Détermination des classes d exposition

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Transcription:

Ponts en béton et normes européennes Concevoir calculer - exécuter Détermination des classes d exposition François Toutlemonde, LCPC Journée technique CETE de l Est - Cimbéton - Sétra, Nancy, 9 décembre 2009 1

Textes de référence L Eurocode 2 NF EN 1992-1-1 et annexe nationale + compléments NF EN 1992-2 et annexe nationale Reprenant avec des précisions complémentaires la norme NF EN 206-1 Guides / aides à l application Guide méthodologique Sétra «L Eurocode 2 : application aux ponts-routes en béton» (mars 2008) Guides techniques LPC «Structures en béton conçues avec l Eurocode 2. Note technique sur les dispositions relatives à l enrobage pour l application en France» (novembre 2005) «Maîtrise de la durabilité des ouvrages d art en béton. Application de l approche performantielle. Recommandations provisoires» (décembre 2009) Document technique EFB «Aide au choix des classes d exposition pour les ouvrages d art» (décembre 2009) 2

Textes de référence Motivation Les EUROCODES définissent des exigences fondamentales pour atteindre des niveaux de performance appropriés («règles du jeu» pour une concurrence équitable) en matière de FIABILITE DES CONSTRUCTIONS dont les 4 composantes sont : la SECURITE STRUCTURALE pour les personnes, les animaux domestiques l APTITUDE AU SERVICE, fonctionnement, confort la ROBUSTESSE en cas de situations accidentelles la DURABILITE, compte tenu des conditions environnementales Les Eurocodes supposent que : le choix du système structural et le projet de structure sont réalisés par un personnel suffisamment qualifié et expérimenté; l exécution est confiée à un personnel suffisamment compétent et expérimenté; une surveillance et une maîtrise de la qualité adéquates sont assurées au cours du travail, à savoir dans les bureaux d études, les usines, les entreprises et sur le chantier; les matériaux utilisés sont conformes aux normes appropriées; la structure bénéficiera de la maintenance adéquate; l utilisation de la structure sera conforme aux hypothèses admises dans le projet. 3

Textes de référence. Le «jeu de piste» Eurocode 2 : NF EN 1992-1-1 Section 4. Durabilité et Enrobage des armatures. L environnement de la structure pour sa conception vis-à-vis de la durabilité et de la «durée d utilisation de projet». Détermination de l enrobage. Section 7. États Limites de Service. Limitation des contraintes. Maîtrise de la fissuration (ouverture limite de fissure en fonction du type de structure et de l environnement et méthodes d obtention : ferraillage minimum, méthode forfaitaire, calcul d ouverture). Limitation des flèches. Annexe E (Informative). Classes indicatives de résistance pour la durabilité Annexe nationale : NF P 18-711-1/NA Section 4 : très nombreuses et importantes précisions pour le choix des classes d exposition et les modulations permettant de déterminer l enrobage Section 7 : ouvertures limites des fissures et précisions sur la méthode de calcul tableau des élancements types permettant de se dispenser du calcul des flèches Annexe E (issue de la NF EN 206) : rendue normative Compléments NF EN 1992-2 Section 4. Des précisions sur les classes d exposition à retenir Section 7. Modification des valeurs cibles de maîtrise de la fissuration Annexe nationale : NF P 18-721-1/NA Section 7 : précisions sur les ouvertures de fissure maximales selon les classes d exposition, la limitation à l effort tranchant, une méthode simplifiée alternative de maîtrise des ouvertures de fissure Et encore : NF EN 206-1, fascicule 65 du CCTG, FDP 18-011 4

Une responsabilité du maître d ouvrage En fonction de l environnement auquel seront exposées les différentes parties de l ouvrage et en application de l Eurocode 2, de la norme EN 206-1 et du fascicule 65 du CCTG, le maître d ouvrage définit pour chaque partie d ouvrage les classes d exposition à prendre en compte. ( ) Chaque partie d ouvrage peut être soumise simultanément à plusieurs agressions environnementales. Il convient donc, pour chaque partie d ouvrage, de déterminer l ensemble des classes d exposition à considérer. (guide LCPC «approche performantielle», 2009) Le maître d ouvrage doit donc fournir LES classes d exposition au même titre que : - La durée d utilisation de projet (par défaut 100 ans pour les ponts, AN de l EN 1990) - Le niveau de prévention vis-à-vis de l alcali-réaction - La classe d exposition (XH1, XH2 ou XH3), la catégorie (I, II ou III) d ouvrage ou d élément d ouvrage et le niveau de prévention (As à Ds) vis-à-vis de la RSI - Éventuellement, classe d abrasion (XM1, XM2 ou XM3) le cas échéant Logique : le maître d ouvrage (aidé du maître d œuvre) doit connaître et prévoir les conditions d exploitation et l environnement de son ouvrage : salage, entretien et dispositions protectrices 5

A quoi servent ces classes Au stade du projet - En lien avec la D.U.P., détermination de l enrobage (EN 1992 section 4) en particulier minimum nécessaire pour assurer la durabilité «c min,dur» - Définition de la valeur limite de l ouverture maximale calculée des fissures (EN 1992 section 7, cf. notion de «fissuration préjudiciable») - Participe à la détermination de la résistance minimale du béton de la partie d ouvrage considérée (EN 1992 annexe E) Au stade de l étude, de la commande puis de la fabrication du béton - Selon l approche «prescriptive» de l EN 206-1 tableaux NAF-1 ou NAF-2, détermination de limites dans la composition du béton et/ou prescriptions dans le choix des matériaux - Selon l approche performantielle rendue possible par l EN 206-1 et déclinée dans le guide LCPC, détermination d indicateurs et de seuils à satisfaire sur ces grandeurs, orientant la composition du béton L application de l Eurocode conduit à poser de façon précoce les questions associées à la durabilité attendue, ce qui peut susciter des variantes et déclencher l adoption de précautions additionnelles 6

Risques et agressions considérés XC : corrosion des armatures induite par carbonatation Sévérité croissante de XC1 à XC4 Critères : humidité environnante moyenne (carbonatation faible si HR < 50% ou en cas de saturation permanente, maximale pour HR de 70 %) et présence d eau en pratique, effet aggravant des cycles d humidification / séchage des intempéries (ou, pour les bâtiments, des condensations importantes en fréquence et en durée) Précisions figées par l AN "Sont à classer en XC4 les parties aériennes des ouvrages d'art" Indication normative pour éviter les interprétations inutiles S'appuie sur le calibrage avec un lot important d'ouvrages (A26) Tient compte des minimums de c/e plutôt faibles dans l'en 206-1 pour la classe XC3 XC3 pour les surfaces des hourdis protégées par une étanchéité pour les fondations : XC2 au moins 7

Risques et agressions considérés : XC Parties d'ouvrage XC fondations (pieux, barrettes, puits marocains, bétons de blocage, semelles, radiers ) fondations de tous types entièrement immergées fondations de tous types en zone de marnage fondations profondes enterrées hors eau de mer fondations superficielles non immergées (partie aérienne) fondations superficielles non immergées (partie enterrée) appuis (chevêtres sur pieux, piles, chevêtres sur piles, piédroits, culées y compris murs en retour ), parties d ouvrages en contact avec le terrain, voûtes parties immergées XC1 parties en zone de marnage parties enterrées, dalles de transition parties à l'air libre faces intérieures des piles ou culées creuses tablier (poutres, hourdis, dalles, caissons, traverses de ponts cadres, entretoises) face supérieure du hourdis protégée par l'étanchéité faces extérieures faces intérieures des caissons équipements et superstructures corniches, solins de joints de dilatation, corniches-caniveaux contre-corniches et longrines d'ancrage de barrière de sécurité (non revêtues) barrières de sécurité en béton, garde-corps, écrans acoustiques massifs d'ancrage (non revêtus) des candélabres, PPHM et panneaux de signalisation XC1 XC4 XC2 XC4 XC2 XC4 XC2 XC4 XC3 XC3 XC4 XC3 XC4 XC4 XC4 XC4 8

Risques et agressions considérés XS : corrosion des armatures induite par les chlorures présents dans l eau de mer Sévérité croissante de XS1 à XS3 Critères : concomitance des chlorures et de l eau, et cycles d immersion / séchage favorisant la pénétration des ions en pratique, critères associés à la distance à la côte, à la permanence ou non de l immersion, à l exposition aux embruns et à l air véhiculant du sel marin, avec une latitude interprétative par rapport au seul critère de distance Nota : La classe XS est également utilisée de fait pour décrire le risque de dégradation chimique du béton par l eau de mer Précisions figées par l AN "XS3 éléments de structure en zone de marnage et/ou exposés aux embruns lorsqu'ils sont situés à moins de 100 m de la côte, parfois plus, jusqu'à 500 m, suivant la topographie particulière" "XS1 éléments de structure situés au-delà de la zone de classement XS3 et situés à moins de 1 km de la côte, parfois plus, jusqu'à 5 km, lorsqu'ils sont exposés à un air véhiculant du sel marin, suivant la topographie particulière" XS2 : immergé en permanence 9

Risques et agressions considérés : XS Parties d'ouvrage XS moins de 100 m de la côte et équiv. 100 à 1000 m de la côte et équiv. fondations (pieux, barrettes, puits marocains, bétons de blocage, semelles, radiers ) fondations de tous types entièrement immergées XS2 XS2 fondations de tous types en zone de marnage XS3 XS3 fondations profondes enterrées hors eau de mer XS1 - fondations superficielles non immergées (partie aérienne) XS3 XS1 fondations superficielles non immergées (partie enterrée) XS1 - appuis (chevêtres sur pieux, piles, chevêtres sur piles, piédroits, culées y compris murs en retour ), parties d ouvrages en contact avec le terrain, voûtes parties immergées XS2 XS2 parties en zone de marnage XS3 XS3 parties enterrées XS1 - parties à l'air libre XS3 XS1 faces intérieures des piles ou culées creuses XS1 - dalles de transition XS1 - tablier (poutres, hourdis, dalles, caissons, traverses de ponts cadres, entretoises) face supérieure du hourdis protégée par l'étanchéité - - faces extérieures XS3 XS1 faces intérieures des caissons XS1 - équipements et superstructures corniches XS3 XS1 solins de joints de dilatation XS3 XS1 contre-corniches et longrines d'ancrage de barrière de sécurité (non revêtues) XS3 XS1 barrières de sécurité en béton, garde-corps, écrans acoustiques XS3 XS1 massifs d'ancrage (non revêtus) des candélabres, PPHM et panneaux de signalisation XS3 XS1 corniches-caniveaux XS3 XS1 10

Risques et agressions considérés XD : corrosion des armatures induite par les chlorures (autres que marins) Sévérité croissante de XD1 à XD3 Critères : concomitance des chlorures et de l eau, cycles d immersion / séchage favorisant la pénétration des ions, concentration en chlorures des eaux environnantes en pratique, critères associés pour les sels de déverglaçage à la fréquence du salage, à la proximité de la chaussée salée et au risque de projections ou de ruissellements Nota : Le critère géographique (carte de salage Sétra) n est pas seul suffisant Selon les parties d ouvrage c est le salage de la voie franchie et/ou celui de la voie portée qui est à considérer Précisions figées par l AN et les différents documents Salage «peu fréquent» : n < 10 (n étant la moyenne annuelle du nombre de jours de salage estimée sur les 10 dernières années) Salage «fréquent»: 10 n < 30 Salage «très fréquent» n 30 Zones «exposées» ou «très exposées» : parties situées à moins de 6 m (horizontalement ou verticalement) de la chaussée salée (selon fréquence de salage) Eléments «très exposés» : corniches, longrines d ancrage des dispositifs de retenue, solins des joints de dilatation 11

Risques et agressions considérés : XD Parties d'ouvrage XD salage peu fréquent salage fréquent salage très fréquent. fondations (pieux, barrettes, puits marocains, bétons de blocage, semelles, radiers ) fondations de tous types entièrement immergées - - - fondations de tous types en zone de marnage - - - fondations profondes enterrées hors eau de mer - pas d'exposition XD, ou XD2 selon XD2 salage et distance de la voie franchie fondations superficielles non immergées (partie aérienne) - XD1 ou XD3 selon salage et distance XD3 de la voie franchie fondations superficielles non immergées (partie enterrée) - pas d'exposition XD, ou XD2 selon salage et distance de la voie franchie XD2 appuis (chevêtres sur pieux, piles, chevêtres sur piles, piédroits, culées y compris murs en retour ), parties d ouvrages en contact avec le terrain, voûtes parties immergées - - - parties en zone de marnage - - - parties enterrées - pas d'exposition XD, ou XD2 selon XD2 salage et distance de la voie franchie parties à l'air libre - XD1 ou XD3 selon salage et distance XD3 de la voie franchie faces intérieures des piles ou culées creuses - - - dalles de transition - XD2 XD2 tablier (poutres, hourdis, dalles, caissons, traverses de ponts cadres, entretoises) face supérieure du hourdis protégée par l'étanchéité - - - faces extérieures - XD1 ou XD3 selon salage et distance XD1 ou XD3 selon salage et de la voie franchie distance de la voie franchie faces intérieures des caissons - - - équipements et superstructures corniches - XD3 XD3 solins de joints de dilatation - XD3 XD3 contre-corniches et longrines d'ancrage de barrière de sécurité (non - XD3 XD3 revêtues) barrières de sécurité en béton, garde-corps, écrans acoustiques - XD3 XD3 massifs d'ancrage (non revêtus) des candélabres, PPHM et panneaux de - XD3 XD3 signalisation corniches-caniveaux - XD3 XD3 12

Risques et agressions considérés XF : attaque gel-dégel Sévérité croissante de XF1 à XF4 Critères : nombre de cycles et niveau des températures froides atteintes (profondeur de béton concernée par le gel) effet aggravant des stagnations d eau (surfaces horizontales) en pratique, critères associés à la moyenne annuel du nombre de jours de gel (carte) et aux effets du salage, avec une prise en compte secondaire de l orientation des surfaces concernées Nota : A cause de l interaction avec le salage le critère géographique (carte de salage Sétra) n est pas seul suffisant. Selon les parties d ouvrage c est le salage de la voie franchie et/ou celui de la voie portée qui est à considérer Précisions figées par l AN et les différents documents Carte du nombre de jours de gel (faible / modéré / sévère), par canton et en fonction de l altitude En règle générale : gel faible ou modéré, salage peu fréquent : XF1 gel faible ou modéré, salage fréquent : XF1 à XF2 gel faible ou modéré, salage très fréquent : XF1 à XF4 selon exposition aux sels gel sévère, salage peu fréquent : XF3 gel sévère, salage fréquent ou très fréquent : XF3 à XF4 selon exposition aux sels 13

Risques et agressions considérés : XF (gel faible ou modéré) Parties d'ouvrage XF - gel faible ou modéré salage peu fréquent salage fréquent salage très fréquent. fondations (pieux, barrettes, puits marocains, bétons de blocage, semelles, radiers ) fondations de tous types entièrement immergées - - - fondations de tous types en zone de marnage XF1 XF1 XF1 fondations profondes enterrées hors eau de mer - - - fondations superficielles non immergées (partie aérienne) XF1 XF1, XF2 si très exposé aux sels XF2, XF4 si très exposé aux sels fondations superficielles non immergées (partie enterrée) - - - appuis (chevêtres sur pieux, piles, chevêtres sur piles, piédroits, culées y compris murs en retour ), parties d ouvrages en contact avec le terrain, voûtes parties immergées - - - parties en zone de marnage XF1 XF1 XF1 parties enterrées - - - parties à l'air libre XF1 XF1, XF2 si très exposé aux sels XF2, XF4 si très exposé aux sels faces intérieures des piles ou culées creuses XF1 XF1 XF1 dalles de transition XF1 XF2 XF2 tablier (poutres, hourdis, dalles, caissons, traverses de ponts cadres, entretoises) face supérieure du hourdis protégée par l'étanchéité XF1 XF1 XF1 faces extérieures XF1 XF2 XF2, XF4 si très exposé aux sels faces intérieures des caissons XF1 XF1 XF1 équipements et superstructures corniches XF1 XF2 XF4 solins de joints de dilatation XF1 XF2 XF4 contre-corniches et longrines d'ancrage de barrière de sécurité (non XF1 XF2 XF4 revêtues) barrières de sécurité en béton, garde-corps, écrans acoustiques XF1 XF2 XF4 massifs d'ancrage (non revêtus) des candélabres, PPHM et panneaux de XF1 XF2 XF4 signalisation corniches-caniveaux XF1 XF2 XF4 14

Risques et agressions considérés : XF (gel sévère) Parties d'ouvrage XF - gel sévère salage peu fréquent salage fréquent salage très fréquent. fondations (pieux, barrettes, puits marocains, bétons de blocage, semelles, radiers ) fondations de tous types entièrement immergées XF3 XF3 - fondations de tous types en zone de marnage XF3 XF3 XF3 fondations profondes enterrées hors eau de mer XF3 XF3 - fondations superficielles non immergées (partie aérienne) XF3 XF3, XF4 si très exposé aux sels XF4 fondations superficielles non immergées (partie enterrée) XF3 XF3 XF3 appuis (chevêtres sur pieux, piles, chevêtres sur piles, piédroits, culées y compris murs en retour ), parties d ouvrages en contact avec le terrain, voûtes parties immergées XF3 XF3 XF3 parties en zone de marnage XF3 XF3 XF3 parties enterrées XF3 XF3 XF3 parties à l'air libre XF3 XF3, XF4 si très exposé aux sels XF4 faces intérieures des piles ou culées creuses XF3 XF3 XF3 dalles de transition XF3 XF3 XF4 tablier (poutres, hourdis, dalles, caissons, traverses de ponts cadres, entretoises) face supérieure du hourdis protégée par l'étanchéité XF3 XF3 XF3 faces extérieures XF3 XF3 ou XF4 selon salage et distance XF3 ou XF4 selon salage et de la voie franchie distance de la voie franchie faces intérieures des caissons XF3 XF3 XF3 équipements et superstructures corniches XF3 XF4 XF4 solins de joints de dilatation XF3 XF4 XF4 contre-corniches et longrines d'ancrage de barrière de sécurité (non XF3 XF4 XF4 revêtues) barrières de sécurité en béton, garde-corps, écrans acoustiques XF3 XF4 XF4 massifs d'ancrage (non revêtus) des candélabres, PPHM et panneaux de XF3 XF4 XF4 signalisation corniches-caniveaux XF3 XF4 XF4 15

Risques et agressions considérés XA : attaque chimique Sévérité croissante de XA1 à XA3 Critères : concentration en ions agressifs (sulfates, nitrates), ph, risque de condensation d eaux pures et lixiviation en pratique, critères requérant une analyse chimique détaillée à fournir par le maître d ouvrage (sol et eau, le cas échéant incidences de l exploitation) Nota : Il s agit principalement d agressions chimiques vis-à-vis du béton, indépendamment de leur agressivité ou non vis-à-vis des armatures Précisions figées par l AN et les différents documents Principalement EN 206 avec approche prescriptive sur la composition du liant Les réactions chimiques internes ne sont pas traitées par cette classe, mais font appel aux méthodologies nationales : - Recommandations pour la prévention des désordres dus à l alcali-réaction, LCPC 1994 - Recommandations pour la prévention des désordres dus à la réactions ulfatique interne, LCPC 2007. 16

Risque considéré : prévention de la RSI Parties d'ouvrage XH (prévention RSI) Niveau de prévention RSI fondations (pieux, barrettes, puits marocains, bétons de blocage, semelles, radiers) Ouvrage courant (de catégorie II) Ouvrage exceptionnel (de catégorie III) fondations de tous types, parties entièrement immergées XH3 Cs Ds fondations de tous types, parties en zone de marnage XH3 Cs Ds fondations profondes enterrées hors eau de mer XH3 Cs Ds fondations superficielles non immergées (partie aérienne) XH2 Bs Cs fondations superficielles non immergées (partie enterrée) XH2 Bs Cs appuis (chevêtres sur pieux, piles, chevêtres sur piles, piédroits, culées y compris murs en retour), parties d ouvrages en contact avec le terrain, voûtes parties immergées XH3 Cs Ds partie en zone de marnage XH3 Cs Ds parties enterrées XH2 Bs Cs parties à l'air libre XH2 Bs Cs faces intérieures des piles ou culées creuses XH1 As dalles de transition XH2 Bs tablier (poutres, hourdis, dalles, caissons, traverses de ponts cadres, entretoises) face supérieure du hourdis protégée par l'étanchéité XH2 Bs Cs faces extérieures XH2 Bs Cs faces intérieures des caissons XH2 Bs Cs équipements et superstructures corniches XH2 Bs solins de joints de dilatation XH3 As contre-corniches et longrines d'ancrage de barrière de sécurité (non revêtues) XH3 Cs barrières de sécurité en béton, garde-corps, écrans acoustiques XH2 As massifs d'ancrage (non revêtus) des candélabres, PPHM et panneaux de signalisation XH3 Cs corniches-caniveaux XH3 Cs 17

Synthèse : exemple de tableau d aide au choix des classes d exposition (guides LCPC EFB) Tableau 2 Ouvrages d art situés à moins de 1 km de la côte (ou jusqu à 5 km de la côte, suivant la topographie particulière) lorsque les parties aériennes de ces ouvrages sont exposées à un air véhiculant du sel marin, mais pas directement aux embruns Parties d'ouvrage XC XS XD XF XA salage peu fréquent* salage fréquent* salage peu fréquent* salage fréquent* fondations (pieux, barrettes, puits marocains, bétons de blocage, semelles, radiers ) fondations de tous types entièrement immergées (rivière XC1 XS2 - - - - selon analyse sol et eau ou eau saumâtre ou marée) fondations de tous types en zone de marnage (rivière ou XC4 XS3 - - XF1 XF1 selon analyse sol et eau eau saumâtre ou marée) fondations profondes enterrées hors eau XC2 - - pas d'exposition XD, ou XD2 selon - - selon analyse sol et eau salage et distance de la voie franchie fondations superficielles non immergées (partie aérienne) XC4 XS1 - XD1 ou XD3 selon salage et distance de XF1 XF1, XF2 si très exposé aux sels - la voie franchie fondations superficielles non immergées (partie enterrée) XC2 - - pas d'exposition XD, ou XD2 selon salage et distance de la voie franchie - - selon analyse sol et eau appuis (chevêtres sur pieux, piles, chevêtres sur piles, piédroits, culées y compris murs en retour ), parties d ouvrages en contact avec le terrain, voûtes parties immergées (rivière ou eau saumâtre ou marée) XC1 XS2 - - - - selon analyse sol et eau parties en zone de marnage (rivière ou eau saumâtre ou XC4 XS3 - - XF1 XF1 selon analyse sol et eau marée) parties enterrées XC2 - - pas d'exposition XD, ou XD2 selon - - selon analyse sol et eau salage et distance de la voie franchie parties à l'air libre XC4 XS1 - XD1 ou XD3 selon salage et distance de XF1 XF1, XF2 si très exposé aux sels - la voie franchie faces intérieures des piles ou culées creuses XC3 - - - XF1 XF1 - dalles de transition XC2 - - XD2 XF1 XF2 - tablier (poutres, hourdis, dalles, caissons, traverses de ponts cadres, entretoises) face supérieure du hourdis protégée par l'étanchéité XC3 - - - XF1 XF1 - faces extérieures XC4 XS1 - XD1 ou XD3 selon salage et distance de XF1 XF1 ou XF2 selon salage et - la voie franchie distance de la voie franchie faces intérieures des caissons XC3 - - - XF1 XF1 - équipements et superstructures corniches XC4 XS1 - XD1 ou XD3 selon salage XF1 XF2 - solins de joints de dilatation XC4 XS1 - XD3 XF1 XF2 - contre-corniches et longrines d'ancrage de barrière de XC4 XS1 - XD3 XF1 XF2 - sécurité (non revêtues) barrières de sécurité en béton, garde-corps, écrans XC4 XS1 - XD3 XF1 XF2 - acoustiques massifs d'ancrage (non revêtus) des candélabres, PPHM et XC4 XS1 - XD3 XF1 XF2 - panneaux de signalisation corniches-caniveaux XC4 XS1 - XD3 XF1 XF2 - * L'appréciation du salage se réfère le cas échéant à la voie franchie, sauf : - pour les dalles de transition, solins de joints de dilatation, barrières de sécurité, longrines d'ancrage, massifs d'ancrage d'équipements et garde-corps en béton où on l'apprécie par rapport à la voie portée, - pour les corniches et corniches caniveaux où on l'apprécie à la fois par rapport à la voie portée et à la voie franchie. Le salage est considéré comme «peu fréquent» lorsque la moyenne annuelle du nombre de jours de salage estimée sur les 10 dernières années est inférieure à 10, «très fréquent» lorsqu elle est supérieure ou égale à 30, et «fréquent» entre ces deux cas. En application de la norme NF EN 1992-2 et de son annexe nationale, les parties extérieures d'ouvrages situées à moins de 6 m (horizontalement ou verticalement) d'une chaussée salée sont réputées (très) exposées aux projections de sels de déverglaçage. Quelle que soit la fréquence de salage des routes et la zone géographique, certaines parties peuvent ne pas être exposées, on considèrera alors la colonne «salage peu fréquent». 18

Enjeux et points d attention A partir de la DUP et des classes d exposition, le «cadrage» est fixé - Eviter de surclasser : risque d exigences impossibles à satisfaire simultanément - Pour les classes sévères la tenue d une durée de vie de projet de 100 ans demandera à la fois un enrobage fort et un béton performant : enjeu économique! - Les classes indiquées ne tiennent pas compte des défauts d'entretien de l ouvrage et de ses équipements, quelquefois constatés. Ainsi l'évacuation des eaux doit être bien conçue et entretenue durant toute la durée d utilisation de l'ouvrage, et le défaut d'entretien ne doit pas être pris en compte à la conception, en surclassant le niveau d'agressivité de l'environnement. Conserver l ensemble des classes correspondant aux différents risques et agents agressifs - La conséquence de chaque classe diffère en sévérité selon qu on considère les armatures / l enrobage ou la composition du béton (pas de «classe enveloppe») - En particulier pour utiliser une approche performantielle dans des cas complexes et/ou sévères, il est nécessaire de conserver l ensemble de l analyse «multi-critères» L application de l Eurocode conduit à poser de façon plus précoce les questions associées à la durabilité attendue. Ceci nécessite de bien anticiper les conditions d environnement et d exploitation de l ouvrage, et peut entraîner des itérations et des choix entre alternatives. A intégrer dans le planning! 19

Conclusion Ne pas perdre son bon sens Les environnements les plus sévères restent ceux mis en avant dans toute l histoire de la règlementation française et par le retour d expérience : - Zones de marnage et soumises aux embruns - Zones soumises au gel et à des projections fréquentes de sels de déverglaçage Pour ces environnements ne pas s étonner que les classes (et les prescriptions induites) soient sévères! Anticiper dans le planning et le dialogue avec le maître d ouvrage l environnement futur et l exploitation de l ouvrage Prévoir les analyses d eau, de sol, analyser objectivement l effet éventuel de l environnement maritime Se laisser la possibilité d'itérations organisées sur les moyens de la durabilité (revêtement, type d armatures, enrobage, résistance et indicateurs de durabilité du béton, mesures additionnelles ) L explicitation des classes d exposition et des mécanismes de vieillissement associés contribue, avec l explicitation de la demande de durée de vie, à une prise de conscience des enjeux patrimoniaux (et financiers), et contribue à une approche responsable de la construction (déjà assez «balisée» dans le cas des concessions) 20