Le bâti ancien du Pays Civraisien le comprendre, le préserver



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Le bâti ancien du Pays Civraisien le comprendre, le préserver Sommaire Ce qui caractérise le bâti ancien : matériaux, savoir-faire L observation et la réflexion avant d agir Un bâti de terroirs : le poids de l histoire et du sous-sol (essai de typologie) Le toit (charpente, tuile, éléments de toit) La maçonnerie (la pierre ; l enduit) Les ouvertures et les huisseries (baie ; porte, fenêtre, volet) L environnement proche du bâti ancien : clôture ; éléments végétaux Bâti ancien, bâti nouveau : éléments de convergence (volumétrie, agrandissement, matériaux) Bibliographie, adresses utiles

ce qui caractérise le bâti ancien : matériaux, savoir-faire Edito Nos vieilles demeures et les bâtiments qui y sont attachés marquent très fortement notre cadre de vie rural. Pour autant, les clés de décryptage, de compréhension des particularismes constructifs qui permettent d appréhender l originalité de ce patrimoine et toute sa richesse ne sont pas toujours entre nos mains. C est la modeste contribution de cette brochure. Anciens comme nouveaux habitants y trouveront les grands principes qui le régisse, ses caractéristiques ainsi que quelques conseils à la restauration afin de mieux préserver une belle partie de notre histoire commune. André Sénécheau Président du Pays Civraisien L habitat ancien matérialise un mode de vie et des principes économiques aujourd hui dépassés. La modernité a entraîné avec elle le confort, qu il s agisse d aménagements sanitaires, de chauffage, de la multiplication de chambres à coucher etc. On ne peut que s en réjouir. On ne trouve plus guère de matériaux issus localement mais des produits standardisés distribués par des firmes multinationales. Les savoir-faire propres à un terroir, à une micro-région ont quasi disparu au profit d une uniformisation des procédés de mise en œuvre. Pourtant, ce sont bien ces principes de vie ancestraux, cette micro-économie basée sur les moyens locaux (moyens humains et moyens matériels) qui nous ont laissé en héritage ce bâti qui nous séduit tant. Alors, comment concilier deux modes de vie sans dénaturer le bâti? Seule, la recherche du meilleur compromis permettra la pleine réussite du projet. Cela passera par la nécessité de faire quelques concessions pour maintenir ce qui fait l essentiel : l harmonie. L observation et la réflexion avant d agir L observation et la réflexion avant d agir Avoir à l esprit les modes de vie d autrefois pour comprendre Comprendre l esprit de construction des anciens et agir avec les mêmes principes Observer : ses bâtiments - autres bâtiments voisins (ancien, restauré) Faire des dessins en élévation Demander conseil auprès d associations de protection, d architectes du patrimoine, du Service Départemental de l Architecture et du Patrimoine (SDAP), des Conseils d Architecture d Urbanisme et d Environnement (CAUE) Ne pas chercher à adapter à la maison des dispositions inadaptées par nature même si elles vous plaisent Respecter les particularismes locaux (agencement ; matériaux ; savoir-faire) Ne pas chercher l uniformité systématique (enduit ; couverture ; volumétrie ; menuiserie) Principes de l habitat ancien 1. une construction utilitaire, 2. à partir de matériaux locaux, 3. des principes d auto construction ; savoir-faire disparates ; particularismes locaux.

Un bâti de terroirs : le poids de l histoire et du sous-sol (essai de typologie) Le bâti rural est en prise directe avec le monde agricole. A de rares exceptions près (habitations des bourgs, locaux commerciaux et artisanaux), il a été pensé en lien très étroit avec une utilisation agricole. Par conséquent, le mode d exploitation est un facteur décisif dans le process de construction. Il est lié lui-même à la capacité économique (c est-à-dire le plus souvent à la richesse) du propriétaire ou de l exploitant bailleur mais aussi et surtout au lieu d implantation de l exploitation. Deux sous-sols pour un Pays Le Pays Civraisien se situe à cheval sur deux grands terroirs (1). Ce sont les terres rouges à l ouest et les terres de brandes et bornais à l est, aux caractéristiques pédologiques très différentes. Une petite enclave, les terres de groies, se rattache aux terres rouges. Les terres de brandes (2) sont traditionnellement des terres d élevage. L eau y est omniprésente, maintenue par l argile qui rend les sols imperméables. Ces sols pauvres, couverts jadis de landes de grande bruyère dite brande, ont été mis en valeur par de grands domaines agricoles, le plus souvent, sous forme de métairie. L habitat y est, de fait, dispersé. La vocation d élevage, l importance des bâtiments liée à la puissance économique des exploitations agricoles, ainsi que, bien entendu, l utilisation des matériaux de construction trouvés sur place, ont donné un caractère particulier au bâti ancien sur ce terroir. Les terres rouges dites à châtaigniers (3) ont connu une évolution forte des pratiques culturales. Terres de qualité moyenne, propices aux châtaigniers, enclines à une polyculture / élevage de subsistance, elles sont devenues, avec les progrès de l agronomie (amendement des sols à la chaux ) au XIXe siècle, de bonnes terres céréalières. La présence d eau souterraine à plusieurs dizaines de mètres a incité les Hommes à se regrouper autour d un puits commun. Ainsi, trouve-t-on sur ce terroir une multitude de hameaux formés de plusieurs exploitations agricoles plus ou moins importantes. Avec la Révolution et la libéralisation de la terre, le XIX e siècle a vu fleurir de nombreuses petites unités agricoles (borderies) composées bien souvent d une petite habitation et de quelques toits pour les animaux et la récolte. 1 2 3

2 Deux grands types d habitat La maison dite poitevine Ce type de construction est fréquent en Poitou d où ce qualificatif. C est un habitat modulaire, un module comprenant généralement une pièce avec une porte et une fenêtre en façade. On peut y adjoindre un second module composé également d une porte et d une fenêtre ou de deux fenêtres. La porte d entrée donne directement dans la pièce de vie aux multiples fonctions (cuisine, salle commune, chambre). La pièce est équipée d une cheminée, d un évier en pierre et d un potager, sorte de placard aménagé dans le mur proche de la cheminée pour recevoir des braises et servir de réchauffe plat. Un grenier, généralement bas, comporte de petites ouvertures appelées populairement boulithes. On y accède soit de l extérieur par un escalier, soit de l intérieur par une échelle de meunier ou un escalier. Ce n est pas une pièce de vie. On y entrepose certaines récoltes de la ferme (grain, foin, fruits secs ) ainsi que des produits domestiques. Rive sans débord avec tuiles en courant Toit à deux pans couvert de tuiles canal dite tiges de botte Petite grange accolée à l habitation Boulithe d aération du grenier Imposte vitrée Porte d entrée donnant directement dans la pièce Porte en bois à larges lames verticales Œil de bœuf surmontant un évier en pierre Fenêtre 6 carreaux et volets à lames verticales et traverses en bois

La maison dite charentaise Commune en Charente, ce type de construction se caractérise principalement par la présence d un couloir venant isoler les pièces. La porte d entrée donne sur le couloir qui distribue à droite et à gauche les pièces. L accès au grenier se fait également à partir du couloir central par l intermédiaire d un escalier. Selon l importance de la bâtisse, on trouve parfois une ou plusieurs pièces aménagées à l étage. 3 Fenêtre de grenier Souches larges des cheminées réparties dans chaque pièce Porte à imposte ouvrant sur un couloir central Toiture à débord en tuiles canal Chaînage d angle en pierres de taille Treille et fleurissement de pied de mur Habitation isolée sans dépendance accolée

La Ferme-bloc La Ferme-cour habitation toit à cochons grange étable habitation puits petite grange cellier hangar écurie écurie Ferme-bloc L organisation des différentes fonctions se fait sous le même bâti. L habitation, composée d un ou plusieurs modules, une étable, une petite grange ou autre remise sont compris sous le même volume et forment une longère. Un autre bâtiment, placé perpendiculairement, peut parfois compléter l ensemble. La ferme-bloc est courante dans le secteur des terres rouges à Châtaigniers et des terres de groies. La délimitation de la cour est alors souvent faite par une clôture de pierres sèches ou de bois de châtaigniers. Ferme-cour Dans les fermes-cours, la séparation des différentes fonctions (habitat, remises, animaux, ) est très nette. Elle est matérialisée par différents bâtis qui sont organisés autour d une cour ouverte. L habitation est principalement orientée au sud sud-est et les dépendances se situent de part et d autre de la cour. A quelques exceptions près, aucune clôture ne vient délimiter l ensemble de la ferme. La ferme-cour est très présente dans les secteurs de Brandes et de bornais.

le toit (charpente, tuile, éléments de toit) Charpente 2 pans/4 pans/appentis - changement de pièce - surélévation Les charpentes des maisons anciennes du Pays Civraisien possèdent généralement deux pans. Ce système est idéal pour la maison de type poitevin. On peut, de la sorte, rajouter facilement des modules. Il s agit d un principe constructif composé de fermes (ou triangulation) et de pannes (faîtière et intermédiaire) (1). A l opposé, la maison de type charentais préférera le quatre pans ou charpente en croupe. Plus complexe, cette charpente composée également de fermes et de pannes, se termine à chaque extrémité par un système de ferme et de demi-ferme formant une enrayure (2). Il existe également le bâti à un pan dit appentis ou cul relevé qui possède une charpente sommaire (sans ferme) (3). L appentis est plutôt destiné aux usages annexes à l exploitation agricole (resserre ; toit à cochon ). Ces charpentes généralement en chêne ou en châtaignier sont à préserver. Une ou plusieurs pièces défectueuses peuvent être changées surtout si l on envisage la réfection de la couverture. Elles feront, sans conteste, l admiration des visiteurs. Il peut arriver que la nécessité de surélévation se fasse sentir dans le cas d aménagement du grenier. C est souvent le cas pour les maisons poitevines aux fermes positionnées basses. Dans ce cas, il est important de surélever la charpente traditionnelle de façon à garder un équilibre harmonieux de la façade (hauteur/largeur). Concrètement, la hauteur d un voire de deux agglomérés en ciment (parpaing) ne devrait pas être dépassée, quitte à aménager l étage en conséquence, voire à baisser la tête pour passer sous l entrait de la ferme. A éviter : adapter des lucarnes en charpente 1 3 2

6 Couverture tuile canal - platelage - principe de couverture pour pan non perpendiculaire - couleur dimension - tuiles spéciales - débord de toit - rives - souche de cheminée - épis de faîtage girouette La tuile de prédilection en Pays Civraisien est la tuile canal appelée en Poitou tige de botte (1). Elle provenait de tuileries locales implantées près de veines d argile. Ses dimensions et sa coloration varient en fonction du lieu de fabrication. Il est important, lors de travaux de restauration ou de réfection complète, de respecter au mieux ses caractéristiques. Comptez environ 45 tuiles pour couvrir 1m2. Lorsque cela est possible, on récupérera le maximum d anciennes tuiles pour les repositionner en chapeau après nettoyage. Une tuile en bon état doit sonner lorsqu on la frappe légèrement avec un objet métallique. Bien souvent, des vieux bâtiments voisins en ruine, aux tuiles de même nature, peuvent servir de points d approvisionnement complémentaires. Achat de tuiles canal neuves : On privilégiera l achat de tuiles artisanales plutôt que la tuile industrielle de qualité mais aux caractéristiques souvent très différentes. Certaines tuiles canal modernes, artisanales et industrielles, possèdent quatre ergots permettant son bon maintien lorsqu elle est posée en courant (2). Bien que plus onéreuses, elles présentent un intérêt certain notamment dans le cadre d une couverture d habitation. Pour la tuile canal classique, le système de calage à partir de morceaux de tuiles reste de mise. Cette tuile, posée en courant, convient encore bien notamment pour les bâtiments annexes et autres petits toits. Le positionnement sur le platelage d un film microporeux peut être envisagé. A éviter : la tuile mécanique en remplacement de la tuile canal qui nécessite souvent une modification importante de la physionomie du toit 1 Faîtage en tuiles canal 3 2 Platelage Le platelage est réalisé en bois (peuplier, châtaignier) soit sous forme de voliges soit sous forme de lattes. La volige est généralement positionnée à plat. La latte de châtaignier peut être posée selon deux principes : la pose en hérisson ou la pose en contre hérisson (3).

Principe de couverture : le cas de pan de toit non perpendiculaire. Bien souvent, les anciens toits n étaient pas des quadrilatères parfaits. Dans ce cas, le couvreur posait les rangs de tuiles de manière à rattraper les écarts entre le haut et le bas du pan de toit. Il lui suffisait, après calcul, d écarter plus ou moins les espaces intermédiaires entre deux rangs au faîtage ou plus souvent à l égout. En aucun cas, il ne faut accepter d un couvreur la pose d une pièce de zinc pour rattraper cet écart. D une part, il s agirait de mal façon; d autre part, le coût financier serait supérieur. Débord de toit et rives Vous restaurez un bâti ancien, observez s il y a des débords de toit et, pour le cas d une réfection complète, faites les refaire à l identique (dimension du débord, matériaux ). Présents systématiquement en façade, il peut arriver qu il n y en ait pas sur les murs pignons notamment sur les bâtiments en appentis. 1 Rive sans débord Rive à débord de toit Traditionnellement, la rive de bord de toit est constituée d une rangée de courants (1). Depuis plusieurs décennies, certains couvreurs ont pris l habitude d apposer une voire deux rangées de chapeaux déversés et scellés au mortier formant ainsi une sorte de boudin disgracieux (2). Cette technique, destinée à protéger le dernier chevron, n est pas justifiée en restauration. Au pire, on peut réaliser la rive avec un rang de chapeaux positionnés légèrement en surplomb du mur ou du débord de toit (3). A éviter : la pose d éléments en PVC sur les débords de toit. Éléments de toiture Très souvent, les toits à 4 pans dits en croupe étaient munis, au niveau des arêtiers, d éléments d apparat appelés épis de faîtage. Ceux-ci étaient fabriqués en tôle et plus récemment en zinc. Une production ancienne en terre cuite trône parfois encore sur quelques toits. Elle provenait, en particulier, de la région de Genouillé qui fut au XVIII e et XIX e siècles, un centre important de production d objets domestiques en terre cuite à l échelle régionale. On y rencontre, à cette époque, beaucoup d artisans potiers. Qu il s agisse d épis en tôle (4) ou en terre cuite (5), le restaurateur aura tout intérêt à remettre ces éléments ornementaux (restaurés ou refait) qui embellissent nos toitures. Comme les épis de faîtage, les girouettes étaient parfois présentes en toiture. Illustrant souvent des scènes agraires ou des animaux domestiques, il en reste quelques beaux exemplaires en Pays Civraisien. Un renouveau de cet art, notamment en région, permet aujourd hui un retour de la girouette comme attribut de nos toitures. 2 3 4 5 5

la maçonnerie (la pierre ; l enduit) La pierre différentes caractéristiques - différents usages La pierre est le principal 1 matériau des constructions anciennes sur le Pays Civraisien. Présente sur l ensemble du territoire, elle offre toutefois des caractéristiques très différentes d un endroit à l autre qui joueront sur les manières constructives. La pierre calcaire La pierre calcaire est le matériau de construction par excellence. Utilisée aussi bien sous la forme de pierre de taille pour les chaînages d angles, les baies, les linteaux et appuis des portes ou fenêtres que comme pierre à maçonner sous la forme de moellons (1), elle est omniprésente sur le territoire. Issue de carrières locales (Blanzay ; Les Minières de Payré ) ou voisines du territoire mais aussi du travail d épierrement des champs, elle est de forme et de qualité différentes. La pierre de carrière est généralement bien équarrie conférant au moellon un aspect de parallélépipède rectangle facilitant sa mise en œuvre (2). Celle des champs présente moins de régularité (3). Elle n est pas calibrée contrairement à celle de carrière. En général, la pierre de carrière, onéreuse, est le matériau des exploitations les plus riches. Pour les autres, on les utilise avec parcimonie, soit exclusivement pour l habitation, soit, de manière encore plus restrictive, pour le mur de façade. Les petites fermes n ont recours qu à la pierre des champs pour l ensemble des bâtiments (habitation et bâtiments liés à l exploitation agricole). Le silex Provenant des terres rouges à châtaignier, le rognon de silex est également présent dans les constructions des bâtis anciens du Pays Civraisien. Difforme (4), c est un minéral très dur qui ne se prête pas à la taille. Sa mise en œuvre en maçonnerie est donc particulièrement délicate. Là encore, ce matériau gratuit et sur place, sera utilisé d abord dans les exploitations les plus modestes et, pour les autres, réservé principalement aux bâtiments non habitables en tout ou partie des murs (en pignon) (5). 1 2 3 3 1 D autres matériaux coexistent : maisons à pans de bois - ossature bois des bâtiments agricoles abris de brande 4 5

L enduit pourquoi - différentes formes - composition Généralement, le bâti à usage d habitation était enduit en Pays Civraisien. L exception qui confirme la règle se situe principalement sur la petite zone de groie, enclave en pleines terres rouges, où le calcaire présent en surface offre de bonnes qualités constructives ne nécessitant pas d enduit. L enduit est, en tout cas, quasiment systématique pour la maison de type charentais (1). L habitat de type poitevin connaît, par contre, des variantes. Le traitement des quatre surfaces de ce type d habitat pouvait être différent (2). Pour les bâtiments agricoles, par contre, l enduit est loin d être systématique (4). Pourquoi un enduit L enduit revêt plusieurs fonctions dans la maçonnerie ancienne. C est d abord une protection des matériaux constituant le mur. La pierre des maçonneries, de qualité variable, peut être gélive. L enduit, en la recouvrant, a un effet protecteur qui évitera à la pierre de se déliter. Cette maçonnerie est, par ailleurs, souvent montée à la terre (3). Le liant, formé de chaud et de sable, n est présent que dans l habitat des plus aisés, même si, au fur et à mesure du XIX e siècle, il prend une part plus importante dans le bâti nouveau. Là encore, l enduit vient protéger le mur des infiltrations de l eau et en particulier la terre qui apparaît dans la maçonnerie nue. Il a un effet d autant plus important qu il s agit de moellons informes ou de rognons de silex laissant apparaître de grandes quantités de terre. La mode qui consiste à supprimer les enduits, particulièrement en façade, pour laisser apparaître la pierre de maçonnerie peut s avérer dramatique et remettre en cause la pérennité du mur. Mais l enduit a aussi une fonction esthétique. Il marque une certaine qualité affichée. On le trouvera quasi systématiquement sur les maisons des notables et autres gros exploitants même lorsque la maçonnerie est montée avec des pierres de qualité non gélives et correctement équarries (pierre de carrière). Supprimer aujourd hui cet élément du bâti revient à perdre l esprit exprimé par les constructeurs et propriétaires d autrefois. 1 2 3 3 4 4

10 Différentes formes L enduit sur le bâti ancien peut prendre différentes formes. Selon l orientation du mur, le type de bâtiment et son usage, la nature de la maçonnerie, on trouvera des enduits pleins (1) ou des enduits partiels. En règle générale, la façade de l habitation est enduite dans sa totalité, quelle que soit l importance de l exploitation agricole. Le traitement des murs pignons et de l arrière est assez souvent partiel notamment pour les petites exploitations. On privilégie la façade et éventuellement un mur pignon lorsqu il est orienté en frappe d eau. Les enduits partiels sont réalisés selon plusieurs techniques appelées joints beurrés ou encore à pierre vue (2). Ce sont très souvent ces types d enduits que l on retrouve sur les bâtiments servant pour l exploitation agricole (grange, hangar, étable, petits toits ). Cette variété d enduits (plein ou partiel) rencontrée parfois sur un même bâtiment, confère au bâti ancien toute sa richesse, son charme : dans les savoir-faire, dans les matériaux ; dans la hiérarchisation des bâtiments, dans les couleurs Ces principes sont à respecter dans la mise en œuvre de chantier de restauration du bâti ancien. Composition - Mise en œuvre Les enduits étaient réalisés à partir de matières trouvées sur place ou localement. Simple terre sablonneuse extraite à proximité pour les plus modestes, les enduits ont vu l adjonction de chaux (en tant que liant) en des proportions croissantes au cours du XIX e siècle jusqu à se substituer entièrement à la terre. Une multitude de fours à chaux (photo 1 page suivante) construits dans les vallées du Pays Civraisien fournissaient en besoins locaux. L agrégat (le sable), provenait alors de sablières exploitées également localement. L usage de matériaux locaux (terre, sable, chaux) donnera aux enduits cette variété de composition, de couleurs. La fin de l approvisionnement en matériaux issus de nos terroirs et la standardisation des nouveaux produits tendent vers l uniformité des enduits. 1 2 2 3

A la mode du tout ciment à partir des années 30 et surtout 50 où l aberrante pratique de l enduit ciment sur mur ancien s est développée, s est substituée aujourd hui l utilisation quasi systématique de produits prêt à l emploi souvent bâtards (chaux/ciment), uniformisés et coûteux. Seul, l usage exclusif de la chaux naturelle comme liant est acceptable sur le bâti ancien et ce, pour toutes les couches de l enduit. Une attention toute particulière devra être apportée dans les choix à opérer. L agrégat (le sable) participe beaucoup à la réussite esthétique de l enduit. Selon sa couleur et le fait qu il soit lavé ou non, le résultat final (avec la même chaux) sera différent. L observation de vieux enduits guidera le restaurateur mais on peut avancer quelques tendances en matière de coloris sur le Pays Civraisien. Les terres rouges et terres de groie présentent des enduits tendant vers le jaune clair à l ocre claire. Sur les terres de brande, les enduits sont généralement plus foncés allant de l ocre foncée au brun. Le traitement des finitions des enduits est de plusieurs ordres. Les enduits pleins sont souvent talochés. Parfois, après projection, ils sont raclés à frais avec le tranchant de la truelle formant un dégrossi soigné. Les enduits partiels sont lissés à la truelle (2 et photo 3 page précédente). L enduit gratté avec une taloche à pointe est à proscrire sur le bâti ancien. Il ne revêt aucun aspect traditionnel. Par ailleurs, il engendre un encrassement accéléré (mousse) du mur. La réalisation d échantillons d enduits, permettra, après un temps de séchage, de juger de la couleur et de l aspect de la finition souhaité. 11 A éviter : les enduits de finition ou de sous couche en ciment ou en mortier bâtard (chaux / ciment) les enduits modernes monocouches destinés aux pavillons la pose de baguettes plastiques dans les angles les enduits grattés à la taloche à pointe les surépaisseurs d enduit par rapport aux pierres de taille

12 Les ouvertures et les huisseries (baie ; porte, fenêtre, volet) Baies restauration - création Les ouvertures dans les murs, qu il s agisse de portes ou de fenêtres sont réalisées par un encadrement en pierre de taille. C est, du moins, une quasi généralité pour l habitat à partir du XIX e siècle. Au XVIII e et avant, on trouve bon nombre d encadrements en bois qui perdurent pour les demeures les plus modestes jusqu au XIX e. Les bâtiments à usage agricole présentent des systèmes mixtes. Alors que les jambages sont en pierre, les linteaux ou palantrajhes restent en bois (chêne ou châtaignier). La longueur de certains (porte de grange, d étable) explique ce choix. La création de baies (porte ou fenêtre) nécessite une réflexion particulière. Il en va de l harmonie de l ensemble du bâtiment. L observation de celles déjà en place donne des repères notamment en ce qui concerne les dimensions. On essaiera de garder les mêmes proportions hauteur/largeur. Pour une fenêtre, la hauteur est, au minimum, égale à une fois et demi la largeur. En règle générale, les fenêtres des maisons paysannes du XIX e mesurent 1 m de largeur sur 1,6 m de haut soit 1/1,6. Cela correspond à 3 pieds de large sur 5 pieds de haut. Le pied, ancienne mesure, équivaut à 32,5 cm. C est la mesure étalon d une pierre de taille. Aux époques antérieures, les baies pouvaient être légèrement plus carrées ou au contraire plus verticales. En aucune manière, on ne devra créer une fenêtre plus large que haute Etat initial Adaptation moderne harmonieuse Vue en coupe d une fenêtre bien positionnée dans l embrasure Vue en coupe d une fenêtre mal positionnée au nu du mur intérieur Adaptation moderne disgracieuse

Portes, fenêtres, volets type - carreaux - couleur 13 Les portes anciennes des maisons paysannes sont le plus souvent pleines. Seule, une imposte vitrée offre un éclairage relatif. Des lames verticales plus ou moins larges sont maintenues à l arrière, par trois traverses également en bois. L imposte de bois comporte plusieurs petits carreaux. Malgré quelques inconvénients (hauteur, éclairage, isolation), il est intéressant de maintenir ces portes lorsqu elles existent encore. En cas de changement, le choix devra se porter vers des modèles refaits à l identique ou s en approchant le plus possible. Quelques portes vitrées, avec ou sans imposte, plus récentes, ont aussi été posées. Elles sont munies d un volet amovible. Ce type de porte peut, à la rigueur, remplacer les portes pleines. Par contre, la très grande majorité des portes industrielles standard sont à écarter (bois et PVC) car elles ne présentent aucun caractère vernaculaire. Les fenêtres anciennes sont munies de 4, 6, 10 voir 12 carreaux toujours plus hauts que larges. Les fenêtres du XVIII e siècle possèdent 10 ou 12 carreaux. Celles du XIX e en ont, le plus souvent, 6. Il importe, lors de réfections qui passent aujourd hui par la mise en place de double vitrage, de maintenir ces petits bois qui les séparent. Des techniques modernes permettent d offrir l aspect traditionnel à carreaux multiples à partir d un seul verre. Les volets sont réalisés à partir de lames de bois verticales maintenues, à l arrière, par deux traverses. L ensemble des boiseries et des ferronneries des ouvertures sont peintes. On observe encore, ici ou là, ces vieilles peintures. Le gris, très présent, est complété par des verts, bleus et des marrons bruns. A noter que jamais les ferronneries, gonds, pentures, serrures et autres éléments métalliques n étaient peints en noir. Le traitement de cette quincaillerie était le même que celui des boiseries. A éviter : les portes modernes standardisées et préfabriquées sans rapport avec les modèles traditionnels

14 L environnement proche du bâti ancien : clôture ; éléments végétaux Une bonne restauration est indissociable d un environnement paysager proche adapté. Traditionnellement, les éléments d accompagnement du bâti ancien sont de nature végétale et minérale. Les clôtures de l habitat ancien rencontrées sur le Pays civraisien présentent cette mixité : muret de pierres sèches ou maçonnées clôture en bois de châtaignier haie champêtre Système mixte châtaignier / haie champêtre Plessis de perches de châtaignier fendues (Claies : clôtures, parois de granges,..) La clôture reflète, en particulier, le type de terroir sur lequel elle est implantée. En contexte de terres rouges, pays du taillis de châtaignier par excellence, on privilégiera les clôtures de bois (châtaignier principalement). Sur les terrains calcaires des terres de groie où la pierre abonde en surface, ce sont davantage les clôtures en pierre qui sont adaptées, qu il s agisse de pierres sèches ou de pierres maçonnées. Enfin, sur les terres de brande, terroir de bocage, la haie champêtre est recommandée. A éviter : clôture en aggloméré (parpaing) clôture en PVC ; moulage clôture fantaisiste moderne haie de thuyas, de lauriers Clôtures en lattes de châtaignier fendues ou sciées (clôtures de jardins ou de petits prés à proximité du hameau) Murets de pierres sèches (assemblées sans mortier) : pierres issues de l épierrement des sols

La végétation qui accompagnait le bâti ancien avait deux fonctions principales. Une fonction utilitaire d abord et une fonction esthétique ou décorative ensuite. 15 L aspect utilitaire est perceptible d un point de vue de l économie domestique. On plantait des arbres et autres arbrisseaux à fruits pour la consommation familiale d abord. treille souvent sur le mur de façade de l habitat arbre isolé généralement en milieu de cour verger implanté à l abri du nord On agrémentait l espace bâti par des plantations de plantes à fleur le plus souvent vivaces. glycine sur mur de l habitat et autres bâtis rosier grimpant fleurissement de pied de mur des bâtis A éviter : le tout pot de fleur plantation de végétaux non régionaux (olivier )

16 Bâti ancien, bâti nouveau : éléments de convergence (volumétrie, agrandissement, matériaux) Volumétrie La largeur intérieure du bâti ancien ne dépasse que très rarement 6 m. Cela est dû aux possibilités restreintes offertes par les bois locaux (chêne ; châtaignier ). Par conséquent, l adjonction d un bâti nouveau à une structure ancienne doit rester en rapport avec ces dimensions afin de maintenir l harmonie de l ensemble. Agrandissement maison poitevine : La maison poitevine se prête bien à l agrandissement de l espace habitable. D abord parce que souvent, un bâtiment annexe (cellier ; étable ; petite grange ; hangar ) est contigu à l habitation et permet un aménagement relativement aisé. Ensuite, parce que le système modulaire offre par la même la possibilité d ajouter par construction, tout nouveau module. Il faudra, dans les deux cas, prendre la précaution de garder un bon équilibre/harmonie de l ensemble. Cela passe inévitablement par la réalisation de croquis, de dessins matérialisant l ensemble des bâtis après extension. maison charentaise : La maison charentaise est plutôt prédisposée à un agrandissement vertical, qui passe soit par l aménagement des combles existants, soit par la surélévation de ceux-ci. Toutefois, le cas des maisons à charpente à deux pans permet, plus aisément, la création d un volume accolé. Matériaux Traditionnellement, les extensions de l habitation sont en pierres. Le bois est réservé aux bâtiments annexes, hangars et autres resserres. Le regain d intérêt pour ce matériau dans la construction d habitat, qu il s agisse de l utiliser en ossature ou/et en bardage, est un atout. Le bois semble le lien parfait entre traditionnalité et contemporanéité. Son utilisation, alliée aux principes modernes de confort, d économie d énergie et plus généralement d éco-construction, offre, en y associant des choix d essences locales (châtaignier, chêne ) et des savoir-faire ancestraux (clin en latte, bardage verticaux à lame de différentes largeurs ), une perspective harmonieuse de l ensemble des bâtis.

Biblio, adresses utiles Charte architecturale et paysagère du Pays civraisien MANDRAGORE / PONANT - non éditée - 2004 (cd-rom disponible au siège du Syndicat Mixte du Pays Civraisien) Architecture rurale - Poitou, Pays charentais JEAN Suzanne - Paris - Ed. Berger Levrault (coll. L architecture rurale française, corpus des genres, des types et des variantes) - 1981 Les maisons poitevines. Observer, restaurer, habiter Collectif - Vivre au Pays - 1991 Restaurer, aménager, préserver la maison de pays. FONTAINE René - Seghers - 1977 La maison ancienne. Construction, diagnostic, interventions COIGNET Jean et Laurent - Ed. Eyrolles - 2002 SYNDICAT MIXTE DU PAYS CIVRAISIEN Service patrimoine 8, avenue de la gare BP 50070 86400 CIVRAY si-pays-civraisien@cg86.fr 05 49 87 67 60 SERVICE DEPARTEMENTAL DE L ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE 58, rue de la Marne 86000 POITIERS 05 49 55 63 25 MAISONS PAYSANNES DE FRANCE Délégation de la Vienne vienne@maisons-paysannes.org www.maisons-paysannes.org CONSEIL D ARCHITECTURE, D URBANISME ET D ENVIRONNEMENT www.caue.org

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