RAPPORT SUR L EPREUVE ECRITE : Concours d entrée en première année Sciences sociales Langue vivante : ESPAGNOL Session 2016 Traduire en français le texte suivant : 1. Version Salvar vidas es un deber A lo largo de la historia, muchas personas en todo el mundo han arriesgado sus vidas a bordo de embarcaciones no aptas para la navegación, ya sea en busca de trabajo, de mejores condiciones económicas, de educación, o de protección internacional frente a la persecución u otro tipo de amenazas a su vida, libertad o seguridad, poniéndose con frecuencia en manos de traficantes sin escrúpulos. Sin embargo, en un momento en el que el desplazamiento forzoso por conflictos ha alcanzado unas cifras nunca vistas desde la Segunda Guerra Mundial, con más de 50 millones de personas en el mundo, esta situación también tiene un reflejo en el aumento de los movimientos irregulares por mar. Desde hace unos años venimos observando cómo el perfil de quienes arriesgan sus vidas en el Mediterráneo incluye cada vez un número mayor de refugiados, personas que lo han perdido todo, que se han visto obligadas a huir de sus países a causa de la guerra, la persecución y las violaciones de derechos humanos [ ]. Por experiencia sabemos que la vigilancia de fronteras y la lucha contra las redes de tráfico y trata de seres humanos, por sí solas, no son la única respuesta a las crisis que afectan a refugiados. Cuando una persona huye para tratar de salvar su vida, si no encuentra una alternativa legal, se verá obligada a recurrir a vías irregulares, a menudo poniéndose en manos de esas peligrosas redes. Se trata de una difícil decisión a vida o muerte, entre quedarte y ver cómo esta última te acecha día a día en un país en guerra, o tratar de llegar a un lugar seguro, aunque para ello tengas que jugarte lo único que te queda : tu vida. Por este motivo, la Unión Europea y los estados miembros deben profundizar en las medidas propuestas, como mayores cuotas de reasentamiento y programas de reubicación, y considerar alternativas legales como programas amplios y flexibles de reunificación familiar y visados humanitarios, entre otras. 2. Question : Rosa Otero [D après pressreader.com, 27/04/2015] Répondre en 200 mots à la question suivante : Hasta qué punto podrían funcionar las medidas adelantadas por el autor para responder al flujo migratorio al que hace alusión?
L épreuve consiste en un texte servant de base pour un exercice de version et une question permettant au candidat de s exprimer à l écrit en espagnol en environ 200 mots. Un total de 93 candidats ont composé avec une note moyenne de 10,15 (les notes sont comprises entre 2,5 et 18). 1.Version. Le texte devait être traduit dans sa totalité et cette année tous les candidats, à une ou deux exceptions près, n ont pas oublié de traduire aussi le titre, partie intégrante du texte. Le jury se réjouit aussi de constater que même si quelques expressions ou mots n ont pas été bien compris, la grande majorité des candidats ont proposé une traduction suffisamment pertinente pour restituer le sens, ce qui est toujours préférable à une absence de traduction, lourdement pénalisée. Si la compréhension globale du document n a causé aucun problème sémantique particulier, une des contraintes de l exercice reposait sur la bonne formulation en français et le bon choix du vocabulaire et des expressions. L apparente facilité ou transparence de quelques mots ont ainsi conduit à quelques incorrections ou à un éloignement du vrai sens. Au quatrième paragraphe dans l expression «programa amplio», par exemple, l adjectif «amplio» devait se traduire ici par «vaste», «complet» ou «global» plutôt que par «ample» utilisé dans un autre contexte, et «reunificación familiar» est mieux rendu en français par «regroupement familial». A la fin du troisième paragraphe, l utilisation de la deuxième personne du singulier en espagnol pour le verbe et les pronoms demandait de préférence la première ou la deuxième personne du pluriel en français, nuance importante mais malheureusement perçue par très peu de candidats. Dans le troisième paragraphe les expressions «por si solas» ou «acecha» ont, quant à elles, donné lieu à de nombreux exemples de faux sens; la première se traduit ici par «à elles seules» et la deuxième par «traque», «guette» ou «approche». L exercice de traduction visant à évaluer la compréhension écrite et, plus encore, la restitution et l expression écrite en français, le jury doit rappeler qu un soin tout particulier doit être accordé à la correction du texte d arrivée et que toutes les fautes de grammaire sont lourdement sanctionnées. Ainsi, dans les expressions «huir de sus países» et «incluye» le verbe «fuir» ne prend pas la préposition «de» en français et la troisième personne du singulier du verbe «inclure» n est pas «inclue» mais «inclut». 2.Question. Les candidats devaient répondre à la question en environ 200 mots et même si la plus grande majorité s en est tenue à cette longueur, il faut rappeler qu écrire moins (très rare) ou beaucoup plus (quelques cas) est pénalisé. Le fait d avoir des facilités dans la langue ou d avoir beaucoup d idées ou de connaissances dans un domaine particulier ne doit pas donner lieu à une «exhibition» linguistique qui pourrait faire perdre de vue l esprit de synthèse, si important dans ce type d épreuve. Se répéter ou écrire des phrases très sophistiquées mais avec une valeur sémantique faible ou inadéquate n est pas non plus la meilleure des solutions. En ce qui concerne le niveau linguistique des candidats, il s est avéré qu il est assez correct, voire très bon dans quelques cas. Au niveau de l expression, les erreurs sont les mêmes que dans des sessions précédentes : problèmes de vocabulaire (des mots inventés ou mal écrits), des accents oubliés ou pire, ajoutés sans raison, des subjonctifs non maitrisés, des problèmes de choix des prépositions ou la confusion classique entre les verbes SER et ESTAR, parmi d autres. Le thème de l immigration auquel le document fait référence a permis aux candidats de démontrer leurs qualités d analyse et d exercer une lecture critique. La grande majorité a ainsi repris les arguments avancés par l auteur en les mettant en perspective et en donnant d autres points de vue. Le sujet étant d actualité et très présent dans les médias, a donné aussi la
possibilité aux candidats de proposer leurs propres solutions ou de montrer leur vision des choses, ce qui permet au jury d évaluer non seulement l étendue des connaissances des candidats mais aussi leur capacité de réflexion personnelle. Que le sujet abordé soit «accessible» et pas très exigeant, à priori, au niveau des connaissances, ne doit pas conduire à des idées stéréotypées. Ainsi, les allusions faites aux «pateras» et à la traversée du détroit de Gibraltar ne peuvent pas devenir ici le sujet principal puisque, même si lié au sujet de l immigration, il s agit d un phénomène qui a été remplacé dans les médias par la situation à Lampedusa, en Grèce ou en Syrie, auxquelles le texte fait référence. De plus, parler du Mexique ou des «coyotes» n était pas ici très opportun, l immigration latino-américaine vers les Etats-Unis nécessitant une analyse différente. Exceptions faites de cela, une grande partie des candidats a montré dans les copies une connaissance assez riche du contexte socio-politique et économique au niveau européen et des enjeux nationaux des pays concernés par le sujet, ce dont le jury se réjouit.
RAPPORT SUR L EPREUVE ORALE. Un total de 9 documents sonores authentiques ont été proposés, tous accessibles sur le site www.rtve.es/alacarta/audios/radio-5-actualidad/. Il s agissait de 9 enregistrements d émissions de radio avec une durée comprise entre 3m50 pour le plus court et 5m05 pour le plus long: -El envejecimiento de la población -Wikipedia cumple 15 años -El tecnoestrés -Sube el gasto militar -Día del comercio justo -Indignados franceses -Turismo record en Europa -Evasión fiscal -La brecha salarial Dans cette épreuve les candidats devaient, d une part, être capables de restituer le contenu du document de la manière la plus complète possible et, d une autre part, élaborer une problématique pour commenter le thème de l enregistrement. Une fois la présentation orale faite, le jury invitait le candidat à prendre part à un échange verbal autour du sujet. La durée des présentations était en moyenne de 11 minutes, ce qui s avère un peu court. Même si les documents ont été compris et bien présentés en général, le jury estime qu une restitution plus précise s imposait pour avoir une vision plus claire de l étendue de la compréhension orale des candidats ; en outre les thématiques variées portant sur des aspects de l actualité espagnole ou européenne offraient aux candidats la possibilité d une analyse plus approfondie. Les quelques prestations jugées trop courtes (moins de 10 minutes) ont été sanctionnées. Rappelons enfin que les 30 minutes de préparation ne doivent pas, encore une fois, servir à écrire un texte qui sera ensuite lu devant le jury. Le niveau d expression des candidats et la richesse et la qualité du vocabulaire employé a été assez bon en général. Le jury a apprécié la maîtrise des temps verbaux montrée dans la plupart des prestations mais rappelle aussi que des fautes récurrentes renvoyant aux règles les plus élémentaires de l espagnol ou une prononciation trop approximative n ont pas leur place à ce niveau et ont été par conséquent très sévèrement sanctionnées. Mais il est également important de souligner ici que le fait de bien parler l espagnol ou de maîtriser parfaitement l intonation et la prononciation de cette langue ne sont pas les seuls critères d évaluation et ne conduisent pas automatiquement à une bonne note: une bonne restitution, la capacité d analyse, la spontanéité dans les réponses ou la qualité des échanges avec le jury sont, elles aussi, des aspects de la production orale à prendre en compte. Les fautes repérées dans les faits de langue ne sont pas différentes de celles rencontrées dans l épreuve écrite (gallicismes, confusions entre SER et ESTAR, fautes d accords ou mauvais choix des prépositions, etc ). Un manque de fluidité surtout au moment de l interaction avec le jury a été aussi constaté et, même si le jury ne s attend généralement pas à un niveau de langue ni à une fluidité similaires à ceux d une personne native, les nombreuses pauses pour chercher ses mots, les hésitations trop marquées ou les autocorrections trop fréquentes qui ont émaillé quelques présentations, nuisent à la qualité de la communication et à la capacité d écoute et de compréhension de l interlocuteur ; ces points faibles, même si n étant pas d une extrême gravité, bien évidemment, ont été pris en considération par le jury.
Les contenus des différents documents sonores soumis aux candidats portaient sur différents sujets d actualité : le tourisme record en Europe en 2016, les différences de salaire entre hommes et femmes en Espagne et le comparatif avec d autres pays européens, le vieillissement de la population, la confrontation des anciennes générations avec les nouvelles technologies, l évolution et la place de Wikipédia au niveau académique, la place du commerce équitable dans la société espagnole, l évasion fiscale, les dépenses militaires en 2016 ou la vision espagnole sur le mouvement «nuit debout» avec des références aux «indignados». Les échanges ont été riches et parfois de qualité au niveau des connaissances. Les quelques références bien justifiées à des sociologues réputés ou la connaissance du contexte politique, sociale et économique actuel de l Espagne et des pays latino-américains (et le nom des protagonistes) ont été très appréciées par le jury. Mais on doit également signaler sa surprise devant le niveau d information faible démontré par quelques candidats sur des sujets comme les «indignados» et «nuit debout», par exemple, pourtant largement relayés par les médias, ou la méconnaissance montrée par d autres candidats des nouveaux partis présents sur la scène politique espagnole. Ne pas connaître de parties politiques comme Ciudadanos et Podemos ou leurs dirigeants, Albert Rivera et Pablo Iglesias, des personnages qui occupent le devant de la scène médiatique espagnole depuis quelques années, ne correspond pas à ce qui est attendu d un candidat au concours d entrée à l Ecole Normale Supérieure de Cachan. Si les nouvelles technologies, Wikipédia ou les différences de salaires entre hommes et femmes sont des thèmes qui, en apparence, ne nécessitent pas de connaissances très approfondies ou qui invitent facilement à la discussion, ils ne devaient pas être abordés d une manière trop légère ou trop stéréotypée comme cela s est souvent révélé être le cas. Finalement, des thèmes comme l évasion fiscale ou les dépenses militaires ont permis d évaluer les capacités d analyse et de réflexion des candidats ainsi que leurs connaissances sur ces sujets d actualité. Le jury rappelle que la culture générale fait partie intégrante des prérequis au concours.