RÉSEAUX, SERVICES ET MOBILITÉ-TRANSPORTS La collecte sélective en porte à porte dans la Métropole Européenne de Lille : Bilans, enseignements et perspectives après 15 ans de retour d expérience 2
SOMMAIRE 1. Présentation de la Métropole Européenne de Lille 2. La direction des Déchets Ménagers 3. Historique de la place de la collecte sélective 4. Bilan de la mise en place 5. Perspectives et interrogations 3
1) LA MÉTROPOLE EUROPÉENNE DE LILLE La Métropole Européenne de Lille (MEL) est composée de 85 communes et s étale sur un large territoire de 61 145 hectares. Elle se positionne en 4ème agglomération par sa taille après Paris, Lyon et Marseille. 2ème sur l échelle nationale pour la densité de sa population (1 785 habitants/km2), La MEL accueille 1 106 885 habitants (source : recensement réalisé par l'insee en 2007). A compter du 1 er janvier 2017, la MEL fusionne avec 5 communes de la communauté de commune des Weppes. 4 Avec une continuité urbaine et de nombreuses villes jumelles le long des 84 km de frontière avec la Belgique, la métropole lilloise forme avec les arrondissements de Kortrijk (Courtrai), Tournai, Mouscron, Roeselare (Roulers), Ath, Tielt et Ieper (Ypres), une agglomération transfrontalière de 2,1 millions d'habitants : L Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai, fût le premier GECT créé en Europe en 2008, et rassemble ces territoires autour d une gouvernance pérenne et des projets communs.
Belgique Le territoire de la MEL 5
2) LA DIRECTION DE DÉCHETS MÉNAGERS 69 Agents 1 direction (1 directeur, 1 assistante, 1 secrétaire) 4 services : Collecte des déchets ménagers (29 agents) Déchets encombrants et déchèterie (17 agents) Recyclage et valorisation (8 agents) Pédagogie et animation (12 agents) 6
LA COMPÉTENCE COLLECTE ET TRAITEMENT DES DÉCHETS MÉNAGERS Collecte des déchets Déchets ménagers et assimilés des habitants Déchets encombrants des ménages Déchets des commerçants, artisans et administrations assimilables aux déchets ménagers Déchets des services municipaux Déchets des foires et marchés Traitement Déchets mentionnés ci-dessus Déchets de nettoiement et de voirie des communes membres. 7
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3) HISTORIQUE DE LA MISE EN PLACE DE LA COLLECTE SÉLECTIVE Le développement durable et la gestion des déchets ménagers sont des enjeux de la vie quotidienne importants de la politique de la Métropole Européenne de Lille (MEL). Il s agit de promouvoir la qualité environnementale afin de faire de la qualité la marque de la MEL. Initié au début des années 1990, le schéma global de collecte et de traitement des déchets ménagers a été construit autour de 3 objectifs : - La mise en place de la collecte sélective des déchets ; - L organisation de la valorisation matière; - La recherche de la valorisation maximale. DÉFINITION DES DÉCHETS MÉNAGERS Il s agit de déchets ordinaires provenant de la préparation des aliments, du nettoiement normal des habitations et bureaux (emballages, cendres, feuilles, chiffons, balayures et résidus divers pour les ménages). Ils représentent 60 % du gisement global. 9
La mise en place du tri des déchets à débuté sur le territoire de la MEL en 1992. Environ 500 000 habitants des secteurs périurbains sont invités à trier de la manière suivante : 1. Déchets «flaconnages» (en verre, plastique ou métal) ; 2. Déchets «fibreux «(papiers, emballages en cartons) ; 3. «Biodéchets» (préparations, restes de repas, fleurs fanées, tontes, petits élagages) ; 4. «Queue de tri» (déchets non recyclables). Ces 4 fractions sont collectées majoritairement dans deux bacs cloisonnés. Les véhicules de collecte sont eux-mêmes cloisonnés. Bacs compartimentés 10
Bien que l habitat permette majoritairement un stockage des récipients au sein de la parcelle, il est constaté dans certains secteurs (centre ville, quartier ancien, ), que les conteneurs restent et encombrent le domaine public. Des expérimentations sur différents quartiers denses de la Métropole ont alors été menées dans les années 2000 afin de trouver une solution permettant de répondre à cette problématique. 11
La solution adoptée par la MEL à compter de 2005 en alternative à la mise en place de bacs est la distribution de sacs plastique aux usagers ne pouvant stocker de conteneurs à roulettes au sein de leur parcelle ainsi que la réduction des consignes de tri (permet de réduire le nombre de fraction ainsi que les volumes de stockage) comme expliqué cidessous. Aussi, dans les zones urbaines, soit environ 600 000 habitants, le tri est ramené à seulement 2 fractions : - Les déchets recyclables regroupant le flaconnage et le fibreux ; - Les ordures ménagères résiduelles regroupant les biodéchets et les déchets non recyclables (collecte bi-hebdomadaire). Bacs secteurs urbains denses Sacs pour les déchets recyclables 12
13 Répartition des 2 types de collecte sur le territoire de la MEL
Depuis maintenant près de 5 ans, un autre mode de pré-collecte se développe sur le territoire : il s agit des Colonnes d Apport Volontaire Enterrées. Dans le cadre de la réhabilitation ou de construction de logement collectif, des aménageurs optent pour ce système; celui-ci présentant pour eux de nombreux avantages (plus de prestation rentrée/sortie de conteneurs et donc moins d arrêts maladies du personnel liés à cette prestation, réduction du risque d incendie et d insécurité des locaux poubelles, ). 14
Pour que ce dispositif fonctionne, il faut que tous les acteurs soient impliqués en signant une convention tripartite de gestion du site à savoir : La ville doit veiller au respect du stationnement afin que le véhicule de collecte puis enlever les colonnes dans de bonnes conditions, Le bailleur/aménageur doit lui veiller au retrait des dépôts sauvages au pied de la plateforme La MEL assure la collecte régulière des colonnes ainsi que la maintenance et l entretien de celles-ci. 15
Comparaison des différents mode de pré-collecte Apport volontaire Avantages Colonnes d apport volontaire enterrées Inconvénients Colonnes d apport volontaire enterrées - Hygiène - Sécurité lors de la collecte - Meilleure gestion de l espace public, encombrement limité, intégration paysagère, suppression de la pollution visuelle. - Meilleure gestion de l espace privé en habitat collectif (gain de place) - Economies (charges de fonctionnement en baisse, accidents du travail limités) - Diminution des incivilités (Risque d incendie limité, disparition des fouilles de bacs et sacs éventrés) - Pollution olfactive limitée - Difficultés d intégration dans l espace public, notamment en zone urbaine - Aménagement de l espace public (emprise au sol et sous-sol, installation de potelets, places de parking condamnées ) - Absence de collecte en cas de stationnement gênant - Dépôts sauvages - Demande un suivi de la part de tous les acteurs - Déplacement des usagers jusqu à la colonne - Risque de baisse de la qualité et de la quantité du tri - Non adapté à la collecte des bio-déchets - Risque d utilisation «abusive» par les commerçants 16
Collecte en Porte-à-porte Avantages Inconvénients BACS - Hygiène et propreté - Sécurité pour le releveur (R 437) et les riverains BACS - Encombrement de l espace public : Gène pour les PMR, le passage des piétons et les poussettes. - Problèmes d incivilité : Incendie, Fouille, déversement des bacs SACS - Encombrement de l espace public limité: absence après collecte - Stockage facilité SACS - Encombrement de l espace public avant collecte - Hygiène et propreté de l espace public - Sécurité/ condition d utilisation pour le releveur (R437) et le riverain - Pollution visuelle et olfactive - Problèmes d incivilité: sacs éventrés - Gestion de la distribution (stock et dépannage) et consommation abusive 17
4) BILAN DE LA MISE EN PLACE Parlons chiffres 680 000 tonnes d ordures ménagères ont été collectées en 2014 dont 60% du gisement total collecté en porte à porte. Pour les déchets recyclables, 106 428 tonnes ont été collectées soit 96kg/an/hab Pour les biodéchets, 35 170 tonnes ont été collectées. Pour les déchets non recyclables, 266 312 tonnes ont été collectées soit 239kg/an/hab En conclusion, l adaptabilité des modes de pré-collecte à la configuration urbaine est l un des facteurs des bons ratios de valorisation matières actuels. En revanche, nous constatons qu il reste à mener des études complémentaires afin d augmenter les quantités de déchets recyclables et de biodéchets (principalement triés au niveau de la préparation et restes de repas). 18
5) PERSPECTIVES D ÉVOLUTIONS ET LES INTERROGATIONS Les pistes de réflexion permettant d augmenter la qualité et les quantités de déchets à valoriser sont nombreuses 19 Adoption du Programme Local de Prévention visant à amoindrir les impacts des déchets sur l environnement soit par la réduction des quantités, soit par la réduction de la nocivité. Cette prévention a pour objectif de limiter l incinération, l enfouissement et contribue à la maitrise des coûts. Accroire et diversifier les campagnes de communication par la diffusion de messages sur panneau publicitaire (difficulté de porter un message cohérant ayant des modalités de tri différentes sur l ensemble du territoire voire même d une commune) Développer l apport volontaire afin d augmenter les quantités et la qualité des gisements valorisés (étendre nos conditions d installation (nombre de logements, volume des colonnes, lieux d implantation comme les courées urbaines ou les cités ouvrières). Réflexion sur l intégration du projet d extension des consignes de tri.
mais nous poussent également à nous poser les bonnes questions : Quel mode de pré-collecte à adopter lors de projet de requalification urbaine tout en prenant en compte les différentes entités (commerces, administrations, logements individuels et collectifs) et les contraintes de chaque mode de pré-collecte. La collecte des déchets est un enjeu important pour les usagers en matière de qualité et de propreté des espaces publiques. Définir des préconisations en matière d urbanisme intégrant les contraintes de collecte et de pré-collecte. Réfléchir à une possible progression vers une harmonisation des schémas de collecte à l échelle nationale. 20