Bilan électrique français SYNTHÈSE PRESSE
Sommaire Les grands enseignements 3 1. Consommation : croissance de 0,5% après trois années de stabilité 4 2. Production : développement des énergies renouvelables pour accompagner la transition énergétique 5 3. Adaptation du réseau pour assurer la solidarité électrique des nouvelles régions 6 4. Des échanges aux frontières de plus en plus importants 7 5. Le développement des effacements 7 2
LES GRANDS ENSEIGNEMENTS L édition 2015 du Bilan électrique met en relief les premiers effets de la transition énergétique en France l La consommation électrique connaît une légère reprise dans un contexte économique plus favorable, après trois années de stabilité. Corrigée de l effet météorologique, la consommation en France métropolitaine augmente de 0,5 % pour atteindre 476,3 TWh. Cette croissance est plus marquée dans certains secteurs industriels tels que ceux de la construction automobile et de métallurgie. Cette reprise se retrouve aussi dans la consommation des ménages et des PME (+ 0,6 %), en raison notamment des températures plus fraîches au 1 er trimestre 2015 et plus chaudes durant l été. L année 2015 se classe toutefois au 3ème rang des années les plus chaudes en France (2014 étant la 1ère). Ainsi, la consommation brute (hors correction des conditions météorologiques) a augmenté en métropole de 2,2%. l Le parc de production d électricité renouvelable poursuit sa croissance. Il dépasse désormais 10 000 MW pour l éolien et 6 000 MW pour le solaire. La production renouvelable d origine éolienne représente environ 4,5 % de la consommation nationale, celle d origine solaire 1,6 %. Avec l hydraulique, l ensemble des énergies renouvelables couvrent 18,7 % de la consommation française. l Les six dernières centrales de production de 250 MW fonctionnant au charbon ont fermé. Au total, près de 4 000 MW de puissance installée ont été retirés du parc charbon français entre 2013 et 2015. l Les échanges transfrontaliers, très élevés en 2014, progressent encore (+1%), avec 120,9 TWh échangés en 2015. Le renforcement de l interconnexion France- Espagne et la nouvelle méthode d optimisation des capacités d échanges transfrontaliers («flow-based») mis en place en 2015 contribuent à ce résultat. l Les dispositifs d effacement de la consommation continuent de se développer. Les appels d offres sur le mécanisme d ajustement 1 ont permis à RTE de disposer d un maximum de 1 900 MW de puissance d effacement mobilisable en 2015, contre 1 200 MW en 2014. l Avec 1,4 milliard d euros investi pour renforcer le réseau, RTE continue d assurer la solidarité électrique entre les territoires. Ces investissements contribuent à adapter le réseau pour accueillir les énergies renouvelables et réussir la transition énergétique. 1 Le mécanisme d ajustement permet à RTE de moduler les niveaux de la production, de la consommation et des échanges pour assurer en permanence l équilibre entre l offre et la demande. 3
455,5 462,6 461,5 468,9 471,4 476,4 476,7 476,3 474,0 476,3 Synthèse Presse 1. Consommation : croissance de 0,5 % après trois années de stabilité TWh 480 460 440 420 400 Évolution de la consommation corrigée de l'aléa météorologique et du 29 février hors soutirage secteur énergie 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 Avec 67,6 TWh, la consommation du secteur industriel augmente de 0,2% par rapport à 2014, avec toutefois des dynamiques contrastées selon les secteurs d activité. La consommation de l industrie automobile progresse de 5 %, après trois années de baisse. Celle de la métallurgie augmente de 5,6 %, portée par la bonne santé de la filière aéronautique. A l inverse, le secteur du papier carton enregistre une baisse de sa consommation d électricité de 4,1 %, tandis que celui de la sidérurgie recule de 2,3 %. La consommation électrique des consommateurs raccordés sur les réseaux de distribution PMI/PME, professionnels, particuliers retrouve son niveau de 2013 après 18 mois de légère baisse. Corrigée de l aléa climatique, la consommation connaît, après trois années de stabilité, une légère reprise de 0,5 % pour atteindre 476,3 TWh. Compte tenu des températures plus fraîches en début d année et plus chaudes en été, la consommation brute en France métropolitaine s établit à 475,4 TWh, soit une augmentation de 2,2 % par rapport 2014. Compte tenu du développement des énergies renouvelables (ENR) sur les réseaux de distribution, une partie de l électricité consommée par les clients finaux ne circule plus par le réseau de transport. Ce volume d énergie est en croissance depuis 2011. Le réseau permet dans ces conditions d assurer la sécurité d approvisionnement de chacun, lorsque la production d ENR devient insuffisante. 91 610 MW Pointe de consommation atteinte le 6 février 2015 à 19H 29 558 MW Minimum de consommation enregistré le 16 août à 7H 4
822 621 1 189 952 1156 999 Synthèse Presse 2. Production : développement des énergies renouvelables pour accompagner la transition énergetique 416,8 NUCLÉAIRE Énergie produite (TWh) 76,3 % 6,2 % 10,8 % THERMIQUE À COMBUSTIBLE FOSSILE HYDRAULIQUE 3,9 % ÉOLIEN 1,4 % 1,4 % SOLAIRE BIOÉNERGIES 34,1 58,7 21,1 7,4 7,9 En lien avec la consommation brute, la production totale d électricité en France atteint 546 TWh, en hausse de 1,1 % par rapport à l année 2014. Le parc de production en France métropolitaine progresse légèrement en 2015 avec une augmentation de 584 MW (+0,5 %), en raison du développement des moyens de production renouvelable (+2 000 MW alors que le parc charbon diminue de 1 500 MW). La production éolienne qui marque une progression de 23,3 % (21,1 TWh) par rapport à 2014, a enregistré une production maximale dépassant les 5 500 MW tous les mois de l année. Le seuil des 10 000 MW de parcs éoliens installés a été dépassé au cours de l année 2015. La reprise observée en 2014 semble donc se poursuivre, notamment grâce à la sécurisation du cadre tarifaire ainsi qu à la levée progressive de certaines contraintes réglementaires. annuelle MW 12 000 10 000 8 000 6 000 4 000 2 000 219 129 94 393 1 502 752 Parc éolien 2 250 3 327 Parc installé au 31 décembre 2015 4 574 5 764 7 536 6 714 8 157 9 313 10 312 Évolution annuelle 0 2001 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 2015 8 266 MW Nouveau record horaire de production éolienne atteint le 29 mars à 13h00 (facteur de charge de 86,3 %) 5
MW 7 000 Parc solaire hydraulique est en baisse de 13,7 % avec une pluviométrie inférieure à la très bonne année 2014. 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 878 6 191 5 296 4 366 3 727 2 584 1 143 646 930 895 Du fait de la fermeture des six derniers groupes de 250 MW fonctionnant au charbon, le parc thermique à combustible fossile voit à nouveau sa capacité diminuer en 2015 (de 33,5 %). La filière gaz voit sa production augmenter de près de 55 % par rapport à l année 2014, en raison des températures plus froides en début d année 2015. 0 4 2006 7 2007 61 190 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 En 2015, 895 MW de puissance solaire ont été raccordés en France métropolitaine et portent à près de 6 200 MW le parc solaire installé. Un tiers de cette augmentation vient de la mise en service sur le réseau de RTE, en septembre 2015, du plus grand parc photovoltaïque d Europe à Cestas, en Gironde. Alors que le parc hydraulique reste stable en 2015, comme depuis la fin des années 1980, la production Le parc photovoltaïque de Cestas en Gironde (ici en construction), plus grand parc photovoltaïque d Europe avec 300 MW. 3. Renforcement du réseau pour assurer la solidarité électrique des nouvelles régions Le réseau de transport, par son maillage, permet de mutualiser les moyens de production à l échelon local, national et européen. En gérant intelligemment l équilibre avec les différents besoins de consommation des territoires, il permet d assurer la sécurité d approvisionnement et contribue à la réussite de la transition énergétique. Pour répondre à ces enjeux, RTE a investi 1,402 milliard d euros en 2015, pour renforcer son réseau. Les principaux investissements ont porté sur le renouvellement des ouvrages, le renforcement de la sécurité d alimentation et la sûreté du système électrique, l accueil des énergies renouvelables, et le développement du Système d Information. La solidarité électrique des nouvelles régions BRETAGNE PAYS DE LA LOIRE NORMANDIE ÎLE-DE- FRANCE CENTRE VAL-DE-LOIRE AQUITAINE LIMOUSIN POITOU- CHARENTE MIDI-PYRÉNÉES LANGUEDOC ROUSSILLON NORD-PAS- DE-CALAIS PICARDIE BOURGOGNE FRANCHE-COMTÉ AUVERGNE RHÔNE-ALPES Échanges entre les régions 20 TWh < 20 TWh ALSACE CHAMPAGNE- ARDENNE LORRAINE PACA < 10 TWh 6
4. Des échanges aux frontières de plus en plus importants Le solde des échanges est exportateur sur l ensemble des frontières françaises. Avec 120,9 TWh échangés en 2015, grâce aux 48 interconnexions, les imports/ exports atteignent leur plus haut niveau des dix dernières années. Grande-Bretagne Export : 15,9 TWh Import : 1,8 TWh Espagne Export : 9,3 TWh Import : 2,0 TWh Bilan des échanges contractuels en 2015 France Export : 91,3 TWh Import : 29,6 TWh Solde : 61,7 TWh CWE Export : 20,1 TWh Import : 13,4 TWh Suisse Export : 25,9 TWh Import : 12,0 TWh Italie Export : 20,1 TWh Import : 0,4 TWh Ces exportations sont favorisés par un prix de l électricité toujours relativement bas sur le marché spot (38,5 /MWh en moyenne annuelle). Le volume total des transactions (achat/vente) sur le marché EPEX Spot France atteint 106,9 TWh, soit plus de 20 % de la consommation brute de la France. Depuis le 25 février 2015, la zone de couplage des marchés par les prix est étendue à l Italie et à la Slovénie. Le couplage permet de créer une zone d échange unique entre dix neuf pays 1, et par conséquent de prix identiques lorsque les capacités d interconnexion ne limitent pas les échanges transfrontaliers. Des situations de convergence sont régulièrement enregistrées. De plus, le 21 mai 2015 a été lancée avec succès la méthode dite «flow-based» en remplacement de la méthode des «Net Transfer Capacities» (NTC). Désormais les échanges transfrontaliers sont optimisés au plus près des capacités physiques réelles du réseau, grâce à une très forte coordination entre les Gestionnaires de Réseaux de Transport (GRT) de la région. La France a exporté jusqu à 7 745 MW en juillet et importé jusqu à 6 828 MW en novembre. 1 Allemagne, Autriche Belgique, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grande Bretagne, Italie, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Slovénie, Suède. 5. Le développement des effacements Les dispositifs d effacement et de modération de la consommation, sources de flexibilité pour le pilotage du réseau, continuent leur développement. Les appels d offres réalisés ont permis à RTE de disposer en 2015 d un maximum de 1 900 MW de puissance d effacement mobilisable (contre 1 200 MW en 2014). 7
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