B U L L E T I N D E S A N T É D U V E G E T A L P A Y S D E L A L O I R E > > > Z O N E S N O N A G R I C O L E S

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R E S E A U D E S U R V E I L L A N C E B I O L O G I Q U E D U T E R R I T O I R E 2 0 1 0 N O V E M B R E 2 0 1 0 N 6 B U L L E T I N D E S A N T É D U V E G E T A L P A Y S D E L A L O I R E Retrouvez le Bulletin de santé du végétal sur le Web! www.draaf.pays-de-la-loire.agriculture.gouv.fr - www.agrilianet.com www.fredonpdl.fr S I T U A T I O N G E N E R A L E Le Raisin d Amérique Le Baccharis halimifolia La Chenille processionnaire du pin L e R a i s i n d A m é r i q u e Le Raisin d Amérique ou Phytolaque est observé depuis plusieurs années en région Pays de Loire, notamment en Sarthe. Originaire d Amérique du Nord, il est introduit en France au XVII ème siècle pour diverses utilisations : ornementales teinture des tissus Le Campagnol des champs teinture des «petits» vins pharmacologie Source : FDGDON 72 Habitat Friches, terrains vagues, secteurs boisés humides, talus et bords de routes, parfois dans les jardins. Biologie Nom latin : phytolacea américana Famille : phytolaccacées Plante entière : herbacée, vivace, grande (2 à 3 m) et vigoureuse. Tiges glabres, ligneuses à la base de couleur rougeâtre. Feuilles : grandes (de 10 à 25 cm de long sur 3 à 10 cm de large), ovales, caduques, pétiolées. Inflorescence : longues grappes denses de fleurs blanc-verdâtres opposées aux feuilles. Floraison de juillet à septembre. Fruit : petites baies vertes puis noirâtres à maturité (automne), d un diamètre de 10 à 12 mm, légèrement striées. Très appréciées de certains oiseaux. Système racinaire : napiforme (en forme de navet) charnue et très développée. Phyllotaxie : alterne.

N 6 Page 2 Nuisibilité Plante invasive et très prolifique, classée peste végétale par l Union Internationale de Conservation de la Nature (U.I.C.N). Les sites observés vont de quelques pieds à des centaines de spécimens. Même si cette plante est considérée comme toxique, ses baies sont particulièrement appréciées par les oiseaux qui par ailleurs en favorisent la dissémination. Baisse de la biodiversité végétale autour de la plante, en raison de sa prolifération et de sa vivacité supérieure aux autres espèces. Source : FDGDON 72 Présence en Sarthe Présence relevée en Pays de la Loire en l état actuel de nos connaissances. A ce jour, seul le département de la Sarthe nous a fourni sa cartographie.

N 6 Page 3 L e B a c c h a r i s h a l i m i f o l i a Origine Le Baccharis halimifolia ou Séneçon en arbre est un arbuste originaire des côtes est-américaines. Introduit en France dans les jardins à la fin du XVII ème siècle, sa rusticité, sa vigueur, sa croissance rapide et sa relative résistance au sel, au froid et à la sécheresse en ont fait une espèce d'ornement très appréciée, notamment dans les régions exposées aux embruns maritimes. Dans son milieu d'origine, il forme des fourrés denses et étendus dans les zones humides et en bordure des marais littoraux. Son amplitude écologique assez large lui permet d envahir des milieux plus secs comme les friches, les haies et même, comme au Texas, des formations désertiques. En France, cette espèce a été aperçue pour la première fois dans les milieux naturels en 1915 sur la commune du Croisic (44). Elle est devenue en quelques décennies l une des espèces introduites les plus invasives sur le littoral français. Baccharis en fleur Fleurs et graines de Baccharis La biologie Le Baccharis halimifolia appartient à la vaste famille des Astéracées. C est un arbuste qui atteint 4 m de hauteur environ et se développe principalement dans les zones humides littorales. Son tronc atteint un diamètre de 16 cm en moyenne. Le Séneçon en arbre se multiplie essentiellement par reproduction sexuée. Cette plante présente des pieds femelles et mâles distincts. Ces derniers sont souvent plus hauts et se développent plus rapidement. Leurs tiges sont également plus longues. Les feuilles sont de couleur vert tendre d une longueur de 7 cm sur 4 cm et dotées de trois dents à leur extrémité. Elles sont disposées sur les tiges de manière alterne et sécrètent une résine visqueuse qui semble repousser les herbivores.

N 6 Page 4 La biologie (suite) Les arbustes, mâtures à deux ans, fleurissent à la fin de l'été et fructifient en automne. Chaque plant femelle produit des quantités extrêmement importantes de fruits (jusqu à 1 million par an) comprenant une graine et une aigrette qui se dispersent très facilement sous l action du vent. Les graines germent en une à deux semaines et les jeunes plants ont une croissance rapide (30 à 40 cm par an). Une graine peut garder son pouvoir germinatif pendant cinq ans. Le Baccharis utilise également la multiplication végétative. Lorsqu un pied est coupé, la souche émet rapidement de nouvelles pousses. Il peut également se régénérer à partir d un simple morceau de racine. Les capacités de développement de cette espèce facilitent grandement son invasion. La reproduction sexuée, particulièrement efficace, lui permet de se disséminer sur de longues distances et la reproduction végétative lui permet de se maintenir quoiqu il arrive (coupes, tailles, ) sur les zones déjà conquises. Ces dispositions font du Baccharis halimifolia un compétiteur hors pair qu aucune autre espèce ne peut concurrencer. Il remplace donc petit à petit les espèces locales plus fragiles et moins compétitives. Il s'est ainsi échappé des secteurs où il a été planté (jardins, haies, ronds-points, terre-pleins de routes), pour coloniser les milieux périphériques. Il se propage notamment le long des routes et des canaux. Son expansion touche en premier lieu des milieux anthropisés (friches agricoles, salicoles ou industrielles), mais très vite il s'étend sur toute une gamme de milieux naturels, en particulier dans les zones humides du littoral (les roselières, les pelouses des dépressions dunaires, marais salants ). Risques pour la population Comme de nombreuses plantes invasives, le Séneçon en arbre provoque des nuisances aux écosystèmes et modifie profondément les paysages. Il engendre une perte de biodiversité dans les zones où il se répand. Grâce à son importante compétitivité, il forme rapidement des fourrés très denses, et entraîne la disparition des formations végétales originales et de la biodiversité inféodée. En plus de son impact négatif sur la biodiversité et les paysages, le Baccharis peut avoir des impacts importants sur l agriculture, notamment dans les zones de marais salants. Sa présence aux abords des salines entraine un effet «brise-vent» qui réduit l évaporation de l eau. La production de sel est ainsi ralentie et les paludiers subissent des pertes économiques importantes. En formant d épais buissons, il limite également l accès des paludiers aux différentes zones de leur exploitation, et en se mélangeant au sel, les nombreuses graines peuvent en altérer la qualité. Sur les zones de pâturage, le développement de cette espèce peu appétante peut vite mener à une fermeture du milieu et diminuer les surfaces de pâturage disponibles. Des nuisances d ordre sanitaire ont par ailleurs été signalées. La production importante de pollen au pouvoir allergisant pourrait effectivement impliquer une aggravation du rhume des foins. Malgré son caractère invasif très important, le Baccharis halimifolia est toujours commercialisé en France. Colonisation par des jeunes pousses de Baccharis Chantier d abattage (souches laissées pour dévitalisation) Sources : site internet de Bretagne environnement www.bretagne-environnement.org site internet du Conservatoire Botanique National de Brest www.cbnbrest.fr

N 6 Page 5 Présence en Loire-Atlantique L a C h e n i l l e p r o c e s s i o n n a i r e d u p i n Actuellement, la majorité des chenilles a atteint le stade L5 et va passer l hiver à l abri du froid dans des nids blancs soyeux. En Pays de la Loire, la présence de cet insecte est importante avec parfois plusieurs nids par pin. Ceux-ci peuvent être détruits par élagage à condition de porter une tenue de protection en raison des risques d urtication. Source : FDGDON 85

N 6 Page 6 L e C a m p a g n o l d e s c h a m p s Ce petit rongeur champêtre, au corps trapu, connaît des pullulations cycliques et peut causer d importants dégâts aux cultures telles que les céréales, les luzernes, les prairies, les vergers (troncs rongés) et aussi les graminées semences. Plutôt discret depuis quelques années, sa population commence à augmenter grâce notamment aux nouvelles méthodes de conduite des cultures avec un travail du sol simplifié, les bandes enherbées et des jachères. Dégâts sur luzerne Source : FDGDON 85 Source : FDGDON 85 Bien que sa présence soit constatée sur l ensemble du territoire des Pays de la Loire, de fortes pullulations sont régulièrement observées dans le marais desséché en sud Vendée : L Aiguillon sur Mer, St Michel en L Herm, Triaize et Grues. R E S E A U D E S U R V E I L L A N C E B I O L O G I Q U E D U T E R R I T O I R E 2 0 1 0 Directeur de publication : Jean-Loïc LANDREIN - Président du Comité régional de surveillance biologique du territoire. Rédacteur : Nicolas TESSON - Animateur filière Z.N.A. - FDGDON 85 - fdgdec.vendee@wanadoo.fr Allée des Druides - B.P. 141-85004 LA ROCHE SUR YON CEDEX Groupe technique restreint : FDGDON 85, 44, 49, 53, 72 - FREDON Pays de La Loire - Fédération Régionale des Chasseurs - A.R.S. (Agence Régionale de la Santé) Pays de La Loire - DREAL Pays de la Loire Observateurs : FDGDON - Réseau apicole Pays de la Loire - Fédération Régionale des Chasseurs - Mairies des Herbiers et de St Hilaire de Riez, Association des Jardins Familiaux de Fontenay le Comte Ce bulletin est produit à partir d observations ponctuelles. S il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut être transposée telle quelle sur le terrain. La CRAPL dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les personnes faisant des applications de produits phytosanitaires et les invite à prendre ces décisions sur la base des observations qu ils auront réalisées sur le terrain.