DÉPISTAGE ORGANISÉ DU CANCER DU SEIN EN FRANCE

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Transcription:

DÉPISTAGE ORGANISÉ DU CANCER DU SEIN EN FRANCE

EN FRANCE 42 000 nouveaux cas en 2000 (doublement en 20 ans) 11 000 décès annuels 11 000 décès annuels (stabilité depuis 20 ans)

EN FRANCE 1989 1991 1994 Fin 2000 Premiers programmes départementaux mis en place sous l égide de la CNAMTS 10 départements «pilotes» Programme national de dépistage systématique du cancer du sein instauré par la DGS. Extension progressive à d autres départements 32 départements opérationnels Début 2004 Couverture de l ensemble de la France

LES 32 DÉPARTEMENTS IMPLIQUÉS AU 31/12/2000

POUR QUELLES FEMMES? Tranche 40-49 ans : dépistage systématique non recommandé bénéfice faible en terme de mortalité évitée et seulement après au moins 10 ans de suivi mammographique régulier réalisé dans des conditions optimales. Tranche 50-69 ans : un bénéfice du dépistage démontré. Une réduction de la mortalité par cancer du sein (26 à 34%) chez ces femmes Tranche 70-74 ans : risque élevé de cancer du sein mais peu de données concernant le dépistage de masse. Recommandation Poursuivre jusqu à 74 ans le programme chez les femmes incluses entre 50 et 69 ans.

QUELLE TECHNIQUE MAMMOGRAPHIQUE? Depuis 1999, l ANAES recommande 2 incidences mammographiques, au moins lors des 2 premiers examens de dépistage : Incidence crânio-caudale Incidence oblique externe En effet, la pratique de ces deux incidences augmente significativement (+24%) le nombre de cancers du sein non invasifs dépistés au cours d une première mammographie

QUELLE FRÉQUENCE? Peu de cancers de l intervalle sont dépistés dans les deux années qui suivent une mammographie de dépistage chez la femme de plus de 50 ans A partir de la 3ème année, le taux de cancer du sein de l intervalle augmente pour atteindre 50% du taux de cancer du sein observé dans la population non soumise au dépistage systématique Une mammographie de dépistage est recommandée tous les deux ans

L ACTIVITÉ DE DÉPISTAGE DE 1989 À 2000 Une population ciblée de près de 3 millions de femmes 2 841 826 femmes dans 32 départements 45% de la population des femmes françaises âgées de 50 à 69 ans Près de 2,5 millions de mammographies réalisées de 1989 à 2000 dont 500 000 pour la seule année 2000. 2 347 349 mammographies 1 ère mammographie 1 427 792 (61%) Mammographies itératives 919 557 (39%)

TAUX DE PARTICIPATION, BILAN AU 31/12/2000 Une participation moyenne encore inférieure aux recommandations européennes (43% vs 60%) Mais en augmentation au fil des campagnes Et un dépistage individuel, concomitant au dépistage organisé important : 46% des femmes avaient eu une mammographie moins de 3 ans auparavant ; 18% des femmes avaient eu une mammographie plus de 3 ans auparavant.

TAUX DE FIDÉLISATION POUR UNE CAMPAGNE Un épuisement de la fidélisation au fil du temps

TAUX DE CANCERS DÉPISTÉS Depuis 1989, 11 857 cancers ont été identifiés grâce au dépistage organisé : - 8 010 lors de la première mammographie (= prévalence) - 3 857 lors de mammographie successives (= incidence) Ce taux augmente avec l âge, reflet de l histoire naturelle du cancer du sein (Pic pour les femmes > 65 ans) Un suivi exhaustif des femmes ayant un test suspect : - 3,6% perdues de vue à 1 an pour la campagne en cours

QUEL CANCER DU SEIN? Cancers du sein dépistés de 1989 à décembre 2000 Prévalence Incidence Cancers in situ 14,3% 14,5% Cancers invasifs dont : 85,7% 85,5% T1a,b ( 10 mm) * 34% 36% T1c ( 10mm et 2cm) 43,5% 45% T2 (>2 cm et 5 cm) 21% 18% T3 (> 5 cm) 1,6% 1,3% T4 (toutes tailles, étendu à peau ou paroi) 0,2% 0,2% N- 71% 72,9% N+ 29% 27,1% * T1a,b N- : 29% en prévalence, 31% en incidence

ÉVOLUTION DES FORMES CLINIQUES

ÉVOLUTION DES FORMES CLINIQUES

CANCERS INVASIFS N+ EN FONCTION DU STADE T 29% des cancers invasifs détectés ont un envahissement ganglionnaire Prévalence Incidence T1a,b ( 10 mm) 13% 13% T1c ( 10mm et 20 mm) 18% 28% T2 (>20 mm et 50 mm) 50% 50% T3 (> 50 mm) 62% 48% T4 (Tumeurs avec extensions) 62% 38%

IMPACT DU PROGRAMME SUR LA MORTALITÉ Il a été évalué sur la population des 10 départements pilotes ayant adhéré au programme de dépistage organisé au début des années 1990 versus la population des 85 autres départements métropolitains La population prise en compte a inclus toutes les femmes pouvant être touchées directement ou indirectement par la mise en place d un dépistage organisé

Programme de dépistage organisé et mortalité Réduction de la mortalité par cancer du sein dans les 10 départements du dépistage Taux de mortalité pour 100 000 (période 88-92) Taux de mortalité pour 100 000 (période 95-99) Mortalité comparée des 2 périodes 10 départements dépistés Reste de la France métropolitaine 44,9 ± 1,1 44,2 ± 0,5 41,5 ± 1,0 43,8 ± 0,5 0,923 * IC 95% : 0,892-0,956 0,990 IC 95% : 0,975-1,005 Réduction de 7,7% de la mortalité par cancer du sein : p<10-5 Taux de mortalité stable

Programme de dépistage organisé et mortalité Une réduction de la mortalité par cancer du sein dans les dix départements du dépistage.

CONCLUSIONS Une campagne de dépistage organisée dans une zone géographique s accompagne : d une probabilité plus élevée de mammographie à titre individuel d une réduction de la taille des tumeurs lors du diagnostic d une réduction de la mortalité par cancer du sein L absence de dépistage organisé s accompagne d une moindre prévalence des cancers de bon pronostic : Programme national 32 départements Région sans dépistage Midi-Pyrénées (1998-99) Cancers in situ Invasifs 10 mm Invasifs N- Invasifs 10 mm N- 14% 34% 70% 30% 9,7% 13% 48% 8,7%