durcisseurs des plastiques thermodurcissables Amines Peroxydes

Majoration des effets toxiques : anamnèse +++ (irritation/sensibilisation) Facteurs liés au produit Nature Concentration Association Contacts répétés et/ou prolongés Micro-environnement occlusif (ex. gants) Facteurs individuels Altération de la peau (DA, psoriasis, xérose acquise, microtraumatismes à répétition ) Hyperhydrose Âge, sexe Facteurs environnementaux Humidité, chaleur (macération, dilatation des pores et hyperproduction sudorale) Contact avec l eau Froid

L irritation cutanée fait le lit de l allergie DNFB sur l oreille gauche J0 Mesure de l œdème de l oreille HO H3 H6 H9 H24 Mesure de l œdème de l oreille J5/J10 Saint-Mezard P et coll, JInvestDermatol, 2003 Bonneville M et coll, JInvestDermatol, 2007

Eczéma de contact

Interrogatoire = fondamental Localisation initiale des lésions Chronologie (délai entre contact et lésion, amélioration ou aggravation en fonction du temps, vacances, travail, etc...) Différents topiques appliqués sur la zone d eczéma (traitements locaux, produits cosmétiques,...)

Allergènes les plus fréquemment en cause : Les métaux +++ En particulier le nickel (chez la femme = N 1)

Patchs (épidermotests) 48h en place

Interprétation des patchs à 48-72h Erythème Vésicules Confluence Bulles Peu infiltré /Erythème très oed Négatif + ++ +++ HSR HSR HSR possible probable certaine

Réponses irritatives IR Réponses allergiques codées ++ Effet shampooing Effet bulleux Cosensibilité chrome/nickel/cobalt

Valeur des tests cutanés Intérêt dans la démarche diagnostique Bonne valeur prédictive positive Sensibilité > tests in vitro (recherche) Tests épicutanés : Faux positifs (rares) Réaction d irritation Sensibilisation excipient (vaseline) ou aluminium (cupule) Faux négatifs (possibles) Produit faiblement concentré ou avec mauvaise pénétrabilité Occlusion insuffisante Peau «hyporéactive» (TTT immunosuppresseur local ou systémique) Lecture trop précoce Un test cutané négatif n exclut pas une allergie

dermocorticoide Antiseptique Parfum Tests Cutanés +++ -BSE -Orientés

Visage et paupières = oedeme +++ Nummulaire (pièces)

Dysidrose

Clichés, Dr D. Tennstedt Bruxelles

Eczéma chronique = lichenifié (peau épaissie par le grattage) un eczéma persistant, lichénifié doit faire penser que l éviction de l allergène n est pas réalisée paumes et plantes : fissures et hyperkératose (corne) +++

Débutant Lichenifié

Photoallergènes La molécule n est pas allergisante, sauf si modification sous l effet des UV (modification épitopes, métabolisme, etc...) Eczéma sur zones photo exposées : attention car risque de photosensibilité rémanente (même après éviction de l allergène)

Respect des zones protégées de la lumière

Traitement Eviction du contact = fondamental Attention aux allergies croisées (remise liste d éviction croisée) Dermocorticoides de classe II = 1 à 2 semaines plis, lésions suintantes = crème cuir chevelu = lotion ailleurs = pommade L arrêt peut être brutal après guérison car la cause est supprimée

Eczéma de contact : diagnostic différentiel

Autres diagnostics différentiels

Autres diagnostics différentiels Dermatite atopique (différent mais attention à eczéma de contact chez patient avec DA) Si eczéma du visage érysipèle (bourrelet, fièvre, HR leucocytose) angioedeme du visage (oedeme de quincke) zona (douleurs, topo 1/2 faciale, vésicules hémorragiques ou crouteuses) Dermite seborrhéique Lupus (chez l enfant)

Problème des maladies professionnelles (1ere cause) Ce sont souvent des allergènes bien tolérés dans la population générale : répétition des contacts et irritation +++

Nickel métal ALLERGENES USAGE ET PRINCIPALES SOURCES PROFESSIONNELS HAPTENES réactions retardée (eczéma) Métaux, équipements métalliques (ciseaux) ACTIVITES Métallurgistes, industrie électronique, coiffeurs Sels de chrome (bichromates) Ciments, cuir Maçons et ouvriers du bâtiment, tannage du cuir Parfums Peintures, désinfectants, huiles industrielles Personnel d entretien, coiffeurs Paraphénylènediamine (PPD) Colorants des teintures capillaires Coiffeurs foncées Additifs du caoutchouc (thiurames, carbamates ) Gants en latex, nitrile et néoprène Personnel de santé, coiffeurs et industrie du caoutchouc Biocides : aldéhydes (formaldéhyde et glutaraldéhyde), ammoniums quaternaires, isothiazolinones (KATHON CG), dibromocyanobutane (EUXYL K 400), parabens Composants des matières plastiques : Désinfectants, détergents, conservateurs des bois, huiles industrielles, peintures, cosmétiques Personnel de santé, métallurgistes, esthéticiennes, travailleurs du bois -Acrylates et méthacrylates Peintures, adhésifs, plastiques matériaux dentaires, ongles synthétiques Métallurgiste, dentisterie, esthéticiennes -Dérivés époxydiques Peintures et vernis, colles Peintres, métiers du BTP -Isocyanates.. Mousses, peintures, vernis, colles Construction, peintres Latex Protéines alimentaires Protéines animales PROTEINES réactions immédiates (urticaire) Gants en caoutchouc naturel, dispositifs médicaux Légumes, poissons (cabillaud), farines Poils, liquide amniotique et placenta de bovins Personnel de santé Cuisiniers, industrie alimentaire, boulangers Vétérinaires, techniciens de laboratoire

Dermatite allergique de contact au bichromate de potassium - maçon

Pulpite irritative - Peintre BTP

Apprenti cuisinier - Dermatite caustique - Détergents

Dermatite hyperkératosique palmaire

Eruption lichénoïde de contact Révélateur couleur photo

Toujours bien penser à la déclaration dans le cadre des maladies professionnelles

Mécanismes de controle

1. Mecanismes régulateurs Les allergènes forts stimulent fortement les LT régulateurs qui limitent l expansion des LT CD8+ effecteurs Sensitization (Day 0) DNFB (haptène fort) following days draining lymph nodes (dlns) FACS analysis 10 4 8.4 Naive 1.46 4,5% 10 4 7.2 DNFB T reg 3.66 16% 10 3 1.46% 10 3 3.66% 10 2 10 2 10 1 2.96% 10 1 13.1% 10 0 87.2 2.96 10 0 76.1 13.1 51

2. Tolérance cutanée aux allergènes faibles Modèles pré-cliniques Sensitization Challeng Fragrance allergens (HCA, EUG, HDCL) 3 sensitizations e 5 days Ear swelling measue 24-96 h Œdème de l oreille (μm) 200 150 100 50 Haptène faible Déplétion LT CD4+ : Les CD4 sont tolérogènes Haptène faible Souris tolérante 0 0 2 4 6 8 10 52

2. Tolérance cutanée aux allergènes faibles Les allergènes faibles activent fortement les LTCD4+ régulateurs qui previennent l expansion de LT CD8+ effecteurs Sensitization (Day 0) Parfum (HCA) (haptène faible) following days draining lymph nodes (dlns) FACS analysis 10 4 Isopropanol 7.95 0.46 3% 10 4 HCA T tol 8.15 2.01 10% 10 3 0.46% 10 3 2.01%. 10 2. 10 2 10 1 CD25 10 0 89 2.56 ICOS 10 0 10 1 10 2 10 3 10 4. 2.56% 10 1 10 0 82.2 7.59 10 0 10 1 10 2 10 3 10 4. 7.59% 53

Sensitization Innate response T cell priming TNF- α IL-1α IL-1β IL-6 Sujet normal (non allergique, pop générale) Keratinocytes Mast cell Chemical Weak hapten / Fragrances No skin irritation Dendritic cells Recruitment of innate cells No skin allergy No ACD Effector CD8+ T cells Elicitation Effector T cell response Skin inflammation EPIDERMIS DERMIS Dendritic cell Blood vessel Endothelial cell Regulatory CD4+ T cells DC migration Low T cell priming sensitization Lymph vessel LYMPH NODE T cell priming 54

LTeff Tregs Tolérance

Sensitization Innate response T cell priming TNF- α IL-1α IL-1β IL-6 Patient allergique (professionnel) Keratinocytes Chemical Allergic patients / Fragrance allergy models Skin irritation ICD Dendritic cells Recruitment of innate cells Skin allergy ACD Effector CD8+ T cells Elicitation Effector T cell response Skin inflammation EPIDERMIS DERMIS Mast cell Dendritic cell Blood vessel Endothelial cell Regulatory CD4+ T cells DC migration High T cell priming sensitization Lymph vessel Treg cells LYMPH NODE Teff cells 56

LTeff Tregs Rupture de Tolérance

Complications de l eczéma

Complications Surinfection Erythrodermie Problèmes socio - professionnels

Résumé : Eczéma de contact Diagnostic étiologique : 1- Ex clinique et Interrogatoire +++ 2- Patch-tests (batterie standard européenne ou orientée) : pour photoallergie : photo-patch Traitement : 1- Eviction de l allergène (pas de désensibilisation) 2- dermocorticoides de classe II (1-2 semaines) + émollients

Résumé : Eczéma de contact Dermite caustique aggrave l eczéma ou fait le lit de l eczéma Problème de l éviction des allergènes si ubiquitaires Attention : un malade qui ne guérit pas sous dermocorticoides = rechercher une sensibilisation au dermocorticoide

Dermatite atopique

Fréquence de la maladie / % population 20 REGULATION-TOLERANCE 10 DA Asthme Rhinite 2.5 Allergie alimentaire 6 mois 5 ans 10 18 25 40 60 Age Evolution de la diathèse atopique

DA : 10% des enfants en France Début dans les premières semaines de vie Xérose +++ Prurit +++ (constant après l âge de 3 mois) troubles du sommeil entretien des lésions (prurigo) Sensibilité aux dermocorticoides Eczéma évoluant par poussées Avant deux ans : Atteinte symétrique Prédominant sur zones convexes du visage + membres

Xérose

Histoire naturelle de la DA : évolution par poussées Plateau Clinical score (PASI) Poussée Activation Poussée des T effecteurs Resolution Activation des Tregs Resolution Poussée Remission Equilibre entre T effecteurs et Tregs Resolution Temps

Après 2 ans Lésions symétriques : Plis (coudes, genoux, cou) Extrémités (mains, poignets, chevilles) Lichenification (épaississement de la peau) secondaire au prurit chronique Poussées printemps et automne +++

Adolescents et adultes jeunes La majorité des DA guérit dans l enfance Sinon, atteinte : visage, cou et partie supérieure du tronc +++ xérose et prurigo +++

Prurigo Pulpite

Critère obligatoire : dermatose prurigineuse associée à au moins 3 des critères suivants 1. Atcd personnels d eczéma des plis de flexion (fosses antécubitales, creux poplités, face antérieure des chevilles, cou) et/ou des joues chez les enfants de moins de 10 ans 2. Antécédents personnels d asthme ou de rhume des foins (ou antécédents d asthme, de dermatite atopique, ou de rhinite allergique chez un parent au premier degré chez l enfant de moins de 4 ans) 3. Antécédents de peau sèche généralisée (xérose) au cours de la dernière année 4. Eczéma des grands plis visible ou eczéma des joues, du front et des convexités des membres chez l enfant au dessous de 4 ans 5. Début des signes cutanés avant l âge de 2 ans (critère utilisable chez les plus de 4 ans seulement)

Evaluation par le scorad (score-da) Prend en compte L intensité des signes cliniques L extension de la dermatose Sévérité des SF (prurit et perte de sommeil)

Diagnostic différentiel

Chez le nourrisson : Gale Dermatite seborrhéique Psoriasis Chez l adolescent et l adulte Gale Dermite seborrheique Eczéma de contact (tests cutanés) Psoriasis

Evolution

Chez l enfant Bonne évolution dans la grande majorité des cas Attention car possible évolution vers asthme vers l age de 2-3 ans, puis rhinite surtout si atcd atopie chez parents au premier degré

Cas clinique

Antoine, 3 ans DA depuis la naissance

Syndrome de Kaposi Juliusberg Surinfection par HSV1 Clinique = modif rapide des lésions de DA et/ou présence de vésiculopustules ombiliquées, voire nécrotiques (varioliformes) Fièvre, AEG Dramatique si pas de traitement par aciclovir : urgence thérapeutique +++

Surinfections / staphylocoque doré S.Aureus colonise la peau chez 95% des patients avec DA (portage sain) Evoquer une surinfection pathologique si pustules ou lésions crouteuses inhabituelles Dans ce cas : antibio locaux ou PO à visée anti-staphylocoque aureus

Autres complications Retard de croissance dans les DA graves se corrige quand ttt efficace de la DA Ophtalmologiques (rares) : Keratoconjonctivite Cataracte Eczema de contact : Aggravation sous ttt local Exposition aux allergènes (nickel +++)

Physiopathologie

«EPIDEMIE» DE MALADIES ATOPIQUES

ATOPIE = Rupture de tolérance aux protéines de l environnement Si DERMATITE ATOPIQUE : ALLERGIE ALIMENTAIRE (< 3ans) ASTHME ALLERGIQUE (1/3 des cas) RHINITE ALLERGIQUE (idem) CONJONCTIVITE ALLERGIQUE (idem)

Atopie XIX siècle 1960 2005 exceptionnel 5% 20% Génétique Cytokines Th1/Th2 Récepteurs transmission signal... Environnement Allergènes et signaux de danger Atopie = rupture ACTIVE de tolérance

Facteurs de l atopie : adjuvants +++

Peau normale : Immunité Innée +++ Flore saprophyte Signaux anti-inflammatoires colonisation / pathogènes Couche cornée Fonction barrière +++ Rétention eau (filaggrine, ) colonisation / pathogènes Amortissement / traumatismes Epiderme Sentinelles (Langerhans,...) Peptides anti-bactériens colonisation / pathogènes CLA Derme Mastocytes (péri vasculaires) Trafic leucocytaire

Xérose = 1er élément fondamental Il faut donc graisser la peau tous les jours pour restaurer la barrière, y compris (et surtout) en dehors des poussés inflammatoires

DA = Rupture de tolérance aux protéines par HSR

Interprétation des APT à 48-72h (protéines) ICDRG (International Contact Dermatitis Research Group) + ETFAD (European Task Force on Atopic Dermatitis) 1998 - : Negatif? : érythème isolé + : érythème infiltré ++: érythème avec qq papules ( 3) +++: érythème + 4 papules (ou < ++++) ++++: érythème + plein de papules et/ou papules disséminées +++++: érythème(papules) + vésicules

Peau Saine Perte en eau Lipides IgE lésion aiguë lésion chronique Leung et al., JCI 2004

Les cellules de l immunité innée participent à l inflammation (production de cytokines, chimiokines, PG, LKT, diverses molécules proinflammatoires) Initialement : kératinocytes, mastocytes, cellules dendritiques, macrophages,... : réaction inflammatoire (lésions «irritatives» de la DA, et signal de danger pour l immunité spécifique) Plus tardivement : recrutement de PNE, monocytes, de cellules de l immunité adaptative, etc... : maintien de l inflammation clinique

Régulation de l inflammation Systèmes anti-inflammatoires intriqués p.e. lymphocytes T régulateurs CD4+CD25+ produisent IL-10 et TGF-β Stimulés par la flore saprophyte cutanée inhibés / pollen chez l atopique sensibilisé Ling EM, et al. Lancet. 2004 ;363(9409):608-15. Grindebacke H. Clin Exp Allergy. 2004 ;34 :1364-72. inhibés / superantigènes Staph Aureus dans la DA Liang-Shiou et al. JACI 2004; 113 :756-63

Rôle de l environnement infectieux Hypothèse hygiéniste vs rupture de tolérance Polarisation Th1 / Th2 : selon charge infectieuse Tolérance / inflammation : dépend du type de flore (saprophyte = induit tolérance / pathogène induit inflammation)

Pression environnementale Facteurs infectieux (modification de flore au sens large) Vaccination, antibiotiques, aliments, extrême propreté Alimentation Diversification trop précoce, habitudes alimentaires nouvelles Fragilisation des épithéliums de revêtement Lavages trop fréquents, antiseptiques, pollution industrielle Habitat urbain Chauffage, tapis, moquettes, confinement Monde rural Stress de la vie moderne

En conclusion DA = Pression environnementale sur un fond génétique (Anomalies de barrière, prédisposition à élaborer initialement des réponses Th2 contre les protéines)

Explorer la DA? (une fois l interrogatoire bien conduit)

Qui tester? JAMAIS pour faire le diagnostic de DA (clinique) 3 indications : DA de l enfant avec cassure de la courbe de croissance DA grave avec résistance au traitement bien conduit DA avec autres signes d atopie : signes d allergie alimentaire, crises d urticaire, asthme, rhinite, rhino-conjonctivite, signes d allergie de contact

Qui tester? (2) Il est fondamental de rechercher des signes d asthme chez l enfant avec DA +++ (avant 3 ans)

Quels tests? Aucun intéret du dosage des IgE totales Tests cutanés (Pricks) IgE spécifiques (phadiatop - trophatop) Patch si suspicion eczema de contact (allergie aux traitements locaux +++) Tests de provocation orale (allergie alimentaire) Explorations pulmonaires si besoin

Traitement

PRINCIPES THERAPEUTIQUES Deux éléments physiopath: Barrière cutanée altérée (xérose) Inflammation cutanée due aux LT Deux aspects du traitement Restaurer la fonction barrière cutanée Bloquer l inflammation cutanée

Traiter les poussées Dermocorticoides : classe II (forts) ou III (modérés) 1 fois par jour sur les lésions arrêt quand guérison des plaques reprise si récidive principale cause d échec : corticophobie Tacrolimus topique(après 24 mois) Antibiotiques PO si surinfection s. aureus patente + antiseptiques si nécessaire Anti H1 : Uniquement symptomatique : n améliorent pas l eczéma lui même

Traitement d entretien Emollients +++ (surtout en hiver) : attention lors des poussées, car souvent mal tolérés en phase aigue Syndets surgras pour la toilette

Pris en charge de la Dermatite Atopique sévère de l adulte Clinique et Algorithme du traitement Frédéric Bérard Service d Allergologie et Immunologie Clinique CHU Lyon Sud frederic.berard@chu-lyon.fr

«La dermatite atopique sévère se définit comme une dermatite atopique dégradant la qualité de vie (prurit, troubles du sommeil, retentissement social) et cédant incomplètement à un traitement conventionnel bien conduit, récidivant rapidement (moins de 10 jours)». Journal officiel du 15 mai 2003

Est-ce une DA correctement traitée et managée? Corticophobie ANOMALIES DE BARRIERE Usage des émollients Prise ne compte des acteurs aggravants (vêtements, stress, prurigo auto entretenu, ) LYMPHOCYTES T ACTIVES Education thérapeutique +++ (dans notre expérience, résout 50% des problèmes thérapeutiques des DA sévères adressées au CHU : savoir appliquer la crème ) Leung et al., JCI 2004

Est-ce une DA correctement traitée et managée? Usage des émollients Corticophobie Prise ne compte des acteurs aggravants (vêtements, stress, prurigo auto entretenu, ) Education thérapeutique +++ (dans notre expérience, résout 50% des problèmes thérapeutiques des DA sévères adressées au CHU : savoir appliquer la crème )

Les effets secondaires de la corticothérapie locale sont le plus souvent la conséquence d une mauvaise indication : Cela ne sert à rien d insister pendant des années quand une DA est cortico-dépendante (surtout sur des localisations «à risque»)

Les (vrais) soucis

Est-ce une DA aggravée par une allergie?

Est-ce une DA aggravée par une Allergie de contact? allergie? Aux traitements (émollients, dermocorticoides, )

Est-ce une DA aggravée par une Allergie de contact? allergie? Aux traitements (émollients, dermocorticoides, ) A d autres contacts (BSE, atopy patch tests - acariens +++)

Encore faut il une relevance clinique Ici : aggravation l hiver, prédominance sur zones découvertes Environnement compatible Der f Der p ITS à discuter au cas par cas (supériorité des allergologues sur les dermatologues)

Parfois même amélioration de la DA sévère par les anti H1

Est-ce une DA aggravée par une allergie? Allergie de contact? Aux traitements (émollients, dermocorticoides, ) A d autres contacts (BSE, atopy patch tests - acariens +++) Allergie alimentaire Il faut dans ce cas que le régime d exclusion améliore la DA et que la reprise de l aliment aggrave la DA

Blanchiment après arrêt du lait de vache (APT positif)

DA sévère = traitements intensif donc nécessité de l évaluer précisement et factuellement au départ

Règle N 1 : ne jamais oublier qu un patient avec une DA sévère est un asthmatique jusqu à preuve du contraire : toujours explorer les malades au moins une fois au début de la prise en charge

Règle N 2 : Evaluer la sévérité de la DA pour évaluer la réponse thérapeutique : utilité du SCORAD (1993)

DA sévère de l adulte (ici SCORAD 58 malgré traitement bien conduit et absence de facteur aggravant identifié.

DA sévère de l adulte (ici SCORAD 42) malgré traitement bien conduit et absence de facteur aggravant identifié.

DA sévère (ici SCORAD 35) malgré traitement bien conduit et absence de facteur aggravant identifié.

La DA de l adulte est elle une maladie auto immune? DA = 23 à 91% de stigmates d auto-immunité (auto anticorps de type IgE IgG,Th1 auto reactifs) Age, sexe, durée de la maladie non discriminants Pas d auto-anticorps IgE chez les contrôles (sujet sains, LED, psoriasis, rhinite allergiques, Rôle des auto anticorps dans la sévérité de la maladie à déterminer Does "autoreactivity" play a role in atopic dermatitis? Tang TS, Bieber T, Williams HC. J Allergy Clin Immunol. 2012.

Comment traite t on les maladies auto immunes en dermatologie?

Comment traite t on les maladies auto immunes en dermatologie? Corticothérapie (ici locale) Traitements immunosupresseurs UV (psoriasis) Methotrexate Azathioprine Ciclosporine Mycophenolate mofetil

UV : si nette amélioration des patients l été DA : UVB spectre étroit (311 nm) > UVA1 ou PUVA (UVB = moins de pénétration en profondeur, erythème solaire) Mécanismes d action : apoptose des lymphocytes T, keratinocytes, depletion en cellules dendritiques, modification du profil de sécrétion des cytokines Attention : a) Certaines DA aggravées par le soleil (ou aucune action) b) Phototypes clairs : risque d effets secondaires majorés c) Dans tous les cas : dose maximale à ne pas dépasser

Phototherapy in the Age of Biologics. Walker D, Jacobe H. Semin Cutan Med Surg. 30(4):190-8.

Methotrexate vs Azathioprine Utilisés depuis des années en traitement des formes sévères de DA. Pas d AMM «officielle». Peu d études. Patel et col. 2012 : efficacité comparable des deux stratégies, sans effet secondaire notable Posologies standard : - MTX : 10 à 25 mg/semaine en 1 prise unique (pour nous 20-25 mg, et malades avec SCORAD < 40) Bilan pre ttt : foie, virus, NFP, rein, EFR + DLCO - Azathioprine : 1.5 à 2.5 mg/kg/jour Methotrexate for the treatment of adult atopic dermatitis. Goujon C, Bérard F, Dahel K, Guillot I, Hennino A, Nosbaum A, Saad N, Nicolas JF. Eur J Dermatol. 2006;16(2):155-8. A randomized trial of methotrexate vs. azathioprine for severe atopic eczema: a critical appraisal. Patel AN, Langan SM, Batchelor JM. Br J Dermatol. 2012;166(4):701-3.

Mycophenolate mofetil 1440 mg/jour Tolérance digestive imprévisible, teratogène, pancytopénies rares Efficacité comparable au MTX Même délai d évaluation (environ 2 mois) Enteric-coated mycophenolate sodium vs cyclosporin A as long-term treatment in adult patients with severe AD : a randomized controlled trial. Haeck IM, et col. J Am Acad Dermatol. 2011;64(6):1074-84.

Ciclosporine Peut être le traitement systémique le plus rapide à être efficace (évaluation à 1 mois) mais peu d essais et petits effectifs 2,5 à 5 mg/kg/jour en deux prises Durée de prescription limitée dans le temps (6 à 12 mois) Pour les SCORAD > 40 Attention aux CI et surtout rigueur dans la surveillance (taux résiduels, fonction rénale, TA, ) The Efficacy and Safety of Long-term Oral Cyclosporine Treatment for Patients with Atopic Dermatitis. Haw S, Shin MK, Haw CR. Ann Dermatol. 2010 ;22(1):9-15.

DA SEVERE DE L ADULTE Education thérapeutique (corticophobie, emollients, facteurs aggravants) Identification de facteurs aggravants méconnus (allergies de contact ou générales) Essai traitement local bien conduit SCORAD et DLQI SCORAD < 40 UV MTX IMUREL MYCOPHENOLATE BILAN PRE THERAPEUTIQUE ET RESPECT DES CI et RESTRICTIONS (en particulier femme jeune) BIOTHERAPIES 2012 AND BEYOND!!! SCORAD > 40 UV CICLOSPORINE

En conclusion La tolérance cutanée aux allergènes passe par un mécanisme actif de suppression due (en partie) à l activation de LT CD4+ régulateurs (Treg) L exposition permanente aux allergènes active les T reg et prévient le développement d une allergie : en cas de signal inflammatoire associé on peut parfois observer une rupture de tolérance L exposition aux allergènes de l environnement maintient naturellement un état de tolérance cutanée Le traitement futur des eczémas reposera sur une immunothérapie spécifique capable d activer les Treg et de ré-induire une tolérance immunitaire aux haptènes et aux proteines 141

Service d Allergologie et Immunologie Clinique CHU Lyon-Sud www.allergolyon.org Unité de recherche clinique en immunologie Inserm U851