Rapport de Fin de Séjour Séjour à Madagascar dans le cadre d un stage infirmier I- Vie Pratique 1) Logement Pendant 4 semaines, nous avons logé dans le même hôtel à Saint Augustin et lorsque nous étions à Tuléar (la ville la plus proche) nous logions aussi dans un hôtel. Ces hôtels nous ont été conseillés par l association, par le biais de laquelle nous sommes partis. L hôtel à Tuléar était bien, nous avions une chambre avec un lit recouvert d une moustiquaire et une salle de bain avec douche et la plupart du temps de l eau chaude. Dans l hôtel à Saint Augustin, les chambres étaient plus rustiques. Nous avions une sorte de bungalow, avec des murs en bétons (certains des «bungalows» étaient des paillotes, donc les murs étaient en paille), nous avions le bungalow le plus grand, avec deux lits deux places toujours recouvert de moustiquaires et deux salles de bains. Des étagères ont été mises en place pour que nous puissions nous installer correctement et donc vider nos valises. La salle de bain n était pas fermée et les toilettes n avaient pas de chasse d eau. Il n y avait pas de douche seulement une bassine avec l eau du puits et un gobelet pour pouvoir se rincer. Nous avons payé 10 euros par jour pour le logement et les trois repas. Quand nous partions le week-end, nous ne payons que 5 euros pour le week-end pour garder notre bungalow et donc tous nos bagages. 2) Argent La monnaie est l Ariary, 3000 Ariary correspond à un Euro. La première difficulté était d avoir des Ariary car nous ne pouvions pas faire changer l argent en France. Nous ne voulions pas avoir de trop importantes sommes d argent sur nous (car cela peut être dangereux), nous avons donc décidé de retirer de l argent une fois sur place au distributeur. C est d ailleurs ce qui nous avait été conseillé de faire par l association. Par contre, il faut bien se renseigner à sa banque pour savoir s il y a des frais bancaires, auquel cas une autre solution est possible. Il suffit d amener des
Euros et d effectuer la conversion dans un bureau de change mais attention, il faut toujours recompter car ils essayent toujours de vous rendre moins d argent. La contrainte était qu il n y avait pas de distributeur à Saint Augustin. Pour retirer de l argent nous devions nous rendre à Tuléar (à 1h30 en voiture ou un temps indéterminé en taxi brousse). Ensuite, il a fallu s adapter à la conversion et au niveau de vie. L information qui nous a manqué et dont personne ne nous a parlé est de connaître les prix de chaque services ou travails. En effet, il est important de les connaître pour ne pas se faire arnaquer par les Malgaches. Car ils gonflent les prix dès qu ils voient des personnes de peaux blanches. Ce qui est difficile c est que même en gonflant les prix, quand on fait la conversion en Euros, les prix restent raisonnables. Mais leur donner trop d argent n est pas leur rendre service et renforce leur sentiment que les blancs sont riches. 3) Santé Il n y a pas de couverture sociale, pas de complémentaire santé. Au niveau de la santé, il n y a aucune prise en charge. Les Malgaches doivent payer leurs consultations, leurs médicaments qui sont donnés au comprimé près et ceux qui n ont pas d argent ne se soignent pas. Concernant Saint-Augustin, il y a un dispensaire tenu par une infirmière et une sage femme. Il y a aussi le cabinet d un médecin français. L hôpital le plus proche est à Tuléar, à une heure et demie de voiture, sachant que la plupart des personnes n ont pas de voiture. La solution pour se rendre à l hôpital est soit de trouver quelqu un en voiture qui accepte de vous emmener, soit de prendre le taxi brousse, ou bien de marcher. Sinon ils n y vont pas. 4) Télécommunication En termes de communication, le téléphone portable est en train de se développer à Madagascar, mais il est signe de richesse. En effet à Saint Augustin très peu de personnes en possèdent alors qu à Tuléar c est plus courant. Nous avions acheté des téléphones et des puces malgaches pour pouvoir communiquer avec les gens de Madagascar, ce qui nous a été très utile. La carte malgache que nous avons achetée nous a été offerte en achetant 10000 Ariary de crédit (environ 3 euros).
Certaines de mes collègues ont utilisé les réseaux malgaches pour pouvoir communiquer avec leurs proches en France. Moi j ai gardé mon téléphone français pour communiquer avec la France, je payais 0.27 cts d Euro le message. Mais je n ai jamais appelé, je ne faisais qu envoyer des messages. La télévision existe mais seul les personnes riches l ont, nous ne l avions pas à Saint Augustin et nous l avons eu dans un seul hôtel ou nous avons logé. Internet existe mais seulement dans certains hôtels ou avec une clé 3G. Nous avons pu bénéficier du wifi dans certains hôtels mais il y a énormément de problèmes de connexions. Donc c était difficile de l utiliser. 5) Vie universitaire Je ne peux pas dire grand-chose à ce sujet car nous étions en stage au dispensaire, étant étudiante infirmière. En ce qui concerne Saint-Augustin, il n y a pas d université, il y a une école qui regroupe maternelle, primaire, collège, lycée, mais nous avons appris que le taux d enfants scolarisés était très faible. L université la plus proche se trouve à Tuléar, dans la ville, mais très peu de jeunes font des études. Les étudiants qui sont à l université sont bien souvent issus de familles à l aise financièrement. 6) Stage Nous avons donc effectué notre stage au dispensaire de Saint-Augustin qui s appelle «Centre de Santé de Base». Tout d abord nous avons trouvé ce stage par l intermédiaire d une association en France «Madavelona» qui est à l origine de ce dispensaire et d autres améliorations existantes à Saint-Augustin. Nos horaires étaient 8h-11h et 15h-18h. Cette coupure est dû au fait que la chaleur était trop forte entre 11h-15h, donc les gens évitent de sortir de chez eux ou tout du moins de se mettre au soleil à ces heures là. Cependant, il restait la sage femme qui vit au dispensaire et qui était là en cas d urgence. Dans ce dispensaire, il y a une sage femme et une infirmière, chacune a son bureau et elles travaillent chacune de leur coté. Elles s occupent de tout le monde, adultes, enfants, femmes enceintes Il y a des consultations tous les jours. Certains jours en plus des consultations classiques, il y a des consultations prénatales, des consultations planning familial, et puis il y a des jours spécifiques à la vaccination.
Comme elles s occupent des accouchements, il y a une salle d accouchement et une salle des accouchées. Nous pouvions être appelées à n importe quel moment par la sage femme ou l infirmière pour un accouchement. Il nous est arrivé d aller chez la patiente pour faire un accouchement à domicile le soir à 20h. Nous n avons pas eu d indemnités de stage, nous y sommes allez bénévolement et avons tout financé. Enfin, nous leur avons apporté du matériel médical, des vêtements, des jeux, des jouets et des peluches pour les enfants. 7) Vie quotidienne Il faisait très chaud entre 35 et 40 la journée et un peu plus frais la nuit. Nous avions la chance d être au bord de l océan donc nous avions l air marin. Mais c était la saison des pluies et à notre arrivée nous sommes restées bloquées 3 jours dans la capitale car il y avait un cyclone à Tuléar donc évidemment pas d avions pour s y rendre. Il n y a pas de calendrier, pas d heures réellement, les gens vivent avec la lumière du soleil. Quand il n y a plus la lumière du soleil, il fait nuit noire car il n y a pas d éclairage dans le village. L hôtel où nous étions avait l électricité mais ça ne fonctionnait pas souvent. Il nous est arrivé assez régulièrement de nous laver et de manger à la bougie car il n y avait pas d électricité et le soleil se couche à 18h30. Donc vers 21h on était couchées et le matin on se levait vers 6h-6h30, non seulement pour aller en stage mais aussi parce qu on était réveillées par la lumière du soleil. La nourriture était préparée à l hôtel, nous avons mangé beaucoup de riz et de poisson, quelques fruits de mer et très peu de viande. En ce qui concerne l eau, nous étions obligées d acheter des bouteilles d eau pour boire. Il n y a pas d eau courante et nous ne pouvions pas boire l eau du puits. Nous nous brossions les dents avec l eau en bouteille. Pour nous déplacer hors de Saint-Augustin, la plupart du temps nous avons pris, un 4/4 car les routes sont vraiment en mauvais état. Nous avons aussi pris le taxi brousse et plusieurs fois la pirogue.
II- Bilan et suggestions Etant parti dans le cadre d un stage infirmier et humanitaire, je m attendais à trouver des conditions de travail, d hygiène et des situations difficiles, mais le vivre est complètement différent. Au début du stage, nous avons été perturbées par cette situation. Le matériel que nous avons apporté nous a permis de mieux travailler, c était plus acceptable. Mais à la longue, il m était de plus en plus difficile de travailler dans les conditions du dispensaire car il n y a vraiment que très peu d hygiène. Les conditions de vie des Malgaches sont très dures, ils vivent dans des petites paillotes et sont une dizaine dedans. Ils boivent l eau du puits mais tous ne la font pas bouillir, ils mangent quand ils ont de la nourriture et tous n ont pas assez d argent pour se soigner. L absence de confort quotidien : pas de douche, pas d électricité, pas d eau courante. Cela n a pas été facile tous les jours mais nous avons relativisé les choses et ensuite vraiment apprécié ce confort. Cependant, nous avions la volonté de les aider, nous leur avons expliqué certaines informations qu ils n avaient pas et nous leur avons fait des fiches. Nous avons aussi fait de la prévention à l école sur l utilisation du préservatif, mais nous ne sommes pas sûres que ce sera efficace. Avant le départ, nous avons eu des cours sur l inter culturalité mis en place par notre école et nous avons rencontré des personnes originaires de Madagascar. Les cours étaient très intéressants mais ils nous ont paru trop vastes car nous aurions eu besoin de plus de précision sur le pays dans lequel on partait. Quand nous sommes arrivées, le premier jour, nous étions dépassées par les évènements. J ai contacté des étudiants qui étaient partis l année précédente et nous avons rencontré le président de l association. Ils nous ont aidés dans l organisation de notre séjour et nous ont éclairés sur ce qui nous attendait ainsi que pour la préparation de nos affaires. Le président nous a aussi donné le nom des deux principaux hôtels où nous avons logé car nous avons pu les contacter avant notre départ. Si je devais repartir, je chercherai à avoir encore plus d informations sur le pays dans lequel je partirai, surtout les pays pauvres car la vie est complètement différente. Leur culture et leur mode de vie peuvent surprendre et être très déroutant. Comme par exemple connaitre les sommes d argents à donner pour les services rendus, c est une chose qui nous a beaucoup manqué, nous avons fini par
apprendre par nous même et grâce aux personnes que nous avons rencontrées là bas, mais les premiers jours nous étions un peu perdues. Cependant, ce fut un voyage extraordinaire tant sur le plan professionnel que personnel. En stage, nous avons eu la chance de découvrir des pathologies que nous ne connaissions pas, d assister à des accouchements (première fois pour moi), d effectuer des consultations prénatales. Aussi nous avons vécu la difficile réalité du manque d argent des personnes et la difficulté pour eux de se soigner et les conditions d hygiène très précaires. Les Malgaches sont des personnes très accueillantes, qui ont toujours le sourire. Ils savent se contenter de ce qu ils possèdent. Ils vivent au jour le jour et ne pensent pas forcément au lendemain. C est un pays très chaleureux, avec des décors magnifiques que je n oublierai pas.